Les nouvelles politiques économiques et le caractère « autonome » des flux d investissements privés à l étranger - article ; n°6 ; vol.19, pg 931-948
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Les nouvelles politiques économiques et le caractère « autonome » des flux d'investissements privés à l'étranger - article ; n°6 ; vol.19, pg 931-948

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Description

Revue économique - Année 1968 - Volume 19 - Numéro 6 - Pages 931-948
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean Weiller
Les nouvelles politiques économiques et le caractère «
autonome » des flux d'investissements privés à l'étranger
In: Revue économique. Volume 19, n°6, 1968. pp. 931-948.
Citer ce document / Cite this document :
Weiller Jean. Les nouvelles politiques économiques et le caractère « autonome » des flux d'investissements privés à l'étranger.
In: Revue économique. Volume 19, n°6, 1968. pp. 931-948.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1968_num_19_6_407841:\ CM
LES NOUVELLES POLITIQUES ECONOMIQUES
ET LE CARACTERE "AUTONOME"
DES FLUX D'INVESTISSEMENTS PRIVES
A L'ETRANGER
En théorie des politiques économiques, plutôt que de remettre en
question un certain nombre de définitions concernant les ajuste
ments internationaux de flux financiers et de flux réels, on s'est
d'abord efforcé de « tirer parti » du meilleur des enseignements tra
ditionnels — et de les formaliser.
Il s'agissait en somme, pensait-on, de mettre davantage l'accent sur
un certain nombre de réactions destinées à compléter ou même à sus
citer par l'intervention délibérée des autorités monétaires et financières,
ce qui, en théorie, se réalisait spontanément selon le schéma classique
de « l'équilibre automatique » des balances de paiements.
Cependant, l'exposé élémentaire dont chacun (enseignant ou dis
ciple) reste toujours plus ou moins prisonnier n'était guère modifié.
Bien plus, l'intervention « conforme » permettait de simplifier à nou
veau, en écartant les doutes qui s'étaient attachés à la dichotomie
traditionnelle entre [lux autonomes, résultant des décisions des inves
tisseurs privés — jouant comme éléments composants, déterminants,
éventuellement « perturbateurs » d'un équilibre externe — et [lux com
pensateurs, permettant d'assurer la contrepartie d'un solde à régler s'il
en subsistait. Un tel solde pourrait être défini comme celui d'une
balance de base (et non plus d'une balance des transactions cou
rantes).
Seuls, par définition, certaines variations d'avoirs liquides ou à
court terme auraient donc le caractère « induit » ou « dérivé » d'acco-
modating payments — autrement dit, pour reprendre la terminologie
que nous avions accoutumé d'utiliser de longue date de [acuités finan
cières.
Remarquons immédiatement que J.E. Meade lui-même, en 1951,
après avoir fait un geste analogue à celui de « trancher le nœud gor
dien » des vieilles controverses avait eu quelque mal à préciser la
possibilité de passer de l'abstrait au concret. Comment une théorie .
932 REVUE ECONOMIQUE
des politiques économiques, déjà annoncée et mettant en cause à la
fois des conditions de maintien de l'équilibre interne (épargne et inves
tissement en plein emploi) et celles de l'équilibre externe (balance de
base ainsi strictement définie a priori en traçant la ligne de démarc
ation entre les deux types de flux) pouvait-elle s'attacher à une telle
dichotomie si commode dans l'ancien contexte des « adaptations spon
tanées » 1 ?
Dans l'état des discussions traditionnelles, on risquait bien quel
que chevauchement entre les distinctions proposées et celles que venait
d'adopter Hicks (dans son « Trade cycle » ) concernant des investi
ssements déclarés autonomes lorsque la formation de capital n'appar
aissait liée ni aux variations de la demande interne sur laquelle la
politique monétaire doit agir, ni au jeu du « principe d'accélération »
dont cette politique prétend tenir compte 2. Mais le danger est beau
coup plus grand d'un autre côté : il tient surtout à l'utilisation per
sistante d'un vocabulaire adapté à des conditions révolues — celles
où la consigne générale était encore de « non intervention » ; par la
suite, celles où la politique monétaire pourrait se conformer plus ou
moins rigoureusement aux indications des schémas classiques — alors
que la théorie moderne prétend éclairer tout un ensemble de déci
sions de politique économique à prendre dans un contexte profon
dément renouvelé 3.
Derrière les difficultés liées à l'utilisation de cette terminologie vieil
lie, nous retrouverons la nécessité de prendre en considération bien
des éléments négligés dans les interprétations traditionnelles, soit
des mouvements de capitaux à long terme, réputés « autonomes » et
« perturbateurs » (ou déséquilibrants), soit des mouvements de capitaux
à court terme qu'on ne peut jamais considérer comme parfaitement
« maîtrisables » et encore moins « induits » ou « déséquilibrants ».
1. Cf. J.E. Meade, The Balance of payments, Londres, 1951, ainsi que notre
chronique : « Revenu, change et balance des paiements », Revue économique, 1954.
Il y a plus de quinze ans, en donnant pour sous-titre à cette chronique bibli
ographique « d'Albert Aftalion à J.E. Meade », nous avions délibérément écarté le
débat concernant les terminologies respectivement utilisées à cet égard.
En ce qui concerne celle d'Aftalion, nous avons indiqué plus récemment pour
quoi, malgré la difficulté d'adopter du moins au point de départ son jeu de défi
nitions non orthodoxe, il devait être possible de conserver l'essentiel de certaines
prises de position. Cf. « Albert Aftalion et les circuits internationaux de capitaux »,
Economie appliquée, 1966.
2. Cf. J.R. Hicks, The Trade Cycle, Oxford, 1950.
3. Il ne s'agit plus seulement de politique monétaire, bien entendu, mais ce
n'est pas ici le point essentiel : si nous devons insister avant tout sur celle-ci,
c'est qu'elle se trouve à la charnière de toute réinterprétation systématique. Cf.
Cahiers de l'I.S.E.A., série « Economies et sociétés », vol. 2, n° 5, Adaptations
internes et balances des paiements, Droz éd., 1968. FINANCIERS INTERNATIONAUX 933 PROBLEMES
I
La théorie moderne et l'ancien langage
L'analyse des politiques économiques
dans la terminologie des " adaptations spontanées "
Si l'on se place dans le contexte actuel — celui des nouvelles
politiques économiques et non pas des « interventions conformes » du
type néo-classique — il ne s'agit plus de dénoncer un paradoxe,
d'ailleurs parfaitement explicable en histoire de la pensée économique.
En supposant des comportements traditionnels (de la firme, des pou
voirs publics et des autorités monétaires, etc.), on pourrait fort bien
tenter de reconstituer un jeu d'automatismes conformes aux schémat
isations de l'enseignement le plus élémentaire. Récemment encore, il
semblait que l'effort des experts tendait à obtenir, dans ce sens, une
sorte d'automatisme des décisions — à la fois du côté des pays
« déficitaires » et de celui des pays « excédentaires » 4.
Avant d'envisager les changements dont il faudra bien tenir
compte à cet égard, essayons de mieux délimiter la portée et les
limites d'un vocabulaire qui comporte toujours, plus ou moins, des
risques analogues à ceux auxquels nous voudrions remédier. Du côté
de la terminologie de Hicks, nous avons admis que le danger du che
vauchement des terminologies était resté jusqu'à présent assez peu
sensible. A peine aurait-on pu découvrir, il y a peu de temps encore,
l'amorce de quelque discussion concernant le jeu rééquilibrant des
« effets de revenu » en cas de déséquilibre de la balance extérieure.
Sans doute, les moyens d'intervention envisagés doivent-ils rester
essentiellement de caractère monétaire (manœuvre des taux d'intérêt,
limitation globale des crédits bancaires) mais, dans l'analyse néo
classique, les objectifs visés concernent essentiellement les liquidités
internationales (mouvements de capitaux « induits ») et le danger de
confusion avec une terminologie à la Hicks relative à la liaison
revenu global - investissements (autonomes) reste assez faible5. Mais
4. Cf. Adaptations internes et balances des paiements, op. cit.
5. L

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