Les ossements humains de l aven d Aurélie, commune de Luxe, Côte-d Or - article ; n°3 ; vol.7, pg 147-167
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les ossements humains de l'aven d'Aurélie, commune de Luxe, Côte-d'Or - article ; n°3 ; vol.7, pg 147-167

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1956 - Volume 7 - Numéro 3 - Pages 147-167
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M Chabeuf
Les ossements humains de l'aven d'Aurélie, commune de Luxe,
Côte-d'Or
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 7 fascicule 3-4, 1956. pp. 147-167.
Citer ce document / Cite this document :
Chabeuf M. Les ossements humains de l'aven d'Aurélie, commune de Luxe, Côte-d'Or. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 7 fascicule 3-4, 1956. pp. 147-167.
doi : 10.3406/bmsap.1956.9722
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1956_num_7_3_9722147
LES OSSEMENTS HUMAINS DE L'AVEN D'AURÉLIE
(COMMUNE DE LUX, COTE-D'OR)
par le Dr M. CHABEUF (Dijon)
En février 1952, un habitant de Véronnes-les-Grandes (Gôte-
d'Or, à 25 km au nord-est de Dijon) constatait la formation
d'un gouffre dans un champ qu'il cultivait sur le territoire de la
commune voisine de Lux. Il alerta aussitôt le Spéléo-Club de
Dijon, qui entreprit l'exploration de cet aven apparemment creu
sé par les eaux dans les calcaires rauraciens. En remontant en
direction de la surface par une cheminée secondaire s'ouvrant
dans le puits principal, les spéléologues découvrirent dans une
coulée de glaise de nombreux ossements humains et animaux,
ainsi que des fragments de poteries, des silex taillés de petites
dimensions et quelques bijoux en bronze. Un examen de ces
trouvailles fut effectué par M. l'Abbé Joly, attaché de recherches
au C.N.R.S., spécialiste de la préhistoire bourguignonne. Il ident
ifia le matériel comme contemporain du second âge du Fer et
émit l'hypothèse que cet aven pouvait avoir été utilisé comme une
sorte de puits funéraire.
Ce secteur de la Côte-d'Or, situé aux confins de la Bourgogne, de
la Franche-Comté et du Langrois, est déjà connu pour ses curiosités
hydrologiques et l'ancienneté des habitats humains. Le point où
s'est ouvert ce gouffre — appelé par son « propriétaire » gouffre
d'Aurélie (croix sur la carte) — se trouve précisément entre la pente
de la Venelle, petite rivière issue du plateau de Langres, et la
source vauclusienne de la Bèze, affluent de la Saône. Entre les
deux, s'étend la forêt de Velours où de nombreux vestiges gallo-
romains et proto-historiques ont été décelés à diverses reprises,
sans qu'une prospection complète en ait été réalisée. Cette forêt
se trouve d'ailleurs encadrée à l'est et à l'ouest par deux voies
romaines encore très facilement reconnaissables, lesquelles, par
tant de Langres en direction du sud, gagnaient l'une Dijon SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS 148
et Chalon-sur-Saône (voie d' Agrippa), l'autre Genève par le
Jura. Leur trajet était sensiblement perpendiculaire à des
chemins encore plus anciens qui joignaient le bassin de la Saône
aux vallées de la Seine et de ses premiers affluents, à travers le
sud du plateau de Langres. L'un de ces chemins peut, être jalonné
par l'oppidum de Vix, sur la Seine (où fut retrouvé en 1953 le
cratère celtique qui se trouve au Musée de Châtillon-sur-Seine),
puis la forêt de Châtillon, les vallées de l'Ignon et de la Tille,
Voie Celtique
Pontailler
Fig. 1. — La situation géographique de l'aven d'Aurélie.
pour atteindre la Saône au gué de Pontailler, bien connu dans
l'antiquité. Cette voie franchit la Tille au village de Lux, à
3 km au sud de l'aven d'Aurélie. C'est, selon certains, sur le
même trajet et au passage d'un cours d'eau encore mal identifié
(probablement la Seine à Châtillon) que peut être située la
bataille de cavalerie entre César et Vercingétorix qui se termina
par la retraite gauloise sur le Mont Auxois en 52 avant Jésus-
Christ. Une étude critique de la position géographique de cette
rencontre ne serait pas à sa place ici, mais les détails historiques
qui précèdent suffisent à montrer, qu'aux époques celtique et
préceltique, cette région était peuplée et fréquentée. Elle l'était,
semble-t-il, ainsi que tout le plateau du Châtillonnais et du OSSEMENTS HUMAINS DE L'AVEN d'aURÉLIE 149 CHABEUF.
Langrois, parce que la présence en surface de minerai de fer
associé à l'étendue des forêts fournissant du combustible avaient
donné à la métallurgie naissante un rapide essor.
Ces notions permettront de situer plus aisément le gisement et
de comprendre le sens que peuvent avoir les découvertes qui
y ont été ou y seront peut-être encore effectuées.
Les travaux antérieurs concernant l'anthropologie préhisto
rique de la Côte d'Or sont rares et pauvres. Beaucoup de tumuli et
d'abris sous roche ont été fouillés vers le début de ce siècle sans
avoir donné lieu à des examens ostéologiques approfondis. C'est
ainsi que trois crânes découverts au bois de la Jeune Ronce, à
Couchey près de Dijon, ont été décrits parle Dr Jourdin (Revue
préhistorique de l'Est de la France, 1908). Le travail de Piroutet
(U Anthropologie, 1928) concerne les Hommes du Néolithique
et de l'âge du Bronze découverts en Franche-Comté. De même
la grotte de Courchapon, étudiée par le Dr Bouchet (L'Anthrop
ologie, 1905), est située près de Besançon, et les ossements qui en
furent retirés n'ont pas été datés d'une façon précise. Enfin, je
dois à l'obligeance du Dr Riquet sa communication sur «L'Anthrop
ologie raciale des Gaulois » (Congrès de Vienne, 1952), qui fait
le point de nos connaissances, encore très fragmentaires il est
vrai, sur la constitution du peuplement prégaulois dans les
territoires qui sont devenus la France. Rapportant les travaux
de Hamy (1900), il estime qu'en Bourgogne vécut au premier
âge du Fer une majorité d'invidividus de race lorraine (grands
brachycéphales), un tiers environ de dolichocéphales nordiques,
le reste étant composé de rares Alpins, Méditerranéens et sur
vivants des races néolithiques.
Ce travail n'a pu être réalisé que grâce au bienveillant accueil
que j'ai trouvé au laboratoire de géologie de la Faculté des
Sciences de Dijon de la part de M. le Pr Ciry, Président de l'Aca
démie de Dijon, et de M. Tintant, chef des travaux de Géologie.
Il m'est agréable de les remercier. Je ne saurais oublier dans ma
gratitude les spéléologues dijonnais conduits par leur Président,
M. de Loriol, qui se sont attachés à un travail long et pénible,
souvent décevant, mais qui a donné finalement une abondante
moisson de documents.
L'examen du gisement montre que ces ossements et le matériel
qui les accompagnait ont glissé dans la profondeur à travers
une coulée argileuse en se mêlant à des pierres détachées de la
paroi rocheuse. On comprend alors pourquoi presque tous les
os sont brisés et les restes humains inextricablement mêlés à
de nombreux os d'animaux : Cheval et Bovidés en particulier.
Quoi qu'il en soit, le matériel accompagnant les ossements se
BULL. ET MÉM. SOCIÉTÉ ANTHROP. DE PARIS, T. 7, 10e SÉRIE, 1956. 12 150 société d'anthropologie de paris
compose, d'une part, de nombreux petits silex et de fragments de
meule de technique tardenoisienne, d'autre part, de quatre bra
celets de bronze dont l'un au moins se rapporte nettement à
l'industrie de La Tène I. Les tessons de poteries sont de différentes
périodes, les uns faits à la main dans une pâte non homogène,
d'autres faits au tour dans une pâte fine, homogène et bien
cuite. Tous les animaux qui ont été identifiés : Bœuf, Mouton,
Porc, Cheval, vivent encore actuellement sous notre climat. Ces
découvertes feront l'objet d'un rapport de M. l'Abbé Joly. Dans
l'ensemble on peut affirmer qu'un minimum de seize individus,
hommes, femmes et enfants, ont été inhumés dans le gouffre
d'Aurélie sans avoir été dépouillés, mais au contraire en étant
accompagnés d'objets usuels et de vases. Les animaux ont peut-
être été jetés dans le gouffre postérieurement et se sont trouvés
mêlés aux humains par suite du

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents