Les perspectives évolutives de l Homme. - article ; n°4 ; vol.6, pg 635-661
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1964 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 635-661
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Olivier
Jean Herniaux
Les perspectives évolutives de l'Homme.
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 6 fascicule 4, 1964. pp. 635-661.
Citer ce document / Cite this document :
Olivier Georges, Herniaux Jean. Les perspectives évolutives de l'Homme. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 6 fascicule 4, 1964. pp. 635-661.
doi : 10.3406/bmsap.1964.1293
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1964_num_6_4_1293Bulletins et Mémoires de la Société ď Anthropologie de Paris,
tome 6, Xle série, 1964, pp. 635 à 643.
LES PERSPECTIVES ÉVOLUTIVES DE L'HOMME
Introduction.
par MM. les Prs Georges Olivier et Jean Hiernaux.
Le sujet de cette journée d'étude est de nous interroger, à la lumière
■de nos connaissances sur l'évolution passée et présente de la lignée hu
maine, sur les possibilités d'évolution que celle-ci a devant elle, et sur les
chances qu'elle a de réaliser l'une ou l'autre de ces possibilités.
Ce terrain de la prédiction d'une évolution future est bien peu sûr, car
nous ne pouvons garantir 1э validité de nos extrapolations. S'agissant en
plus de l'avenir de notre propre descendance, nos vues risquent fort
d'être colorées par notre optique personnelle sur la signification même de
l'existence humaine. On peut donc prévoir que des opinions diverses
vont être exprimées et qu'elles vont susciter une discussion par moment
passionnée.
A titre d'amorce au débat, les deux rapporteurs ont chacun rédigé un
texte qui exprime leur vision propre de la question. Ils convergent sur
certains points, divergent sur d'autres, dans le fond ou dans la formulat
ion. Ils n'ont eu d'autre ambition que d'aider ainsi leurs collègues parti
cipant à la réunion, à expliciter leurs conceptions et à préparer leur i
ntervention.
L'un de nous (G. Olivier) s'est attaché surtout à l'évolution morphol
ogique et s'est contenté d'établir notre « phylogénèse ultérieure » en
prolongeant les orthogénèses connues. L'autre (J. Hiernaux) s'appuie
sur un schéma néo-darwinien de l'évolution génétique. Les angles de vue
concernent en fait les mêmes phénomènes ; ils peuvent cependant con
duire à des prédictions différentes quant aux tendances évolutives de
l'Homme en l'absence de dirigisme eugénique, et quant à l'opportunité
et l'efficacité de ce dernier.
Chacun de nous reviendra, dans son rapport, sur les mécanismes qu'il
estime fondamentaux pour l'évolution humaine.
I. — L'avenir anatomique de l'Homme.
Rapport résumé du Pr Georges Olivier (1).
Question préalable.
L'évolution aura-t-elle le temps de se produire ? L'accélération évo
lutive a conduit F. Meyer et d'autres auteurs à prévoir que, d'ici un siècle,
l'évolution aura tendu vers l'infini et « épuisé son histoire temporelle ».
Cette ascension si rapide (vers le point Oméga de Teilhard de Char
din ?) est une extrapolation basée sur des artifices mathématiques. Il
faut au contraire prévoir un temps très long pour que l'évolution biolo
gique ait le temps d'agir. Même si l'action de l'Homme sur l'Homme
accélère le mouvement naturel, rien ne prouve que les données étudiées
par Meyer et d'autres ne s'organisent pas suivant une logistique par
exemple, n'atteignent pas une limite finie, au lieu d'approcher l'infini.
(1) Le texte très développé de ce rapport sera publié ultérieurement par le
Pr Olivier comme un mémoire indépendant. 636 société d'anthropologie de paris
Méthode.
Du point de vue anatomique, le procédé le plus simple consiste à pro
longer les orthogénèses connues, les tendances observées en Paléontol
ogie humaine. Rien ne permettant de prévoir les arrêts ou les buisson-
nements de l'évolution, la prolongation dans le futur des tendances anté
rieures ne cernera évidemment qu'une partie de la vérité. De plus, avec
l'apparition de l'Homme sur Terre, la fréquence des mutations s'est
modifiée et le milieu social transforme la sélection. Finalement les ortho
génèses risquent d'être bouleversées. Mais je ne vois pas d'autres moyens
pour faire de la prospective biologique sur le plan morphologique, que
d'imaginer que le Futur répétera le Passé. Sur cette première base, on
pourra envisager ensuite d'autres éventualités.
La prudence consiste aussi à se limiter dans le temps et dans l'impor
tance du progrès évolutif envisagé. Si l'on admet que les Pithécanthro-
piens sont apparus il y environ 500.000 ans, les Néandertaliens il y a
200.000 ans et l'Homo sapiens il y a 30.000 ans, on peut supposer qu'une
nouvelle espèce du genre Homo verra le jour dans 200.000 ans, sans
doute avant. Cette nouvelle étape de l'Homme nous intéresse seule,
parce que l'on ne peut pas faire alors de prévisions par trop déraison
nables. Il ne faut donc envisager qu'une évolution limitée à quelques
dizaines de millénaires.
Les Hommes de Néandertal sont pris à titre de comparaison dans la
mesure où, sur beaucoup de traits, ils sont intermédiaires entre le Pithé
canthrope et l'Homo sapiens, en dehors de toute question de filiation.
La nature de leurs différences avec l'Homme actuel peut nous guider sur
le degré d'évolution probable de futur.
Tout ceci présuppose une évolution naturelle, sans influence du milieu
social et du progrès technique. Avant que l'Homme n'essaie de modifier
sa propre évolution, il importe de savoir où nous allons, normalement.
Nature des caractères anatomiques envisagés (station debout, cérébralisa-
tions, céphalisation, croissance, caractères divers).
1° Station debout.
Les caractères anatomiques qui accompagnent la station debout, et
qui en sont les conséquences ou les causes, ne devraient guère évoluer
encore, car ils sont très anciennement fixés. Cependant on sait qu'une
orthogénèse peut dépasser son but.
Vensellure lombaire ne peut plus s'accentuer, car elle entraîne déjà une
obliquité fâcheuse du bassin : la sélection s'y opposerait donc (à moins
que les accouchements cessent de se faire par les voies naturelles).
Par contre, la tendance à V élargissement du bassin, si elle est indépen
dante de l'inclinaison du sacrum, pourrait fort bien se poursuivre et au
rait des résultats satisfaisants, en particulier chez les races à bassin
étroit.
Les proportions des membres pourraient se modifier dans le sens d'un
allongement encore plus grand des membres inférieurs, pour le cas où la
stature augmenterait (voir le paragraphe « Croissance »).
Le pied ne peut présenter que des transformations infimes, sauf au
niveau de la voûte plantaire, laquelle pourrait se creuser encore un peu
plus, sans que l'on voit nettement quel avantage sélectif cela comporter
ait. COMPTES RENDUS DES ACTES DE LA SOCIÉTÉ 637
2° Cérébralisation.
Le successeur du genre Homo aura un cerveau plus gros, une taille
plus grande, une croissance prolongée, un coefficient de céphalisation
multiplié par y/2 (soit 3,87 au lieu de 2,74). Sa mentalité ne nous est
pas concevable.
Mais en restant dans le cadre du genre Homo où nous nous limitons,
la capacité crânienne est fixe depuis les Néandertaliens et ne devrait
plus évoluer ; dos remaniements dans les proportions des lobes cér
ébraux entre eux sont assez improbables.
Cependant on peut prévoir une évolution des structures mentales,
donc sur le plan fonctionnel. Les premiers Hommes n'avaient pas notre
psychisme, parce qu'ils n'avaient ni l'éducation, ni le support social qui
permettent notre développement intellectuel. Théoriquement, ils avaient
peut-être les mêmes possibilités que nous, mais cela restait virtuel et on
peut leur attribuer beaucoup moins de concepts abstraits et une cons
cience morale plus rudimentaire.
Il est probable que l'Homme futur progressera de la même manière
que l'Homme actuel l'a fait par rapport à ses ancêtres. Les éléments de
ce progrès men

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