Les transformations des structures économiques de l Italie unifiée - article ; n°3 ; vol.16, pg 359-390
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Description

Revue économique - Année 1965 - Volume 16 - Numéro 3 - Pages 359-390
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Luigi Dal Pane
Les transformations des structures économiques de l'Italie
unifiée
In: Revue économique. Volume 16, n°3, 1965. pp. 359-390.
Citer ce document / Cite this document :
Dal Pane Luigi. Les transformations des structures économiques de l'Italie unifiée. In: Revue économique. Volume 16, n°3,
1965. pp. 359-390.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1965_num_16_3_407659353
DES LES STRUCTURES DE TRANSFORMATIONS L'ITALIE ECONOMIQUES UNIFIEE
1. Notre sujet peut être envisagé de deux manières : la première
pourrait être qualifiée d'empirique et prend pour point de départ les
activités économiques fondamentales (agriculture, industrie, commerce,
etc.); la deuxième part d'une morphologie d'ensemble de la vie éco
nomique (par exemple, le capitalisme). La première orientation a été
suivie par Gino Luzzato dans le premier volume (jusque-là le seul
publié) de son ouvrage L'economia italiana dal 1861 al 1914 (Milan,
Banca Commerciale Italiana, 1963); la seconde inspire les études
publiées par Rosario Romeo sous le titre Risorgimento e capitalismo
(Bari, Laterza, 1959) *. Il n'est pas exclu que les deux voies puissent
se rejoindre, la seconde étant adoptée en vue du choix des faits les
plus significatifs susceptibles de caractériser les phases décisives du
développement économique.
En effet, le terme de capitalisme pourrait même être abandonné
pour adopter celui plus correct de société ou d'économie en cours
de réalisation. Au début de notre siècle, Antonio Labriola a isolé les
principes directeurs de notre société de la façon suivante : une orien
tation vers la technique avec prédominance de la grande industrie,
une économie à base de liberté dans le travail et de déplacement, une
tendance à la liberté politique et à la représentation 2.
1. Sur ce point, voir aussi: Alberto Caracciolo, La formazione dell'Italia
industrials Bari, Laterza, 1963. Pour la bibliographie, nous renvoyons à l'étude
de Maria Raffaella Caroselli, « Gli studi italiani dell'ultimo secolo sulla vita
economica d'Italia dal 1861 al 1961 », in L'economia italiana dal 1861 al 1961,
Milan, Giuffrè, 1961. Plusieurs ouvrages importants ont été publiés à l'occasion
du centenaire de l'Unité italienne. Cf. aussi G. Mori, « La storia dell'industria
italiana contemporanea nei saggi, nelle ricerche e nelle publicazioni giubilari di
questo dopoguerra », Annali dell'Istituto G. Feltrinelli 1959, Milan, Feltrinelli, 1960.
2. Antonio Labriola, Saggi intorno alla concezione materialistica délia storia.
IV. Da un secolo all'altro. Considerazioni retrospettive e pcesagi. Reconstitution
par Luigi Dal Pane, Bologne, Capelli, 1925, p. 54. 360 REVUE ECONOMIQUE
Les différents caractères des structures, qu'ils soient juridiques,
politiques ou économiques, sont étroitement liés de telle façon qu'il
n'est pas possible de présumer de leurs relations.
Que ce soit en partant du concept de capitalisme, ou en se ralliant
à une étude empirique des faits, dans les deux cas un processus
s'impose à notre attention, celui de l'industrialisation.
2. Lors de son unification politique, l'Italie était un pays essentie
llement agricole et en retard par rapport à l'Angleterre et la France.
L'unification politique posait un préalable indispensable à l'indus
trialisation d'un pays agricole. Avec la disparition des barrières qui
séparaient les différents Etats de la péninsule, se réalisait l'unité du
marché national sur le plan juridique.
Toute l'histoire de l'Italie depuis la période des réformes est,
pour ainsi dire, tendue vers cette unité. Ce qui s'effectuait à l'échelle
nationale entre 1860 et 1870 s'était réalisé, à un degré divers, à
l'intérieur des différents Etats au cours du xvme siècle. L'unité poli
tique n'avait pas coïncidé avec l'unité économique lors de l'établi
ssement des souverainetés. Mais déjà au xvme siècle, les nécessités
de la vie économique exigeaient le dépassement de ce qui restait de
l'organisation de l'Etat fondée sur les cités.
Cependant, même si l'unité politique et l'unité du droit constituent
en elles-mêmes un pas important vers l'unification économique, il ne
faut pas croire que ces deux aspects doivent correspondre néces
sairement. L'unification territoriale et la liberté du commerce intérieur
sont la condition indispensable à un processus beaucoup plus lent,
un processus qui devra conduire à une symbiose telle qu'elle permette
aux forces de travail utilisées ou susceptibles de l'être de pouvoir
être affectées rapidement aux tâches correspondant aux différentes
catégories professionnelles avec le taux de rétribution qui leur est
affecté.
L'abolition des frontières et des barrières douanières qui divisaient
économiquement les Etats de la péninsule élimina les constructions
artificielles mises en place par des régimes protectionnistes et elle
entraîna une crise inévitable pour certaines activités industrielles. Les
différences dues à l'environnement et à l'histoire qui ont caractérisé
pendant des siècles les deux Italie apparurent ainsi avec une plus
grande évidence : le cycle germano-romanique d'une part et le cycle
byzantino-islamique d'autre part.
La persistance de la division de l'Italie en deux mondes est une
preuve des très graves difficultés qu'ont rencontrées dans notre pays DES STRUCTURES 361 TRANSFORMATIONS
les forces destructrices et nivellatrices du capital ainsi que des obsta
cles opposés par le cadre naturel et historique à la formation du
capital et à sa pénétration dans les secteurs des vieilles économies
de caractère local et de structure traditionnelle.
Plus de cent ans après la proclamation du Royaume, lorsque l'on
compare aujourd'hui notre économie moderne et celle des toutes pre
mières années du nouvel Etat, l'écart important qui sépare les deux
complexes structuraux apparaît avec évidence du point de vue de leur
constitution profonde. Considérons les données relatives à la popul
ation active. En 1861 le pourcentage de population employée par
l'agriculture au-dessus de dix ans était de 59,6 c/o, en 1951 il était
de 42,6 % et en 1961 de 28.98 %. Dans l'industrie, les pourcentages
correspondants sont de 23,6 %, 32,3 % et 40,40 %. Pour les autres
activités enfin, on obtient 16,8 rf. 25,1 % et 30,62 % 3.
Dans la mesure où les comparaisons sont possibles, les variations
de ces pourcentages apparaissent faibles avant 1931, tandis qu'elles
deviennent toujours plus fortes pour les années les plus proches de
nous. Cela est, sous de nombreux aspects, lié à la mobilité de la popul
ation qui, dans les derniers temps, augmente et devient plus active.
Du dépeuplement des régions montagneuses aux migrations internes
vers les régions industrielles et aux phénomènes de stratification 4,
il y a tout un mouvement qui est le signe de profondes transformat
ions structurelles de l'économie italienne.
La comparaison entre les données du recensement de 1951 et
celles du recensement de 1961 fait apparaître une diminution, parfois
importante, de la population de certaines régions : les Abruzzes et la
Molise ont perdu au cours de cette période 10 % de leur population ;
la Basilicate, la Calabre et le Frioul-Vénétie julienne ont connu une
diminution un peu supérieure à 2 %, tandis que la Vénétie enregist
rait une perte qui n'atteignait pas 2 %. L'émigration intérieure vers
3. Svimez, Un secolo di statistiche italiane : Nord e Sud (1861-1961), Rome,
1961 ; Annuatio statistico italiano 1963, Rome, Istituto centrale di statistics, 1963.
4. Cf. L. Bergonzini, La stcatificazione demogtafico-socialc in Italia, Milan,
Feltrinelli, 1963. « On entend par stratification le phénomène qui se précise
lorsque, outre le dépeuplement des régions de montagnes et de collines amorcé
non seulement sous l'influence de caractéristiques physiques et générales, mais
aussi de la crise inévitable qui, avec la progression historique du capitalisme,
a eu une incidence sur les institutions et les rapports établis dans le cadre d'une
économie fermée, une 

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