Les villes britanniques  - article ; n°1 ; vol.67, pg 347-370
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Description

Norois - Année 1970 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 347-370
RÉSUMÉ
Dans les villes britanniques s'opposent plus nettement qu'ailleurs les aspects désolants des paysages urbains et les réussites harmonieuses. Le type de ville imaginé par les Britanniques devait connaître, dans les pays touchés par la puissance coloniale anglaise, une large diffusion. La ville américaine elle-même n'est en un sens qu'une exagération de la ville britannique.
L'auteur décrit ensuite le paysage urbain britannique le plus typique. Bâtie autour d'un noyau ancien, la partie moderne de la ville, rarement séparée de l'ancienne par de grandes avenues, s'étale le long de voies rayonnantes ou parallèles bordées de maisons presque toutes semblables, ce qui engendre une certaine monotonie. A la périphérie, l'habitat se desserre, des jardins apparaissent ainsi que des pavillons jumelés ou des villas en banlieue.
C'est ensuite l'étude de la vie urbaine dont l'auteur signale l'originalité et celle de la formation des villes britanniques. Celles-ci sont aménagées, semble- i-il, pour faciliter l'existence de gens devant servir une société industrielle et commerciale. Le centre offre, sur le minimum de surface, l'essentiel de ce qu'on peut désirer ; dans les banlieues, conservant un aspect plus rural, on mène une vie plus calme, d'où le besoin pour le citadin de construire loin du centre où beaucoup ne vivent que pendant la journée.
Quelques pages sont enfin consacrées à l'architecture urbaine et à ses transformations au cours des siècles.
SUMMAR Y
The contrast between the depressing character of urban environment and the successful blending of styles is more marked in British towns than elsewhere. The type of town originated by the British came to be widely adopted in those countries affected by English colonial power. American cities themselves are merely an exaggeration of the British town.
The author goes on to describe the most typical British urban environment. The modern part of the town, built around its former nucleus, and seldom separated from it by wide avenues, stretches out along radiating or parellel streets lined with almost invariably identical houses, thus creating a certain sense of monotony. The outskirts are less built-up, with gardens becoming more extensive, and, in the suburbs, with the appearance of semi-detached houses and larger properties.
The author then studies urban life, emphasizing its originality and that of the formation of British towns. It would appear that these are designed to facilitate the life of those employed in business or industry. The centre offers, in the smallest space possible, every desirable essential ; in the suburbs, which retain a more rural aspect, life is lived more calmly-hence the need of the city-dweller to build far from the centre where many live only in the day-time.
A few pages are then devoted to urban architecture and its development through the centuries.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Paul Claval
Les villes britanniques
In: Norois. N°67, 1970. pp. 347-370.
Citer ce document / Cite this document :
Claval Paul. Les villes britanniques . In: Norois. N°67, 1970. pp. 347-370.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1970_num_67_1_7341Résumé
RÉSUMÉ
Dans les villes britanniques s'opposent plus nettement qu'ailleurs les aspects désolants des paysages
urbains et les réussites harmonieuses. Le type de ville imaginé par les Britanniques devait connaître,
dans les pays touchés par la puissance coloniale anglaise, une large diffusion. La ville américaine elle-
même n'est en un sens qu'une exagération de la ville britannique.
L'auteur décrit ensuite le paysage urbain britannique le plus typique. Bâtie autour d'un noyau ancien, la
partie moderne de la ville, rarement séparée de l'ancienne par de grandes avenues, s'étale le long de
voies rayonnantes ou parallèles bordées de maisons presque toutes semblables, ce qui engendre une
certaine monotonie. A la périphérie, l'habitat se desserre, des jardins apparaissent ainsi que des
pavillons jumelés ou des villas en banlieue.
C'est ensuite l'étude de la vie urbaine dont l'auteur signale l'originalité et celle de la formation des villes
britanniques. Celles-ci sont aménagées, semble- i-il, pour faciliter l'existence de gens devant servir une
société industrielle et commerciale. Le centre offre, sur le minimum de surface, l'essentiel de ce qu'on
peut désirer ; dans les banlieues, conservant un aspect plus rural, on mène une vie plus calme, d'où le
besoin pour le citadin de construire loin du centre où beaucoup ne vivent que pendant la journée.
Quelques pages sont enfin consacrées à l'architecture urbaine et à ses transformations au cours des
siècles.
Abstract
SUMMAR Y
The contrast between the depressing character of urban environment and the successful blending of
styles is more marked in British towns than elsewhere. The type of town originated by the British came
to be widely adopted in those countries affected by English colonial power. American cities themselves
are merely an exaggeration of the British town.
The author goes on to describe the most typical British urban environment. The modern part of the
town, built around its former nucleus, and seldom separated from it by wide avenues, stretches out
along radiating or parellel streets lined with almost invariably identical houses, thus creating a certain
sense of monotony. The outskirts are less built-up, with gardens becoming more extensive, and, in the
suburbs, with the appearance of semi-detached houses and larger properties.
The author then studies urban life, emphasizing its originality and that of the formation of British towns.
It would appear that these are designed to facilitate the life of those employed in business or industry.
The centre offers, in the smallest space possible, every desirable essential ; in the suburbs, which retain
a more rural aspect, life is lived more calmly-hence the need of the city-dweller to build far from the
centre where many live only in the day-time.
A few pages are then devoted to urban architecture and its development through the centuries.villes britanniques (1) Les
par Paul CLAVAL
Chargé d'enseignement à la Faculté des Lettres de Besançon
II est rare que les villes anglaises laissent indifférent. Les visi
teurs ont des réactions variées. Certains se rebellent contre l'un
iformité des immenses banlieues, contre les interminables rues
ouvrières de la deuxième moitié du xixe siècle, ou contre les copies
indéfiniment reproduites de monuments de style perpendiculaire
ou gothique vénitien. Beaucoup stigmatisent la tristesse des ciels,
la suie qui recouvre les régions industrielles comme un linceul, et
tous les ouvrages sur l'Angleterre montrent les dizaines de cheminées
crachant à la fois dans tel ou tel coin du Lancashire, des Midlands,
des Potteries plus vraisemblablement. Et au delà de ces critiques
qui touchent au paysage, il y en a qui s'adressent à la vie urbaine, à
la somnolence perpétuelle des quartiers résidentiels, à la concent
ration excessive de l'activité dans des centres d'affaires surpeup
lés, à l'absence, bien souvent, de toute vie nocturne.
Mais à côté de détracteurs, il est beaucoup de voyageurs dont le
témoignage est plus nuancé. Ils sont souvent sensibles aux monum
ents, aux cathédrales, qui, normandes ou gothiques, dominent
plus nettement, grâce à leur fierté enlevée, les vieux quartiers,
qu'elles ne le font généralement sur le continent. Ils aiment le
charme désuet des vieilles maisons à colombage, de ces cottages qui
donnent l'impression que les villes anglaises ont été un temps
dessinées pour un peuple de poupées — avec ce que cela implique
de grâce, et aussi de mièvrerie. Ils ont traîné dans les shambles de
York, dans les vieilles rues de Canterbury, ils ont visité les calmes
quartiers qui entourent la cathédrale d'Exeter, ou encore, ils ont
fait un plongeon complet dans le passé en retrouvant à Rye l'am
biance qui fut un temps celle des cinque terres, lorsque le trafic
de la laine faisait la prospérité de ces étapes du Sud. Ou bien encore,
(1) Ces quelques réflexions sont nées à l'occasion de deux voyages, l'un en Irlande
en 1963, l'autre en Grande-Bretagne en 1967. Elles ont été nourries par des lectures,
celles en particulier de deux ouvrages : Johns (Ewart). British townscapes. Londres,
Edward Arnold, 1965, 202 p. — Moindrot (Claude). Villes et campagnes britanniques.
Collection U2. Paris, Armand Colin, 1967, 320 p. •

PAUL CLAVAL 348
ils ont été conquis par la distinction de tous les quartiers du
xvme siècle. Ils ont imaginé à Dublin, au delà de la crasse qui
évoque les romans de Dickens, la splendeur de ce qui fut, à l'époque
géorgienne, la plus belle des villes coloniales. Ils ont apprécié les
réussites de l'urbanisme de la fin du xvme siècle, ou du début
du xixe siècle. Ils ont été séduits par l'ordonnance magnifique
des crescents de Bath, d'Edimbourg, du West-End londonien,
ou encore par l'élégance des villes d'eau qui se développent au
début de l'ère industrielle, comme Cheltenham, comme Leaming
ton (2). D'autres encore sont sensibles à l'harmonie de certains
quartiers du xixe siècle, comme ceux qui entourent l'Université
de Cardiff. Les réalisations plus récentes servent souvent de mod
èles à ceux qui veulent créer un milieu à taille humaine dans une
société moderne : ils pensent à l'harmonie discrète de la banlieue
de Dublin, de certains quartiers de Londres, ils évoquent les villes
neuves, celles qui ont servi de prototypes aux cités-jardins du
continent, ou celles, plus hardies, plus diverses, qui ont été cons
truites depuis la guerre (3). Ils sont frappés par le colossal réamé
nagement du centre des villes. Ils sont touchés par l'équilibre r
etrouvé du noyau de Coventry (4), étonnés par l'ampleur des tr
avaux qui refont du Ring de Birmingham (5) un centre accessible.
Ils aiment les nouveaux gratte-ciel qui viennent rompre la ligne
paisible de l'horizon londonien (6). Pour ceux qui ont un faible
pour les grands ensembles, Leeds, Glasgow, offrent des exemples
mieux réussis que la plupart de ceux de France.
Il n'est pas de pays où l'on ne puisse de la sorte opposer les as
pects désolants des paysages urbains, et les réussites harmonieuses.
En Angleterre, les oppositions sont plus marquées peut-être. La
vivacité des réactions vient sans doute de là. Elle résulte aussi de
la dimension des villes, de leur nombre, de leurs problèmes : on y
(2) Sur l'évolution du paysage urbain jusqu'à la fin du xvme siècle : Johns
(Ewart). British townscapes. Op. cit.
(3) Sur les problèmes des villes nouvelles, on pourra partir de la récente mise au point
de Pierre Merlin. On suivra la difficile réalisation de l'œuvre dans Lloyd Rodwin. On
se reportera à l'ouvrage de l'inspirateur du mouvement, Ebenezer Howard, dont il
convient de lire les multiples préfaces.
Merlin (Pierre). Les villes nouvelles. Coll. Villes à venir. Paris, P.U.F., 1969, 310 p.
Cf. pp. 9-69. — Moindrot (Claude). Villes et campagnes britanniques. Op. cit. —
Moindrot (Claude). L'aménagement du territoire en Grande-Bretagne. Caen, Publica
tions de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Caen, 1967, 299 p. — Rodwin
(Lloyd). The british new town policy. Cambridge

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