Les zones d attraction de main-d œuvre de Nantes et de Saint-Nazaire - article ; n°1 ; vol.25, pg 33-43
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les zones d'attraction de main-d'œuvre de Nantes et de Saint-Nazaire - article ; n°1 ; vol.25, pg 33-43

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Norois - Année 1960 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 33-43
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gilbert le Guen
Les zones d'attraction de main-d'œuvre de Nantes et de Saint-
Nazaire
In: Norois. N°25, 1960. pp. 33-43.
Citer ce document / Cite this document :
le Guen Gilbert. Les zones d'attraction de main-d'œuvre de Nantes et de Saint-Nazaire. In: Norois. N°25, 1960. pp. 33-43.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1960_num_25_1_1290Les zones d'attraction de main-d'œuvre
de Nantes et de Saint-Nazaire
par G. LE GUEN
L'attraction exercée par les grands centres urbains sur la po
pulation active des communes voisines est généralement considérée
comme-un des aspects importants des rapports villes-campagnes:
Son appréciation; en ce qui concerne les deux centres industriels
de la Basse-Loire, Nantes et Saint-Nazaire, a fait l'objet d'une
enquête de la Direction Régionale de l'Institut des Statistiques
qui est. ainsi parvenue à déterminer des zones d'influence princi
pales et secondaires (1). A côté de ces premiers résultats destinés
à orienter une politique économique et sociale régionale (2) le géo
graphe peut trouver matière à réflexion dans la documentation
statistique publiée à cette occasion.
Certes cette documentation ne peut être utilisée sans que soient
formulées quelques réserves. Les recherches ont été effectuées dans
un cadre administratif, celui des communes non agricoles c'est-à-
dire des « communes comportant moins de 51 % de population
vivant de l'agriculture » (3). S'il est permis de penser que cette
limitation n'a pas écarté de l'ensemble nantais des communes sou
mises à une attraction réellement notable de la part de la grande
ville, en revanche, en ce qui concerne la région nazairienne, il
semble bien que les communes rurales de l'arrière-pays guérandais
ont été exclues arbitrairement : Saint-Lyphard, notamment,
malgré sa très forte proportion de population agricole — 70 % de
la population active, appartient au secteur agricole — voit 26 % de
sa active totale travailler hors de la commune ; il
est vraisemblable qu'une notable partie de ces migrateurs se dirige
vers St-Nazaire. A un moindre. degré, St-Molff, Herbignac et Assé-
rac ont pourtant souffert de cette exclusion. Nous n'avons pu pallier
ces insuffisances que par des approximations assez larges. Mais
quelles que soient ces lacunes l'enquête a le grand mérite de fournir
(1) La Loire Atlantique industrielle. La Basse-Loire. Extrait d'une étude des lieux
de travail et domiciles de la population active d'après les chiffres de recensement de
population en mai 1954. (I.N.S.E.E. Dir. Rég. de Nantes : Bulletin Régional de Statis
tique, 3e trim. 1958, p. 10-16.
(2) Notamment la politique relative aux zones spéciales de conversion.
(3) Bull. Rég. de statistique, op. cit., 10.
3 G. LE GUEN 34
un tableau assez précis de la situation en 1954. Elle a permis d'étab
lir, aisément la première carte (fig. 1 ) représentant la contribution
absolue des communes en population active allant travailler au
centre principal et l'importance relative de cette population mi
gratrice dans la commune intéressée. Cette seule carte nous fournit
déjà deux images dissemblables de ce que peut être une zone d'at
traction de main-d'œuvre.
Au premier stade de la comparaison des zones d'influence re
spectives de Nantes et de St-Nazaire on ne peut manquer d'être
frappé du manque absolu de proportion entre l'importance de la
ville et celle de sa zone. L'ensemble nantais défini par les statis
ticiens couvre un peu plus de 70.000 ha et l'ensemble nazairien
90.000. Certes la population de l'ensemble nantais est deux fois
et demie plus importante que celle de nazairien (335.000
contre 140.000) mais on ne retrouve même pas le rapport de 1 à 5
qui existe entre la population des deux villes. L'importance du flux
de population qui abandonne périodiquement son domicile pour
aller travailler en ville rapproche encore les deux cités : 14.000
personnes viennent à Nantes des communes voisines dont elles
constituent 30 % de la population active ; St-Nazaire fait appel
à 9.700 « étrangers », soit 26 % de la population active de sa zone
d'influence. Enfin la migratrice représente seulement
13 % de la population employée sur le territoire nantais, tandis qu'elle
constitue 41 % de la population travaillant dans les limites de la
commune nazairienne. La différence entre ces deux derniers chiffres
souligne la différence de nature des liens existant entre les deux
centres et leurs régions respectives. Alors qu'à Nantes le renfort de
main-d'œuvre venue de l'extérieur est, au mieux, un complé
ment utile, à St-Nazaire c'est un élément indispensable ; l'ac
tivité nazairienne, et tout spécialement celle des chantiers, est
inconcevable sans son assise humaine régionale. Mais cette dépen
dance ou cette indépendance de la ville à l'égard de sa région
sont-elles réciproques ? A cette question il serait hasardeux de
répondre en citant les seuls pourcentages de population migratrice
fournis plus haut et avant d'avoir examiné de plus près les struc-
rures géographiques des zones d'influence.
STRUCTURE GÉOGRAPHIQUE
DE LA ZONE D'ATTRACTION NANTAISE
Au premier examen, la zone d'attraction nantaise apparaît
beaucoup plus ramassée que son homologue nazairienne, beaucoup
mieux disposée en auréole autour de sa capitale. Seuls, deux ten
tacules, au demeurant peu importants quant à leur contribution I
/ c.f / -■ limite det zstm cJ'altroctron recpechve* J
- - " communale
MORBIHAN .' I WAS \ POPULATION 80425"^J^ seoo-f- 20007^ A/v- nombreACTIVE -O\ OOu 50-«0 2000 «»« 3sod TRAVAILLANT i-=-^ri '=-=i AU centre preponderance CENTRE «ecorrdarre REGIONAL de l'attraction d'un — principal** route* -'-»-'• vore ferrée o 25-200
centre d attraction secondaire
ChUcff Q
Fig. 1. G. LE GUEN 36
absolue, s'étirent au long des vallées de la Loire et de laSèvre.
Des évaluations plus précises montrent que les 3 /4 des migrateurs
nantais proviennent des six communes voisines, situées dans un
rayon inférieur à 10 km et dont quatre sont atteintes par les trans
ports urbains ou surburbains. Au delà de cette zone subissant fo
rtement l'attraction nantaise, la valeur absolue des contributions
humaines tombe rapidement et l'importance relative de la popul
ation migratrice dans chaque commune descend fréquemment
au-dessous de 15 %. C'est là un contraste interne et une différence
sensible avec ce que l'on observe à St-Nazaire ; aussi convient-il
d'essayer de l'expliquer.
Si l'on met en rapport la première carte que nous venons d'ana-
nalyser brièvement et une seconde où nous avons représenté con
jointement l'importance relative de la population migratrice et
pour- chaque l'accroissement démographique récent (1936-1954)
commune, on voit apparaître trois parties dans la zone nantaise
(fig. 2).
Un premier ensemble, enserrant la ville d'un anneau presque
fermé groupe les communes de St-Herblain, Orvault, Ste-Luce,
St-Sebastien, Vertou, Rezé, Bouguenais. Toutes ces communes
sont caractérisées par leur grand nombre de migrateurs et surtout
le. pourcentage très élevé de population active migratrice (de 44
à 64 %). Un autre trait commun est leur très fort pourcentage d'ac
croissement démographique : de 40 à 64 % sauf pour Vertou qui
a d'ailleurs rattrapé son retard depuis 1954. Cet accroissement
a tendance à s'accélérer comme le montrent, les recensements
partiels récents :
Date du recensement Accroissement depuis 1954 (en %).
1956 Rezé : 13,4 %, Ste-Luce : 10,4 %,
St-Sébastien : 23,4. %.
1957 St-Herblain : 16 %.
1958 Bouguenais : 15,6 %, Vertou : 10,2 %
Orvault : 16,4' %.
Le rythme de l'accroissement suggère que celui-ci ne peut s'ex
pliquer que par l'immigration. Les recensements l'ont prouvé et
ont souligné en même temps qu'une forte partie de la population
nouvellement venue habiter les communes de la périphérie nant
aise provenait de V agglomération elle-même. Plus qu'à un afflux
de population rurale vers l'emploi, c'est donc à un phénomène
de décongestion de la cité au profit (?) des communes limitrophes
que nous assistons. Sans doute dure-t-il déjà depuis un certain
temps et c'est ce qui explique la disparit&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents