Libéralisation, mode de financement et performances des entreprises en Inde - article ; n°165 ; vol.42, pg 61-82
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Tiers-Monde - Année 2001 - Volume 42 - Numéro 165 - Pages 61-82
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jayati Sarkar
Subrata Sarkar
Libéralisation, mode de financement et performances des
entreprises en Inde
In: Tiers-Monde. 2001, tome 42 n°165. La libéralisation économique en Inde: inflexion ou rupture? (sous la direction
de Frédéric Landy). pp. 61-82.
Citer ce document / Cite this document :
Sarkar Jayati, Sarkar Subrata. Libéralisation, mode de financement et performances des entreprises en Inde. In: Tiers-Monde.
2001, tome 42 n°165. La libéralisation économique en Inde: inflexion ou rupture? (sous la direction de Frédéric Landy). pp. 61-
82.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2001_num_42_165_1469LIBÉRALISATION,
MODE DE FINANCEMENT
ET PERFORMANCES
DES ENTREPRISES EN INDE*
par Jayati et Subrata Sarkar**
Les mesures de libéralisation du secteur financier constituent un volet
important du programme de réformes lancé en 1991. La création d'un
environnement législatif favorable aux banques et au secteur boursier a
facilité l'essor des services financiers indiens tout en permettant la
concurrence internationale. Le secteur bancaire continue cependant de
rester prédominant, face à un boursier qui a grandi en efficacité
mais non en taille. Un échantillon de 786 firmes confirme le recours
encore assez faible à la Bourse pour financer les entreprises ; le bilan des
performances micro-économiques qu'il permet de tracer est positif en
particulier pour les jeunes entreprises, même s'il apparaît que l'élan
donné les premières années a tendance à s'essouffler.
La libéralisation du secteur financier tient une place importante
dans le programme général de réformes économiques lancé en Inde en
juillet 1991. Avec la libéralisation de l'industrie et du commerce, elle a
bouleversé l'environnement institutionnel et réglementaire du secteur
des entreprises. Le principal objectif des réformes a consisté à
appliquer aux entreprises indiennes, jusque-là protégées, les règles en
vigueur dans le monde, en les soumettant à une plus grande
concurrence au niveau national et international. Si les premières
mesures de libéralisation financière et de déréglementation industrielle
et commerciale datent du milieu des années 1980, ce n'est que depuis
* Nous tenons à remercier Bikram Dey et Mita Chowdhury pour l'aide précieuse qu'ils nous ont
apportée dans nos recherches.
** Indira Gandhi, Institute of Development Research, Mumbai.
Revue Tiers Monde, t. XLII, n° 165, janvier-mars 2001 62 Jayati et Subrata Sarkar
le début de la «nouvelle politique industrielle», en 1991, que les
réformes s'inscrivent dans une stratégie de développement à long
terme.
Cet article sur la libéralisation du secteur financier a deux
objectifs : tout d'abord, retracer les diverses mesures de libéralisation
financière prises en Inde depuis 1991 et étudier, à la lumière des
ouvrages théoriques existants, les conséquences qu'elles ont pu avoir
au niveau macro-économique en général et sur le secteur des
entreprises en particulier. Ensuite, analyser d'un point de vue
quantitatif l'impact de la libéralisation financière sur le développement
financier ; nous nous attacherons en premier lieu à des indicateurs
globaux concernant le marché financier et le secteur bancaire puis,
au niveau microéconomique, nous examinerons des entreprises
spécifiques pour déterminer si la libéralisation financière a entraîné
une modification de leur mode de financement et de leurs
performances.
1. SECTEUR FINANCIER ET CROISSANCE: FONDEMENTS THÉORIQUES
La libéralisation du secteur financier a donné lieu à des réformes
ayant pour objectif principal la réduction des coûts de financement et
l'accroissement à un niveau satisfaisant des fonds disponibles pour
l'investissement. À l'origine de ces réformes, un rôle majeur a été joué
par la reconnaissance, par de nombreux responsables politiques et uni
versitaires, du lien entre développement financier et croissance.
Comme le résument Greenwood et Smith (1997)1, l'importance écono
mique des marchés des capitaux pour la croissance tient au fait qu'ils
constituent le meilleur moyen de canaliser les fonds pour l'investiss
ement et de les attribuer avec efficacité. Par ailleurs, les marchés des
capitaux, sources de liquidités et moyens efficaces de mise en commun
des risques, encouragent l'adoption des nouvelles technologies en met
tant du capital-risque à la disposition des entrepreneurs, sachant que
dans de nombreux pays, le progrès technologique est un processus
hautement capitalistique.
Des études empiriques récentes visant à déterminer le sens du lien
de causalité entre le développement financier et la croissance
1. Cette conception se fonde essentiellement sur les travaux de Goldsmith (1969), McKinnon (1973)
et Shaw (1973) qui ont montré que les marchés des capitaux jouaient un rôle essentiel dans la croissance
économique. mode de financement et performances 63 Libéralisation,
économique ont établi que c'était le premier qui engendrait la
croissance, avec des retours possibles en sens inverse1. Toutefois, il
existe une autre conception exprimée à l'origine par Joan Robinson2.
Selon elle, le secteur financier ne joue qu'un rôle auxiliaire pour
l'industrie en n'occasionnant que des effets mineurs sur le taux
d'investissement et sur la croissance économique. Si l'on en juge par la
libéralisation du secteur financier dans de nombreux pays en
développement depuis la fin des années 1980, fondée sur l'espoir
qu'elle constituerait un important moteur de croissance, il semble que
le scepticisme de Robinson quant au rôle du secteur financier n'ait pas
trouvé beaucoup d'écho parmi les responsables politiques.
Sachant que, selon la conception la plus largement répandue, la
libéralisation du secteur financier peut favoriser la croissance, nous
nous attacherons plus spécifiquement, comme nous l'avons dit plus
haut, à rechercher les changements éventuels des modes de
financement et des performances des entreprises depuis le début du
mouvement de réformes en Inde, et à étudier si des ruptures
structurelles sont intervenues.
Les réformes du secteur financier ont pour objectif de modifier le
cadre institutionnel afin de réduire les asymétries d'informations
existantes. Ainsi, comme ils peuvent évaluer la capacité financière des
entreprises avec davantage de précision, les bailleurs de fonds
potentiels se contentent d'une rémunération du capital nettement
inférieure, d'où une réduction sensible du coût du financement
extérieur. On le sait, dans les pays en développement où les marchés
des actions sont pourtant relativement peu développés, les entre
preneurs dépendent bien davantage des banques et des marchés des
actions pour le financement des projets à long terme que dans les pays
développés3. Les études existantes montrent également que le
développement financier influe sur la croissance notamment par la
baisse du coût des financements extérieurs. Les entreprises qui
dépendent de sources externes ont tendance à connaître une croissance
plus rapide dans les économies dont les marchés des capitaux sont plus
développés4. Ainsi, la réduction du coût du financement externe issue
1. Voir par exemple Gertler et Rose (1991), King et Levine (1993 a, b), Levine (1997), Beck, Levine
et Loayza (1999).
2. Robinson, Joan, 1952, The Generalization of the General Theory, dans The rate of interest and
other essays, Londres, Macmillan, 67-142.
3. Singh et al, 1992. Pour les modes de financement des pays développés, voir Mayer (1988, 1989,
1990). Pour les modes de financement des pays développés et en développement, voir ifc (1991) ; Glen et
Pinto (1994). Pour les modes de financement de l'Inde, voir Cobham et Subramaniam (1995) et Singh
(1995).
4. Rajan et Zingales, 1998. 64 Jayati et Subrata Sarkar
des réformes du secteur financier devrait encourager les inves
tissements dans les pays en développement et, par voie de
conséquence, améliorer les performances et la croissance des
entreprises.
2. RÉFORMES DES MARCHÉS DES CAPITAUX EN INDE
ET TENDANCES GLOBALES
Les réformes du secteur financier ont constitué un élément essentiel
du programme de réformes structurelles lancé en Inde au m

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