Mobilité et enracinement en Vendômois au tournant des XVIIIe et XIXe siècles - article ; n°3 ; vol.38, pg 735-768

Jean Vassort

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1983 - Volume 38 - Numéro 3 - Pages 735-768
Mobility and Permanence in Vendômois around 1800
What are the main features of mobility and permanence in a provincial society at the very end of the 18th century? In order to answer that question, a systematic comprehensive study of marriage certificates registered in Vendomois between an VII (1798) and an XII (1804) has been carried out and the various data (places, occupations, education...) thoroughly cross-referenced with the help of a computer. The picture emerging from this analysis is, for the most part, that of a steady community. It also reveals, mainly among men, a mobility, chiefly urban and exclusive of peasantry whose map points to standard migration flows. Matrimonial integration among these migrants can vary considerably and is on the whole in reverse ratio to the social consistency of the different classes (for instance, vine-growers, when they make up the mass of a community tend to be imprevious to external influences.) The preeminence of the notion of consistency as well as its characteristics is one of the outstanding discoveries of our research. It must be noted that when they choose an occupation, sons tend to find agriculture a little less attractive than their fathers did (most of them, however, don't take another choice). As a rule, the same slow evolution can be traced between fathers-in-law and sons-in-law. A few rare instances, however, indicate that marriage seems to maintain with peasantry the very links which tend to die away when a non-agricultural activity is chosen.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: ANNALES_ECONOMIES_SOCIETES_CIVILISATIONS
• Publié le: 01 janvier 1983
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Jean Vassort
Mobilité et enracinement en Vendômois au tournant des XVIIIe
et XIXe siècles
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 38e année, N. 3, 1983. pp. 735-768.
Abstract
Mobility and Permanence in Vendômois around 1800
What are the main features of mobility and permanence in a provincial society at the very end of the 18th century? In order to
answer that question, a systematic comprehensive study of marriage certificates registered in Vendomois between "an VII"
(1798) and "an XII" (1804) has been carried out and the various data (places, occupations, education...) thoroughly cross-
referenced with the help of a computer. The picture emerging from this analysis is, for the most part, that of a steady community.
It also reveals, mainly among men, a mobility, chiefly urban and exclusive of peasantry whose map points to standard migration
flows. Matrimonial integration among these migrants can vary considerably and is on the whole in reverse ratio to the social
consistency of the different classes (for instance, vine-growers, when they make up the mass of a community tend to be
imprevious to external influences.) The preeminence of the notion of consistency as well as its characteristics is one of the
outstanding discoveries of our research. It must be noted that when they choose an occupation, sons tend to find agriculture a
little less attractive than their fathers did (most of them, however, don't take another choice). As a rule, the same slow evolution
can be traced between fathers-in-law and sons-in-law. A few rare instances, however, indicate that marriage seems to maintain
with peasantry the very links which tend to die away when a non-agricultural activity is chosen.
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Vassort Jean. Mobilité et enracinement en Vendômois au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. In: Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations. 38e année, N. 3, 1983. pp. 735-768.
doi : 10.3406/ahess.1983.410952
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1983_num_38_3_410952MOBILITE ET ENRACINEMENT EN VE DO MOIS
AU TOURNANT DES XVIIIe ET XIXe SI CLES
Mobilité et enracinement tel est le thème central de enquête dont on trouvera
rassemblées ici les principales conclusions et qui cherché mesurer partir des
migrations de faible comme de grande ampleur et de la mobilité professionnelle
quels sont dans une société provinciale de extrême fin du xvine siècle le poids
relatif du mouvement et de la stabilité les rapports entre ces deux tendances et leur
influence réciproque Pour essayer de répondre ces questions trois choix celui
un terrain observation celui une source celui une méthode
Le territoire du Vendômois dans le cadre duquel inscrit cette étude peut
apparaître restreint constitué depuis le début de la Révolution des districts de
Vendôme et de Mondoubleau réunis sous le Consulat pour former arrondisse
ment de Vendôme il ne couvre en effet que 1718 km2 et ne compte en 1801 que
68971 habitants Mais il compense cette relative exiguïté par deux caractéristiques
précieuses En premier lieu cette petite région présente une structure de population
analogue celle qui se retrouve alors en bien autres secteurs de la province
fran aise Nulle originalité en effet dans sa densité 40 b./km2) ses activités
64 96 des mariés résidant en Vendômois exercent une activité agricole ou même
dans la répartition de ses habitants dont 11 soit 7555 habitent Vendôme
30 des bourgs de 000 000 habitants et 59 des communes moins
peuplées Contrée banale donc le Vendômois permettra au moins de formuler
des hypothèses transposables ailleurs agissant plus particulièrement des migra
tions la région est spécifiquement ni un foyer émigration comparable ceux
dont les travaux Poitrineau ou Corbin par exemple ont dégagé image
ni un centre attractif notable comme le sont alors et bien antérieurement ailleurs
les grandes villes du pays dont des études récentes ont précisé sous cet angle les
traits Tout au plus peut-on relever que le Vendômois se situe sur un courant
migratoire repéré de longue date celui qui entraîne le déplacement saisonnier des
gens du bocage en direction des riches plaines céréalières du ur du Bassin
parisien et il appartiendra cette étude de préciser si ces mouvements saisonniers
se doublent de migrations plus durables
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Autre qualité de échantillon vendômois sa diversité Ce pays traditionnel
regroupe en effet sous la direction de Vendôme son centre administratif et son
principal marché des terroirs variés vallée du Loir viticole Beauce découverte et
céréalière Perche bocager et davantage tourné vers élevage ainsi que de part et
autre de la vallée des zones aux caractères moins tranchés bocage dégradé du
Perche vendômois au nord de la rivière et de la Gâtine au sud Ces
distinctions et quelques autres telle celle qui se fait jour entre les gros bourgs de
Ouest ou de la vallée du Loir et les communes faible population de la Beauce)
sensibles déjà aux yeux des contemporains transparaissent clairement au niveau
des structures sociales ou de celles de utilisation des sols et elles re oivent des
confirmations supplémentaires de notre enquête notamment au niveau de la
géographie professionnelle fig Diversité indiscutable donc et dont intérêt
est pas souligner quant aux possibilités de comparaison elle permet
La source retenue comme base de cette enquête les registres état civil dans
lesquels ont été systématiquement dépouillés tous les actes de mariage pendant
ans an Vil-an XII lui impose elle aussi des limites apparaîtra dans cette
étude de la mobilité en Vendômois que celle qui un moment ou un autre
concrétise par un mariage est emblée laisser en de de analyse toute une
migration plus marginale dont empreinte sur la société vendômoise est
cependant pas négligeable Les archives judiciaires témoignent abondance sur ces
voyageurs errants et demi-errants originaires ou non de la région qui en arpentent
pour toutes sortes de raisons licites ou non les chemins en tous sens et que les
habitants connaissent bien pour leur offrir le gîte et la soupe ou pour les redouter
mais qui ne laissent pas de traces dans les registres de mariage et il faudra en
souvenir en dressant le bilan de cette étude Autre limite sur laquelle bute
inévitablement ce travail comme toute analyse de mobilité fondée sur une source
unique et conduite dans un espace précisément délimité est davantage en termes
arrivée en termes de départ que les migrants sont appréhendés et ce est que
dans le cadre du seul Vendômois que pourront être établies des comparaisons
départs-arrivées
côté de ces inconvénients les registres de mariage présentent cependant de
grands avantages Par le caractère massif de information ils contiennent
abord les 772 mariages célébrés dans les 114 communes de arrondissement
de Vendôme pendant les six ans de enquête concernent 544 conjoints lesquels
représentent si on en rapporte aux tables de Bourgeois-Pichat 13 14 96 des
adultes en âge de se marier ce qui constitue un sondage fort honorable Qui plus est
est un sondage très représentatif on peut considérer que toutes les
catégories sociales sont fidèlement représentées ministres du culte exceptés
est dire intérêt des indications rassemblées dans ces actes de mariage date et lieu
de célébration et pour chaque conjoint âge profession6 rang du mariage
signature ou non lieu de naissance et de résidence profession du père Sans doute
manque-t-il une indication de fortune un examen des archives notariales aurait
permis ajouter mais en partie seulement et au prix de longs dépouillements
Aussi a-t-on renoncé rechercher ce renseignement autant en général le
vocabulaire professionnel utilisé suffit situer les mariés notamment pour les gros
bataillons des paysans où apparaît clairement la hiérarchie cultivateurs-labou
reurs-journaliers
Les données ainsi rassemblées ont abord posé dans certains cas un problème
de classement Pour les lieux on recouru au cadre cantonal révolutionnaire dont
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le maillage plus fin que celui qui lui succédé en 1801 améliorait dans certains cas
analyse en en affinant les bases Hors du Vendômois simplement été retenu le
cadre départemental Toutefois afin de distinguer plus nettement ce qui relève des
phénomènes de voisinage et ce qui ressort des déplacements plus grand rayon