Panégyrique du patriarche Euthyme de T?rnovo par Grigorij Camblak - article ; n°2 ; vol.60, pg 291-312
23 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Panégyrique du patriarche Euthyme de T?rnovo par Grigorij Camblak - article ; n°2 ; vol.60, pg 291-312

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
23 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue des études slaves - Année 1988 - Volume 60 - Numéro 2 - Pages 291-312
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Roger Bernard
Panégyrique du patriarche Euthyme de Tărnovo par Grigorij
Camblak
In: Revue des études slaves, Tome 60, Fascicule 2. Tome 60, fascicule 2. En hommage à Roger Bernard etudes
bulgares. pp. 291-312.
Citer ce document / Cite this document :
Bernard Roger. Panégyrique du patriarche Euthyme de Tărnovo par Grigorij Camblak. In: Revue des études slaves, Tome 60,
Fascicule 2. Tome 60, fascicule 2. En hommage à Roger Bernard etudes bulgares. pp. 291-312.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1988_num_60_2_5746LINGUISTIQUE
PANEGYRIQUE DU PATRIARCHE EUTHYME DE TÄRNOVO
PAR GRIGORIJ CAMBLAK
PAR
ROGER BERNARD
Le titre exact est Panégyrique de notre père Euthyme, patriarche de
Tämovo, qui est au nombre des saints, par Grégoire, archevêque de Russie.
Bénis, Père.
Il s'agit de Grigorij Camblak, nommé métropolite de Kiev en 1414, c'est-à-
dire peu avant la date probable à laquelle fut composé le Panégyrique. Bulgare
d'origine, mais réduit, du fait de la prise de Tärnovo par les Turcs, à quitter sa
patrie, dont il garda toujours la nostalgie, Camblak avait connu la dureté d'une
existence errante, cherchant asile en Serbie, en Moldavie, en Russie, avant d'être
nommé métropolite de Kiev, siège dépendant de la Lituanie, malgré une
opposition forcenée du métropolite de Moscou et du patriarche de
Constantinople, qui l'anathémisèrent et l'excommunièrent.
Nous avons donné dans les Mélanges Ivan Dujčev, publiés à Paris en 1979,
la traduction des dernières pages du Panégyrique, ayant trait au rôle éminent
qu'Euthyme joua dans la défense de Tämovo sans pouvoir empêcher toutefois
que la ville ne tombât sous les coups des Turcs en juillet 1393. C'est là l'épisode
de la vie d'Euthyme qui est le plus spectaculaire, mais qui se limite dans le
temps aux quelques mois précédant l'exil du patriarche, moment à partir duquel
l'histoire perd sa trace.
Nous traduisons ici tout le reste du Panégyrique, qui nous paraît intéressant
surtout par les horizons qu'il ouvre sur la vie spirituelle de la Bulgarie du
XIVe siècle au cours de plusieurs décennies, les dernières pendant lesquelles le
pays jouit d'une liberté de plus en plus menacée. Ces pages prouvent que, malgré
la puissante personnalité d'Euthyme et malgré l'appui officiellement donné par
les autorités civiles de la Bulgarie au mouvement mystique connu sous le nom
ď« hésychasme », la Bulgarie du XIVe siècle était le théâtre d'un foisonnement
d'idées qui auraient pu imprimer à la pensée une orientation nouvelle, mais qui
furent étouffées par la conquête turque. La haine quelque peu rageuse inspirée à
Camblak par le souffle de rationalisme qui avait déjà fait son apparition en
Europe occidentale s'explique apparemment par le succès que de telles idées
connaissaient en Bulgarie, non seulement auprès de gens simples, mais, d'après
Rev. Êtud. slaves, Paris, LX/2, 1988, p. 291-312. R. BERNARD 292
son propre aveu, jusque dans les plus hautes sphères de la société, peut-être
même, pensons-nous, surtout parmi les Bulgares dotés d'une certaine culture et
aspirant à une théologie plus ouverte à la pensée profane que ne l'était celle que
prêchaient les hésychastes.
En ce qui concerne le texte bulgare, nous nous sommes fondé sur l'ouvrage
d'Emil Kalužniacki intitulé Aus der panegyrichen Literatur der Sù'dslaven,
publié à Vienne en 1901 et réimprimé à Londres en 1971, et sur
intitulé Похвално слово за Евтимий от Григорий Цамблак, publié à Sofia
en 1971, fruit de la collaboration de P. Rusev, I. Gäläbov, A. Dávidov,
G. Dančev.
Camblak apparaît à travers son œuvre comme un écrivain cultivé, très versé
dans les Saintes Écritures, qu'il cite fréquemment, avec une certaine prédilection
pour le Nouveau Testament et pour les Psaumes, mais sans que soient exclus des
livres moins connus comme le Lévitique, les Nombres, les Livres des Rois et
d'autres encore. Sa connaissance de l'Ancien Testament reposait essentiellement
sur la version grecque des Septante, à laquelle nous avons renvoyé dans plusieurs
notes, surtout d'après l'excellente édition qu'en a donnée A. Rahlfs (voir
p. 305, note 4), ou d'après une édition anglaise ancienne, revue en 1982
p. 298, 6). Il n'est pas prouvé qu'à l'époque de Camblak toute la Bible ait
été traduite en slavon, et, en tout état de cause, les traductions slaves ne
pouvaient se faire que sur la base de la Septante.
En ce qui concerne la division de l'Ancien Testament en livres, chapitres
et versets, nous nous sommes réglé sur celle de la Bible du Rabbinat français,
qui est aussi celle des traductions de la Bible les plus connues en France et dans
l'Europe occidentale, mais qui diffère sur certains points de celle de la Septante.
Cette différence apparaît surtout dans les Psaumes, la Septante ayant jumelé les
Psaumes IX et X, si bien que, par exemple, le Psaume XV de la Bible hébraïque
et de la plupart des versions modernes de la Bible est le Psaume XIV dans ceÛes
qui se fondent encore sur la numérotation de la Septante.

♦ *
Voici la traduction française du texte de Grigorij Camblak :
S'il est vrai qu'Aaron1, cet antique prêtre du tabernacle de la Loi2, en
sacrifiant des animaux, en aspergeant du sang des taureaux et des boucs3 et de la
cendre d'une génisse4, sanctifiait ceux qui étaient souillés et leur rendait la
pureté du corps5, et si par là nous le jugeons digne de la mémoire qui convient
aux serviteurs de Dieu, au point que toujours il est fait mention de lui au milieu
de l'église dans le livre des Psaumes, où le prophète dit : « Moïse et Aaron sont
parmi ses prêtres6 », et encore : « II a envoyé Moïse, son serviteur, et Aaron,
1 Aaron, frère aîné de Moïse, est le premier grand prêtre des Hébreux. Voir Ex. 28, Lév. 8.
2 Le tabernacle, généralement désigné dans la Septante par т\ ощщ « la tente » ou r\
ощуц tov цартирши « la tente du témoignage », était une sorte de sanctuaire mobile, dont la
construction avait été réglée par Moïse d'après le Uvre de la Bible, l'Exode.
3 D'après Lév. 16, 14-15.
4Nomb. 19, 9.
5 D'après Héb. 9, 13.
6 Citation du Ps. 99, 6. PANÉGYRIQUE DU PATRIARCHE EUTHYME 293
qu'il avait choisi1 », et encore : « Tu as fait sortir ton peuple comme des brebis
par la main de Moïse et d'Aaron2 », Euthyme ne mérite-t-il pas bien davantage
des louanges, lui, l'initié aux mystères inaccessibles à l'esprit, le participant de la
gloire des apôtres, le prêtre de cet auguste sacrifice et le docteur de cette vérité
dans laquelle les anges désirent plonger leurs regards3 ? Cette vérité, il ľa
gardée sans tache, il ľa transmise sans reproche, et c'est lui-même enfin, le
sanctificateur, qui par ses souffrances de toutes sortes s'est offert en sacrifice
sanctifié et agréable au Seigneur4.
Mais avec quelles paroles de louange présenterons-nous celui qui n'avait
d'éloquence que pour les perfections au-delà de toute parole3, qui a enseigné aux
amateurs de discours à louer la vertu par le silence, et non par des discours, qui
a transcendé les limites de la nature elle-même, tout entier ravi dans la vision des
choses d'en haut, et qui ne confiait pas d'autre soin à la vie corporelle que
d'apprendre la langue qui parle de Dieu, celle que le Psalmistę aussi, forgeant
son discours, invoquait par ces mots : « Ma langue est la plume d'un scribe
rapide6 » ? Oserons-nous donc entreprendre son éloge ? Nous l'oserons
assurément, car notre ferveur nous y entraîne. Ce serait même manquer
dangereusement à devoir que de nous taire, nous qui nous proclamons les
enfants d'un tel père. Non qu'il puisse être grandi par nos louanges. Comment le
serait-il, lui qui séjourne avec les apôtres et accroît leur nombre ? Mais nous
devons inciter nos auditeurs à l'émulation, les enflammer d'un zèle semblable au
sien, et, puisque bien des traits de sa personne dépassent ce que notre langue peut
exprimer, les mettre en mesure, en rapportant à son sujet quelques petits
souvenirs, de c

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents