Panorama des applications de la photographie aérienne - article ; n°4 ; vol.18, pg 677-698
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1963 - Volume 18 - Numéro 4 - Pages 677-698
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Raymond Chevallier
Panorama des applications de la photographie aérienne
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 18e année, N. 4, 1963. pp. 677-698.
Citer ce document / Cite this document :
Chevallier Raymond. Panorama des applications de la photographie aérienne. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations.
18e année, N. 4, 1963. pp. 677-698.
doi : 10.3406/ahess.1963.421036
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1963_num_18_4_421036HISTOIRE
ET TECHNIQUES NOUVELLES
Panorama des applications
de la photographie aérienne
Problèmes de mises en valeur, aménagement et perspectives
La photographie aérienne telle que nous l'utilisons aujourd'hui
suppose la convergence de trois données qui se sont réalisées de façon
indépendante et avec un certain décalage chronologique.
1° Le vol humain : rappelons seulement trois grandes dates : 1783,
Montgolfier ; 1S52, premier dirigeable ; 1906, l'avion.
2° La photographie : donnée fondamentale, car la photographie
va permettre de fixer le réel, de comparer des images objectives (d'où
des possibilités de mesure qui apparaîtront plus tard), images prises dans
des conditions analogues, et non plus seulement de comparer une image
et des souvenirs 4
Les débuts de la photographie aérienne, furent les suivants : le
23 octobre 1858 Félix Tournachon, dit Nadar. demandait un brevet
pour un nouveau système de photographie aérostatique applicable au
1. C'est un fait sur lequel il importe d'insister. A. Malraux Га exprimé admira
blement au début de ses Voix du silence (N.R.F., 1951, p. 13 sq.) : « Qu'avaient vu,
jusqu'en 1900, ceux dont les réflexions sur l'art demeurent pour nous révélatrices ou
significatives, et dont nous supposons qu'ils parlent des mêmes œuvres que nous ;
que leurs références sont les nôtres ? Deux ou trois musées, et les photos, gravures ou
copies d'une faible partie des chefs-d'œuvre de l'Europe. La plupart de leurs lecteurs,
moins encore. Il y avait alors dans les connaissances artistiques une zone vague qui
tenait à ce que la confrontation d'un tableau du Louvre et d'un tableau de Madrid,
de Rome, était celle d'un tableau et d'un souvenir. La mémoire optique n'est pas
infaillible, et des semaines séparaient souvent l'examen de deux toiles... Aujourd'hui
(avec la photographie) nous disposons de plus ď œuvres significatives pour suppléer
aux défaillances de notre mémoire que n'en pourrait contenir le plus grand musée. Car
un musée imaginaire s'est ouvert, qui va pousser à l'extrême l'incomplète confronta
tion imposée par les vrais musées : répondant, à l'appel de ceux-ci, les arts plastiques
ont inventé leur imprimerie ».
677 ANNALES
levé des plans topographiques, hydrographiques et cadastraux ; on
entrevit dès lors les applications militaires. La nacelle du ballon était
couverte d'une tente qui formait chambre noire, l'appareil photogra
phique étant suspendu à la cardan pour demeurer vertical. La première
photographie réussie date de cette même année : c'est l'Avenue du
Bois de Boulogne. La découverte de la maturation du gélatino -bromure
d'argent en 1878 devait multiplier les possibilités d'emploi. On utilisa,
pour emporter les appareils de prise de vues, des ballons libres ou captifs,
montés ou non, des cerfs-volants (parfois en trains remorqués par un
bateau), des dirigeables et, avant même l'avion, en 1888, une fusée avec
parachute. Pour remédier aux mouvements de rotation des supports,
on mit au point en 1880 des chambres multiples panoramiques. Déjà
l'altitude était enregistrée et la cadence de prise de vues commandée
par un mouvement d'horlogerie.
3° La création de la science photogrammétrique, dont voici, bri
èvement, les étapes.
En 1846, un officier qui effectuait des levés dans les Pyrénées,
Lausedat, conçut l'idée de « dessiner rapidement et exactement les
paysages entiers des différentes stations » ; il utilisa une chambre claire,
puis une chambre noire avec lunette. En 1849 une première restitution
fut appliquée à la façade Sud des Invalides ; en 1850, le premier levé topo
graphique suivant cette méthode intéressa le fort du Mont Valérien. La
guerre de 1870 développa les applications militaires de la photogram-
métrie, nom donné par l'Allemand Meydenbauer aux procédés de levé
de plans à l'aide de photographies (on avait proposé « iconométrie »,
« photo topographie » et « métrophotographie »). Dès la fin du siècle les
utilisations sont déjà très modernes : levés en haute montagne en Italie,
levés de glaciers et de côtes en Autriche ; en Amérique, tracés de chemins
de fer, délimitations de frontières, de plans de ville au Klondike.
La photogrammétrie devait connaître de nouveaux développements
avec la mise au point du tracé continu de la planimétrie et du nivellement,
et avec le stéréocomparateur, qui permet une haute précision en utilisant des
couples de photographies prises dans des directions horizontales parallèles.
Nous tenterons ici un premier panorama sommaire des applications
actuelles de la photographie aérienne, en excluant seulement les appli
cations archéologiques que nous avons traitées ailleurs 1.
Par contre, nous ne limiterons pas ce panorama à une enumeration
des disciplines intéressées et de leurs résultats ; mais nous tenterons
d'indiquer, à propos de chacune d'elles, les principes et les méthodes
sur lesquels elles s'appuient.
1. Par exemple dans Études Rurales, I, 1961, 70 et III, 1962, 54, où l'on trouvera
d'autres références. Voir aussi « Méthodes, Résultats, Problèmes et Perspectives de
l'interprétation archéologique des photographies aériennes », in Études Archéologiques,
Sevpen, 1963, p. 33-46.
678 PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE
Après avoir survolé le pôle Sud, en 1926, R. Byrd utilisa les photo
graphies qu'il avait prises pour dresser des cartes de reconnaissance. Les
premiers essais de cartographie aérienne systématique, avec appareils
de restitution traçant automatiquement la planimétrie et le relief à partir
de couples de photographies stéréoscopiques, datent de 1935-39. Aujourd
'hui, les levés sont presque toujours réalisés selon cette méthode, qu'il
s'agisse de cartes à petite ou moyenne échelle, de cadastres ou de levés
urbains, de pays déjà cartographies et où les cartes d'attente peuvent
être obtenues par simple réfection d'anciens levés à l'aide des photo
graphies, ou de pays mal connus où interviennent aérotriangulation et
aéro cheminement. Des complètements au sol précisent et contrôlent ces
résultats. L'on peut reconnaître sur les photographies les détails de pla
nimétrie et de nivellement que l'on cartographie : formes du terrain,
voies de communication, habitat, etc., mais on peut aussi y repérer
bien d'autres détails.
La première application industrielle de la photo-géologie remonte à
1936, pour des prospections de la Shell en Nouvelle-Guinée, rendues
difficiles au sol par l'hostilité des populations. Depuis lors, les méthodes
n'ont cessé de progresser. Aujourd'hui c'est normalement sur photo
graphies aériennes que le géologue prépare ses coupes stratigraphiques,
recherche ses itinéraires, définit ses profils topographiques. Des techniques
particulières apparaissent constamment, par exemple la photographie
spectrozonale, qui met en évidence les divers degrés de porosité des roches.
Pour nous en tenir ici aux procédés les plus courants, disons qu'on recon
naît la nature des roches, ou tout au moins la limite des différentes format
ions, d'après une série de critères convergents. La couleur d'abord :
lits blancs de calcaire ou de cipolin, gris clair des schistes métamorp
hiques, gris sombre des laves basaltiques, noir des marnes et argiles
colorées ; texture ensuite : aspect déchiqueté et strié des surfaces cal
caires, feuilleté et schisteux des terrains métamorphiques, décompos
ition en boules des granits ; au seul grain des coulées volcaniques, on
peut estimer la nature de la lave. Interviennent ensuite la structure et
la morphol

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