Paternalisme et violence dans les fermes du Transvaal de 1900 à 1950 - article ; n°1 ; vol.47, pg 5-34
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1992 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 5-34
The social and economic underpinnings paternalism and violence on the maize farms of the South-Western Transvaal 1900-1950.
All social system - including highly repressive ones - manifest features ofaccomodation as well as those of coercion. These are often seen as discrete entities and, in the case of modern South Africa, the pervasiveness racial oppression has given rise to literature which fails to explore more accommodatory ideologies and social practices such as paternalism. In this essay it is argued that that paternalism and violence are not necessarily exclusive phenomena. Indeed it is suggested that the very presence of paternalistic relationships can at various historic junctures exacerbate the propensity to violence.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Charles Onselen
Bénédicte Pineau
Paternalisme et violence dans les fermes du Transvaal de 1900
à 1950
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 47e année, N. 1, 1992. pp. 5-34.
Abstract
The social and economic underpinnings paternalism and violence on the maize farms of the South-Western Transvaal 1900-
1950.
All social system - including highly repressive ones - manifest features ofaccomodation as well as those of coercion. These are
often seen as discrete entities and, in the case of modern South Africa, the pervasiveness racial oppression has given rise to
literature which fails to explore more accommodatory ideologies and social practices such as paternalism. In this essay it is
argued that that paternalism and violence are not necessarily exclusive phenomena. Indeed it is suggested that the very
presence of paternalistic relationships can at various historic junctures exacerbate the propensity to violence.
Citer ce document / Cite this document :
Onselen Charles, Pineau Bénédicte. Paternalisme et violence dans les fermes du Transvaal de 1900 à 1950. In: Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations. 47e année, N. 1, 1992. pp. 5-34.
doi : 10.3406/ahess.1992.279028
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1992_num_47_1_279028SYSTEMES EXPLOITATION
PATERNALISME ET VIOLENCE DANS LES FERMES
DU TRANSVAAL DE 1900 1950
CHARLES VAN ONSELEN
Pendant cinq cents ans le sud de Afrique été le théâtre une lutte épique
quasi ininterrompue Une petite minorité étrangers origine européenne
bénéficiant de tous les avantages que procurent la puissance militaire éduca
tion accès une technologie supérieure est emparée du pays et cherché
vaincre déposséder et réduire totalement sous sa domination la majorité des
indigènes Cette lutte de plusieurs siècles pour soumettre le sous-continent afri
cain été marquée comme ne cessent de nous le rappeler les nationalistes hier
et aujourdhui par de terribles souffrances des effusions de sang et des
morts innombrables Alors que la minorité blanche se lamente en silence sur le
risque être politiquement éclipsée par la majorité noire peut-être serait-il
opportun examiner comment au cours de cette longue et violente lutte elle
pas su transformer sa force physique en légitimité morale Dans un autre
contexte mais en des temps comparables Rousseau soulignait que Le plus
fort ne est jamais assez pour rester le maître sauf il fait de la force le droit et
de obéissance le devoir1
Mais il est vrai que la minorité blanche pas réussi établir au sud de
Afrique un ordre moralement juste elle pas pour autant renoncé cher
cher légitimer sa domination sur la majorité indigène intérieur comme
extérieur Ces luttes accompagnées de campagnes idéologiques longues et
complexes se sont appuyées sur un vocabulaire laïc et religieux ont invoqué la
tradition ou la modernité usé de oral ou de écrit Mais toutes ont au
moins un point en commun le besoin de la classe dirigeante de limiter autant
que faire se peut le coût social politique et économique du conflit Le plus fort
ne est jamais assez pour imposer sa loi par la violence seule tandis un
conflit prolongé sape le pouvoir et autorité de la classe privilégiée tout en
opprimant les pauvres les spoliés et les faibles
Aussi cette lutte interminable pour transformer la force en droit et obéis
sance en devoir constitué le cadre dans lequel les idéologies prônées par les
classes dominantes ont tenté de créer interpréter de légitimer et de maintenir
Annales ESC janvier-février 1992 no pp 5-34 SYST MES EXPLOITATION
ordre selon des modalités qui restent plutôt conformes aux croyances la
culture et aux valeurs partagées par les puissants Mais ce est pas toujours la
minorité dirigeante qui détermine le terrain sur lequel se jouent ces confronta
tions incessantes pour les urs et les âmes Un spectre de variantes offre
sans cesse aux classes inférieures avec autres manières plus imaginatives de
défier de résister de opposer ordre hégémonique qui tente de se renou
veler et de se reconstruire Dans le Guépard Giuseppe di Lampedusa avait
saisi une partie du paradoxe qui en découle si nous voulons que les choses
demeurent telles elles sont il faut elles changent2
Au xxe siècle en Afrique du Sud les blancs ont cherché opérer des trans
formations partir du haut afin de assurer que la situation resterait inchangée
la base Ces tentatives pour essentiel ont été réalisées dans une société où
urbanisation industrie et le capitalisme se développaient sur fond de mines
usines et entrepôts En fait pour tous ceux qui font face depuis peu aux
problèmes complexes et aux contradictions que connaît Afrique du Sud
aujourdhui ce sont les cités les ghettos les camps de squatters et les tow-
ships qui sont devenus synonymes affrontements idéologiques et de violents
conflits
Mais il en pas toujours été ainsi une date assez récente
immense majorité des Sud-Africains noirs et blancs vivaient de la terre dans
une société principalement agraire où le combat mené par la classe dirigeante
pour garder intact cet ordre racial devait être contesté dans des réserves tra
ditionnellement occupées par des paysans noirs ou sur des exploitations plus
vastes propriétés exclusives une minorité blanche surtout origine Afri
kaner3 Dans cette perspective expérience industrielle en Afrique du Sud ne
constitue un chapitre bref mais majeur de sa longue histoire Le pays été le
plus souvent dominé par des propriétaires terriens et des paysans dont la culture
et les représentations étaient forgées dans la langue des Afrikaners et dans les
langues africaines vernaculaires
industrialisation moderne fait dominant est appuyée sur la langue
anglaise pour discipliner et contrôler un prolétariat urbain naissant Ceci
explique peut-être pourquoi une période récente histoire rurale sud-
africaine est restée un champ étude curieusement négligé Toutefois au cours
de cette dernière décennie les recherches historiques se sont orientées dans de
nouvelles directions et les chercheurs commencent hui en récolter les
bénéfices Plus novateurs dans leur propositions ces travaux sur histoire
rurale couvrent des domaines variés esclavage au xvne siècle les économies
paysannes la fin du xixe siècle le développement agricole sur les réserves et
agriculture au xxe siècle dans le Highveld4
Il va de soi que le fil historique qui relie la violence et le paternalisme la terre
manquerait épaisseur si on ne le réinsérait pas dans des travaux plus généraux
qui portent aussi bien sur les propriétés minutieusement cultivées dans le Wes
tern Cape que sur les fermes de colons sur la frontière Est ou les exploitations du
Transvaal et de tat libre Orange là où étendent perte de vue les champs
de maïs et de blé Même dans les études les plus récentes et les plus détaillées les
chercheurs soucieux de vérifier les hypothèses les plus larges ont rarement eu
occasion entreprendre un examen approfondi des rapports sociaux et histo
riques particuliers dans lesquels sont apparus la violence et le paternalisme VAN ONSELEN PATERNALISME ET VIOLENCE EN TRANSVAAL
Malgré le nombre croissant de références ces phénomènes dans ces
ouvrages leurs articulations demeurent extrêmement difficiles déterminer et il
un risque employer des outils sociologiques utiles ailleurs des situations
historiques très différentes entre elles Ainsi une étude récente sur la société
esclavagiste du xvne siècle au Cap indique que la relation entre maître et
esclave ne se résumait pas une simple coercition ouverte et constante même si
ce paternalisme dans son essence reposait fondamentalement sur la subordi
nation de esclave son maître ou sa maîtresse
Comme nous le signale dans son analyse sur la frontière Est un autre
auteur qui collaboré ce même ouvrage la relation maître-client évolué
tout naturellement vers le paternalisme Ainsi le maître devait rendre la justice
la faire régner auprès de ses travailleurs les traiter humainement alors ayant
peu peu perdu la liberté et le statut de client ils étaient contraints assurer
leur travail correctement et obéir ses ordres Le même auteur poursuit
le paternalisme pu évoluer en un système plus radical de répression du tra
vail où pour assurer une force de travail docile et adéquate on usait de
moyens extra-&

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