Perception et représentation dans la constance de la forme - article ; n°1 ; vol.64, pg 61-82
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Description

L'année psychologique - Année 1964 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 61-82
Des enfants de 5 à 12 ans ont donné des mesures de constance de forme avec deux consignes : l'une perceptive avec laquelle ils devaient extraire d'une série de variables la projection correspondant à l'aspect actuel de la forme présentée, l'autre représentative avec laquelle ils devaient extraire de la même série de variables l'aspect fronto-parallèle de la forme.
L'analyse des résultats fait apparaître que :
1° II n'est tenu compte d'une différence d'inclinaison de la forme qu'à partir de 7 ans ;
2° Le degré de constance n'est pas plus élevé pour des formes familières que pour des non-familières ;
3° Avant 12 ans, les enfants sont incapables de se représenter l'aspect fronto-parallèle d'une forme inclinée ;
4° En consigne perceptive, le degré de constance baisse avec l'âge.
Ces divers résultats peuvent s'interpréter en terme de différenciation progressive et d'intégration entre indices objectaux, relatifs aux qualités invariantes de l'objet, et indices situationnels relatifs à la situation spatiale momentanée de l'objet.
Children 5 to 12 years old gave measurements of shape constancy with two sets of instructions : one relative to perception, telling them to extract from a series of variables the projection corresponding to the momentary aspect of the shape presented ; the other relative to representation telling them to extract from the same series of variables the fronto-parallel aspect of the shape.
An analysis of the results shows that :
1° The difference in the slant of the shape is taken into account only from the age of 7 up ;
2° The degree of constancy is not better for familiar shapes than for non-familiar ones ;
3° Prior to the age of 12, children are unable of representing to themselves the fronto-parallel aspect of a slanted shape ;
4° With the perceptive instructions, the degree of constancy decrees with age.
These different results may be interpreted in terms of a progressive differentiation and integration between objectal cues, relative to the invariant qualities of the obfect, and situational cues, relative to the momentary spatial localization of the object. telling them to extract from the same series of variables the fronto-parallel aspect of the shape.
An analysis of the results shows that :
1° The difference in the slant of the shape is taken into account only from the age of 7 up ;
2° The degree of constancy is not better for familiar shapes than for non-familiar ones ;
3° Prior to the age of 12, children are unable of representing to themselves the fronto-parallel aspect of a slanted shape ;
4° With the perceptive instructions, the degree of constancy decrees with age.
These different results may be interpreted in terms of a progressive differentiation and integration between objectal cues, relative to the invariant qualities of the obfect, and situational cues, relative to the momentary spatial localization of the object.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eliane Vurpillot
Perception et représentation dans la constance de la forme
In: L'année psychologique. 1964 vol. 64, n°1. pp. 61-82.
Citer ce document / Cite this document :
Vurpillot Eliane. Perception et représentation dans la constance de la forme. In: L'année psychologique. 1964 vol. 64, n°1. pp.
61-82.
doi : 10.3406/psy.1964.27147
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1964_num_64_1_27147Résumé
Des enfants de 5 à 12 ans ont donné des mesures de constance de forme avec deux consignes : l'une
perceptive avec laquelle ils devaient extraire d'une série de variables la projection correspondant à
l'aspect actuel de la forme présentée, l'autre représentative avec laquelle ils devaient extraire de la
même série de variables l'aspect fronto-parallèle de la forme.
L'analyse des résultats fait apparaître que :
1° II n'est tenu compte d'une différence d'inclinaison de la forme qu'à partir de 7 ans ;
2° Le degré de constance n'est pas plus élevé pour des formes familières que pour des non-familières ;
3° Avant 12 ans, les enfants sont incapables de se représenter l'aspect fronto-parallèle d'une forme
inclinée ;
4° En consigne perceptive, le degré de constance baisse avec l'âge.
Ces divers résultats peuvent s'interpréter en terme de différenciation progressive et d'intégration entre
indices objectaux, relatifs aux qualités invariantes de l'objet, et indices situationnels relatifs à la situation
spatiale momentanée de l'objet.
Abstract
Children 5 to 12 years old gave measurements of shape constancy with two sets of instructions : one
relative to perception, telling them to extract from a series of variables the projection corresponding to
the momentary aspect of the shape presented ; the other relative to representation telling them to
extract from the same series of variables the fronto-parallel aspect of the shape.
An analysis of the results shows that :
1° The difference in the slant of the shape is taken into account only from the age of 7 up ;
2° The degree of constancy is not better for familiar shapes than for non-familiar ones ;
3° Prior to the age of 12, children are unable of representing to themselves the fronto-parallel aspect of
a slanted shape ;
4° With the perceptive instructions, the degree of constancy decrees with age.
These different results may be interpreted in terms of a progressive differentiation and integration
between objectal cues, relative to the invariant qualities of the obfect, and situational cues, relative to
the momentary spatial localization of the object. telling them to extract from the same series of variables
the fronto-parallel aspect of the shape.
An analysis of the results shows that :
1° The difference in the slant of the shape is taken into account only from the age of 7 up ;
2° The degree of constancy is not better for familiar shapes than for non-familiar ones ;
3° Prior to the age of 12, children are unable of representing to themselves the fronto-parallel aspect of
a slanted shape ;
These different results may be interpreted in terms of a progressive differentiation and integration
between objectal cues, relative to the invariant qualities of the obfect, and situational cues, relative to
the momentary spatial localization of the object.Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne
PERCEPTION ET REPRÉSENTATION
DANS LA CONSTANCE DE LA FORME1
par Éliane Vurpillot
La nature des systèmes récepteurs visuels et tactiles veut
que les informations enregistrées soient parcellaires et success
ives. Nos sens ne connaissent directement de chaque objet,
chaque ensemble d'objets, que des aspects momentanés, chan
geant avec chaque déplacement. Il est donc évident que les
composantes temporelles et dynamiques jouent dans l'orga
nisation de l'espace un rôle aussi important que les données
statiques. Notre connaissance des objets et de leur situation
dans l'espace n'est complète que lorsque nous sommes capables
d'associer leurs différents aspects momentanés à une transfo
rmation dynamique continue.
Musatti (1958) précise les notions de « variables objectales »
et « situationnelles ». Les termes employés peuvent être dis
cutables, la distinction est fondamentale. Les messages sensoriels
fournissent sur un objet deux catégories d'informations. Les unes
sont relatives aux propriétés intrinsèques de l'objet : ses dimens
ions, son pouvoir de réflexion lumineuse, sa couleur, la découpe
de son contour, etc. ; ces propriétés sont, par définition, indé
pendantes de la situation. Les autres caractérisent précisément
la situation actuelle de l'objet : sa position dans l'espace relat
ivement au sujet (éloignement, inclinaison par rapport à des
coordonnées de référence), l'intensité et la qualité chromatique
de l'éclairement qu'il reçoit, etc. On peut dire que les premières
renseignent sur ce que l'objet a de permanent — ses qualités
invariantes — alors que les autres rendent compte de ses aspects
momentanés.
1. Ce travail a été réalisé au Centre international d'Épistémologie génétique
de Genève sous la direction du Pr Piaget, en 1961. 62 MÉMOIRES ORIGINAUX
Or les deux catégories d'information parviennent simu
ltanément à nos organes sensoriels et notre perception, à l'instant t,
dépend entre autres de l'interaction de ces trois termes : qualités
invariantes de l'objet, situation par rapport au sujet de cet
objet à l'instant t, stimulation sensorielle. Une perception adé
quate du monde physique repose sur la distinction entre données
objectales et données situationnelles, accompagnée d'une mise
en relation des variations de la stimulation sensorielle avec
celles de la situation.
Le classement des diverses informations reçues, leur inté
gration temporelle et spatiale peuvent difficilement être conçues
comme innées. Les premières années d'existence de l'enfant
apparaissent consacrées à deux types d'activité complémentaires :
différenciation et organisation, qui aboutissent à la constitution
d'invariants de plus en plus abstraits et de systèmes de référence
de plus en plus généraux.
Nous avons choisi d'étudier la dissocation progressive entre
les qualités invariantes de l'objet et les variations apparentes
liées à sa situation dans l'espace, à travers l'évolution génétique
de la constance de forme. En effet, qu'est-ce que la mesure d'une
constance perceptive sinon celle du degré d'invariance
qualité d'objet : grandeur, couleur, albedo, forme, au travers
de modifications systématiques de sa situation. La quantifi
cation en est rendue possible par l'introduction d'une série de
variables, ensemble dont les éléments forment les échelons du
mesurant.
Dans le cas de la constance de forme, la variable de situation
est l'inclinaison de l'objet, celui-ci étant, dans la plupart des
recherches effectuées, plat et d'épaisseur négligeable, donc bidi-
mensionnel. Cet objet-étalon est présenté à une certaine distance
du sujet, incliné d'un certain angle par rapport au plan fronto-
parallèle. Les variables sont les projections que l'on a obtenues à
partir de différents angles d'inclinaison de la forme-étalon.
Nous voyons que les différentes obtenues à partir
de l'étalon sont les aspects momentanés qui correspondent à des
étapes au cours d'une transformation continue : la rotation
autour d'un axe forme plane, physiquement invariante.
Les problèmes que nous nous posons et auxquels la recherche
que nous allons rapporter tente de répondre sont les suivants :
1) La connaissance antérieure de l'aspect fronto-parallèle
— qui rend le mieux compte de l'invariance de l'objet et que,
pour cette raison, nous appellerons aspect invariant — d'une É. VURPILLOT. LA CONSTANCE DE LA FORME 63
forme intervient-elle dans la perception de ses aspects moment
anés ? Plus généralement y a-t-il influence d'une représentation
possible sur la perception immédiate ? On sait que, dans la
constance des grandeurs, la familiarité de l'objet, sa taille
supposée modifient la perception de sa taille apparente (Ittelson,
1953 ; Slack, 1956). On peut penser qu'il en sera de même pour
la forme et que l'influence de ce facteur augmentera avec l'âge.
2) L

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