Perestroïka au Laos. Performances et perspectives de l économie laotienne - article ; n°129 ; vol.33, pg 181-208
29 pages
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Perestroïka au Laos. Performances et perspectives de l'économie laotienne - article ; n°129 ; vol.33, pg 181-208

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Tiers-Monde - Année 1992 - Volume 33 - Numéro 129 - Pages 181-208
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Yves Bourdet
Perestroïka au Laos. Performances et perspectives de
l'économie laotienne
In: Tiers-Monde. 1992, tome 33 n°129. La fin des hyperinflations en Amérique latine. pp. 181-208.
Citer ce document / Cite this document :
Bourdet Yves. Perestroïka au Laos. Performances et perspectives de l'économie laotienne. In: Tiers-Monde. 1992, tome 33
n°129. La fin des hyperinflations en Amérique latine. pp. 181-208.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1992_num_33_129_4679PERESTROÏKA AU LAOS
Performances et perspectives
de l'économie laotienne
par Yves Bourdet*
INTRODUCTION1
Pendant les quinze dernières années le Laos a connu de mauvais résultats
économiques, avec un taux de croissance du pib et de la production agricole
inférieur à celui des pays voisins ou comparables en termes de développement.
Les autres indicateurs de type macro-économique conduisent à des constats
similaires. Ainsi, le Laos connaît un énorme déficit commercial et accumule une
dette extérieure qui croît rapidement. Le budget du secteur public accuse en
outre un déficit important, qui est financé par des prêts et des dons extérieurs.
Des résultats économiques peu satisfaisants et de graves déséquilibres macro
économiques, ajoutés à un taux de croissance de la population de 2,9 % par an,
n'ont permis qu'une faible amélioration du revenu par habitant, qui reste un
des plus bas du monde. En 1987, il était estimé à 160 $ us2.
Ces piètres résultats sont à l'origine de la nouvelle orientation prise par la poli
tique économique depuis 1985. Elle privilégiait fortement un développement
autocentré avant cette date mais s'est progressivement orientée vers l'ouverture et
vers une diminution de l'intervention étatique. Ce changement n'est pas spécifi
que au Laos. Plusieurs pays en voie de développement ont entrepris la même
réorientation, à la suite de trois ensembles de facteurs interdépendants : d'abord,
l'insatisfaction engendrée par les mauvais résultats économiques des politiques
autocentrées ; ensuite, les meilleurs résultats sont obtenus par les pays nouvelle
ment industrialisés (pni) en appuyant leur développement sur une politique forte-
• Université de Lund et Ecole de Sciences économiques et commerciales de Stockholm.
1. Une version antérieure de cet article a bénéficié des remarques de Gôte Hansson, Inga P ers-
son, des membres du comité de lecture de Tiers Monde et des participants aux séminaires de Ventiane
et Stockholm. Qu'ils en soient ici remerciés. Nous remercions également l'aide financière accordée
par l'Agence suédoise pour le Développement international.
2. adb (19896), p. 3.
Revue Tiers Monde, t. XXXIII, n° 129, janvier-mars 1992 Yves Bourdet 182
ment tournée vers l'extérieur ce qui a probablement servi de modèle à beaucoup
de pays en voie de développement ; enfin, les recherches récentes en économie du
développement qui en soulignant le bien-fondé des politiques tournées vers l'exté
rieur et l'échec des politiques autocentrées1 ont contribué à la popularité crois
sante de ce premier type de stratégie et ont conduit certains pays à l'adopter.
Le propos de cet article est d'identifier et d'analyser les différentes phases de
la politique économique, en tenant compte des contraintes de l'économie
laotienne. L'article est composé de la façon suivante. Une première partie rend
compte des performances macro-économiques, en insistant particulièrement sur
la croissance, la seconde examine la politique économique menée au Laos avant
le changement de 1985-1986 en la reliant aux faibles résultats macro
économiques observés, et la troisième s'attache à la nouvelle politique et ses
performances macro-économiques. Nous abordons également dans cette der
nière partie les perspectives à long terme d'accroissement des exportations, un
des principaux objectifs de cette nouvelle phase et nous présentons quelques
éléments de conclusion sur l'expérience laotienne.
CROISSANCE FAIBLE ET GRAVES DÉSÉQUILIBRES MACRO-ÉCONOMIQUES
Pour mener à bien cette analyse, nous avons scindé les vingt-cinq dernières
années en trois sous-périodes qui correspondent à trois régimes de politique
économique : premièrement un régime modérément autocentré avant la révolu
tion de 1975, puis un régime fortement autocentré entre 1975 et 1985, et enfin
un régime plus tourné vers l'extérieur et plus libéral. Le tableau 1 donne deux
indicateurs de croissance au Laos, dans les pays du Sud et du Sud-Est asiatique
et dans les pays en voie de développement à faible revenu. Il montre que le Laos
a connu plusieurs années de croissance relativement lente, en particulier
entre 1975 et 1985. Le taux de du fib était plus bas durant cette
période que durant la période antérieure, c'est-à-dire 1960-1975, alors qu'il
s'élevait dans les pays du Sud et du Sud-Est asiatique et dans les pays en voie de
développement comparables. En comparaison avec la période antérieure, le
taux de croissance de la production agricole a chuté de façon marquée au Laos
entre 1975 et 1985 alors qu'il augmentait quelque peu dans les pays comparab
les. Etant donné l'importance relative de l'agriculture le pib (60 %), ces
chiffres suggèrent que c'est la baisse du taux de croissance de la production
agricole qui est principalement responsable de celle du pib.
Entre 1986 et 1990, le Laos a connu deux années sur quatre un taux de
croissance du pib plus élevé que dans les pays comparables, les deux autres
années, une sécheresse généralisée a frappé la production de riz.
Une évaluation ne peut se réduire à l'examen des résultats de croissance pas-
1. Voir par exemple Krueger (1894). au Laos 183 Perestroïka
ses. De bons résultats actuels peuvent être artificiels et non durables s'ils sont
associés à de graves déséquilibres macro-économiques. Par exemple, dans un
pays où un fort taux de croissance est atteint grâce à une politique budgétaire
expansionniste, il est trompeur de se limiter uniquement à ce résultat et d'ignorer
l'impact du déficit budgétaire sur la croissance à venir. Aussi, toute analyse de
performances économiques doit-elle être complétée par l'examen d'indicateurs
macro-économiques. Parmi ceux qui sont le plus susceptibles, d'un point de vue
théorique, d'affecter la croissance à venir, distinguons le taux d'inflation, le taux
d'épargne, le déficit budgétaire, le déficit des comptes courants et le niveau, la
composition et le financement des dépenses d'investissement. Ces indicateurs ne
sont pas considérés en soi, comme des objectifs indépendants de la politique éco
nomique ', mais comme intervenant directement sur la croissance future.
TABLEAU 1. — Structure de la production et taux de croissance
Structure de la production (1987) (%)
Services Agriculture Industrie
Laos 59 19 22
Sud asiatique 31 28 41
Pays à faible revenu 31 37 32
Taux de croissance moyens du pib à prix constants (%)
1960- 1975-
1975 1985 1986 1987 1988 1989
— 6,0 Laos Illustration non autorisée à la diffusion 3,3 2,8 7,0 1,7 9,4
Sud et Sud-Est asiatique (') 5,7 6,2 6,2 5,2 9,0 (') 5,1 (')
pvd au pie par habitant
< 500 Sus en 1980 3,6 4,5 4,3 3,2 3,8 3,8
Taux de croissance moyens de la production agricole (%)
1961- 1975-
1975 1985 1986 1987 1988 1989
— 10,0 Laos 5,8 3,4 7,3 1,8 7,1
Sud et Sud-Est asiatique 2,6 3,4 — 1,6 1,2 5,8
pvd au PIB par habitant
— 1,5 <500 Sus en 1980 2,4 2,7 1,7 5,7
(1) Asie.
Sources : pib; United Nations (1988a), (1989) ;adb (1989л) ;imf(1 988), (1990) ; Laos,
World Bank (1988a) ; adb (1989a), autorités laotiennes ; production agricole : United
Nations (1988a), (1989) ; Laos, World Bank (1988a) ; adb (1989a), autorités laotiennes.
1 . Notons cependant que ramener (ou maintenir) l'inflation à un taux faible est parfois considéré
comme un objectif en soi des responsables de la politique économique. 184 Yves Bourdet
Les estimations disponibles de plusieurs variables macro-économiques
confirment les faibles résultats du Laos relativement à des pays comparables. Le
tableau 2 montre qu'il a connu un taux d'inflation beaucoup plus éle

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