Peut-on tirer un enseignement des essais français de modélisation du développement spatial urbain ? - article ; n°6 ; vol.23, pg 952-991

Georges Mercadal

Description

Revue économique - Année 1972 - Volume 23 - Numéro 6 - Pages 952-991
French models of spatial urban development
In France, land use models have not been used as direct tools for transportation planning or moreover, master plan elaboration. However, the author tries to show that they are not without interest : they provide materials to put in question the efficiency of the French guidance system to spatial growth of cities. First this can be shown by looking at several results, which suggese evidence of inefficiency in the process. Second this can be more deeply analysed by reviewing the various economie agent behaviors that is to say : developers, households, landowners and the public authorities. All of that leads to think that the land use process has to be made more responsive and more flexible without changing the bulk of enforce-ments which already exists, but also without enlarging it this could be attained by a direct action upon actor rules of behavior.
French models of spatial urban development
In France, land use models have not been used as direct tools for transportation planning or moreover, master plan elaboration. However, the author tries to show that they are not without interest : they provide materials to put in question the efficiency of the French guidance system to spatial growth of cities. First this can be shown by looking at several results, which suggese evidence of inefficiency in the process. Second this can be more deeply analysed by reviewing the various economie agent behaviors that is to say : developers, households, landowners and the public authorities. All of that leads to think that the land use process has to be made more responsive and more flexible without changing the bulk of enforce-ments which already exists, but also without enlarging it this could be attained by a direct action upon actor rules of behavior.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1972
• Nombre de lectures: 22
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Monsieur Georges Mercadal
Peut-on tirer un enseignement des essais français de
modélisation du développement spatial urbain ?
In: Revue économique. Volume 23, n°6, 1972. pp. 952-991.
Résumé
French models of spatial urban development
In France, land use models have not been used as direct tools for transportation planning or moreover, master plan elaboration.
However, the author tries to show that they are not without interest : they provide materials to put in question the efficiency of the
French guidance system to spatial growth of cities. First this can be shown by looking at several results, which suggese evidence
of inefficiency in the process. Second this can be more deeply analysed by reviewing the various economie agent behaviors that
is to say : developers, households, landowners and the public authorities. All of that leads to think that the land use process has
to be made more responsive and more flexible without changing the bulk of enforce-ments which already exists, but also without
enlarging it this could be attained by a direct action upon actor rules of behavior.
Abstract
French models of spatial urban development
In France, land use models have not been used as direct tools for transportation planning or moreover, master plan elaboration.
However, the author tries to show that they are not without interest : they provide materials to put in question the efficiency of the
French guidance system to spatial growth of cities. First this can be shown by looking at several results, which suggese evidence
of inefficiency in the process. Second this can be more deeply analysed by reviewing the various economie agent behaviors that
is to say : developers, households, landowners and the public authorities. All of that leads to think that the land use process has
to be made more responsive and more flexible without changing the bulk of enforce-ments which already exists, but also without
enlarging it this could be attained by a direct action upon actor rules of behavior.
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Mercadal Georges. Peut-on tirer un enseignement des essais français de modélisation du développement spatial urbain ?. In:
Revue économique. Volume 23, n°6, 1972. pp. 952-991.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1972_num_23_6_408060Peut-on tirer un enseignement
des essais français de modélisation
du développement spatial urbain ?
D E SA synthèse si complète et si approfondie des modèles de déve-
loppement spatial américains, P. Merlin tirait une mise en garde : ce
genre de modèles ne pourra pas être adapté à la situation française.
Et il faut dire tout de suite que l'on trouverait difficilement en France
des modèles opérationnels de développement spatial qui aient déjà été
utilisés pour simuler le d'une ville. Certes des travaux
ont été faits dans ce domaine, mais on doit plutôt les voir comme
« essais de modélisation » que comme « élaboration de modèles ».
Leur acquis principal n'est à coup sûr pas dans l'existence d'une
panoplie d'outils opérationnels pour les urbanistes : sa nature même
n'est pas évidente et pour la dégager, il faut expliciter un peu les
préoccupations qui ont donné lieu à ces travaux en France pendant
ces dernières années.
Les préoccupations de politique urbanistique aussi bien que les
hypothèses fondamentales qui ont inspiré ces travaux, se différencient
très nettement, voire s'opposent à celles que l'on peut dégager des
travaux américains. Là-bas en effet, la source essentielle d'inspiration
fut les modèles de transport. La théorie de W. Alonso [ 1 ] sur les
valeurs foncières est le seul travail d'inspiration économique et, mal
gré les références constantes qu'y font tous les auteurs de modèles, il
est bien comme une parenthèse dans les essais que tous les ingénieurs
de système de transport ont pu faire pour modéliser d'une manière
opératoire le développement spatial des villes américaines en fonction
des investissements de transport. Ce n'est que tout récemment que l'on
voit des auteurs dont les travaux ne font pas encore l'objet de publi
cations, reprendre ces questions dans une attitude très économi
que [2], Mais, s'ils ont tardé à aborder ce domaine, pour le coup les
économistes l'abordent avec une ambition maximale : celle de relier SPATIAL URBAIN 953 DEVELOPPEMENT
entre eux non seulement les phénomènes du marché du logement et
du marché foncier, mais aussi l'évolution de l'emploi et d'une manière
plus générale la croissance économique des agglomérations. Certes
tout le monde pense aussi en France que l'économie interne d'une
agglomération est l'un des facteurs importants de sa croissance et sur
tout de la stabilité de celle-ci. Jamais encore pour autant des essais
vraiment sérieux sur le plan économétrique n'ont été tentés pour déga
ger sous une forme quantitative ces relations. Par contre, le dévelop
pement spatial a fait tout de suite l'objet d'une approche beaucoup
plus complexe que celle des américains. Cela s'est traduit de diverses
manières :
— D'abord par le fait que les valeurs foncières ont été beaucoup
plus étudiées, relativement tout au moins, en France qu'aux Etats-
Unis tant sur le plan théorique que surtout sur le plan pratique.
Après les travaux commandités par la DAFU pour réaliser des
enquêtes foncières dans plusieurs grandes villes de France, la synthèse
qu'en tira J.-J. Granelle dans sa thèse sur les valeurs foncières,
J.-C. Dutailly a fait paraître un travail très approfondi sur les valeurs
foncières en région parisienne [3].
— Corollairement, l'essentiel des travaux porte sur la localisation
des logements, car c'est elle qui a bien sûr le plus d'impact sur le mar
ché foncier. Certes des analyses ont été faites en France sur la locali
sation intra-urbaine des activités. Mais peu d'efforts ont été dépensés
pour créer des modèles complets de développement spatial, enchaînant
la localisation des emplois de base, des logements et des emplois de ser
vice comme cela a été fait après Lowry dans presque tous les modèles
américains. L'objectif réel n'étant pas en général de tester des pr
ogrammes d'investissements de transport, cela se comprend. La seule
exception significative à cette règle est le modèle créé par le CERAU-
BCEOM dans le cadre de l'étude globale de transport de la région
parisienne [4]. Ainsi dans la suite parlerons-nous presque exclusive
ment des modèles de localisation des logements et de formation des
valeurs foncières : certes c'est une limite importante, mais elle nous est
imposée par notre souci de partir des travaux effectivement réalisés
ces dernières années.
— Ensuite, parce que les hypothèses mêmes qui ont été introduites
pour expliquer ces valeurs foncières ont pu être radicalement diffé
rentes de celles sur lesquelles les américains ont fondé leurs explicat
ions. Le modèle de R. Mayer [5] explique la variation de la valeur
foncière entre deux points d'une ville uniquement par la variation du
coût généralisé du transport vers le centre. Au contraire, pour Alonso 954 REVUE ECONOMIQUE
cette variation résulte à la fois de la variation du coût généralisé du
transport et de la variation de la consommation d'espace. Autrement
dit, dans le contexte américain l'on considère que les ménages arbi
trent entre de l'espace et un coût généralisé des transports alors que
dans le contexte français, R. Mayer considère que l'espace que les
gens occupent est déterminé par les capacités d'accueil des sites, elles-
mêmes édictées par l'administration et que la variation de valeur fon
cière n'est alors fonction que de la variation du coût généralisé du
transport. Quelques critiques qu'ait soulevées la thèse de R. Mayer
à partir, justement, de la considération du modèle d'Alonso, il semble
bien finalement, comme nous le verrons plus loin, qu'elle convienne au cas français.
— Enfin, par le lancement d'une étude très générale, très ambitieuse
sur le développement spatial urbain et dont les motivations étaient
tout à fait originales. Lors de la préparation de la loi foncière, les
esprits étaient en effet marqués par