Pôles de croissance régionaux et intégration mondiale - article ; n°155 ; vol.39, pg 623-645
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Description

Tiers-Monde - Année 1998 - Volume 39 - Numéro 155 - Pages 623-645
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 123
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Léon
Pôles de croissance régionaux et intégration mondiale
In: Tiers-Monde. 1998, tome 39 n°155. pp. 623-645.
Citer ce document / Cite this document :
Léon Alain. Pôles de croissance régionaux et intégration mondiale. In: Tiers-Monde. 1998, tome 39 n°155. pp. 623-645.
doi : 10.3406/tiers.1998.5266
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_1998_num_39_155_5266PÔLES DE CROISSANCE RÉGIONAUX
ET INTÉGRATION MONDIALE:
AFRIQUE AUSTRALE/
AIRE ÉCONOMIQUE CHINOISE
par Alain LÉON*
Ce texte propose une comparaison des trajectoires régionales en Afrique australe
et dans l'aire économique chinoise à l'aide des concepts de proximité économique,
d'effets de contagions régionaux et de polarisation. Ces instruments réhabilitent
l'analyse spatiale de la régionalisation et la diffusion des effets d'entraînement liés à
ce processus de sorte qu'il est possible de lever partiellement le biais apparent de la
comparaison entre ces deux zones en la centrant sur la capacité de pôles de
croissance, respectivement l'Afrique du Sud et la Chine, de structurer leur
environnement régional. L'ambivalence de leurs ouvertures extérieures entraîne une
implication régionale différenciée des territoires, une recomposition des espaces sous-
régionaux, la création de triangles de croissance localisés et des intégrations
contrastées au marché mondial.
La tendance actuelle à la régionalisation/globalisation incite les ped
à redéfinir leurs stratégies de développement pour faire face à la multi-
polarisation de l'économie mondiale (pôles nord-américains, européens
et de la mer de Chine). Les séquences inversées de la régionalisation en
Afrique de l'Ouest et en Asie du Sud-Est expriment la diversité des tra
jectoires entre un régionalisme institutionnalisé qui ne parvient pas à
inverser la marginalisation du continent africain (faiblesse des échanges
intrarégionaux, marchés internes exigus, dépréciation des termes de
l'échange, frontières poreuses, infrastructures déficientes, faible diversi
fication des appareils productifs) et un régionalisme asiatique peu pro
grammé qui canalise les dynamiques de croissance nationales (polit
iques publiques incitatives, existence de réseaux commerciaux et
financiers régionaux, endogénéisation des externalités technologiques
* Maître de conférences à l'Université de Rennes I, gea Saint-Malo, chercheur au ceretim.
Revue Tiers Monde, t. XXXIX, n° 155, juillet-septembre 1998 624 Alain Léon
liées à la présence multinationale, accumulation rapide du capital finan
cier et humain, mutations sectorielles vers des productions plus capita-
listiques, stratégie d'ouverture maîtrisée). L'inapplicabilité relative des
théories standards de l'intégration régionale1 se juge donc aussi bien par
l'échec du mimétisme intégrationniste africain que par la réussite d'un
régionalisme réticulaire asiatique, de sorte que les nouvelles approches
de la régionalisation doivent insister davantage sur la coordination des
politiques régionales par la coopération institutionnelle2 qui met en
exergue les asymétries et la dilution des préférences entre les pays parti
cipants, l'importance de la proximité géographique dans la création
d'économies externes3 et la possibilité d'effets de contagion régionaux à
partir de pôles de croissance localisés.
Ces nouveaux instruments réhabilitent l'analyse spatiale de la régio
nalisation et la diffusion des effets d'entraînement liés à ce processus4. Il
est donc possible de lever partiellement le biais apparent de la compar
aison entre l'Afrique australe et l'aire économique chinoise en centrant
celle-ci sur la capacité de pôles de croissance, respectivement l'Afrique
du Sud et la Chine, à structurer leur environnement régional. Il ne s'agit
pas de comparer les dimensions, les dotations factorielles de ces pays
mais l'importance relative de ceux-ci au sein de leur propre région. La
comparaison des trajectoires régionales dépasse la juxtaposition
d'entités géographiques dissemblables pour définir des convergences
possibles dans les processus de développement nationaux/régionaux.
Pour l'Afrique du Sud comme pour la Chine, l'intégration régionale est
souhaitable si elle prépare l'insertion au marché mondial par un élargi
ssement des marchés, l'exploitation d'économies externes et de rende
ments croissants, l'attraction des investissements étrangers et un
apprentissage progressif de la concurrence mondiale5.
Notre hypothèse est que le développement, qu'il soit national ou
régional, est polarisé6. Dans cette perspective, trois arguments peuvent
être avancés pour tenter de comparer les processus de régionalisation
en Afrique australe et dans l'aire économique chinoise : l'ambivalence
de leur ouverture extérieure, l'inégale diffusion spatiale des politiques
régionales selon l'attractivité des territoires et enfin la constitution de
pôles régionaux localisés : Afrique du Sud, Chine. L'ambivalence de
ces ouvertures tient dans la complexité des transitions internes à
1. Viner, 1950 ; Balassa, 1961.
2. De Melo, Montenegro, Panagariya, 1993.
3. Krugman, 1993.
4. Aydalot, 1976 ; Perrin, 1983 ; Cusset et Vulin, 1991 ; Pecqueur, 1991.
5. Coussy, 1995.
6. Perroux, 1955 ; Hansen, 1967 ; Hermansen, 1972. Pôles de croissance régionaux et intégration mondiale 625
mener : la fin de l'apartheid, la réduction du protectionnisme et la
recherche d'une spécialisation plus ouverte en Afrique du Sud ; la ges
tion du rythme des réformes et de la transition vers une économie de
marché en Chine par une ouverture extérieure limitée tant au niveau
géographique que sectoriel (I). Cette prudence à l'ouverture constatée
dans les deux zones entraîne une implication régionale différenciée des
territoires, une recomposition des espaces sous-régionaux, la création
de triangles de croissance localisés (II). A un niveau régional,
l'existence d'un pôle de croissance peut alternativement fédérer ou
déstructurer. L'environnement régional joue le rôle de tremplin ou de
repoussoir à l'insertion au commerce mondial, ce qui rend stratégique
la diffusion des effets d'entraînement déclenchés par le pôle et permet
de déceler des convergences dans les processus de développement
nationaux/régionaux (III).
I. PERFORMANCES NATIONALES ET OUVERTURE EXTÉRIEURE
Avec un poids relatif quatre fois supérieur à celui des autres États
d'Afrique australe, l'Afrique du Sud possède un pouvoir d'attraction
et de répulsion incontestable sur son environnement régional, ce que
semble également posséder la Chine. Alors que l'Afrique du Sud
oscille entre la séduction et la déstabilisation pour imposer son lea
dership régional, la Chine préfère l'ouverture extérieure limitée à la
conduite de réformes internes. Tandis que l'Afrique du Sud doit cont
rôler son ouverture extérieure pour que la réduction du protection
nisme soit compensée par la diminution de son différentiel de compétit
ivité avec le marché mondial, la Chine cherche à modifier la structure
de son commerce extérieur pour intégrer le marché mondial avec des
produits à plus forte valeur ajoutée.
1 . 1 . Un régionalisme à dominante politique
Pour ces deux régions inégalement dotées, la participation à la ten
dance mondiale de constitution d'organisations régionales revêt avant
tout un caractère politique vis-à-vis de la communauté internationale.
Il s'agit pour la République sud-africaine de montrer que la stratégie
de croissance postapartheid coïncide avec la fin des déstabilisations
régionales au profit d'une coopération régionale élargie. Pour la 626 Alain Léon
Chine, une ouverture régionale minimale permet la modernisation pro
gressive de l'appareil productif et le passage à un socialisme de marché
sans réformes internes profondes.
La politique régionale sud-africaine : entre séduction et déstabilisat
ion. — Historiquement, la politique régionale sud-africaine a oscillé

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