Pour un inventaire du folklore beti-bulu-fang : introduction au cycle de Boemoe - article ; n°1 ; vol.37, pg 7-24
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1967 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 7-24
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Alexandre
Pour un inventaire du folklore beti-bulu-fang : introduction au
cycle de Boemoe
In: Journal de la Société des Africanistes. 1967, tome 37 fascicule 1. pp. 7-24.
Citer ce document / Cite this document :
Alexandre Pierre. Pour un inventaire du folklore beti-bulu-fang : introduction au cycle de Boemoe. In: Journal de la Société des
Africanistes. 1967, tome 37 fascicule 1. pp. 7-24.
doi : 10.3406/jafr.1967.1415
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1967_num_37_1_1415POUR UN INVENTAIRE
DU FOLKLORE BETI-BULU-FANG :
INTRODUCTION AU CYCLE DE BOEMOE
PAR
P. ALEXANDRE
J'ai relaté en leur temps x les résultats de la mission de reconnais
sance ethnolinguistique que j'ai poussée en 1962 au Cameroun, aux
fins, notamment, d'étudier les possibilités de collecte et de publication
de la très riche littérature orale des populations du groupe bantu A. 70
de Guthrie, c'est-à-dire du groupe dit « pahouin ».
Certaines des propositions formulées dans le rapport précité ont
reçu un commencement d'exécution. Grâce, en effet, à une bourse de
l'International African Institute, deux de mes étudiants, M. et
Mme G. Towo Atangana, ont pu recueillir des textes ressortissant au
répertoire des bebomo mvêt, ces aèdes professionnels (non castes, à la
différence des griots) dont la survivance et le renouvellement sont
très menacés par l'évolution économique. En attendant la publication
de l'épopée d'Akoma Mba, qui doit constituer sa thèse de 3e cycle,
G. Towo Atangana a déjà donné deux articles très intéressants dans
Abbia 2 et Africa 3. Un autre étudiant camerounais de ГЕРНЕ,
Joseph Awouma, doit faire paraître dans L'Afrique et l'Asie la tra
duction et le commentaire d'un conte recueilli au cours de ma mission
de 1962 et étudié à mon séminaire de 3e cycle de 1964-1965. Enfin
M. S. EnoBelinga a publié, aux éditions Cujas, un livre sur les chan
tefables bulu et fait graver un disque 4 des enregistrements qui servent
de base à ce livre.
1. « Rapport de mission ethnolinguistique au Cameroun >, С. Е. A., II (IV), n° 8, 1962, p. 630-
635.
2. Abbia, numéro spécial, 9-10, juillet-août 1965 : « Le mvet, genre majeur de la littérature orale
des populations pahouines (Bulu, Beti, Fang-Ntumu) », suivi de « La guerre d'Akoma Mba contre
Abo Mama », extrait de l'épopée d'Akoma Mba, présenté et traduit par Stanislas Awona.
3. Towo Atangana, G. et F. « Nden-Bobo, l'araignée-toilière, conte beti en dialecte eton du Sud-
Cameroun », Africa, XXXVI-I, janvier 1966, p. 37-61.
4. Eno Belinga, M. S., Littérature et musique populaire en Afrique Noire, Paris, s. d. [1966] et
disque Chantefables du Cameroun, « Chant du Monde », LDZ-S 4326. 8 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
Ces résultats, pour encourageants qu'ils soient, sont encore loin
d'être à l'échelle des besoins. Ce qu'il faudrait, c'est un programme
doté de moyens importants et visant à une collecte systématique et
aussi exhaustive que possible de tous les textes constituant la litt
érature orale d'une zone culturelle et linguistique déterminée. Le choix
pour cette expérience-pilote, de la zone bantu A 70 présente un avan
tage qui est, simultanément, un inconvénient : l'exceptionnelle richesse
de la littérature orale « pahouine » compliquerait la tâche des collecteurs
et des éditeurs, tout en la rendant particulièrement fructueuse.
Comment un tel programme devrait-il être conçu ? Le premier stade
consisterait à préparer des enquêteurs hautement qualifiés, destinés
à former à leur tour des équipes de collecteurs auxiliaires, entraînés
à manier un magnétophone et à pratiquer le premier dépouillement
élémentaire des textes. Simultanément, il faudrait, en quelque sorte,
quadriller le terrain, pour préparer le travail des équipes de collecte,
en repérant, dans les diverses ethnies, les conteurs et traditionistes les
plus renommés et en cherchant à rendre l'opinion publique consciente
des buts et de l'intérêt de l'enquête. Une fois celle-ci commencée,
donc au second stade, il faudrait pouvoir disposer d'un centre de tri,
ce fichage, d'analyse sommaire et de classification des matériaux so
nores recueillis. C'est à partir de cet archivage qu'on orienterait les
recherches ponctuelles approfondies, qui, au troisième stade, about
iraient à la publication, sous forme écrite et sonore, d'un échantillon
à grande échelle. A première vue, un tel programme devrait s'étendre
sur cinq ans au moins et disposer d'une équipe permanente d'au moins
six à huit chercheurs qualifiés, munis de moyens de transport, d'en
registrement et de secrétariat importants, ainsi que de fonds substant
iels pour payer les informateurs et organiser les séances de prise de
son. A quoi viendraient s'ajouter au dernier stade, les frais de gra
vure et d'impression.
En attendant l'improbable allocation financière qui permettrait la
réalisation de ce programme, le travail se poursuit de façon artisa
nale. On vise, en premier lieu, à établir une classification, au moins
provisoire, des genres, fondée à la fois sur le mode d'exécution et sur
le contenu avec exemples à l'appui.
Pour le mode d'exécution, on distingue le sexe du conteur, son
statut (professionnel, amateur occasionnel ou amateur spécialisé), les
circonstances de l'exécution (de nuit, de jour, à l'occasion d'une
cérémonie, etc.), la structure linguistique (distinction entre prose
ordinaire, prose formalisée ou rythmée, vers, etc.), l'accompagnement
musical et son importance (totalement ou partiellement chanté, in
struments d'accompagnement, etc.). UN INVENTAIRE DU FOLKLORE BETI-BULU-FANG 9 POUR
Pour le contenu, on se préoccupe essentiellement des thèmes, au
niveau de la signification immédiate, à celui, éventuellement, de la
signification symbolique, et, enfin, à celui de l'interprétation context
uelle, à la fois historique, culturelle et sociologique. Bien entendu,
l'analyse et la classification du contenu doivent recouper celles des
modes d'exécution : il faut, par exemple, distinguer des thèmes fémi
nins, masculins et épicènes, ou encore expliquer pourquoi un même
thème change de mode d'exécution dans certaines circonstances.
J'ai publié naguère 1 un des contes recueillis au cours de ma mis
sion de 1962. Les éléments de classification provisoire en sont :
A. « chantefable » oka?anganá (prose formelle avec leit-motiv chanté sans
accompagnement instrumental) : exécution nocturne, féminine, veillée villa
geoise mixte ;
B. légende étiologique sur le statut des Pygmées, la position des albinos,
l'autorité des parents, arrière-plan à connotation sexuelle, notion d'uSptj, am
biguïté du bien et du mal.
Je n'ai pas encore suffisamment d'éléments pour établir si ce conte
peut se classer dans un cycle bien définissable 2. On peut certes recon
naître une grande catégorie « textes concernant les relations famil
iales », mais son ampleur même la rend incommode et relativement
peu utile, du moins au stade où nous en sommes.
Le texte présenté ci-dessous aurait, lui, comme éléments de défi
nition provisoire :
A. conte nkaná, sans chant ni musique : exécution nocturne, féminine (?),
veillée villageoise mixte ;
B. moralité didactique : nécessité de ne pas agir sans plan préalable, cycle
de Boemoe 3.
Dans ce cas, en effet, le cycle se définit facilement par son person
nage central, aussi connu et populaire parmi ces populations que
peuvent l'être Mickey, Donald, ou Marius-et-Olive en France. Ce cycle
entre dans une catégorie plus large, celle des textes à personnages
animaux ; il y occupe cependant une position marginale, car la nature
de Boemoe est tout à fait ambiguë : bien que possédant une identifi
cation animale — le porc domestique — son comportement est com
plètement humain et presque tous les personnages qui l'entourent
p. 1.243-254. « Un conte bulu de Sangmélima : la jeune Albinos et le Pygmée », J. S. A., XXXIII-II, 1963,
2. Peut-être le cycle de l'oiseau. Voir Eno Belinga, op. cit., p. 85, et J. S. A., loc. cit., passim.
3. Orthographe standard (M.

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