Premières années de l implantation du christianisme au Lesotho (1833-1847) - article ; n°13 ; vol.4, pg 97-124
29 pages
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Premières années de l'implantation du christianisme au Lesotho (1833-1847) - article ; n°13 ; vol.4, pg 97-124

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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 13 - Pages 97-124
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Claude-Hélène Perrot
Premières années de l'implantation du christianisme au Lesotho
(1833-1847)
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 4 N°13. 1963. pp. 97-124.
Citer ce document / Cite this document :
Perrot Claude-Hélène. Premières années de l'implantation du christianisme au Lesotho (1833-1847). In: Cahiers d'études
africaines. Vol. 4 N°13. 1963. pp. 97-124.
doi : 10.3406/cea.1963.3007
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1963_num_4_13_3007CLAUDE-H NE PERROT
Premières années
de mplantat on du christianisme au Lesotho
1833-1847
chainement La nation embrasser entière des vangile Bassouto semble vouloir pro
iQe Assemblée générale de la Société des
Missions évangéliques de Paris 1842
Journal des Missions évangéliques 1843
17.
Pendant la période qui va de 1833 1847 les conditions du travail
missionnaire sont exceptionnellement favorables
Les missionnaires de la Société des Missions évangéliques de Paris
sont sans concurrents anglicans et catholiques ne paraîtront que dans
la seconde moitié du siècle La Bible ils portent avec eux le dogme
ils enseignent et la discipline ils instaurent sont les seules voies
accès au Dieu des Européens La vérité ils véhiculent est sans
contradicteurs Pour les Sothö1 pas autre alternative que la religion
traditionnelle ou celle des Baruii missionnaires meme année 1833
Ces pages sont extraites une thèse paraître ultérieurement intitulée
Les Bassouto et les Missionnaires européens au XIXe siècle dont elles constituent
le premier chapitre Les rapports idylliques décrits ici ne résistèrent pas aux
guerres qui partir de 1848 mirent aux prises les Sothö et leurs voisins Boers
de Orange et Anglais du Cap Ces guerres révélèrent les appétits de domination
des Européens et les antinomies profondes entre la société traditionnelle et le
christianisme lequel recula brutalement tandis que après un bref épisode
messianique 1850) la réaction religieuse redonnait force et vigueur la religion
traditionnelle dont la vitalité aux dernières années du xixe siècle est
étonnante
orthographe des sources missionnaires du temps sur lesquelles repose
presque exclusivement cette étude conserve les prénxes bantou le préfixe mo
emploie pour le singulier et désigne un individu son pluriel est ba ainsi
un Mossouto des Bassouto Le prénxe le désigne le pays le Lessouto le
prénxe se désigne une chose la langue est appelée le sessouto CLAUDE-HELENE PERROT Co
les Wesleyens ont fondé il est vrai quatre stations ouest du Cale-
don mais les rapports entre les deux missions sont de bon voisinage
Les formes et les méthodes évangélisation les séparent ailleurs
davantage que les questions de dogme et un commun accord tout
empiétement de une sur le champ de autre est évité La religion nou
velle est donc accueillie comme la Religion des Blancs sans ambi
guïté sans contestation possible
Les missionnaires et leurs familles forment presque la totalité des
Blancs vivant au Lessouto quelques marchands anglais qui troquent
fusils poudre étoffes et outils contre grain et bétail quelques voya
geurs de passage le plus souvent hôtes de la station missionnaire
et est tout Les quelques Boers que le Grand Trek conduit
partir de 1838 ouest du Caledon où ils établissent avec assenti
ment de Moshesh sont loin époque de constituer une menace
est du Caledon pas un colon il est des habitants de Béthulie et
de Beerseba qui revenant du Cap ont été en contact avec la colonisa
tion européenne pour immense majorité des Sothö Missionnaires
et Blancs se confondent
Le fait que leur uvre soit préservée du contact pollué des colonisa
teurs est hautement apprécié des missionnaires Dès leurs premiers
pas sur la terre africaine ils ont été heurtés par les exactions des
Blancs et par leur état esprit Daumas et Arbousset au cours du
voyage ils entreprirent en 1836 pour explorer les monts des Malouti
ne manquèrent pas de relever avec indignation les crimes des Boers
meurtres enlèvements enfants réductions en esclavage1 Les fer
miers hollandais sont des hommes vues étroites et égoïstes qui ne
voient dans un homme de couleur fut-il Salomon une brute douée
de la parole Les missionnaires redoutent pour les Sothö le séjour
dans les villes dans les chantiers du Cap les le ons tirées de la conduite
des Européens souvent fort peu conforme la morale évangélique
Acquérir de la civilisation européenne les traits extérieurs sans le
contenu religieux comme ont fait les Griquois ces métissés Euro
péens et de Hottentots leur paraît désastreux
il ne fallait pas passer par un état transitoire pour arriver une
condition plus parfaite nous dirions que le plus vil paganisme est préfé
rable une demi-civilisation sans piété Il plus espérance un païen
inconverti que un hon me en partie civilisé sans être chrétien
Sur le plan politique ils ont le rare privilège que renforce leur
qualité de Fran ais être indépendants de toute puissance coloniale
Arbousset et Daumas Relation pp 220 361 362 451 452 499
Journal des Missions vangéliques 1840 375
J.M.E. 1840 324 IMPLANTATION DU CHRISTIANISME AU LESOTHO 99
Les intérêts spirituels ne sont donc pas gauchis par des orientations
temporelles contraires
II nous serait impossible écrit Rolland en 1843 de vivre sous un
gouvernement tyrannique qui regarderait les naturels comme une race
maudite et qui ne tendrait en faire des esclaves Nous préférerions
aller tous ensemble nous enfermer avec nos églises dans les montagnes
inhabitées où nous aurions la liberté de poursuivre nos travaux comme
dans le principe
en 1848 le Lesotho est souverain et les missionnaires ne
relèvent aucune autorité extérieure son Roi Or le pays émerge
une période de troubles de massacres de pillages et de dévastations
dont origine première été expansion zulu sous le choc de appareil
de guerre zulu admirablement forgé par Chaka les tribus plient les
unes après les autres et les hommes qui échappent au massacre ou
enrôlement dans les rangs ennemis se rejettent sur les tribus voisines
où ils portent leur tour la guerre et ses désastres il suffise de dire
que pendant les premières décennies du siècle
les clans Bassoutos du plateau central. ont été tour tour envahis
et ruinés. par les Mahlubi de Pakalita les Amangwane de Matuoane
les Batiokoa de Mantatisi Mantaetis) les Matebele de Moselekatsé les
Amazulu de Chaka sous le commandement de Dingan et par les Griquas
et les Korannas venus de Ouest
En outre de nombreux Sothö réduits la famine par la destruction
des récoltes et les enlèvements de bétail se nrent cannibales Ils
étaient paraît-il très friands de la moelle des os de leurs malheureuses
victimes et par la suite tout missionnaire nouvellement débarqué
accomplit un petit pèlerinage sur une colline couverte ossements
humains soigneusement concassés Le territoire dont disposait Moshesh
était réduit La partie nord du Lesotho actuel où se trouve la vallée
de Butha Buthe berceau de la famille de Moshesh était occupée par
ses ennemis mortels les Mantaeti
Moshesh et les débris des tribus il regroupe installe dans la
forteresse naturelle de Thaba Bossiou la montagne de la Nuit
portant ainsi vers le sud le centre géographique du pays
Moshesh cherche autant plus imposer comme héros pacifica
teur que son pouvoir est pas incontestable Non seulement il appar
tient une branche cadette du clan3 Kuena4 mais son père Mokha-
J.M.E. 1843 405
Ellenberger et MacGregor History 120
Les auteurs Ellenberger MacGregor Casalis hésitent entre le
terme de clan et celui de tribu Ashton quand il se réfère aux groupes sociaux
emploie le terme de clan et celui de tribu il considère les unités politiques
Ellenberger et MacGregor op cit. 394 CLAUDE-HELENE PERROT 100
cha est le frère puîné de Libé qui nous dit-on éloigné de lui le
peuple par ses maladresses proverbiales Moshesh besoin du patro
nage des missionnaires pour effectuer la reconstruction du pays in
tervention une prestigieuse autorité extérieure est autant plus
nécessaire avant Moshesh on ne peut guère parler de nation des
Bassoutos les populations qui se mettent sous sa protection ne for
ment pas une unité ethnique Côte côte vivent une dizaine de tribus
ou clans Phtia Polane Phut

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