Problèmes de développement agricole dans le périmètre des Abda-Doukkala (Maroc) - article ; n°44 ; vol.11, pg 793-814
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Problèmes de développement agricole dans le périmètre des Abda-Doukkala (Maroc) - article ; n°44 ; vol.11, pg 793-814

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Description

Tiers-Monde - Année 1970 - Volume 11 - Numéro 44 - Pages 793-814
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monique Schmidt
Problèmes de développement agricole dans le périmètre des
Abda-Doukkala (Maroc)
In: Tiers-Monde. 1970, tome 11 n°44. pp. 793-814.
Citer ce document / Cite this document :
Schmidt Monique. Problèmes de développement agricole dans le périmètre des Abda-Doukkala (Maroc). In: Tiers-Monde. 1970,
tome 11 n°44. pp. 793-814.
doi : 10.3406/tiers.1970.1733
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1970_num_11_44_1733PROBLÈMES DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE
DANS LE PÉRIMÈTRE
DES ABDA-DOUKKALA (MAROC)
par Monique Schmidt* (i)
Dans la ligne de recherche et de réflexions proposées par les études|de
Tiers Monde consacrées aux problèmes de freinages et de blocages du déve
loppement agricole dans les pays pauvres (2), cette note souhaite apporter
sa contribution à la compréhension de ces phénomènes sous l'éclairage parti
culier de problèmes similaires qui se posent à l'heure actuelle dans l'un des
trois grands périmètres d'irrigation du Maroc : celui des Abda-Doukkala.
L'analyse des processus de l'évolution démographique, économique et
sociale durant ces dernières décades a révélé un certain nombre de facteurs
de nature complexe, se renforçant mutuellement pour jouer comme frein,
voire même comme obstacle au développement de la production agricole.
Les conclusions auxquelles nous sommes parvenus pourraient prétendre
à une certaine généralisation du fait que les problèmes soulevés dépassent
très largement le cadre limité du périmètre.
A) Une vieille civilisation agraire
Situation géographique
Les Doukkala appartiennent à l'ensemble des plaines et plateaux du Maroc
atlantique dont ils constituent une portion étendue sur 6 000 km2 au sud du
cours inférieur de l'Oum Er Rbia, sa limite nord-est, et entre l'océan et les
* Docteur en géographie. Chargée d'étude à la Direction départementale de l'Agriculture
de la Réunion.
(1) L'auteur a développé ces thèmes dans sa thèse de troisième cycle en géographie,
Contribution à l'étude de l'évolution socio-économique d'une vieille paysannerie marocaine : le périmètre
des Abda-Doukkala. Etude de géographie économique et sociale, Paris, Faculté des Lettres et Sciences
humaines, 1966, 401 p., importantes annexes cartographiques et photographiques, biblio
graphie 8 p.
(2) Cf. Revue Tiers Monde, t. VII, n° 26 et t. VIII, n08 29 et 30, consacrés aux « Blocages
et freinages de la croissance et du développement » dans les différents secteurs de l'économie
et dans des régions géographiques très diverses.
793 TIERS MONDE
collines des Rehamna qui les limitent au sud-est. La plaine des Doukkala
proprement dite, de formation quaternaire continentale, bordée au nord-ouest
par la masse vallonnée et rocailleuse des dunes pliocenes du Sahel, se prolonge
en se rétrécissant vers le sud-ouest bien au-delà de l'ancienne limite ethnique,
devenue frontière administrative, qui sépare la confédération des tribus
doukkali du pays abdi.
En i960, les autorités responsables de la mise en valeur ont délibérément
rattaché au territoire doukkali les deux tribus septentrionales des Abda,
les Ouled Rebia et les Ouled Temra pour constituer la future entité économique
du périmètre d'irrigation des Abda-Doukkala qui couvre environ 7 200 km2.
Par la suite, en 1967, ces deux tribus ont été détachées du périmètre si bien
que celui-ci correspond actuellement exactement au territoire des Doukkala.
Ancienneté et intensité de /'occupation humaine
L'un des caractères les plus originaux des Doukkala est l'intensité de
l'occupation du territoire par les hommes, par les cultures, par les troupeaux.
L'impression visuelle de grouillement est confirmée par les chiffres : le
recensement de i960 dénombrait 400 000 ruraux pour les seuls Doukkala,
soit une densité moyenne de 66 hab./km2. En 1966, il y en a plus de 450 000 (1),
soit près de 75 hab./km2, densité considérable comparée à d'autres plaines
atlantiques (Chaouïa, 50 hab./km2 et Rharb, 57 hab./km2 en i960). L'annexion
en i960 des deux tribus nord des Abda a porté ces chiffres à 490 000 habitants,
soit 107 000 foyers ruraux, mais a abaissé la densité moyenne à 68.
De telles densités s'expliquent ici par des raisons historiques et sociales
dans lesquelles nous ne pouvons entrer dans le cadre de cet article. Disons
simplement que les Doukkala offrent la particularité d'avoir eu très tôt une
véritable paysannerie solidement implantée tout au moins dans le sud du pays
particulièrement riche en sols profonds et fertiles. Aujourd'hui, cette région
— Ouled Amor, Ouled Amrane et Ouled Bouzerara Sud — a une densité
moyenne supérieure à 70 hab./km2, mais les différences d'une commune à
l'autre sont souvent importantes : de 40 à 1 1 3 hab./km2 (commune de Khemis de
Zemamra). Le nord des Doukkala est, en moyenne, moins peuplé (57 hab./km2)
mais les contrastes locaux sont encore plus accusés (de 30 à plus de 130).
Les facteurs naturels, notamment pédologiques, ont influencé à l'origine
les modes d'implantation et le processus de sédentarisation (2) et expliquent
pour une large part les différences régionales ou même locales observées dans
la répartition géographique de la population.
(1) Ces chiffres ont été calculés sur la base du recensement de i960 complété par des
enquêtes par sondage.
(2) Elle semble avoir été plus tardive dans le Sahel et les marges septentrionales de la
plaine (Ouled Frej) où l'on trouvait encore 50 % de tentes au début du siècle.
794 DOCUMENTATION
Prédominance de cultures de maïs
de blé et d'orge
Vigne M ?4 Arboriculture
Friches ^НН Maraîchage irrigué
Limite du Sahel et des cultures des casiers irrigués
Casier de Boulaouane
_ Sidi Smaïn Sid,
Périmètre des Abda- MotJ
Doukkala
Limite des tribus
TRIBUS
1 Ou led Rebia 9 Od Frej Abdelrheni 65 0^ _ Bouzerara Nord Sud 10 _ Chiheb 2 Temra 7 O<? Amor Rhenadra 11 O<? Bouaziz Centre 3 Amrane 8 _ Gharbia 12 _ Nord 10 20 km 4 Aounat 13 _ Sud
Utilisation du sol dans le périmètre des Abda-Doukkala
L'arrière-pays d'El Jadida, POulja maraîcher, certains secteurs de la plaine
céréalière du sud, la région de Zemamra notamment, sont depuis une quinzaine
d'années des zones de forte croissance démographique : plus de 188 % pour
la première entre 1952 et i960; les casiers irrigués deviennent également peu
à peu des pôles d'attraction. Quoi qu'il en soit, l'extraordinaire poussée
démographique — la population a triplé depuis 191 6 et doublé depuis 1945 —
pose de sérieux problèmes économiques et sociaux puisque les possibilités
agricoles en l'état actuel des techniques et de l'organisation de la production
paraissent à leur plafond, ^t on ne voit pas très bien comment résoudre cette
« faim de la terre » qu'exprime l'évolution des structures agraires.
795 TIERS MONDE
Intensité de l'occupation agricole des sols
et évolution de la production depuis 1916
En 191 6, le tertib recensait 170000 ha cultivés, soit 24 % de la surface
totale des Doukkala tandis que 21 % des terres étaient en jachères
et 56 % incultes servant de terrains de parcours.
En 1964, 62,5 % de la surface totale du périmètre sont mis en culture et
dans la plaine ce pourcentage s'élève à plus de 80 % en moyenne, densité
1964 1916
Cultures ;V30v.p
Jachères
o0°o0°oÛ°o°°o0°o0°o0 о о ол о Friches et
emprises о°ооо°о
60% 50 40 30 20 10 0 0 10 20 30 40 50 60 7Q% % par rapport à la surface cultivée
Fig. 1. — Evolution de l'utilisation du sol depuis 1916 (en % de surface)
1, blé et orge; 2, maïs; 3, cultures diverses
Ex. 15 : pourcentage par rapport à la surface cultivée
exceptionnellement élevée compte tenu des conditions climatiques :
l'isohyète 300 mm traverse en long le centre de la plaine et lui confère un
climat de type méditerranéen à tendance nettement semi-aride, à la limite
des possibilités de l'agriculture sèche (Zemamra, 324 mm; Sidi Bennour,
304 mm; Had Od. Frej, 300 mm).
La réduction corrélative de l&#

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