Processus de privatisation et modernisation des télécommunications au Brésil - article ; n°138 ; vol.35, pg 279-296
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Tiers-Monde - Année 1994 - Volume 35 - Numéro 138 - Pages 279-296
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne-Marie Delaunay Maculan
Processus de privatisation et modernisation des
télécommunications au Brésil
In: Tiers-Monde. 1994, tome 35 n°138. pp. 279-296.
Citer ce document / Cite this document :
Delaunay Maculan Anne-Marie. Processus de privatisation et modernisation des télécommunications au Brésil. In: Tiers-Monde.
1994, tome 35 n°138. pp. 279-296.
doi : 10.3406/tiers.1994.4875
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1994_num_35_138_4875STRATEGIES D'ACCES
ET D'APPROPRIATION
LE POIDS DU MARCHÉ MONDIAL
PROCESSUS DE PRIVATISATION
ET MODERNISATION
DES TÉLÉCOMMUNICATIONS AU BRÉSIL
par Anne-Marie Delaunay Maculan*
1 - INTRODUCTION
L'objet de cet article est l'étude des enjeux économiques et politiques
qui conditionnent les projets de modernisation et de restructuration du
secteur des services de télécommunications au Brésil. Une nouvelle poli
tique des télécommunications est devenue nécessaire pour sortir de la
crise actuelle des services qui est le résultat de la baisse prolongée et
importante des investissements publics en infrastructure depuis plus de
dix ans. Il est urgent de pouvoir introduire les nouvelles technologies de
l'information dans les réseaux de téléphonie traditionnelle existants et,
en particulier, les services dits « à valeur ajoutée ». Cette situation cri
tique n'est pas l'exclusivité du Brésil ; elle est aussi celle de la plupart des
autres pays d'Amérique latine qui tous présentent des déficits impor
tants de densité téléphonique dont la moyenne est inférieure à 10 tél
éphones pour 100 habitants, et ne réussissent à offrir que très rarement et
de manière limitée des services de transmission de données, de vidéo-
texte, ou de téléphonie cellulaire.
La formulation de nouvelles politiques pour ce secteur d'activités a
pour but, principalement et essentiellement, de trouver des ressources une reprise des investissements nécessaires à la modernisation et à
* Universidade Federal do Rio de Janeiro / coppe. Programa de Engenharia de Produçâo.
Revue Tiers Monde, t. XXXV, n° 138, avril-juin 1994 280 Anne-Marie Delaunay Maculan
Tableau 1 . — Densité téléphonique (')
1970 1980 1990
Argentine 5,8 7,9 11,5
Brésil 1,1 4,1 6,6 Illustration non autorisée à la diffusion
Mexique 3,1 6,5 7,8
Colombie 3,9 7,8
Chili 3,1 6,5
(') En nombre de lignes principales pour 100 habitants.
Source : urr, Yearbook of Common Carrier Telecommunications Statistics, 1992.
l'extension de l'infrastructure de base vieille et limitée. Il est indispen
sable de répondre à la demande en téléphonie de base mais également
d'introduire les nouvelles technologies (téléphonie cellulaire, réseaux de
transmission de données, liaisons longue distance par câble optique ou
satellite) qui sont indispensables à la modernisation de tout le système
industriel et productif de ces pays pour faire face aux exigences de comp
étitivité économique internationale.
Plusieurs pays d'Amérique latine ont déjà opté dans les dernières
années pour la privatisation de leurs compagnies de services s'intégrant
ainsi à un processus d'internationalisation des télécommunications sous
la houlette des grands opérateurs des pays industrialisés telles que Bri
tish Telecom, France Telecom, Compaňa Nacionál Telefonica de
Espafia, STET, sans oublier les « Baby Bell » nord-américaines. Les pri
vatisations se sont multipliées dans les dernières années non seulement
en Europe mais aussi dans certains npi d'Asie et en Amérique latine.
C'est donc ce double processus de globalisation/internationalisation du
marché des services d'une part, et de privatisation des entreprises publi
ques d'autre part, qui constitue le cadre de référence obligatoire pour
une redéfinition des politiques des télécommunications de ces pays.
Il semblerait donc que la privatisation soit l'inévitable et l'unique
solution possible à la crise des qui dure depuis le
début des années 80. Cependant les modalités et les conditions polit
iques de ces privatisations sont spécifiques à chacun de ces pays. Une
généralisation absolue nous paraît donc téméraire.
Nous présenterons tout d'abord les premiers exemples de privatisa
tion et internationalisation des entreprises publiques de télécommunicat
ions qui ont eu lieu dans certains pays d'Amérique latine (l'Argentine,
le Mexique ou le Chili) dans des conditions assez différentes. Nous abor
derons ensuite la situation du Brésil en identifiant les éléments constitu- Les télécommunications au Brésil 281
tifs de la crise des services. Enfin nous analyserons les stratégies alterna
tives à la privatisation qui rencontre des résistances importantes et
dépend d'une réforme constitutionnelle.
2 - INTERNATIONALISATION ET PRIVATISATION EN AMÉRIQUE LATINE
2.1 . Les stratégies de globalisation des grandes compagnies de services
« Les opérateurs qui joueront un rôle à l'avenir sont ceux qui se
seront imposés sur la scène internationale », déclarait récemment un
directeur de France Telecom. Cette nouvelle logique de l'internationali
sation des services est actuellement la caractéristique la plus notable qui
rompt avec un siècle de téléphonie régie par la notion de service public.
Les grandes compagnies de services des pays industrialisés qui ont été
récemment privatisées ou ont obtenu une plus grande autonomie de ges
tion du fait d'une certaine déréglementation, sont conduites à définir des
stratégies d'investissements à l'étranger de manière à valoriser leurs
compétences et leur « savoir-faire » accumulés. Elles disposent de res
sources financières et techniques importantes, d'une large expérience de
gestion de grandes infrastructures de services et d'un accès privilégié aux
marchés financiers internationaux. Dans le cadre d'une nouvelle logique
de rentabilité économique, la possibilité d'acquérir des participations au
capital de leurs homologues dans des pays en développement, où inves
tissent également leurs grands clients ou leurs fournisseurs nationaux
d'équipements, ouvre des perspectives alléchantes. France Telecom dont
seulement 1 % de son chiffre d'affaires aujourd'hui provient d'activités
externes a pour objectif de décupler ce pourcentage en dix ans. Pour y
arriver, elle a déjà pris des participations au capital de plusieurs opéra
teurs en Europe et en Amérique latine et a conclu des alliances avec
d'autres groupes pour la téléphonie mobile.
Les politiques de privatisation adoptées récemment par le Chili, l'Ar
gentine, le Mexique, la Colombie ou le Venezuela, offrent donc des poss
ibilités d'investissements avantageux. Cette même situation se retrouve
dans les pays de Гех-Europe socialiste et dans un grand nombre de pays
d'Asie. Le marché possible des privatisations du secteur des télécommun
ications est de l'ordre de 150 milliards de dollars1. Mais la concurrence
est serrée, car on retrouve sur ces marchés British Telecom, Cable &
Wireless, France Telecom, Telefonica de Espafia, STET et un certain
1 . La Hongrie vient de mettre en vente 49 % de sa compagnie de téléphones, Singapour 15 %, la Corée
du Sud 25 %. L'Australie, la Pologne, Porto Rico, le Portugal prévoient de faire de même. 282 Anne-Marie Delaunay Maculan
nombre des Baby Bell nées du démembrement de AT & т telles que Bell
South, Southwestern Bell, Ameritech. Certaines de ces compagnies ont
des stratégies d'internationalisation particulièrement agressives, s'ap-
puyant sur des avantages de nature technique, financière et de gestion.
Tableau 2. — Prises de participation dans les entreprises publiques
de télécommunications
Compagnies intéressées Pays Entreprises publiques
Telefonica de Espana Argentina Telco Sur (60 %) 0
Chili ENTEL (20 %)
CTC (45 %)
Venezuela CANTV
France Telecom Argentine Telco Norte (37,5 %)
Mexique Telmex (24,5 %)
STET Telco Norte (37,5 %)
Southwestern Bell Mexique Telmex (24,5 %)
Bell Atlantic Argentine ENTEL
GTE Venezuela CANTV
AT&T
(') Pourcentage de participation au capital.
2.2. La privatisation est-elle la solution ?
L'intérêt montré par les

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