Recherche-développement, importations de technologie et croissance économique : une tentative de comparaison internationale - article ; n°5 ; vol.36, pg 975-1000

Luc Soete, Pari Patel

Description

Revue économique - Année 1985 - Volume 36 - Numéro 5 - Pages 975-1000
R-D, international technology imports
And economic growth. an international comparison
Luc Soete, Pari Patel
This paper provides an attempt at relating the output and productivity growth performance of the largest OECD-Countries to their domestic R & D — expen-ditures and technology imports. It is found that the way estimated R & D and technology (including also technology imports) capital stock influence output and productivity growth differs significantly between the various countries, and in particular that the output and productivity elasticities with respect to technology are significantly higher in the case of Germany and Japan and lower in the case of the U.K.
Cet article est un essai pour relier la croissance de la production et de la producti­vité des plus grands pays de l'OCDE aux dépenses en recherche-développement et aux importations de technologie.
On trouve que le capital technologique contribue à la croissance de façon assez différente suivant les pays, les élasticités de la production et de la productivité étant significativement plus élevées au Japon et en Allemagne, et plus faibles au Royaume-Uni.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1985
• Nombre de lectures: 21
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Luc Soete
Pari Patel
Recherche-développement, importations de technologie et
croissance économique : une tentative de comparaison
internationale
In: Revue économique. Volume 36, n°5, 1985. pp. 975-1000.
Abstract
R-D, international technology imports
And economic growth. an international comparison
Luc Soete, Pari Patel
This paper provides an attempt at relating the output and productivity growth performance of the largest OECD-Countries to their
domestic R & D — expen-ditures and technology imports. It is found that the way estimated R & D and technology (including also
technology imports) capital stock influence output and productivity growth differs significantly between the various countries, and
in particular that the output and productivity elasticities with respect to technology are higher in the case of Germany
and Japan and lower in the case of the U.K.
Résumé
Cet article est un essai pour relier la croissance de la production et de la producti-vité des plus grands pays de l'OCDE aux
dépenses en recherche-développement et aux importations de technologie.
On trouve que le capital technologique contribue à la croissance de façon assez différente suivant les pays, les élasticités de la
production et de la productivité étant significativement plus élevées au Japon et en Allemagne, et plus faibles au Royaume-Uni.
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Soete Luc, Patel Pari. Recherche-développement, importations de technologie et croissance économique : une tentative de
comparaison internationale. In: Revue économique. Volume 36, n°5, 1985. pp. 975-1000.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1985_num_36_5_408878RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT
IMPORTATIONS DE TECHNOLOGIE
ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Une tentative de comparaison internationale
INTRODUCTION
En dehors du cas des Etats-Unis, peu d'études ont cherché à mettre
en rapport d'une façon systématique les investissements en recherche-
développement (R-D) et la croissance économique. Cette absence d'ana
lyses systématiques est particulièrement surprenante en raison de l'i
mportance accordée au facteur technologique en Europe et au Japon dans
les débats politiques récents sur la reconversion industrielle et le retour
à une croissance plus élevée.
L'obstacle le plus important qui a entravé les analyses du facteur
technologique dans la croissance économique a sans aucun doute été
le manque de données annuelles sur les investissements en R-D dans
nombre de pays européens. En sens inverse, on pourrait dire que l'exi
stence des nombreuses études liant la R-D à la croissance économique
dans le cas des Etats-Unis s'explique moins par la position « dominante »
technologique de ce pays que par la disponibilité, à partir des années
cinquante, de données annuelles de R-D (données recueillies par la
« National Science Foundation » et correspondant à la définition utilisée
plus tard dans le « Manuel de Frascati » et dans les différentes enquêtes
internationales type OCDE et UNESCO). La plupart des pays européens
ne commencèrent, quant à eux, leurs premières enquêtes sur la R-D
* Nous remercions Zvi Griliches, Jerry Hausman, Jacques Mairesse, Edwin
Mansfield, Keith Pavitt, Mark Schankerman pour leurs remarques critiques et suggest
ions. Nous sommes aussi particulièrement reconnaissants à Graham Vikery pour
les données sur la balance des paiements technologiques.
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Revue économique — N* 5, septembre 1985 Revue économique
qu'au début des années soixante, et la première enquête statistique
internationale de l'OCDE concerne l'année 1963-1964.
Une analyse de la contribution de la R-D à la croissance économi
que dans le cas des pays européens et du Japon est cependant particu
lièrement intéressante, ne serait-ce qu'en raison des différences dans
la croissance des investissements en R-D de ces pays par rapport aux
Etats-Unis, au cours des années d'après-guerre, et en raison aussi de
leur situation de relative dépendance technologique. Alors que le
ratio R-D/PIB atteignait un maximum en 1964 aux Etats-Unis et
enregistrait ensuite un déclin continu et significatif jusqu'en 1975-1978,
ce ratio culminait dans la plupart des pays européens bien plus tard
(au début des années soixante-dix dans le cas de l'Allemagne fédérale
et de l'Italie, à la fin des années soixante dans le cas de la France et
des Pays-Bas) et il restait plus ou moins constant depuis lors (si l'on
excepte la récession de 1973).
Une des premières questions à se poser est de savoir si les évolutions
différentielles de la R-D se reflètent dans la croissance de la productiv
ité des différents pays, et plus particulièrement comment elles se
rapportent au ralentissement de la productivité, lequel a été plus ou
moins simultané aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe et au Japon.
Un autre point qu'une analyse de la situation européenne et japonaise
devrait faire apparaître est le rôle de la diffusion internationale techno
logique et la contribution des importations de technologie « étrangère »
à la croissance économique. Les Etats-Unis, comme puissance technolo
gique dominante, sont les seuls à avoir des soldes positifs substantiels
de leur balance de paiements technologiques (excepté la Suisse, pour
laquelle les chiffres reflètent autant les avantages fiscaux spécifiques
liés aux transactions internationales de technologie qu'une réelle « indé
pendance » technologique significative). Leurs paiements technologiques
à l'étranger, estimés ici en termes de « royalties » et transactions simi
laires, s'élèvent en moyenne à moins de 1,5 % de leurs investissements
annuels en R-D, tandis que, dans le cas de la plupart des pays européens
et du Japon, ces paiements représentent en moyenne 15 % de leurs
investissements annuels en R-D. La question qui se pose alors est de
savoir comment les différences de « dépendance » technologique de ces
pays se rapportent aux de leurs performances économiques
et comment le ralentissement de leurs paiements technologiques étran
gers, liés à un « rattrapage » technologique, se reflète dans le ralentiss
ement de leur productivité.
Ce sont ces différentes questions que nous cherchons à aborder
dans la présente étude. Dans la première section, nous donnons une
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rapide description des évolutions des dépenses R-D et des paiements
technologiques à l'étranger pour les cinq pays les plus importants de
l'OCDE : Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, sur la
période 1963-1981. Dans la deuxième section, nous développons des
estimations du stock de capital technologique pour ces différents pays
sur la période de 1956-1982, et nous présentons, dans la troisième sec
tion, quelques résultats économétriques basés sur ces évaluations et
sur les données agrégées de production et d'emploi correspondantes.
EVOLUTION DES DEPENSES
DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT
ET DES PAIEMENTS TECHNOLOGIQUES A L'ETRANGER
Le tableau 1 donne les taux de croissance annuels moyens pour des
périodes choisies du volume des dépenses de R-D et de la production
par heure pour l'ensemble des industries manufacturières des cinq
grands pays de l'OCDE que nous considérons. On trouvera, en annexe
A et B, les données annuelles correspondantes. Les différences de crois
sance de la R-D et de la productivité industrielle entre les Etats-Unis
et les autres pays sont assez frappantes. On observe notamment un
déclin de l'effort relatif de R-D aux Etats-Unis, particulièrement pour la
période 1964-1971. C'est le cas également du Royaume-Uni. Depuis
1978, une accélération de la croissance des dépenses de R-D s'est
manifestée assez généralement.
Dans le graphique (p. 979), les évolutions annuelles de l'effort total
de R-D rapporté au Produit intérieur brut : R-D/PIB, sont représentées
en fonction des évolutions du même Produit intérieur brut par personne
pour les cinq pays considérés. A nouveau, la différence entre les Etats-
Unis et les autres pays est appréciable. Le graphique 1 fait clairement
apparaître l'importance du processus de « rattrapage » technologique
qui semble avoir accompagné la croissance du PIB par personne aussi
bien au Japon qu'