Recherches sur les trous pariétaux - article ; n°4 ; vol.6, pg 147-158
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1955 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 147-158
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

G. Billy
Recherches sur les trous pariétaux
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 6 fascicule 4-5, 1955. pp. 147-158.
Citer ce document / Cite this document :
Billy G. Recherches sur les trous pariétaux. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 6
fascicule 4-5, 1955. pp. 147-158.
doi : 10.3406/bmsap.1955.2654
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1955_num_6_4_2654147
RECHERCHES SUR LES TROUS PARIÉTAUX
par Mm" G. BILLY
Attachée de Recherches au C. N. R.S.
(Laboratoire d'Anthropologie de l'Ecole pratique des Hautes
Etudes, Pr H. V. Vallois.)
Les trous émissaires ont un rôle anatomique puisqu'ils livrent
passage aux veines qui font communiquer les circulations intra
et extracraniennes. Mais ils n'ont pas une position rigoureuse :
leurs dimensions varient, leur existence même est inconstante.
Aussi leur examen n'offre-t-il habituellement qu'un intérêt
secondaire pour l'anthropologiste qui se borne à noter, le cas
échéant, leur existence ou leur absence. On ne trouve donc que
peu de données précises à leur sujet ; ce sont le plus souvent des
études statistiques de présence ou d'absence, envisagées sous
l'angle racial et plus rarement du point de vue sexuel.
Nous avons entrepris, sous la direction de M. le Pr Vallois,
une mise au point des connaissances relatives au plus connu
d'entre eux, le foramen pariétal, en nous attachant plus part
iculièrement à souligner l'influence des facteurs racial et sexuel
sur son existence et sa position par rapport au bregma et au
lambda.
Origine du foramen pariétal.
Les trous pariétaux, situés au voisinage du bord supérieur
du pariétal, correspondent à deux petits canaux qui traversent
l'os obliquement.
Broca les avait interprétés comme les conséquences d'un
défaut d'ossification dans la région de l'obélion. La déficience
du tissu osseux pouvait aussi expliquer, chez le fœtus, la pré
sence d'une fontanelle, dite « fontanelle de Gerdy ». Selon l'au- 148 société d'anthropologie de paris
teur, l'ossification des pariétaux se ferait à partir de deux points,
correspondant sensiblement aux centres des bosses pariétales
et à partir desquels rayonnent des fibres osseuses. Dans leur
partie distale, ces rayons osseux sont séparés par des intervalles
interfibrillaires. Parfois, l'un d'eux, plus grand que les autres,
subsiste après la naissance à l'obélion et constitue la fontanelle
obélique qui se referme incomplètement par la suite, laissant
ouverte une fente transversale, ou scissure pariétale, perpendicul
aire à la suture sagittale. Cette fente s'oblitère plus tard à partir
de la ligne médiane, les extrémités externes constituant, en
restant ouvertes, les trous pariétaux. Broca attribuait ainsi à la
fontanelle obélique un caractère réversif ; la fontanelle, l'inci-
sure pariétale et les trous pariétaux n'étaient que les différentes
phases évolutives d'une même déficience osseuse. Autrement
dit, l'origine du foramen pariétal, selon Broca, serait la consé
quence directe d'un défaut d'ossification déjà mis en évidence
par le tracé rectiligne de la suture sagittale.
Par la suite, on devait donner d'autres interprétations. Les
trous pariétaux furent considérés par certains auteurs comme
les vestiges humains du trou qui livre passage, chez les Reptiles,
à un organe sensoriel médian : l'organe pariétal ou troisième
œil des Vertébrés. Bien que cet organe ait perdu chez l'Homme
son rôle sensoriel primitif, il subsisterait une partie de son appar
eil circulatoire, correspondant aux vaisseaux émissaires des trous
pariétaux. Cette interprétation fut vivement critiquée par les
auteurs du moment, et Papillault, Augier, Le Double s'élevèrent
tour à tour contre une telle hypothèse. Le Double, en particul
ier, interprétait le rôle vasculaire des trous pariétaux comme
« la conséquence et non la cause de leur présence ».
Il est définitivement admis aujourd'hui, depuis les travaux
d'Augier, que les trous pariétaux sont les restes de la fontanelle
obélique et sont dus essentiellement à ce que des vaisseaux émis
saires limitent en cet endroit l'ossification ; ces com
portent une artériole, branche de l'artère occipitale, et une veine
émissaire, dite de Santorini, qui fait communiquer le sinus
longitudinal supérieur avec les veines extracraniennes. Pour
Augier et les anatomistes modernes, les trous pariétaux sont
ainsi, chez l'Homme, des variations inconstantes, d'origine
essentiellement vasculaire.
Anatomie comparée.
Chez l'Homme, l'étude statistique des trous pariétaux a été
faite par différents auteurs, mais la plus importante est, de
loin, celle d'Augier qui porte sur 1.173 crânes de toutes races, BILLY. RECHERCHES SUR LES TROUS PARIÉTAUX 149 G.
dont 628 Français . Les résultats obtenus pour ces derniers sont
les suivants (1) :
N. Pourcentages
Présence de 2 trous pariétaux 210 33,4
— — 1 trou pariétal gauche droit 12157 19,3/ 9,1 ' 70,6
— 3 trous pariétaux 5 0,8^
Vestiges de tr. par. droit et gauche 50 x 8,0 ,
L'absence des trous pariétaux ne dépassant pas 30 %, l'au
teur admet, contrairement à Broca, que ce sont là des formations
normales. Les différentes statistiques publiées depuis ont confir
mé les résultats d'Augier, devenus maintenant classiques. Mais
ce caractère, considéré comme normal chez l'Homme, a-t-il
une valeur phylogénique ?
Une étude de Boyd (1931) reposant sur des Singes supérieurs,
et complétée par la suite (1935) (2), avait déjà mis l'accent sur
les différences existant à ce point de vue vis-à-vis de l'Homme.
L'examen de 272 Anthropoïdes nous a permis de confirmer ces
premiers résultats et l'ensemble a été consigné dans le tableau
comparatif suivant :
Présence des trous pariétaux chez les Anthropoïdes.
Boyd Billy
1931 1935 1955
N. Présence N. Présence N. Présence
Gorille 18 33 % 159 26,4 % 110 27,3 % ± 4,2 %
Chimpanzé 14 14 % 137 8,7 % 111 18,0 % ± 3,6 %
Orang-Outang. . 14 7 % 98 10,2 % 17 11,8 % ± 7,8 %
Gibbon 4 0 % 113 7,0 % 34 5,9 % ± 4 %
50 507 272
Ces chiffres indiquent une fréquenoe de trous pariétaux qui
va croissant du Gibbon au Gorille. Autrement dit, ce sont chez
les Singes à degré d'évolution le plus élevé que l'on rencontre le
plus de trous pariétaux. Or, même chez le Gorille où la présence
atteint 30 %, ce pourcentage est encore très inférieur à la valeur
moyenne communément admise pour l'Homme (70 %). C'est
pourquoi la présence des trous pariétaux peut être envisagée
comme un caractère évolutif.
(1) Distribution rapportée par Le Double.
(2) Chiffres cités par Gayrard (1938).
BULL. ET MÉM. SOCIÉTÉ ANTHHOP. DE PARIS, T. 6, 10e SÉRIE, 1955. 11 société d'anthropologie de paris 150
Présence des trous pariétaux (1).
Nous avons vu, d'après les travaux d'Augier, que la présence
des trous pariétaux chez l'Homme est de l'ordre de 70 %. Ce
résultat ne fait que confirmer des études antérieures, comme
celles de Vitali, Ranke et Gruber portant sur des Italiens, des All
emands et des Russes, donc essentiellement sur des Blancs d'Eu
rope. Ces différents travaux, y compris celui d'Augier, avaient
été entrepris dans le seul but d'évaluer chez l'Homme le pour
centage de présence des trous pariétaux. On ne connaissait rien
encore sur le comportement de ces trous vis-à-vis de certains
facteurs tels que l'âge, la race et le sexe. On ne rien
non plus sur le des races colorées.
La première étude digne de ce nom date de 1933 avec les
Japonais d'Akabori, mais c'est surtout le travail récent du Pr E.
Pittard sur les Boschimans, Hottentots et Griquas qui doit atti
rer notre attention. Il importe, en effet, de souligner le mérite
de cet auteur qui a su soulever des problèmes nouveaux, comme
l'influence des facteurs racial et sexuel sur la position des trous.
Le matériel étudié ne se prêtait guère, cep

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