Revue de philosophie et de morale - article ; n°1 ; vol.11, pg 468-481
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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 468-481
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P. Malapert
Revue de philosophie et de morale
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 468-481.
Citer ce document / Cite this document :
Malapert P. Revue de philosophie et de morale. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 468-481.
doi : 10.3406/psy.1904.3685
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_3685VIII
REVUE DE PHILOSOPHIE ET DE MORALE
Armand SABATIER. — Philosophie de l'Effort, Essais philosophi
ques d'un naturaliste. — 1 vol. in-8, de 480 p. Bibliothèque de
Philosophie contemporaine. F. Alcan, Paris, 1903.
Cet ouvrage est constitué par la réunion de treize études fort di
fférentes par les sujets traités et par l'ampleur du développement;
en voici les titres :
Responsabilité de Dieu et de la nature (18 p.); de l'orientation
de la méthode en évolutionisme (30p.); Évolution et Liberté (59 p.);
Évolution et Socialisme (22 p.); la Prière (75 p.); Dieu et le Monde.
Panthéisme. Monisme matérialiste. Théisme (23 p.) ; Finalisme (13 p.) ;
Conscience et Conscience (9 p.); l'Instinct (83 p.); Création. Rôle
de la matière. Immortalité (10 p.); Énergie et Matière (68 p.);
l'Univers matériel est-il éternel (53 p.); Vie et esprit dans la
nature. Immanence et transcendance. Anthropomorphisme (17 p.).
Je ne saurais entreprendre ici une analyse détaillée, moins encore
une critique motivée de chacun de ces essais ; l'espace et trop sou
vent aussi la compétence me feraient défaut. Mais je voudrais
essayer de dégager les traits généraux de la conception d'ensemble
qui s'en dégage, les idées fondamentales qui dominent ces diverses
études et en font la très réelle unité.
Et d'abord il convient de noter que la conception évolutioniste,
à laquelle se rattache M. S., détermine l'orientation de sa méthode.
Évoluer, .ce n'est pas naître, c'est se transformer, se développer;
évolution n'est pas création. En présence d'un ordre donné de phé
nomènes, T évolutioniste se sentira tenu d'en chercher le point de
départ dans ce qui existait déjà; toute forme nouvelle doit, pour lui,
se retrouver dans une forme antérieure à l'état de puissance ou à
l'état de rudiment. La série de formes vivantes lui apparaît comme
continue ; et de même la série des fonctions biologiques ou psy
chologiques. La raison, la liberté, la moralité qui se rencontrent
chez l'homme se trouvent en germe dans les animaux les plus
élevés et on en peut suivre les obscurs rudiments si bas qu'on des
cende dans l'échelle animale. Il faut aller plus loin, et reconnaître
que le cercle du psychisme doit être élargi encore et qu'il convient
d'y englober les végétaux, que partout où est la vie est aussi l'es
prit, que dans les phénomènes biologiques les plus élémentaires
l'analogie nous invite à reconnaître la présence d'une mentalité '
P- MALAPERT. — REVUE DE PHILOSOPHIE ET DE MORALE 469
humble qui s'épanouira, dans la suite, en des formes de plus en
plus compliquées. « Mais la conception évolutioniste serait à la fois
illogique, impuissante et avortée, si elle ne s'appliquait qu'à la
production des formes si multiples et si variées des êtres vivants.
Elle doit embrasser et elle est appelée à résoudre encore une quest
ion, autrement délicate et obscure, celle de l'origine de la vie dans
la nature » (p. 39). La vie n'est pas quelque chose d'irréductibl
ement nouveau; elle est ébauchée au sein de l'inorganique. L'hiatus
qui semble exister entre la matière dite brute et la matière
vivante se trouve n'être qu'une illusion, de même que l'hiatus qui
semble exister entre les plus humbles manifestations de la vie et
les manifestations les plus élevées de la pensée. L'âme humaine est
ainsi reliée aux formes de la vie animale, de la vie végétale, de la
nature minérale elle-même ; la force psychique est rattachée aux
forces générales de l'univers.
Voici donc la conception d'ensemble à laquelle nous sommes
conduits : l'Univers apparaît comme constitué par une masse colos
sale d'énergie se présentant sous deux formes distinctes et irréduct
ibles en apparence, Y énergie-matière ou énergie cosmique et
Y énergie-esprit ou énergie psychique. La matière — et à cette con
clusion nous invitent les plus récentes hypothèses sur la constitu
tion intime des corps, sur la nature de l'éther, la découverte des
propriétés déconcertantes des substances radio-actives, — la matière
n'est qu'une figure de l'énergie, la forme qu'elle prend pour
devenir sensible. « La matière est un ensemble d épiphénomènes con
tingents, dus à l'activité de V énergie et pouvant être sentis » (p. 458).
De telle sorte que l'univers matériel a commencé d'être quand
l'énergie-esprit s'est revêtue de la forme sensible, et qu'il cessera
d'être quand l'énergie aura dépouillé cette forme.
L'Univers, en effet, évolue perpétuellement; sa loi est la loi d'un
progrès indéfini. Quelle est la fin de ce devenir? Quelle en est la
condition? Quel en est le moyen?
« De l'état minéral [la nature] s'est élevée à l'état de vie physio
logique ; plus tard elle a gagné les hauteurs de la vie psychique, et
finalement elle a élevé son vol jusqu'aux régions incomparables
de la vie morale » (p. 105). L'édification de la personnalité, c'est-
à-dire d'un système de forces psychiques reliées en un solide fais
ceau, parvenu à un degré supérieur de cohésion et de coordination
harmonieuse, élevé à la dignité de conscience morale pure, telle
est la fin supi-ême vers laquelle tend l'univers, à travers mille
tâtonnements, mille déviations et redressements, sous l'impulsion
d'une conscience obscure et d'une volonté sourde, sollicitées par
les appels de l'idéal.
S'il en est ainsi, la nature est donc le domaine du progrès par la
liberté. La liberté étant le terme de l'évolution doit se trouver en
germe dès le début. Manifeste dans le monde psychique et moral,
l'indéterminisme se laisse apercevoir ou deviner, par delà même la
sphère de la vie physiologique, jusqu'au sein de la matière inorga
nique. Le déterminisme absolu que l'on suppose dans les phénomènes 470 REVUES GÉNÉRALES
de l'ordre physique n'est pas démontré. Les corps matériels, aux
yeux de la moderne, sont constitués par des particules
infinitésimales animées de mouvements infiniment petits qui se
dirigent dans tous les sens avec des vitesses plus ou moins consi
dérables. Ces mouvements, ainsi que les ondulations continues
dont l'éther est supposé être le siège, ne peuvent-ils pas être con
sidérés comme relativement indéterminés? Hypothèse que semble
justifier l'étude du mouvement brownien, de la trépidation cons
tante, irrégulière et comme capricieuse, dont sont agitées les
libelles au sein du liquide que contiennent les inclusions de cer
taines roches cristallines. Un certain degré d'indéterminisme relatif
au sein de la matière minérale peut au surplus se concilier avec la
rigueur et la précision relatives des lois de la physique qui concer
nent les mouvements des masses et les mouvements d'ensemble, et
qui enregistrent des moyennes peu variables que nous regardons
comme des constantes directement obtenues . L'indéterminisme
devient plus évident dans la matière organisée. Ainsi matière
brute, matière vivante et esprit seraient trois états de la substance,
correspondant à des degrés divers d'indéterminisme.
Et maintenant, la libération de l'esprit étant la fin vers laquelle
s'élève la nature, la liberté étant la condition de ce progrès, le
moyen de l'évolution est l'effort. L'effort est partout; il est le fac
teur nécessaire et supérieur de toute transformation, le promoteur
par excellence de l'évolution ascendante de l'univers. La biologie,
la psychologie, la sociologie nous montrent que, si la lutte et l'asso
ciation peuvent pro

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