Structures agraires et problèmes du développement au Sénégal. Les unités expérimentales du Sine Saloum - article ; n°54 ; vol.14, pg 403-416
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Description

Tiers-Monde - Année 1973 - Volume 14 - Numéro 54 - Pages 403-416
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Reboul
Structures agraires et problèmes du développement au Sénégal.
Les unités expérimentales du Sine Saloum
In: Tiers-Monde. 1973, tome 14 n°54. pp. 403-416.
Citer ce document / Cite this document :
Reboul Claude. Structures agraires et problèmes du développement au Sénégal. Les unités expérimentales du Sine Saloum. In:
Tiers-Monde. 1973, tome 14 n°54. pp. 403-416.
doi : 10.3406/tiers.1973.1934
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1973_num_14_54_1934STRUCTURES AGRAIRES
ET PROBLÈMES DU DÉVELOPPEMENT
AU SÉNÉGAL
Les unités expérimentales du Sine Saloum
par Claude Reboul*
Introduction. — Une action de développement d'une conception nouvelle
i. Le projet des unités expérimentales
L'action de développement agricole étudiée ici constitue la phase d'expé'
rimentation d'un projet qui concerne l'ensemble du territoire sénégalais (i).
La conception de ce projet s'inscrit dans une conjoncture économique défa
vorable, marquée par une succession d'années aux conditions climatiques
difficiles, la baisse du prix de l'arachide et la hausse conjointe des prix des
moyens de production, ces deux derniers facteurs n'étant que des manifes
tations d'un phénomène plus général, celui de la détérioration des termes de
l'échange. A partir de 1968, la production d'arachide diminue, puis s'effondre
(1 million de tonnes en 1967, 550000 t en 1970). Le gouvernement devra
prendre des mesures d'intervention radicales telles que le relèvement du prix
payé au producteur de 18 à 23 F, et l'épongement des arriérés de dettes des
coopératives pour redresser la situation. La production remonte à plus de
950 000 t en 1971 pour retomber à 500 000 t en 1972, à la suite d'une très forte
sécheresse.
La baisse de la production d'arachide a des répercussions dans l'ensemble
du pays à la mesure de son importance dans l'économie : Г arachide représente
en valeur 80 % des exportations. C'est la ressource monétaire essentielle et le
plus souvent unique d'environ 90 % de la population agricole (celle-ci repré-
* Chargé de recherche à l'I.N.R.A.
(1) Cet article est extrait d'une étude publiée par l'I.N.R.A. sous le titre : Structures agraires
et problèmes du développement au Sénégal, par C. Reboul, Station centrale d'Economie et Socio
logie rurales, 4, rue de Lasteyrie, Paris, juin 1972, multigr., 164 p.
403 TIERS MONDE
sente 75 % de la population totale). Elle fait vivre par ailleurs une part import
ante de la population employée dans le commerce et dans les services (coopér
atives, transports, etc.), ainsi que dans le secteur industriel (huileries). Enfin,
c'est elle qui par le jeu des prélèvements sur les transactions entre agriculteurs
et huiliers, constitue la ressource fiscale fondamentale de l'Etat sénégalais.
L'évolution de la situation agricole au cours de la période couverte par
le IIe Plan (196 5 -1969) et les écarts constatés en dernière année entre la prévi
sion et la réalisation (pour l'arachide, 850 000 1 récoltées au lieu des 1250 000 1
prévues) dictaient dans une certaine mesure aux auteurs du IIIe Plan, leurs
objectifs dans ce domaine.
Il fallait dans l'immédiat redresser la production ď arachide en raison de son
importance, vitale à court et moyen termes sinon à long terme, pour l'économie
du pays. Simultanément, il apparaissait nécessaire de créer au plus vite
les conditions à? une diversification des cultures qui rendent l'économie nationale
moins dépendante du marché mondial, en augmentant notamment la part
relative des productions vivrières, afin d'élever la consommation intérieure
tout en réduisant les importations, et en développant et en diversifiant les
exportations.
Pour mener de front ces différentes tâches sans que la poursuite de l'une
entraîne l'abandon relatif de l'autre, il fallait réaliser une intensification de la
production. Celle-ci serait obtenue en augmentant à la fois la production par
unité de surface, et les surfaces cultivées au détriment des jachères et des
friches. Elle impliquait une augmentation des moyens de travail : semences
sélectionnées, produits de traitements, engrais, machines, etc., mis à la dispo
sition des agriculteurs.
La mise en œuvre de ce plan de développement, qui devait apporter
et en même temps suppose au démarrage tout au moins une amélioration du
revenu des agriculteurs entraînait une transformation profonde des systèmes
de production. Or, les méthodes de vulgarisation traditionnelles, par facteur
ou par produit, étaient peu aptes à une action de développement dont la
réussite impliquait une intervention simultanée sur l'ensemble des facteurs
de production. Une conception nouvelle de la vulgarisation s'imposait. Celle-ci
devait se concrétiser dans le projet des unités expérimentales.
Ce projet qui relève de la théorie maintenant classique du package deal,
consiste à concentrer en différents points du territoire, choisis en fonction de
leurs potentialités naturelles et sociales de développement une action intense
et globale d'expérimentation et de vulgarisation, de manière à créer des
foyers de développement susceptibles de rayonner dans les régions avoisinantes,
avec l'aide d'un support très allégé d'encadrement. Ces foyers de développe
ment sont appelés unités expérimentales.
Le coût et la nouveauté de l'opération imposaient une phase d'essai.
404 DOCUMENTATION
L'I.R.A.T. (Institut de Recherches agronomiques tropicales et des Cultures
vivrières), à l'origine de la conception du projet, prenait également en charge
son expérimentation. Celle-ci devait être effectuée dans le cadre des deux
premières unités expérimentales créées, au Sine Saloum.
2. Les unités expérimentales du Sine Saloum
Les unités expérimentales du Sine Saloum comprennent deux groupes de
villages dont les plus importants s'appellent Koumbidia, Thyssé Kayemor
et Sonkorong, et qui constituent les aires d'action de trois coopératives
d'approvisionnement et de commercialisation. La population globale ne
dépasse pas 3 500 personnes. La population active est en majorité de type
familial. Chaque exploitation fait vivre en moyenne de 9 à 11 personnes sur
une surface cultivée de 7 à 9 ha. Le système de culture : arachide-jachère, avec
cultures vivrières destinées à l'autoconsommation en culture de case, est
généralisé. Le coton, d'introduction récente, ne représente que le dizième
des surfaces en arachide. La traction animale : asine ou chevaline, surtout,
beaucoup plus rarement bovine, est très répandue. Mais les exploitations
entièrement en culture manuelle représentent encore près de 25 % des
exploitations.
L'action de développement vise à transformer l'économie des exploita
tions en substituant progressivement aux systèmes de production traditionnels
des systèmes plus intensifs. Dans leur forme la plus évoluée, ces systèmes se
caractérisent par l'utilisation de la culture attelée bovine, les fumures fortes,
l'enfouissement de matière organique, l'association dans l'assolement des
céréales, du coton et de l'arachide et la réduction des jachères. La mise en
œuvre de ces systèmes implique le dessouchage préalable des champs.
Expérimentés et mis au point en station, mais dans des conditions proches
de la pratique la plus évoluée, ces systèmes de production sont ensuite testés
sur des exploitations de paysans volontaires, d'abord sur une fraction de la
surface, avant d'être étendus progressivement à toute la surface.
Afin de donner à la transformation des systèmes de production un maximum
de chances de réussite, l'activité agricole est systématiquement analysée dans son
contexte social. L'action de développement se distingue par là des actions
classiques, généralement axées sur un facteur de production ou sur une product
ion, parce qu'elle ne laisse pas les conséquences économiques et sociales
de l'intervention technique au libre jeu des mécanismes sociaux. Elle cherche,
bien au contraire, à ne pas dissocier, dans la conception même de son action,
ces

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