Sur la religion, la morale et l art au point de vue anthropologique - article ; n°1 ; vol.2, pg 491-507
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1867 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 491-507
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1867
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Paul Bataillard
Sur la religion, la morale et l'art au point de vue anthropologique
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 2, 1867. pp. 491-507.
Citer ce document / Cite this document :
Bataillard Paul. Sur la religion, la morale et l'art au point de vue anthropologique. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 2, 1867. pp. 491-507.
doi : 10.3406/bmsap.1867.4328
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1867_num_2_1_4328— BATAILLARD. MOKALÈ Eltf ANTHROPOLOGIE. -40l RELIGION,
souche commune que rayonnent les brandies de l'arbre
généalogique dés primates. »
Sûr* iii Religion1,' la Morale et l'Art au point de viië
anthropologique ;
PAR M. PAUL BATAILLARD.
« La question à l'ordre dû jour de cette séance, et déjà
débattue dans les deux séances précédentes, est celle de*
savoir- au juste ce que nous devons entendre par lé mot de
civilisation; et cette question nous entraîne naturellement
à jeter un coup d'œil sur le développement de l'homme et
dé l'humanité à tous les points de l'espace et de la diiréë
sur notre globe.
Je ne viens pas traiter cette grande question dans son
ensemble. Ce qui me préoccupe, le voici : je voudrais
qu'une pareille question, comme toutes celles qui sortent
dii domaine étroit de l'ethnographie proprement dite, et qui
touchent à tous les grands problèmes de l'existence hû'mainè,
fût abordée ici sans aucun parti pris exclusif. Je sais que
c'est notre intention à totis ; mais je crains que queiques-
ùns, sous l'empire d'une préoccupation qu'ils croient
scientifique, ne soient trop disposés à écarter certains él
éments du problème humain, qui sont pourtant à mes yeux
de première importance.
t)ès que nous quittons un instant l'étude des caractères
physiques de l'homme et des. races humaines, pour d
émander à l'histoire universelle certaines données générales,
que nous devons en effet rechercher de temps en temps,
afin d'éclairer et élargir nos vues, ei même de nous fixer
sur là valeur de certains termes qu'il nous est impossible*
de île pas employer à tout moment, il faut que rien dé ce
qui est de l'homme ne nous reste étranger; et nous devons
nous garder d'écarter comme extra-scientifique tel grand SÉANCE DU 1er 'AOUT 1867. 492
côté de la nature humaine, par le simple motif que les
facultés ou les sentiments dont il s'agit ne sont pas suscept
ibles d'engendrer une science positive.
Oui certainement, il y a dans l'homme autre chose que
des éléments scientifiques; et toutes les fois qu'on voudra
soumettre à la méthode scientifique un ordre de choses
qui ne s'y prête pas, réduire, par exemple , en formules
scientifiques l'art, ou la morale, ou la religion, on entrera
dans une fausse voie. -
Mais quand, au lieu de cherchera constituer une science
spéciale là. où il n'y a pas lieu, vous cherchez à définir
scientifiquement ce qui est dans l'homme à tel ou tel mo
ment de son histoire, ou la série générale de ses
développements si multiples et si divers, il faut tenir compte
de tout ce qui s'y trouve, et ne pas dire : faisant de la
science, j'élimine tout ce qui n'est pas science. Il s'agit, en
effet, de faire, non pas l'inventaire de la science, mais l'i
nventaire de tout ce qui est essentiel dans l'homme, dans
l'humanité, dans les diverses races, dans l'histoire en un
mot, soit partielle, soit universelle. Si vous n'y faites entrer
de parti pris que ce qui est scientifique ou susceptible de
le devenir, vous négligez la moitié de l'homme, et bien
plus que la moitié à mon sens : vous négligez l'homme
même et l'histoire presque tout entière, car l'homme n'est
savant que par spécialisation ; et s'il est vrai de dire que
la science est un des principaux éléments du progrès
général, il s'en faut bien qu'elle soit Tunique, ni même,
à mon sens, le principal. C'est ici que j'entre dans le vif du
débat.
Dans les deux ou trois systèmes qui vous ont été déjà
présentés pour diviser la vie de l'humanité en périodes ou
plutôt en catégories distinctes, — car il faut tenir compte
de la différence des lieux et des races, aussi bien que de la
différence des temps, — il était impossible que les mots de — RELIGION, MORALE EN ANTHROPOLOGIE. 495 BATAILLARD.
morale et de religion n'intervinssent pas à un titre quelcon^
que ; et ces mots ont été, comme toujours ici, l'occasion de
divergences qui ne se sont encore traduites que d'une ma
nière vague et confuse, mais qui doivent, ce me semble,
se dessiner davantage aujourd'hui. Et c'est précisément
avec le désir de voir aboutir une bonne fois la discussion
sur ce point à quelque résultat sérieux que j'ai osé prendre
la parole. Il ne s'agit pas, bien entendu, de débattre entre
nous des questions morales et religieuses, et de chercher à convertir mutuellement à telle ou telle opinion; mais
il s'agit de savoir comment nous devons considérer ces mat
ières ; il s'agit de savoir, avant tout si nous de.vons leur
accorder une place légitime dans nos appréciations histo-
rico-scientifiques. Il me semble qu'il est de première im
portance de tâcher de nous entendre une fois pour toutes
à ce sujet.
Quant à la morale , j'aurais cru qu'il n'y aurait qu'une
voix parmi nous pour reconnaître la nécessité d'en tenir
le plus grand compte. Quoi ! vous vous occupez tous les
jours de savoir comment les hommes taillaient le silex à
telle ou telle époque, et de mille autres menus détails mat
ériels qui ont en effet leur sérieuse valeur : et il vous
serait indifférent desavoir comment ils ont successivement
compris >leurs devoirs envers eux-mêmes, envers leurs
semblables^ et envers la société plus ou moins avancée,
plus ou moins rudimentaire, dont ils faisaient partie ! Non,
cela n'est pas possible. Au fond, si vous vous inquiétez de
savoir comment ils taillaient le silex et quels matériaux ils
savaient mettre en œuvre à telle ou telle époque, c'est
parce que ces documents, à défaut d'autres, vous servent à
apprécier l'état de leurs esprits à ces époques reculées, et
vous fournissent des caractères distinctifs de tel temps, de
tel lieu, de telle race humaine. — Quand vous rencontrez
des manifestations beaucoup plus hautes et beaucoup plus séance an iff AoiiT 1867. 494
significatives de leur état individuel et social, comment les
négligeriez-vous? Je répète que cela n'est pas possible.
Un de nos collègues pourtant, un des meilleurs,
M. Daily, a jeté l'autre jour dans la discussion quelques
mots dont le sens était que la morale n'a pas à inter
venir dans J'analyse du progrès humain, ni par conséquent
dans la caractéristique de ce qu'on appelle la civilisation :
si je l'ai bien compris, sa pensée, d'accord, avec celle de
quelques positivistes, est que la morale est un élément
essentiel sans doute de la vie humaine, mais stationnaire
au fond, quoiqup variable dans ses manifestations, par con
séquent extra-scientifique, et que nous ne devons chercher
la civilisation que dans ce qui progresse, à savoir dans la
science et dans l'industrie. Il nous a même cité, si je ne
me trompe, l'Exposition universelle, en nous disant qu'elle
circonscrivait, dans un cadre, Dieu merci, assez vaste, le
champ de notre étude sur la civilisation. Il y aurait beau
coup à dire ici, et je, pourrais remarquer, par exemple, que
le palais du Champ de Mars ne renferme pas seulement des
produits scientifiques et industriels. Mais je suis dispensé,
ce me semble, d'entrer dans la critique directe et détaillée
de la manière de yoir de M. Daily; car elle m'a paru heur
ter le sentiment général de la Société, et il m'a semblé que
les quelques observations présentées en réponse par
M. kartpt répondaient bien mjeux à la disposition presque
unanime fies esprits.
M. Lartet, cependant, pu replaçant la morale à son
véritable rang dans la science de l'homme, dans l'histoire,
dans le progrès, dans la c

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