Sur les migrations anciennes, suivi de : Sur les origines européennes - article ; n°1 ; vol.5, pg 269-320
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1864 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 269-320
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1864
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Liétard
Bonté
Sur les migrations anciennes, suivi de : Sur les origines
européennes
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 5 fascicule 1, 1864. pp. 269-320.
Citer ce document / Cite this document :
Liétard G., Bonté . Sur les migrations anciennes, suivi de : Sur les origines européennes. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 5 fascicule 1, 1864. pp. 269-320.
doi : 10.3406/bmsap.1864.6649
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1864_num_5_1_6649— SUR LES MIGRATIONS ARIENNES 269 LIÉTARD.
caractère particulier. Il' aurait donné le nom d'Aquitains '
aux populations du sud de la Garonne, parce que, alors
comme à présent, l'élément ibère y exerçait une grande
influence. Enfin les Belges, au nord de la Seine, se disti
nguaient des autres Gaulois, parce que, plus voisins de la
Germanie, l'élément germain devait y être plus abondant.
» Quant aux Germains proprement dits, je ne me rappelle
pas que M. Pruner-Bey ait parlé de leur arrivée en Europe,
ni des populations qu'ils y auraient remplacées, mais je
crois qu'il a considéré leur origine asiatique comme dé
montrée, ce qui m'engage à rapporter ici les deux pas
sages suivants de Tacite : « Quant à la population (de la
» GermanieJ, jecrois qu'elle est indigène, et que les mi-
» grations ou les établissements fixes n'ont mêlé avec elle
» aucun peuple {M. Ger. c. h).;. Je souscris à l'opinion de
» ceux qui voient dans les Germains une race dont la pu-
» reté ne s'est pas altérée par le croisement des autres
» peuples (Id., c iv). » Or, ces deux phrases rentrent
tout à fait dans la thès&que je soutiens, sauf à remplacer
le mot indigène yw. qui habite le pays depuis la dernière
révolution géologique.
•» Je ne puis terminer ces observations sans exprimer mon
admiration pour la belle improvisation que M. Lagneau a
prononcée à la fin de la séance, je devrais plutôt dire ma
reconnaissance, car dans le grand nombre de faits qu'il a
signalés il y en a beaucoup dans lesquels j'ai cru voir un
appui pour mes opinions, mais je n'ai pu les retenir suff
isamment pour en tirer parti en ce moment.. » .
Sur les migrations ariennes
Par M. Liétard _.
L'histoire des origines, c'est-à-dire de-~ ces périodes
de la jeunesse insouciante et irréfléchie des peuples, pen- SÉANCE DU 17 MARS 1864 270
dant lesquelles ceux-ci n'ont encore ni le désir, ni les
moyens s de transmettre à leurs fils les récils de leur
vie, paisible ou . aventureuse, est toujours pour qui veut
l'étudier, hérissée de difficultés. Aussi, ne devons-nous, en
pareil cas, négliger aucune source de lumières, aucun
moyen de connaître, quelque détourné qu'il nous paraisse
tout d'abord. Pour ce qui regarde, en particulier, la ques
tion de l'origine des nations qui peuplent aujourd'hui
l'Europe, question très-vaste et sur laquelle déjà, dans la
dernière séance, un grand nombre de faits forts intéressants
ont été exposés, notamment par M. Pruner-Bey, il est in
dispensable de mettre en œuvre tous les moyens d'inves
tigation possibles. Voyons d'abord quelles sont les ressour
ces que le temps nous a laissées. ,
Nous aurons tout d'abord les traditions historiques pro
prement dites, les relations transmises par la tradition
écrite; mais, dans le cas particulier, elles ne peuvent être
consultées qu'avec une extrême réserve, les auteurs ayant
écrit sous l'influence de données reconnues fausses aujour
d'hui et d'ailleurs se contredisant si fréquemment que,
pour ce qui regarde les origines des peuplades grecques,
il n'existe guère d'assertions qui ne soient combattues par
des affirmations contraires. D'ailleurs, à partir d'une cer
taine époque, la tradition écrite s'arrête Vit nous force à'
recourir à d'autres moyens de connaître.
Parmi ceux-ci se trouvent :
1° Les, données mythologiques, mines précieuses, inex
plorées jusqu'en ces derniers temps, mais dont la décou
verte des littératures indienne et autres nous a révélé les
richesses ;
2° Les données philologiques, non moins utiles que les
premières, puisqu'elles nous relatent des faits historiques
incontestables, à des époques où l'histoire proprement dite
n'existe pas encore. Les noms propres, dont l'étude peut LIÉTARD.,— SUR LES MIGRATIONS ARIENNES 271
nous rendre tant de services, sont, dans leur genre, des
fails historiques. En effet, l'examen d'un nom amenant
le philologue à la découverte de la patrie du radical du
nom, lui permet d'affirmer que le peuple qui le porte à
quitté cette patrie, pour se rendre là oit l'histoire le lui
■montre.
3° Les renseignements fournis par les études anthropo
logiques à l'aide desquelles seront décidées les < questions
d'identité ou de différence, de pureté ou de mélange de
races, etc.
4° Mais ce n'est pas tout encore : quand un peuple se dé:
place et change de patrie, il emporte avec lui des habitudes
que des circonstances fort impérieuses pourront seules lui
faire abandonner, des préjugés religieux et -des pratiques
qui, lui rappelant les époques les plus solennelles de sa vie
dans la» patrie absente, ne lui sembleront que plus pré
cieuses, des lois et des coutumes auxquelles il continuera
d'obéir, s'il le peut.
Avant de puiser à ces quatre sources, qui ont déjà été
mises à contribution depuis le commencement- de la pré
sente discussion, il nous semble indispensable de circon
scrire nettement la question dans ses limites, telles que nous
les concevons. Quand on eut étudié les premiers monu
ments de la littérature de l'Inde et de la Perse qui nous sont
parvenus, on reconnut promptement que les langues de
l'Europe, déjà si étroitement liées entre elles, à part quel
ques exceptions, avaient encore avec le sanscrit et le zend
des analogies très-profondes. Un peu plus tard, les études
de mythologie comparée. viennent nous révéler, dans les
traditions religieuses des peuples de l'Asie, des relations
non moins étroites entre les divinités et les cultes de l'Eu
rope païenne et ceux de l'Asie. On en conclut à une ori
gine commune de ces langues et de ces religions, et par
tant à une souche commune de peuples parlant les unes et SÉANCE DU 41 MARS 1864 272
pratiquant les autres. Mais ici, je mets le pied sur le terrain
même de la discussion. L'origine commune des langues
indo-européennes n'est ici, que je sache, contestée par per
sonne; et même, jusqu'à un certain point, l'origine com
mune des peuples est admise. Ce qui est surtout en con
testation, c'est le point de départ, la souche, la patrie pre
mière, Yofficinagentiwn, que M. d'Omalius d'Halloy place
dans la Germanie et que uous reportons dans l'Asie cen
trale. D'une autre part, surtout après l'intervention de
M. Broca, la question a paru se scinder. On s'est demandé
si les langues, les mœurs suivent bien toujours les peu
ples à qui elles ont appartenu d'abord, et si, par exemp
le, tout l'appareil social d'un peuple ne se peut pas pro
pager autour de lui, comme un incendie allumé sur un point
extrême d'une forêt; puis si une peuplade, mesquine quand
au nombre, mais puissante quant aux moyens d'action, du
moins relatifs, ne peut pas imposer son état social entier
à un peuple bien plus nombreux qu'elle, et donner ainsi à
ce peuple, aux yeux de l'histoire future, toutes les appa
rences d'une communauté , d'origine? A nos yeux, ce sont
là des questions incidentes qu'on pourra et devra vider,
mais qui doivent être traitées séparément;
Ainsi, étant admis qu'il existe chez tous les peuples
connus aujourd'hui sous le nom iï indo-européens ou. ja-
phétiques un fonds commun dans les langues, les mœurs,
les traditions religieuses, etc., il faut démontrer que tout
ce que ces peuples ont de commun leur vient d'une patrie
primitive, située dans l'Asie centrale, c'est-à-dire qu'à une
époque antéhistorique, sur laquelle il n'existe guère de
données chronologiques, sont part

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