Sur les trépanations préhistoriques. - article ; n°1 ; vol.9, pg 542-557
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1874 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 542-557
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1874
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Paul Broca
Sur les trépanations préhistoriques.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 9, 1874. pp. 542-557.
Citer ce document / Cite this document :
Broca Paul. Sur les trépanations préhistoriques. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 9, 1874. pp.
542-557.
doi : 10.3406/bmsap.1874.3079
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1874_num_9_1_3079bu Û №№1 1874.
les nome du pylône et ceux que fournissent les monuments
assyriens,
M. Chabas a montré, dans la communication à l'Acadé
mie des inscriptions et belles-lettres que j'ai déjà citée, les
troupes de Thoutmès III g'avançant jusqu'au delà de l'Eu*
pbrate. Il y a tout lieu de croire qu'elles ont pénétré plus loin
encore. La découverte de M. Mariette, rendue accessible à tous
les hommes de science, se complétera un jour, par les efforte
communs des géographes et des ethnologistes, du côté de
l'est comme du côté du sud, et nous aurons alors la carte du
monde connu des anciens Egyptiens au dix-septième siècle
avant notre ère. H deviendra possible de comparer les grou
pes humains de cette époque lointaine avec ceux d'aujour
d'hui, de constater l'immuabilité de quelques-uns d'entre eux
et les changements considérables subis par certains autres
dans leur distribution géographique, le groupement de leurs
éléments particuliers, etc. Il ne peut pas manquer de sortir
de toute cette étude des renseignements fort précieux pour
l'histoire naturelle des races humaines.
Sur les trépanations préhistoriques t
PAR MU PAUL BROU.
La petite note que M. Šanson a extraite d'un journal de mé
decine et qu'il nous a communiquée dans une précédente
séance (voir p. 494) me paraît jeter quelque jour sur le but des
perforations crâniennes pratiquées artificiellement à l'époque
de la pierre polie. Il résulte de cette note qu'aujourd'hui
encore certains peuples se servent fréquemment de la trépa
nation, ou de quelque pratique analogue, dans un but théra
peutique. L'opérateur se borne quelquefois à enlever par le
raclage une partie de l'épaisseur du crâne; d'autres fois il
enlève ainsi couche par couche toute la paroi crânienne, de
manière à obtenir une perte de substance pénétrante.
Pour montrer le parti que l'on peut lirer de celte notion, il t>. BROC A. — SUR LÉS TRÉPANATIONS PRÉHISTORIQUES. 545
he sera pas inutile de rappeler l'état de la question des trépa*
nations préhistoriques.
Notre eminent collègue M. Prunières a découvert trois faits
d'une haute importance :
4° On trouve dans les dolmens de la Lozère des crânes dout
les parois présentent des pertes de substance artificielles s
toujours assess grandes, tantôt simples et de 3 à 4 centimètres
de diamètre, tantôt beaucoup plus grandes, abords très-la
rgement festonnés et résultant de plusieurs excisions succes
sives ;
2° On trouve souvent, dans l'intérieur des crânes ainsi per
forés, un fragment crânien provenant de la paroi ďun autre
crâne, et dont les bords sont évidemment travaillés;
3° Enfin» d'autres fragments de crâne, travaillés également
sur leurs bords, se trouvent libres dans le sol de la sépulture.
Ils ne diffèrent en rien des précédents; ils sont tantôt façon-»
nés en forme de rondelle régulière et polis sur leurs bords,
tantôt plus ou moins anguleux et présentant au moins sur
une partie de leur contour des bords abruptes. Deux encoches
et un sillon taillés sur l'une de ces pièces pour l'application
d'un lien de suspension prouvent que les fragments crâniens
ainsi travaillés étaient quelquefois portés comme des amu~
lettes,
Gee faits, qui, à l'époque où M. Prunières les fit connaître
pour la première fois, provoquèrent quelque surprise, ont été
depuis pleinement confirmés, non-seulement par de nouvelles
observations du même auteur, mais encore par des observat
ions recueillies à d'autres sources. Ainsi) j'ai trouvé trois cas
de perforation artificielle sur une série de quarante-quatre
crânes que notre collègue M. de Baye a bien voulu prêter à
mon laboratoire. Ces crânes proviennent des grottes sépul
crales de la Marne, qui sont à peu près contemporaines des
dolmens de la Lozère. Je rappelle en outre qu'une rondelle
elliptique á bords polis, extraite d'une de сез grottes par
M. de Baye, est percée d'un trou de suspension bien régulier
et prouve sans réplique que les fragments découpés dans les SÉANCE DU 2 JUILLET 1874 544
crânes des morts servaient quelquefois d'amulettes (voir plus
haut, p. 190).
? Etudiant à mon tour les perforations artificielles sur les
pièces qui m'avaient été envoyées par M. Prunières, j'ai
reconnu d'abord, comme lui, qu'elles ne sont ni fortuites, ni
pathologiques, ni accidentelles, sont bien réellement
artificielles. L'examen comparatif des diverses pièces ne
laisse, à cet égard, aucun doute. J'ai reconnu en outre que
bon nombre d'entreelles sont posthumes ou plutôt postérieures
à la mort, que par conséquent il y avait bien réellement,
comme il Га dit, une pratique funéraire et religieuse consis
tant à détacher du crâne de certains morts des fragments de
la voûte crânienne pour en faire des reliques ou des amulettes.
Mais, de plus, j'ai reconnu que d'autres perforations présent
ent, sur une partie ou la totalité de leur circonférence, des
bords amincis et parfaitement lissesj que cet état des bords
des ouvertures n'est pas l'effet d'un polissage posthume, mais
d'un travail de cicatrisation, et que par conséquent les opéra
tions ont été pratiquées pendant la vie. Remarquant alors que
la cicatrisation est toujours complètement achevée, ce qui
ne peut se faire en moins de six mois, que toujours encore
(excepté dans un cas dont l'interprétation est douteuse) le
tissu des os opérés est revenu à l'état le plus normal, ce qui
ne peut avoir lieu qu'au bout d'un grand nombre d'années, et
qu'enfin, sous ce dernier rapport, Jea crânes des sujets les
moins âgés ne diffèrent pas de ceux des plus âgés, j'en ai
conclu que les opérations ne se faisaient pas dans l'âge adulte,
mais dans l'adolescence ou même dans l'enfance.
Ainsi, on pratiquait alors sur les parois des crânes des per
tes de substance de deux genres bien différents : les unes
pendant la vie et sur des sujets jeunes, véritables-trépanations
méthodiques et en quelque sorte chirurgicales, faites dans
un but sur lequel je vais revenir ; les autres après la
mort, au moment des funérailles, et destinées à obtenir des
reliques ou à façonner des amulettes. Or, l'une des pièces de
M. Prunières, que je vous ai montrée le 5 mars dernier (voir BROC A. SUR LES TRÉPANATIONS PRÉHISTORIQUES. 545 P.
p. 192 et 200), nous a permis de constater que ces deux prati
ques si différentes étaient enchaînées l'une à l'autre pár la
superstition. Sur cette pièce remarquable existe une vaste
ouverture irrégulière formée par la réunion d'une ouverture
depuis très-longtemps cicatrisée et de deux pertes de sub
stance posthumes. On avait donc choisi, pour l'opération pos
thume, un individu trépané dans sa jeunesse, et on avait
pris, pour en faire des reliques, deux pièces extraites des bords
mêmes de l'ouverture crânienne. J'ai cru pouvoir en conclure
que les sujets qui avaient survécu à la trépanation acqué
raient parla un caractère de sainteté dans la tribu et qu'après
leur mort on attachait une vénération particulière aux os
sanctifiés par cette opération.
Mais il restait à chercher quel pouvait être le but des opé
rateurs qui osaient ainsi pratiquer de larges ouvertures sur le
crâne des sujets vivants, En me posant cette question dans la
séance du 5 mars, j'y avais répondu par une hypothèse que
je n'avais émise d'ailleurs qu'avec beaucoup de réserve, et
que les renseignements apportés par

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