Sur quelques formes de la vie rurale à Byzance : petite et grande exploitation - article ; n°3 ; vol.11, pg 325-335
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1956 - Volume 11 - Numéro 3 - Pages 325-335
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

N. G. Svoronos
Sur quelques formes de la vie rurale à Byzance : petite et
grande exploitation
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 11e année, N. 3, 1956. pp. 325-335.
Citer ce document / Cite this document :
G. Svoronos N. Sur quelques formes de la vie rurale à Byzance : petite et grande exploitation. In: Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations. 11e année, N. 3, 1956. pp. 325-335.
doi : 10.3406/ahess.1956.2556
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1956_num_11_3_2556ESSAIS
Sur quelques formes de la vie rurale à Byzance
PETITE ET GRANDE EXPLOITATION
L'Empire byzantin n'occupe pas encore, dans l'histoire économique et
sociale du moyen âge, la place due à son importance et surtout à l'intérêt
que présente, pour l'historien, une société plus évoluée et, en même temps,
plus conservatrice que les autres, reposant sur une armature étatique solide,
presque immuable, et un régime rigoureux et uniforme.
Cette étrange carence s'explique, en partie, par le nombre insuffisant
des études préparatoires. Nous ne disposons pas encore, en ce qui concerne
Byzance, de la série des monographies par lesquelles plusieurs générations
d'historiens ont mis en lumière tant d'aspects essentiels de la vie économique
et sociale de l'Occident médiéval. La byzantinologie s'affirme une science
relativement nouvelle, elle ne dispose que d'une équipe restreinte de cher
cheurs, elle a dû se consacrer tout d'abord à l'étude, puis à la publication
des sources, elle a dégagé à peine les grandes lignes de l'histoire politique,
ecclésiastique et littéraire, indispensables à connaître avant de se consacrer
à l'étude, plus complexe, des réalités économiques et sociales.
Malgré l'insuffisance de la documentation, quelques études cependant
ont été consacrées à l'économie et à la société byzantines. Ainsi nous devons
aux byzantinistes russes du siècle dernier les premiers travaux sur le problème
de base, à savoir le régime agraire, et le régime fiscal qui lui est intimement
lié. Plus récemment, les travaux de Fr. Dólger (surtout sur les finances) et
de G. Ostrogorsky, appuyés sur la presque totalité de la documentation
actuellement connue, ont repris les études précédentes et, après avoir sou
mis à une critique pénétrante données et solutions anciennes, ont tenté
de dégager une vue d'ensemble et des problèmes nouveaux ; enfin, qui plus
est, ils se sont efforcés d'établir une méthode et des principes directeurs
valables pour les futures recherches. 326 ANNALES
Certes, le byzantiniste reste aujourd'hui comme hier, obligé de consacrer
une large part de son activité à la publication et à l'étude des sources, sources
juridiques en premier lieu (le corpus du droit byzantin reste à faire) et des
documents d'archives. La plupart du temps, le solliciteront encore des tr
avaux d'analyse : mais, de plus en plus, le besoin se fait sentir d'une problé
matique capable d'orienter et de valoriser son travail.
Le moyen âge occidental, avec ses solides disciplines et ses problèmes
clairement dégagés, a servi et sert encore de modèle aux premières recherches
des byzantinistes en matière économique et sociale. Rien de plus normal.
Cependant si l'étude de la société occidentale peut fournir les cadres d'une
recherche, et aider, par analogie, à poser quelques problèmes, en revanche
il ne paraît pas certain a priori que des hypothèses de travail très valables
pour l'Occident le soient pareillement pour Byzance, encore moins que l'on
doive chercher à tout prix, ici et là, des formes économiques et des struc
tures sociales comparables. Autrement dit, la question se pose de savoir si,
et dans quelle mesure, l'économie et la société byzantines ont eu même nature
(ou structure) que celles de l'Occident féodal, ou bien si elles constituent,
comme le monde islamique, une unité très à part avec ses lois, ses règles
traditionnelles, et ses problèmes propres comme nous le pensons. Le débat
reste ouvert.
Les recherches les plus poussées jusqu'à présent des byzantinistes,
notamment en ce qui concerne la terre, ont été entreprises d'un point de
vue surtout juridique et fiscal ; ont été mis en cause ainsi le statut juridique
de la terre et des hommes, leur relation avec l'Etat (vues surtout d'un
point de vue fiscal), la hiérarchie sociale. Choix assurément logique. Mais est-ce
voir l'ensemble de la réalité ? L'existence ininterrompue à Byzance d'un État
fort, avec son administration centralisée et pesante, sa fiscalité minutieu
sement réglée, avec tous ses rouages prêts à répondre aux exigences de l'appar
eil administratif et militaire d'un Empire menacé continuellement et dont les
cadres survécurent longtemps à la décentralisation, manifeste à partir du
xine siècle — tout aura donné au facteur administratif et fiscal le premier
rôle, semble-t-il, dans l'évolution des formes sociales ou économiques. Ne
discutons pas trop cette vérité admise.
Mais cela ne veut pas dire que les exigences de la réalité économique
n'agirent pas à leur tour, plus ou moins vigoureusement, soit dans le même
sens que le facteur étatique, pour consolider alors les formes acquises, soit
dans un sens contraire, cette fois pour en provoquer ou préparer le change
ment, voire la disparition brusque. Cette interdépendance des deux facteurs
a été placée au centre de la présente étude, dans l'espoir ainsi de
contrôler ou, pour le moins de préciser certains points du schéma proposé
jusqu'à maintenant, le problème principal restant à nos yeux celui de
la nature même de la société byzantine. Nous essaierons, on le verra, de la
saisir, avant tout, dans ses assises rurales, qui furent essentielles et qu'il
ne faudrait pas négliger au bénéfice des splendeurs urbaines trop souvent
mises en cause seules.... L'économie rurale nous servira aussi de cadre pour
les quelques observations provisoires que je voudrais présenter. PETITE ET GRANDE EXPLOITATION A BYZANCE 327
Les personnes. Les diverses catégories de la terre
La distinction fondamentale du droit romain, entre hommes libres et
esclaves, subsiste à Byzance tout au long de l'Empire. Le statut juridique
d'un esclave byzantin ne diffère guère du statut de l'esclave romain, mises
à part quelques velléités des empereurs chrétiens de l'améliorer. Dans le
droit byzantin, comme dans le droit romain, l'esclave ne possède pas de per
sonnalité juridique, par conséquent il n'a aucun droit à la propriété. Sans
doute le rôle des esclaves dans l'économie rurale byzantine attend-il encore
d'être étudié de près. Cependant, le point de vue généralement admis est
que ce rôle, très limité, déjà au début de l'Empire, alla en diminuant, si
même il ne disparut pas après le xne siècle.
La grande masse des cultivateurs et possesseurs du sol étaient donc
celle d'hommes libres en droit. Ils se partagent en deux grands groupes :
a) Les personnes jouissant ďune liberté sans aucune restriction : il s'agit là
des propriétaires du sol grands, moyens et petits en droit égaux entre eux.
Cet aspect juridique est à mettre en lumière bien plus encore qu'on ne le
fait d'habitude. D'un point de vue économique, cette fois, distinguons aussi,
dans ce même groupe, les propriétaires cultivateurs et les non-cultivateurs.
Ces catégories définies, la question de l'existence jusqu'à la fin de l'Empire,
d'une paysannerie indépendante, sur laquelle G. Ostrogorsky a émis der
nièrement de sérieuses réserves, prend, me semble-t-il, son sens véritable. —
b) Les cultivateurs dépendants représentent la continuation, à Byzance, du
colonat du Bas-Empire, où, si l'on veut, l'équivalent du servage de la glèbe
durant le moyen âge occidental. L'origine du colonat romain reste un pro
blème toujours controversé ; l'évolution de l'institution dans l'Empire
byzantin est peut-être encore plus complexe. Le code Justinien distingue
entre les coloni adscripticii, attachés à la glèbe

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