Sur une Sépulture néolithique de l Anjou. - article ; n°1 ; vol.12, pg 95-109
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1877 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 95-109
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1877
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Verneau
Sur une Sépulture néolithique de l'Anjou.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 95-109.
Citer ce document / Cite this document :
Verneau R. Sur une Sépulture néolithique de l'Anjou. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12,
1877. pp. 95-109.
doi : 10.3406/bmsap.1877.3211
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1877_num_12_1_3211— SÉPULTURE NÉOLITHIQUE DE l'aSJOU. 05 VEUNtAU.
blonde du reste des habitants, qui sont généralement bruns
et de taille médiocre. C'est cette observation qui m'a suggéré
la manière de voir que je viens d'exposer relativement à la
question celtique,
II semble résulter d'une foule de témoignages que l'Europe
entière possédait jadis une population brune à laquelle se se
rait superposée, par voie de conquête, une couche de populat
ion blonde qui se serait renouvelée depuis et à plusieurs re
prises par le même procédé, conservant jusqu'à nos jours sa
supériorité sociale dans la plupart des Etats.
A des documents divers qui ont été consignés dans les re
cueils de la Société touchant cette intéressante question, je
demande à en ajouter ici un autre que je n'ai pas encore vu
invoquer. C'est ce passage de Y Edda (t. III, p. 173, édition
latine): « Infantem peperit Edda, cute nigricantem, voca-
runtque thrael (ser nim)... Infantem peperit Anima... vocarunt
Karl (virum) ruf um et ru bicundum. . . didicit boves domare, etc.
... Puerum peperit Modir... et nomen Iarl indiderunt; flavus
erat capillus, lucidse gense, oculi acuti. Didicit hastam quatere,
equis insidere, gladios distringero, Rimas illum Deus docuit;
nomen suum indidit, fîlium suum profltens, quem obtinere
jussit hereditarios campos et antiquas habitationes, etc. »
Le serf est brun (nigricam) ; le colon ou fermier est roux et
rougeaud (rufus et rubicundus) ; le noble (iarl, conf. Гап-
glais earl) est blond (flavus) ; et ce n'est pas pour l'Europe
méridionale, mais à l'usage des pays Scandinaves que cette
différenciation anthropologique des diverses classes fut éta-
. blie par la volonté de Dieu, au témoignage de l'Edda. »
Sur une sépulture néolithique de l'Anjou ;
PAR M. VERNEAU.
Il y a quelque temps déjà, notre nouveau collègue M. Joly-
Leterme pratiquait auprès de Saumur une fouille dont je
vous demande la permission de vous entretenir quelques
instants. " ■ SÉANCE DU Iм FÉVRIER'1877. 96
Comme dans beaucoup de cas de ce genre, le hasard seul
avait mis sur la voie de la découverte : en creusant des tran
chées pour planter de la vigne , on avait mis à jour quelques
ossements et un silex travaillé. M. Joly, averti par un article
du journal l'Echo Saumurots, se transporta immédiatement
sur les lieux, et obtint facilement du propriétaire l'autorisa
tion de pratiquer une fouille en règle.
La sépulture dont il s'agit était située sur le versant sud-
est d'un coteau légèrement incliné, dans la commune de Brézé ,
arrondissement de Saunmr. Je note ici cette inclinaison
légère du terrain, car elle suffit pour nous expliquer le peu
de profondeur à laquelle ont été trouvés les premiers débris.
A peine, en effet, avait-on enlevé une couche de terre de
35 centimètres environ d'épaisseur, lorsqu'on trouva les
fragments qui furent l'objet de la note du journal de Sau-
mur. Les pluies et divers autres phénomènes naturels ont pu
entraîner la terre végétale, de façon à n'en laisser que cette
faible épaisseur.
L'inhumation avait eu lieu dans une fosse creusée en pleine
terre. Cette fosse, irrégulièrement elliptique, présentait
4 mètres dans son plus grand diamètre sur 1ш,40 de largeur
.moyenne, et 57 centimètres de profondeur. L'une des extré
mités, tournée vers l'ouest, était beaucoup plus large que
l'autre ; le grand axe de la cavité était orienté de l'est à
l'ouest. Les parois de cette étaient formées par la
marne argileuse dans laquelle elle était creusée ; le fond en
• était constitué par la couche de craie sons-jacente à la
marne.
L'ouverture de la fosse était bouchée par de larges dalles
en pierre, brutes d'un côté et travaillées de l'autre , d'une
épaisseur de 11 à 15 centimètres. Le côté brut regardait la
surface et était en rapport avec la terre végétale ; le côté
travaillé, tourné en bas, était en rapport direct avec les osse
ments, les instruments en silex et en bois de cerf, et les pote
ries que renfermait le trou; Cette face avait d'abord été gros
sièrement polie, puis on y avait gravé en creux divers dessins, — SÉPULTURE NÉOLITHIQUE DE L'ANJOU. 97 VERNEAU/
tels que des croix, des triangles, des figures plus ou moins
géométriques.
En somme, cette fosse représentait une sorte de dolmen,
dont les parois, au Heu d'être en pierres, étaient formées par
la marne. C'est, je crois, un mode de sépulture peu commun.
Après avoir enlevé les dalles dont il vient d'être question,
M. Joly fît déblayer avec grand soin la fosse tout entière. Elle
renfermait pêle-mêle un nombre d'ossements humains,
des instruments en silex et en bois de cerf et des poteries.
Tous ces objets formaient un amas confus ; les os, qui, d'après
notre collègue, pouvaient provenir de soixante ou quatre-
vingts sujets, étaient presque tous brisés en petits fragments.
Pourtant je ne pense pas que la sépulture ait été profanée
antérieurement, et cette opinion s'appuie sur la position qu'oc
cupaient les vases. Tous, en effet, au lieu de reposer sur leur
fond, avaient l'ouverture en bas ; leur direction était plus ou
moins oblique, mais aucun , je le répète, n'avait l'ouverture
en haut; pas un même n'était couché horizontalement. Or, -
n'est-il pas fort probable que, si la sépulture avait été violée,
les vases n'eussent pas occupé tous une position identique?
Les poteries étaient assez nombreuses, et M. Joly a été
assez heureux pour en recueillir un certain nombre ďéchan-
tillons complets. La fabrication en est tout à fait primitive ;
le tour à potier n'a assurément pas été mis en usage pour leur
confection. Toute la surface porte les empreintes des doigts
qui ont façonné la pâte, comme vous pouvez vous en con
vaincre par les échantillons que je mets sous vos yeux.
Lapáte de ces poteries est elle-même très-grossière, et
présente peu d'homogénéité. Pour donner du corps à la masse,
on a mélangé à l'argile de petits fragments de calcaire.
Tous les vases extraits de la fosse ont été fort imparfaite
ment cuits; tous pourtant portent des traces de cuisson,
M. Joly pense qu'ils ont pu ne pas être cuits du tout, mais
durcis par le procédé encore usité aujourd'hui en Afrique
dans les douars. Les femmes arabes, après avoir séché leurs
poteries au soleil, y introduisent , sans plus de prépara-
T. xu (2e série). 7 : 'séance du 1er FÊvniEn 1877. 08
tion, des substances animale?, et les portent sur le feu. La
graisse, la gélatine pénètrent dans les pore?, donnent de la
consistance h la pâte, et, en se carbonisant, communiquent
à la terre celte couleur noirâtre qua nous présentent toutes
les poteries primitives. C'est Là une idée que je soumets à la
Société au nom de notre collègue, bien que je ne la partage
point pour ce qui concerne les vases que voua avez entre les
mains. Cette légère teinto rougeâtre que vous pouve2 remar
quer à leur surface, la sonorité qu'ils présentent, me font
penser que ces vases ont dû subir un certain degré de cuisson
avant de servir à des usages domestiques, En tout саз, la
cuisson a été peu considérable.
Vous le voyez, messieurs, jusqu'ici ces poteries sont tout à
fait pemblables aux nombreux échantillons qu'on a retirés des
différentes stations de la période néolithique; elles seules
suffiraient à déterminer l'âge delà sépulture. Comme forme,
on y remarque une diversité assez grande ; nous y trouvons
* des types que v

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