Théorie et pratique du chômage en France - article ; n°3 ; vol.38, pg 661-676
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Description

Revue économique - Année 1987 - Volume 38 - Numéro 3 - Pages 661-676
Theory and practice of french unemployment
The paper shows that an economic policy which has stabilized wages around productivity growth will yield a randow walk behavior for employment. The sources of this indexation are examined. In the framework of the paper, it will resuit from the inefficiency of the intertemporal arbitrage of economie policy; Labor demand depends upon the expected value of future labor costs. (Employment is a quasi-fixed factor, along Sargent's formulation). Therefore, government must convince the firms that a lasting wedge between the productivity and the cost of labor will be maintenained later on, in order to yield new hirings to-day. Otherwise, if firms' expectations cannot be manipulated, the government will have no incentive to bring down the cost of labor today. The indexation of the cost of labor on productivity is therefore the by-product of two self-fulfilling processes : (a) it is the best policy which a government will do, if it cannot convince the private agents that it will do something else later on ; (b) it corresponds to the best policy that will pursue a government which truthfully believes that labor is a « random walk ».
Théorie et pratique du chômage en France
l
L'article montre qu'une politique économique qui s'est employée à indexer les salaires sur la productivité donnera lieu à une « marche au hasard » pour l'emploi, et il analyse les causes de cette indexation. Dans le modèle étudié, l'embauche dépend des anticipations des firmes sur l'évolution future des coûts du travail (l'emploi étant un facteur quasi fixe). Dès lors, le gouvernement doit convaincre les firmes qu'un écart durable sera maintenu entre coût et productivité du travail pour les incitera embaucher. A défaut, il n'aura aucune incitation à imposer une rigueur salariale inutile. L'équilibre avec indexation des salaires sur la productivité sera donc l'effet d'un double mouvement « auto-réalisateur ». En premier lieu, il dissimule la preuve économétrique de la corrélation entre salaire et emploi. En second lieu, il est l'équilibre que retiendra un gouvernement qui fait face à des entreprises dont les anticipations ne peuvent pas être manipulées.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Philippe Michel
Monsieur Daniel Cohen
Théorie et pratique du chômage en France
In: Revue économique. Volume 38, n°3, 1987. pp. 661-676.
Citer ce document / Cite this document :
Michel Philippe, Cohen Daniel. Théorie et pratique du chômage en France. In: Revue économique. Volume 38, n°3, 1987. pp.
661-676.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1987_num_38_3_408993Abstract
Theory and practice of french unemployment
The paper shows that an economic policy which has stabilized wages around productivity growth will
yield a randow walk behavior for employment. The sources of this indexation are examined. In the
framework of the paper, it will resuit from the inefficiency of the intertemporal arbitrage of economie
policy; Labor demand depends upon the expected value of future labor costs. (Employment is a quasi-
fixed factor, along Sargent's formulation). Therefore, government must convince the firms that a lasting
wedge between the productivity and the cost of labor will be maintenained later on, in order to yield new
hirings to-day. Otherwise, if firms' expectations cannot be manipulated, the government will have no
incentive to bring down the cost of labor today. The indexation of the cost of labor on productivity is
therefore the by-product of two self-fulfilling processes : (a) it is the best policy which a government will
do, if it cannot convince the private agents that it will do something else later on ; (b) it corresponds to
the best policy that will pursue a government which truthfully believes that labor is a « random walk ».
Résumé
Théorie et pratique du chômage en France
l
L'article montre qu'une politique économique qui s'est employée à indexer les salaires sur la
productivité donnera lieu à une « marche au hasard » pour l'emploi, et il analyse les causes de cette
indexation. Dans le modèle étudié, l'embauche dépend des anticipations des firmes sur l'évolution
future des coûts du travail (l'emploi étant un facteur quasi fixe). Dès lors, le gouvernement doit
convaincre les firmes qu'un écart durable sera maintenu entre coût et productivité du travail pour les
incitera embaucher. A défaut, il n'aura aucune incitation à imposer une rigueur salariale inutile.
L'équilibre avec indexation des salaires sur la productivité sera donc l'effet d'un double mouvement «
auto-réalisateur ». En premier lieu, il dissimule la preuve économétrique de la corrélation entre salaire
et emploi. En second lieu, il est l'équilibre que retiendra un gouvernement qui fait face à des entreprises
dont les anticipations ne peuvent pas être manipulées.Théorie et pratique du chômage
en France
Daniel Cohen
Philippe Michel
L'article montre qu'une politique économique qui s'est employée à indexer
les salaires sur la productivité donnera lieu à une « marche au hasard » pour
l'emploi, et il analyse les causes de cette indexation. Dans le modèle étudié,
l'embauche dépend des anticipations des firmes sur l'évolution future des
coûts du travail (l'emploi étant un facteur quasi fixe). Dès lors, le gouvernement
doit convaincre les firmes qu'un écart durable sera maintenu entre coût et
productivité du travail pour les incitera embaucher. A défaut, il n'aura aucune
incitation à imposer une rigueur salariale inutile. L'équilibre avec indexation
des salaires sur la productivité sera donc l'effet d'un double mouvement
« auto-réalisateur ». En premier lieu, il dissimule la preuve économétrique de la
corrélation entre salaire et emploi. En second lieu, il est l'équilibre que
retiendra un gouvernement qui fait face à des entreprises dont les anticipations
ne peuvent pas être manipulées.
Quelle est la responsabilité de la rigidité salariale dans l'augmentation
du chômage au cours de la dernière décennie ? C'est une question qui est
au cœur d'un nombre croissant de théories et d'analyses empiriques.
Du côté de la théorie, la littérature a développé une vaste gamme de
modèles permettant de rendre compte de la rigidité des salaires (voir
Stiglitz [1984] pour une revue de la littérature) ; du côté des analyses
empiriques, des mesures explicites du déséquilibre salarial ont été pro
posées (voir Bruno et Sachs [1985] et J. Artus [1984] pour la mesure
d'un wage gap, et Malinvaud [1986] pour la mesure d'un salaire de
référence).
Tout au long des années 1970, toutefois, l'influence de la hausse
des salaires sur l'emploi ne semble pas avoir été clairement identifiée ni
par les gouvernements, ni par les modèles macro-économétriques. Le cas
de la France, par exemple, témoigne ainsi des deux caractéristiques sui
vantes : a) le coût du travail a crû plus vite que la productivité (voir Oudiz
et Sterdyniak [1982] et Sachs et Wyplosz [1986)] ; b) de nombreuses
études macro-économétriques prédisaient parallèlement que la hausse des
661
Revue économique — N* 3, mai 1987, p. 661-675. Revue économique
salaires n'était pas mauvaise pour l'emploi du fait de son rôle positif sur
la demande (cf. les simulations faites avec le modèle METRIC).
Aujourd'hui encore, de fortes incertitudes pèsent sur l'estimation
économétrique de l'élasticité de la demande de travail par rapport à son
coût. (Voir, par exemple, dans ce volume, les résultats contradictoires
obtenus par Artus et Bean.) Toutefois, comme en avertit Lucas [1976]
dans sa célèbre « critique », l'économétrie n'est pas un bon guide pour
juger des choix de la politique économique. L'économétrie restitue en
effet les comportements adoptés par les agents privés dans un environ
nement donné de politique économique. Dès lors, les effets d'un change
ment de la politique économique par rapport à celle observée sur le passé
ne pourront pas être évalués (en général) par la macro-économétrie.
Dans cet article, nous présentons une application de cette « critique »
au cas du marché du travail. Nous montrons (dans un modèle dont la
formulation reprend celle de Sargent [1979]) qu'une politique économi
que qui s'est employée à indexer les salaires sur la productivité donnera
lieu à une estimation économétrique où l'emploi semblera guidé par
« une marche au hasard » , c'est-à-dire un processus stochastique dont
rien ni personne ne peut influencer l'évolution, et dont le meilleur pré-
dicteur de ce qu'il sera plus tard est ce qu'il est aujourd'hui. Ce mouve
ment de l'emploi à la manière d' « une marche au hasard » a été noté
empiriquement dans de nombreuses études (voir, par exemple, Blanchard
et Summers [1986]). Dans l'exemple que nous analysons, cette propriété
statistique s'observe toutefois dans un modèle où l'emploi dépend effect
ivement du salaire, mais où ce sont les règles de formation des salaires
qui en dissimulent la corrélation.
Quelle est l'origine de l'indexation des salaires sur la productivité ?
La plupart des études cherchant à rendre compte de la rigidité salariale
s'appuient sur des modèles stochastiques où l'entreprise protège ses
salariés des fluctuations économiques (l'entreprise diversifiant ses risques
sur les marchés financiers). Ces théories n'expliquent pas toutefois l'i
ndexation des salaires sur les gains de productivité (mais seulement leur
indexation sur l'inflation) et c'est pour y remédier que les théories dites
du « salaire d'efficience » {efficiency wage) ont cherché à montrer que
cette indexation était un moyen qui permettait d'augmenter la pro
ductivité elle-même (voir l'article de Stiglitz déjà cité). Dans cet article,
nous voudrions suggérer une troisième approche basée sur Pinefficience
des choix intertemporels de la politique économique telle qu'elle a été
démontrée dans leur article fondamental par Kydland et Prescott [1977].
Une des caractéristiques du marché du travail en Europe et en France
notamment est le rôle primordial joué par le gouvernement dans les
décisions salariales. Le SMIC ainsi que le niveau des cotisations sociales
sont deux instruments de la politique économique qui jouent un rôle
essentiel dans la dét

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