Un village du Morvan : Saint-Agnan - article ; n°2 ; vol.16, pg 301-312
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Description

Population - Année 1961 - Volume 16 - Numéro 2 - Pages 301-312
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 9
Langue Français

Extrait

Jacques Houdaille
Un village du Morvan : Saint-Agnan
In: Population, 16e année, n°2, 1961 pp. 301-312.
Citer ce document / Cite this document :
Houdaille Jacques. Un village du Morvan : Saint-Agnan. In: Population, 16e année, n°2, 1961 pp. 301-312.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1961_num_16_2_7701II
UN VILLAGE DU MORVAN
SAINT-AGNAN
aux Le confins village de l'Yonne Saint-Agnan et de se la trouve Côte-d'Or. au nord Situé du à département 510 mètres de d'altitude, la Nièvre, il
ne compte actuellement que 287 habitants ^\ dispersés en plusieurs hameaux,
qui, fait assez curieux, portent des noms de familles encore représentées dans
la région : les Ponpon, les Michaux, les Brizard, etc.
Pour cette étude, les registres paroissiaux ont été dépouillés de 1730 à
1793 et les familles reconstituées selon la méthode indiquée par MM. Fleury
et Henry ^. Avant 1730, ces registres étaient assez mal tenus et sont parfois
difficilement lisibles. On a constaté une lacune de cinq ans, 1725-1730, dont
les actes n'ont été que très partiellement reconstitués à une époque indéter
minée. Cependant, les actes antérieurs à 1730 ont été relevés systématiquement
jusqu'en 1707 et sporadiquement jusqu'en 1669 (date du premier registre),
afin de permettre de déterminer l'âge exact des époux, qui ne figure jamais
dans les actes de mariage. La mention « majeur » ou « mineur » a été d'un grand
secours dans l'identification de ces villageois, qui portaient souvent les mêmes
noms et prénoms. Lorsque la date de naissance n'a pu être établie avec certi
tude, l'âge au décès a été utilisé, sauf dans les cas, assez rares d'ailleurs, où
il était manifestement erroné.
L'enregistrement des naissances présente quelques lacunes, plusieurs
enfants dont le décès apparaît dans les registres n'ayant pas été baptisés à
Saint-Agnan, encore que leurs parents y fussent apparemment domiciliés.
Il est possible d'évaluer l'importance numérique de ces baptêmes hors paroisse.
Le pourcentage obtenu est de 1,8 % (17 décès d'enfants pour 924 naissances,
dans des familles résidant apparemment à Saint-Agnan) '3'. Au reste, une
dizaine de baptêmes célébrés dans des paroisses voisines ont été transcrits
sur les registres de Saint-Agnan, détail qui indique que le curé de ce village
(1) Au recensement de 1901, la population était de 574 habitants, voir Paul Joanne :« Géo
graphie de la Nièvre », Paris, 1907.
<a> Michel Fleury et Louis Henry: op. cit.
<3> Chiffre légèrement supérieur à celui trouvé pour Sotteville-lès-Rouen. Pierre Girard:
« Aperçu de la démographie de Sotteville-lès-Rouen vers la fin du xvnie siècle », Population,
14, 1959, p. 485-508.
J. P. 100202. 8 302 UN VILLAGE DU MORVAN : SAINT-AGNAN
prenait à cœur ses fonctions d'officier d'état civil avant la lettre. Il est égal
ement assez fréquent de trouver mention de baptêmes d'enfants appartenant
à des familles domiciliées dans d'autres paroisses (38 cas sans compter les
enfants illégitimes). Il semble, en effet, que, quand un nouveau-né se trouvait
en danger de mort, les habitants des hameaux écartés s'adressaient au curé
du village le plus proche pour faire baptiser leur enfant, sans se soucier des
limites de leur paroisse. Il ressort de ces remarques que, pour des villages
qui, comme Saint-Agnan, se composent de hameaux dispersés, l'étude des
registres des paroisses voisines permettrait d'augmenter sensiblement le
nombre des fiches de familles complètes, susceptibles d'être utilisées pour
une évaluation de la fécondité.
Les données. Nombre de naissances : 1.522, sur lesquelles 19 d'enfants
naturels, c'est-à-dire, 1,2 % ^\ et 19 paires de jumeaux, soit
une naissance de jumeaux sur 80 ^.
Nombre de mariages : 267. de décès : 825, chiffre assez bas en comparaison de celui des
naissances et qui tend à prouver que l'enregistrement des décès d'enfants
était assez négligé.
Nuptialité. L'âge moyen au premier mariage pour 90 jeunes gens est de
26 ans, et pour 127 jeunes filles de 24 ans 8 mois '3'. Les
remariages étaient nombreux : 54 sur 267, soit près d'un sur cinq, mais il
est assez difficile de trouver l'âge des nouveaux conjoints. Les moyennes
obtenues sont de 40 ans 6 mois pour les hommes (14 cas seulement, parmi
lesquels un vieillard de 71 ans, qui convola en quatrièmes noces avec une
fille de 30 ans et en eut une fille qui vécut) et de 37 ans pour les femmes
(15 cas, la plus jeune de ces veuves ayant 19 ans et la plus âgée, 53).
La situation matrimoniale étant assez rarement indiquée dans les actes
de décès, il est assez hasardeux, surtout pour les hommes, d'établir des sta
tistiques sur la proportion de célibataires dans la population étudiée. En admett
ant que les actes de décès des personnes âgées de plus de 45 ans, qui ne men
tionnent ni épouse, ni enfants, ni gendres parmi les témoins, concernent des
célibataires, les chiffres trouvés sont les suivants :
Hommes : 11 célibataires sur 102 soit 10,1 %.
Femmes : 8 sur 126 soit 6,3 % ^.
(*> A Sotteville, cette proportion est de 1,5%.
<2 > En 1906 cette proportion était pour l'ensemble de la France de 1 % mais variait du simple
au double suivant les régions, voir Landry: « Traité de démographie », Paris, 1949, p. 232.
(3 ' A Sotteville ces âges moyens étaient de 27 ans 5 mois pour les hommes et de 26 ans 3 mois
pour les femmes, Girard, op. cit., et à Crulai de 27 ans 2 mois pour les hommes et de 24 ans
8 mois pour les femmes, cité dans Jean Fourastié, « Recherche sur le calendrier démogra
phique de l'homme moyen », Population, 14, 1959, p. 424.
<4> A Sotteville ce chiffre est de 6,7%, Girard, op. cit. VILLAGE DU MORVAN : SAINT-AGNAN 303 UN
En revanche, les fiches de famille permettent d'évaluer, sans grand
risque d'erreur, la proportion de mariages entre gens du même village, puis
que les actes de mariage indiquent toujours le nom des villages ou hameaux
des mariés étrangers à la paroisse. Il est donc possible de calculer la propor
tion d'unions endogames, et l'on sait, par les études du Dr Sutter, l'intérêt
que présentent ces chiffres pour l'étude de la consanguinité dans les popul
ations de l'Ancienne France ^'.
Sur 267 mariages célébrés à Saint-Agnan, 89 seulement furent conclus
entre des personnes nées dans la paroisse, c'est-à-dire 33,3 %. Ce chiffre,
et cela surprend, est très proche de ceux que le Dr Sutter a trouvés, pour les
villages du Loir-et-Cher, vers 1870 ^2).
II est également possible, encore que plus difficile, de calculer la distance
séparant les villages des mariés qui n'appartenaient pas à la même paroisse.
L'identification des villages et surtout des hameaux mentionnés dans les
actes de mariage est parfois assez malaisée surtout pour les plus distants.
Les cas douteux ont dû être éliminés ce qui tend à diminuer la moyenne
obtenue. Pour un total de 148 unions pour lesquelles cette distance a pu
être établie de manière certaine, la moyenne est de 9,2 kilomètres. Là encore
ce chiffre est très proche de ceux du Loir-et-Cher ^. Saint-Agnan se trouvant
à la limite de trois départements, il n'était guère possible de calculer la pro
portion de mariages entre personnes de régions différentes et la comparaison
avec les résultats obtenus par M. Sutter, s'en trouve faussée. En ce qui con
cerne les 30 unions pour lesquelles on n'a pu déterminer le lieu d'origine
d'un ou des deux conjoints, aucun de ceux-ci ne semble originaire d'une
région distante de Saint-Agnan.
Ces constatations tendent à prouver qu'au XVIIIe siècle les mariages entre
parents proches n'étaient pas plus courants qu'à une époque plus récente ^4).
(1) Jean Sutter et L. Tabah: « Fréquence et répartition des mariages consanguins en
France », Population, 3, 1948, p. 607-618.
'2' Voir Jean Sutter: « Évolution de la distance séparant le domicile des futurs époux »,
Population, 13, 1958, p. 227-258. La comparaison avec les résultats de cette étude est assez
difficile. La proportion des uni

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