Une déclaration d orientation : « Les femmes partenaires égales dans le développement coopératif du Tiers Monde » - article ; n°102 ; vol.26, pg 393-401
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une déclaration d'orientation : « Les femmes partenaires égales dans le développement coopératif du Tiers Monde » - article ; n°102 ; vol.26, pg 393-401

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1985 - Volume 26 - Numéro 102 - Pages 393-401
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Comité des femmes de l'Alliance
Coopérative Internationale
Une déclaration d'orientation : « Les femmes partenaires égales
dans le développement coopératif du Tiers Monde »
In: Tiers-Monde. 1985, tome 26 n°102. pp. 393-401.
Citer ce document / Cite this document :
Comité des femmes de l'Alliance Coopérative Internationale. Une déclaration d'orientation : « Les femmes partenaires égales
dans le développement coopératif du Tiers Monde ». In: Tiers-Monde. 1985, tome 26 n°102. pp. 393-401.
doi : 10.3406/tiers.1985.3495
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1985_num_26_102_3495UNE DÉCLARATION D'ORIENTATION
LES FEMMES, PARTENAIRES ÉGALES
DANS LE DÉVELOPPEMENT COOPÉRATIF
DU TIERS MONDE
(adoptée lors de la réunion à Worthing,
Grande-Bretagne, mai 1983)
par le Comité des Femmes
de l'Alliance coopérative internationale (aci)
1. Avant-propos
En présentant cette déclaration d'orientation, le Comité des Femmes tient
à souligner que celle-ci n'est pas distincte ou séparée de la politique de déve
loppement de I'aci. Le Comité veut mettre l'accent sur le fait que certaines
politiques de développement ont négligé par le passé les besoins des femmes
et ont ainsi obtenu des résultats négatifs quant à leur situation.
Le Comité des Femmes est également conscient que la situation des
dans les coopératives varie d'une région à l'autre et d'un pays à l'autre. Les
déclarations et les lignes de conduite devront être revues et adaptées afin de
prendre en compte les conditions, les traditions et la culture de chaque pays.
Le Comité des Femmes aci espère que les idées suivantes feront naître
des actions et des projets qui assureront la promotion des intérêts des femmes,
comme ils assurent la promotion de ceux des hommes.
Il est impératif que cette déclaration de politique, qui a été rédigée après
consultation des dirigeantes des offices régionaux aci soit lue en même temps
que la politique de I'aci sur le développement coopératif, publiée en juin 1983.
2. Introduction :
construire les bases du coopératif féminin
Dans cette partie de l'article, nous attirons l'attention de ceux qui sont
impliqués dans le développement coopératif sur certains problèmes qui gênent
actuellement la participation active des travailleuses aux coopératives.
Comme condition préalable à leur participation active au développement
coopératif, elles devraient pouvoir participer dans tous les domaines des
coopératives. En outre, elles devraient être pleinement associées à la mise en
œuvre des programmes de développement qui sont conçus pour elles.
Trop souvent les femmes sont considérées comme de simples utilisatrices
Revue Tiers Monde, t. XXVI, n° 102, Avril-Juin 1985 COMITE DES FEMMES DE L ACI 394
des services coopératifs ou des observatrices passives de programmes qui
peuvent radicalement changer leurs conditions de vie.
2.1. Préjugés. — Dans la plupart des pays il existe des préjugés officiels
et officieux concernant les activités que les femmes peuvent faire et celles
qu'elles ne sont pas habilitées à faire. Ceux-ci empêchent souvent les femmes
de participer pleinement aux coopératives. Elles peuvent ne pas être
employées pour certaines tâches ou ne pas être autorisées à assister et à parler
à des réunions lorsque les hommes sont présents. Parfois on les considère
comme incapables de gérer de l'argent.
Lorsque nous prévoyons un développement coopératif, nous devons être
conscientes de ces obstacles et nous devons essayer de surmonter ceux qui
reposent sur des préjugés.
2.2. Lois et règlements, — Les lois, ainsi que les règlements et les statuts
coopératifs interdisent parfois la participation des femmes aux sociétés coopér
atives. Par exemple, la participation à certaines coopératives agricoles est
restreinte aux propriétaires, aux locataires ou aux usufruitiers de la terre et
ce sont invariablement des hommes et non des femmes. Pourtant ce sont les
femmes qui travaillent dans les champs. Des règles comme celles-ci reflètent
le fait que les statuts coopératifs, copiés sur ceux des pays européens, n'ont
pas été adaptés aux conditions existant dans des pays en voie de développe
ment spécifiques.
Les règles et les traditions religieuses peuvent également gêner la partic
ipation féminine aux activités coopératives.
2.3. Charge de travail lourde et manque de temps. — Les paysannes dans les
pays en voie de développement travaillent souvent pendant de longues heures.
Elles peuvent avoir une journée de travail qui commence à 5 h du matin et
s'arrête à 21 h ou 22 h. Elles sont également les principales responsables du
bien-être de la famille, à savoir l'approvisionnement en eau, en combustible,
souvent collectés très loin du lieu d'habitation et utilisés pour la cuisine, le
nettoyage et le lavage. Les femmes élèvent également les enfants et prennent
soin des parents âgés. Elles aident aussi lors des mariages et des funérailles.
Habituellement, les femmes font pousser la nourriture nécessaire à leur famille,
soit un travail très dur dans des champs qui sont souvent très éloignés de
leurs villages.
La journée de travail de beaucoup de femmes dans les pays en voie de
développement laisse peu de temps pour une participation active aux activités
coopératives.
2 . 4. Insuffisance de ressources. — Les femmes ayant un emploi font souvent
partie des groupes aux revenus les plus bas. Les femmes travaillant à la maison
ont très peu de possibilités de gagner de l'argent. Toutes leurs ressources
financières doivent être utilisées pour la famille : à savoir inscriptions scolaires
et matériel, vêtements pour les enfants. Ce manque de ressources limite les
chances que peuvent avoir les femmes de devenir membres de coopératives
où les droits de participation sont payants. Il réduit également leurs chances
d'utiliser des services coopératifs, d'acheter des semences, des engrais, des
pesticides, des outils agricoles, des articles alimentaires et ménagers, d'utiliser
le crédit et l'épargne des coopératives, d'obtenir le capital nécessaire aux petits
investissements qui pourraient améliorer le rendement agricole ou qui pour
raient servir à démarrer d'autres projets créateurs de revenu. En outre, la
migration des hommes vers les villes et vers d'autres pays signifie souvent FEMMES ET LE DEVELOPPEMENT COOPERATIF 395 LES
que les femmes restent sur place avec des ressources insuffisantes pour elles-
mêmes, leurs enfants et leurs parents.
2.5. Manque ď influence. — Etant donné qu'elles ne sont pas représentées
dans les corps où les décisions sont prises à cause des obstacles énumérés
ci-dessus, les femmes n'ont que peu d'influence sur les activités coopératives.
Comme les hommes et les femmes vivent dans différentes sphères de la
société et ont des vues et des expériences différentes, il est important, pour le
futur du mouvement coopératif, que ces vues soient prises en compte.
2 . 6. Manque de formation. — Le savoir est nécessaire pour permettre aux
gens de participer de manière active à la gestion des coopératives. Les femmes
dans les pays en voie de développement n'ont pas souvent l'éducation de base
qui est nécessaire à une formation supérieure. Des programmes spéciaux de
formation devraient être mis au point pour les personnes analphabètes — que
ce soient des hommes ou des femmes. Les femmes peuvent cependant avoir
des difficultés à participer aux activités d'éducation et de formation pour
d'autres raisons telles que l'interdiction de voyager, de dormir dans des
hôtels ou leur obligation de garder les enfants. Ces obstacles peuvent être
surmontés si les programmes sont soigneusement pensés en tenant compte
de la situation des femmes.
L'éducation et la formation donneront aux femmes la connaissance et les
compétences qui leur sont nécessaires pour qu'elles puissent participer plein
ement au développement coopératif aux niveaux locaux, nationaux, régionaux
et internationaux.
3. Premières bases pour l'implication des femmes
dans le développ

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents