Une mise en perspective des déterminants de l investissement : rôle du Q de Tobin sur la période 1972 -1991 en France. - article ; n°4 ; vol.46, pg 1167-1187
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Une mise en perspective des déterminants de l'investissement : rôle du Q de Tobin sur la période 1972 -1991 en France. - article ; n°4 ; vol.46, pg 1167-1187

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Revue économique - Année 1995 - Volume 46 - Numéro 4 - Pages 1167-1187
Calling into question the determinants of investment : a study about the role of the tobin q ratio over the period 1972-1991 in France
This paper is concerned with the role of the traditional determinants of fixed capital accumulation (accelerator, profits, interest rate and taxation) and that of the Tobin q ratio over the period 1972-1991 in France. Using co-integration technics and error correction models and estimating the equations over three sub-periods, it is possible to assess the relative weight of each variable in explaining the investment behavior in the short and long run. One particular conclusion is that the impact of the Tobin q ratio on investment was strengthened when stock market was bullish with the impact of demand simultaneously declining. After the stock market crash of October 1987, this trend was reversed and demand then became the major determinant of investment while the Tobin q ratio lost most of its explanatory power.
L'objet de cette étude est de mettre en évidence le rôle des déterminants usuels du taux d'accumulation du capital (accélérateur, taux de profit, taux d'inté­rêt, fiscalité), ainsi que celui du ratio q de Tobin sur la période 1972-1991 en France. Au travers d'une analyse de coïntégration il a été possible, en distinguant trois sous-périodes grâce au test de Cusum, d'apprécier le poids des différentes variables dans l'explication de l'investissement à la fois à court et à long terme. En particulier, il ressort de cette étude que la significativité du coefficient q de Tobin s'est fortement accrue avec le mouvement haussier du marché boursier tandis que celle de l'accélérateur déclinait. Cette tendance s'inverse nettement après la crise boursière d'octobre 1987 qui marque le retour à la suprématie des variables traditionnelles (taux de profit, taux d'intérêt réel, accélérateur) sur le q de Tobin perdant ainsi une large part de son pouvoir explicatif. Ce changement de régime permet d'expliquer l'insensibilité du taux d'accumulation du capital à la chute des cours boursiers lors du krach boursier d'octobre 1987.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 85
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Véronique Reiffers
Une mise en perspective des déterminants de l'investissement :
rôle du Q de Tobin sur la période 1972 -1991 en France.
In: Revue économique. Volume 46, n°4, 1995. pp. 1167-1187.
Citer ce document / Cite this document :
Reiffers Véronique. Une mise en perspective des déterminants de l'investissement : rôle du Q de Tobin sur la période 1972 -
1991 en France. In: Revue économique. Volume 46, n°4, 1995. pp. 1167-1187.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1995_num_46_4_409727Abstract
Calling into question the determinants of investment : a study about the role of the tobin q ratio over the
period 1972-1991 in France
This paper is concerned with the role of the traditional determinants of fixed capital accumulation
(accelerator, profits, interest rate and taxation) and that of the Tobin q ratio over the period 1972-1991 in
France. Using co-integration technics and error correction models and estimating the equations over
three sub-periods, it is possible to assess the relative weight of each variable in explaining the
investment behavior in the short and long run. One particular conclusion is that the impact of the Tobin
q ratio on investment was strengthened when stock market was bullish with the impact of demand
simultaneously declining. After the stock market crash of October 1987, this trend was reversed and
demand then became the major determinant of investment while the Tobin q ratio lost most of its
explanatory power.
Résumé
L'objet de cette étude est de mettre en évidence le rôle des déterminants usuels du taux d'accumulation
du capital (accélérateur, taux de profit, taux d'inté-rêt, fiscalité), ainsi que celui du ratio q de Tobin sur la
période 1972-1991 en France. Au travers d'une analyse de coïntégration il a été possible, en
distinguant trois sous-périodes grâce au test de Cusum, d'apprécier le poids des différentes variables
dans l'explication de l'investissement à la fois à court et à long terme. En particulier, il ressort de cette
étude que la significativité du coefficient q de Tobin s'est fortement accrue avec le mouvement haussier
du marché boursier tandis que celle de l'accélérateur déclinait. Cette tendance s'inverse nettement
après la crise boursière d'octobre 1987 qui marque le retour à la suprématie des variables
traditionnelles (taux de profit, taux d'intérêt réel, accélérateur) sur le q de Tobin perdant ainsi une large
part de son pouvoir explicatif. Ce changement de régime permet d'expliquer l'insensibilité du taux
d'accumulation du capital à la chute des cours boursiers lors du krach boursier d'octobre 1987.Une mise en perspective
des déterminants de l'investissement
Rôle du q de Tobin sur la période 1972-1991 en France
Véronique Reiffers
L'objet de cette étude est de mettre en évidence le rôle des déterminants
usuels du taux d'accumulation du capital (accélérateur, taux de profit, taux d'intér
êt, fiscalité), ainsi que celui du ratio q de Tobin sur la période 1972-1991 en
France. Au travers d'une analyse de coïntégration il a été possible, en distinguant
trois sous-périodes grâce au test de Cusum, d'apprécier le poids des différentes
variables dans l'explication de l'investissement à la fois à court et à long terme. En
particulier, il ressort de cette étude que la significativité du coefficient q de Tobin
s'est fortement accrue avec le mouvement haussier du marché boursier tandis
que celle de l'accélérateur déclinait. Cette tendance s'inverse nettement après la
crise boursière d'octobre 1987 qui marque le retour à la suprématie des variables
traditionnelles (taux de profit, taux d'intérêt réel, accélérateur) sur le q de Tobin
perdant ainsi une large part de son pouvoir explicatif. Ce changement de régime
permet d'expliquer l'insensibilité du taux d'accumulation du capital à la chute des
cours boursiers lors du krach boursier d'octobre 1987.
Classification JEL : E22, G32
Le comportement d'investissement est difficile à approcher empiriquement
car il est soumis à de nombreux facteurs dont la nature et l'influence varient
avec le temps. Ainsi les déterminants classiques de l'accumulation du capital
ont peu à peu été remis en question pour faire place, en particulier, aux termes
de profitabilité et d'anticipations. C'est à ce titre que de nombreuses études ont
considéré des spécifications introduisant la variable q définie par Tobin.
Le modèle d'investissement néo-classique établi par Jorgenson [1963], sur la
base du principe d'accélérateur de Clark, met en avant deux facteurs explicatifs :
l'évolution de la production et le coût relatif des facteurs qui constituent jusqu'à
la fin des années soixante-dix la base de la plupart des spécifications d'investis
sement. Ces théories de l'investissement reposaient initialement sur une base
théorique indépendante, dont il faut reconnaître aujourd'hui qu'elle ne peut
expliquer à elle seule l'ensemble du phénomène d'investissement. Cette remise
* Université de Versailles Saint-Quentin, Département Economie 3, rue de la Divi-
sion-Leclerc 78280 Guyancourt, et Caisse des dépôts et consignations.
L'auteur remercie vivement Stéphane Carcillo, Jean-Paul Nicolai" et Sanvi Avouyi-
Dovi pour leurs remarques et suggestions, ainsi que les rapporteurs anonymes de la
Revue économique.
1167
Revue économique — vol. 46, n° 4, Juillet 1995, p. 1 167-1 187. Revue économique
en cause doit cependant être relativisée par le fait que la plupart des études
menées ultérieurement, dont l'objectif fut de révéler de nouvelles variables
significatives, ne reposent pas toujours sur des modèles théoriques solides et
éprouvés. Toutefois, divers termes de profitabilité ou d'effets prix se sont révé
lés pertinents dans bon nombre d'analyses, en même temps que l'on rendait
compte des mécanismes d'anticipation ou de l'inertie des comportements par
l'introduction systématique de retards. Globalement, l'introduction des facteurs
financiers a enrichi les modèles traditionnels et leur rôle n'a cessé de croître au
cours de la dernière décennie.
Ce mouvement répond à des évolutions majeures en matière financière : tout
d'abord la hausse de l'endettement des entreprises observé surtout depuis la
deuxième moitié des années quatre-vingt accentue la contrainte de solvabilité
pesant sur l'activité ; l'augmentation du prix du capital au travers des tensions
persistantes pesant sur les taux d'intérêt et auxquelles les primes de risque ont
participé ; la dépréciation des résultats des firmes, surtout en fin de période ren
forçant le poids des contraintes de rentabilité et rendant plus difficile le financ
ement des projets d'investissement.
Dans un tel environnement, le coefficient q, tel qu'il est défini par Brainard et
Tobin [1977], prend tout son sens. En premier lieu, il est au centre d'une théorie
de l'investissement dont on a montré l'équivalence avec la théorie néo-classi
que traditionnelle. Ensuite, il paraît doublement pertinent, puisque par construc
tion il est à la fois lié au coût du capital (son numérateur est observé au travers
des cours boursiers et de la valeur de la dette, liée elle-même au niveau des taux
d'intérêt), et à la profitabilité (puisqu'il reflète la valorisation sur le marché
d'une unité de capital installée).
En dernier ressort, le q de Tobin est la synthèse des facteurs financiers
concernant directement l'entreprise, mais aussi de toutes les données fonda
mentales faisant l'objet d'anticipations (y compris la demande), si l'on rappelle,
à l'instar de Kupiec [1991] que le cours des actions constitue un « condensé
statistique », puisque les fluctuations du marché boursier reflètent théoriqu
ement toute cette information a priori inaccessible.
Ainsi, tandis que certaines analyses comme celle de Avouyi-Dovi, Legros,
Leroux et Nicolai' [1990] affirmaient que les variables standards que sont la
demande ou les profits, ne s'imposaient plus de manière tout à fait continue ni
dans le temps, ni dans l'espace (différenciation selon les pays), d'autres auteurs
comme Artus [198

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