Utiliser un recensement : l'exemple de 1982 pour une étude de la population retraitée - article ; n°1 ; vol.14, pg 113-128

Alexandre Kych

Description

Sociétés contemporaines - Année 1993 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 113-128
AUXANDRI КТСИ This paper presents our conclusions relating to the use of census microdata. It deals with the organizational context, the goals of the research program, what we were initially expecting from secondary analysis of census data, what results have been actually achieved. Three main conclusions can be drawn : 1. For all its limitations, the census is a unique source of information which can serve as a background for most surveys. 2. The use of census data is not any more difficult than other surveys. 3. However, it is sensible to keep away from individual processing which end up being difficult to compare.
Nous nous proposons de présenter notre expérience de l'utilisation du recensement de la population. Nous évoquerons successivement le contexte dans lequel nous nous trouvions et les objectifs de la recherche que nous menions, ce que nous attendions de l'utilisation du recensement, ce que nous avons fait du recensement et, enfin, les leçons que nous en tirons illustrées de quelques exemples. Nous en tirons trois conclusions : 1) Malgré ses limites, le recensement est une source d'information inégalée et qui devrait servir à « caler » toute étude. 2) Le recensement n'est pas plus difficile à utiliser que la plupart des enquêtes. 3) 11 convient cependant d'éviter des traitements trop personnalises, rapidement incomparables.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: SOCIETES_CONTEMPORAINES
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 47
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Alexandre Kych
Utiliser un recensement : l'exemple de 1982 pour une étude de
la population retraitée
In: Sociétés contemporaines N°14-15, Juin / Septembre 1993. pp. 113-128.
Abstract
AUXANDRI КТСИ This paper presents our conclusions relating to the use of census microdata. It deals with the organizational
context, the goals of the research program, what we were initially expecting from secondary analysis of census data, what results
have been actually achieved. Three main conclusions can be drawn : 1. For all its limitations, the census is a unique source of
information which can serve as a background for most surveys. 2. The use of census data is not any more difficult than other
surveys. 3. However, it is sensible to keep away from individual processing which end up being difficult to compare.
Résumé
Nous nous proposons de présenter notre expérience de l'utilisation du recensement de la population. Nous évoquerons
successivement le contexte dans lequel nous nous trouvions et les objectifs de la recherche que nous menions, ce que nous
attendions de l'utilisation du recensement, ce que nous avons fait du recensement et, enfin, les leçons que nous en tirons
illustrées de quelques exemples. Nous en tirons trois conclusions : 1) Malgré ses limites, le recensement est une source
d'information inégalée et qui devrait servir à « caler » toute étude. 2) Le n'est pas plus difficile à utiliser que la
plupart des enquêtes. 3) 11 convient cependant d'éviter des traitements trop personnalises, rapidement incomparables.
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Kych Alexandre. Utiliser un recensement : l'exemple de 1982 pour une étude de la population retraitée. In: Sociétés
contemporaines N°14-15, Juin / Septembre 1993. pp. 113-128.
doi : 10.3406/socco.1993.1130
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/socco_1150-1944_1993_num_14_1_1130♦ ♦♦♦♦♦♦ ALIXANDII 1С Y С ♦ ♦♦♦♦♦♦
UTILISER UN RECENSEMENT :
L'EXEMPLE DU DE 1982
POUR UNE ÉTUDE DE LA POPULATION RETRAITÉE
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1. INTRODUCTION
En 1986, à la demande du Ministère de l'Équipement et du Logement, l'équipe
de géographie sociale et gérontologie du CNRS a entrepris une étude de la
cohabitation des personnes retraitées. Il ne s'agit en aucune façon de l'analogue de
la juvénile, en d'autres termes, du concubinage, mais bien plutôt de la d'un retraité avec au moins une autre personne que son éventuel
conjoint, légitime ou non. Nous savions que sa géographie est bien contrastée et
évoque les grandes aires culturelles des types d'héritage ou de forme de famille (Le
Bras, 1986 ; Drulhe et Clément, 1992). Mais nous ne cherchions pas à décrire la
genèse de la cohabitation, ni à expliquer son maintien et la remarquable stabilité de
sa répartition par des raisons d'ordres démographique, historique ou
anthropologique. Nous n'avions pas non plus le point de vue de l'aménageur
intéressé par la cohabitation comme mode de « remplissage » d'un logement. La
cohabitation nous intéressait élément du mode de vie des retraités, en
particulier comme une façon de vivre les rapports entre parents et enfants (Cribier,
1989). Dans ces conditions, des formes semblables de cohabitation peuvent avoir
des sens différents, selon qu'elles sont nécessaires ou non, ou bien selon les aides
échangées. Par ailleurs, des rapports de même type entre parents âgés et enfants
adultes peuvent se réaliser dans le même logement, mais aussi dans deux logements
ou deux maisons voisines. Enfin la cohabitation peut être permanente ou saisonnière,
temporaire ou définitive (Cribier, 1989, 1992 ; Cribier et Kych, 1993 ; Duffau, 1990).
Nous savions, par différentes enquêtes réalisées par notre équipe, que la
cohabitation des personnes âgées est fréquente et diversifiée, mais mal évaluée et
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mal décrite. En particulier la plupart des études ne discriminent pas suffisamment la
cohabitation « banale » entre de jeunes retraités et un enfant encore au foyer des
autres formes de cohabitation (Audirac, 1985). Nous savions l'analyse des enquêtes
par entretien indispensable pour comprendre le rôle et la signification de la
cohabitation ; nous savions aussi que seul le recours à un très gros fichier nous
permettrait de décrire les liens entre la cohabitation et les caractéristiques
démographiques, sociales et de logement des ménages, la cohabitation étant de
surcroît soumise à de fortes variations régionales. Très vite, l'usage du recensement
nous a semblé indispensable : nous n'avions guère le choix de nos sources et seul le
recensement général de la population pouvait nous donner une description nationale
de la cohabitation, restreinte, il est vrai, à la cohabitation permanente dans un même
logement. Nous nous attacherons, dans ces quelques pages, à préciser les raisons qui
nous ont pousser à travailler sur le recensement, à montrer comment nous avons
effectivement procédé et à tirer quelques leçons de cette expérience.
2. POURQUOI RECOURIR AU RECENSEMENT ?
Au premier abord et pour le sujet qui nous intéressait, le contenu d'un
recensement est incomplet. Chaque individu n'est décrit que par 14 variables de
base, c'est-à-dire non-déductibles d'une ou plusieurs autres variables : âge, sexe,
département (ou pays) de naissance, nationalité, état matrimonial, appartenance aux
ménages collectifs, appartenance à une éventuelle famille, lien avec la personne de
référence, diplôme, type d'activité, catégorie socio-professionnelle (CS),
changement de logement et commune de résidence antérieure. Si l'on y rajoute la
dizaine de variables de base décrivant le logement et l'immeuble et les 3 variables
de base de localisation (commune et zones agglomérée ou éparse de la commune),
on voit que le recensement apporte 27 variables de base pour décrire la population
des retraités. C'est peu en regard de certaines enquêtes et des domaines entiers sont
ignorés : le logement avant la migration, l'activité avant la retraite, le nombre et la
localisation des enfants, etc..
Il ne faut pas cependant trop s'attacher à ce nombre de variables de bases. D'une
part, certaines d'entre elles sont peu utilisables directement. Les communes de
résidence actuelles et antérieures en sont de bons exemples : le chercheur s'intéresse
bien moins que l'aménageur à une commune prise individuellement, mais plutôt à
des agrégats de communes. L'INSEE en fournit un bon nombre : département,
région, unité urbaine, zone de peuplement industriel et urbain (ZPIU) et catégories
de taille. D'autre part, les variables de base peuvent toujours être combinées et
recodées pour un usage plus aisé. L'INSEE le fait très fréquemment : nombre d'actifs
dans le ménage, âge de la personne de référence du ménage, indice synthétique
d'équipement sanitaire du logement et beaucoup d'autres. Nous reviendrons plus
loin sur ces recodages.
Quoi qu'il en soit, si le recensement offre peu de variables, il apporte un très
grand nombre d'individus. Travailler sur un fichier de plusieurs millions d'individus
est une chance rare pour un chercheur. En effet ce dernier peut éventuellement, et à
grands frais, réaliser une enquête ad hoc en posant les questions qu'il juge pertinent
es : il ne pourra jamais interroger plus de quelques milliers d'individus dans les cas
les plus favorables, bien souvent, il devra se contenter de quelques centaines
d'enquêtes. Il existe bien de grandes enquêtes nationales menées par l'INSEE ou par
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