Visite aux Dahoméens du Champ-de-Mars - article ; n°1 ; vol.4, pg 327-338
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Visite aux Dahoméens du Champ-de-Mars - article ; n°1 ; vol.4, pg 327-338

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1893 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 327-338
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1893
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

S. Zaborowski
Visite aux Dahoméens du Champ-de-Mars
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 327-338.
Citer ce document / Cite this document :
Zaborowski S. Visite aux Dahoméens du Champ-de-Mars. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome
4, 1893. pp. 327-338.
doi : 10.3406/bmsap.1893.5445
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1893_num_4_1_5445---■ VISITE AUX DAHOMÉENS BU fiHAMP-DR-MÀRS 827 ZABOROWSKI.
prépondérante et mérite le nom d'aplilude-raère, base néces
saire au développement .de toutes les fonctions mentales de
le vie sociale et professionnelle.
L'un des secrétaires : Dr Gapitas.
Visite aux Dahoméens du
PAR M. ZABOROWSKI.
Le 6 mai dernier, grâce aux soins de notre excellent prési
dent, M. Salmon, une séance extraordinaire a été offerte aux
membres de la Société d'Anthropologie, par M. Bruneau et
les 130 Dahoméens qu'il a amenés en France et installés au
Cbamp-de-Mars, dans le Palais des Arts libéraux. C'est de
cette séance, pour l'intérêt de laquelle nous sommes heureux
d'exprimer nos remerciements à M. Bruneau, que je suis
chargé de vous rendre compte. Elle mérite d'autant plus
d'arrêter un instant votre attention qu'il serait assez difficile
d'en rendre témoin le grand public. Il ne s'agit pas d'une
étude d'ethnologie. Cette étude n'est plus à faire. Mais une
impression générale, même rapidement recueillie, devant le
spectacle des choses, ce spectacle serait il banal, donne seule
toute leur valeur aux souvenirs qui nous restent de nos lec
tures. C'est une impression de ce genre que je vous rapporte.
Veuillez seulement supposer que nous venons de passer une
heure dans un village de la côte des Esclaves.
Nous sommes sur la petite place de ce village, devant la
case aux fétiches, devant le temple du principal dieu daho
méen. Une image de celui-ci occupe le milieu de la case; une
autre le milieu de la place. Tous les habitants sont massés
sur la droite, accroupis, les femmes ensemble et les hommes
ensemble, séparés les uns des autres par le groupe des
enfants. C'est un assemblage de gens de diverses pro- •
SÉANCE DU 18 MAI 1893 328
venances, représentant toutes les catégories sociales, féti-
.cheurs, danseurs et danseuses, chanteuses et musiciens,
amazones et guerriers. Le roi est un ancien chef d'Àgoué,
situé entre le Grand et le Petit-Popo, réduit par les révolu
tions, tout comme nos rois en exil, à ne plus régner que sur
des figurants. Il a son neveu avec lui^ Berthoîdo Coffi, décoré
pour la circonstance du titre de prince. Un autre prince,
Lawany Kossoko, contribue à relever le prestige de ces deux
potentats. Il est par malheur, lui aussi, le fils d'un roi déchu
tout comme Behanzin, du roi de Lagos, dont les Anglais se
sont débarrassés. Quant à leurs ministres., car il y a quatre
ministres, on les leur a prêtés. C'est le roi Toffa, de Porto-
Novo, qui leur a fait cette gracieuseté, à la demande de
M, Bruneau. Inutile de nommer les tribus de la foule des
sujets. Ceux-ci, tout en comptant dans leurs rangs des Daho
méens du centre, représentent fidèlement la population de la
côte, de Petit-Popo à Lagos, et notamment, tant sous le rap
port de l'outillage que des mœurs, celle de Whydah et de
Porto-Novo.
Les chefs, depuis si longtemps en contact avec les mar
chands d'Europe, ont l'apparence de civilisés sous le costume
européen. Le roi est absent, le roi est malade. Mais le prince,
son neveu, à l'air apathique, aux traits réguliers presque
européens, presque agréables, qui parle un peu anglais,
français même, le supplée. Sa présence est nécessaire et elle
suffît pour que la foule reste dans le devoir et obéisse aux
ordres. Il est la loi vivante; vis à-vis de nous, il ne fait point
parade de tant de grandeur. Il n'est pas familier, mais plutôt
discret, sinon humble. Il nous reçoit en savates éculées. Les
ministres, eux, ne nous font aucune réception. lisse tiennent
assis sur des chaises, à l'écart, loin surtout de la multitude,
comme des gens encore en place. À peine ai-je osé m'appro-
cher d'eux pour examiner leur coiffure. Et ils m'ont aussitôt
montré que ma curiosité leur était importune, en se levant
et... en sJen allant. Il souffrent d'être vus de trop près tout
comme nos grands, car, il y a de l'inquiétude autant que de ZABOROWSKI. — VISITE AUX DAHOMÉENS DU CHAMP-DE-MARS 329
la fierté dans leur attitude. Ils se distinguent encore en ceci
que leur nudité est cachée entièrement, car ils portent gilet
et caleçon au-dessous du grand pagne de cotonnade, et que
leur chevelure est très soigneusement arrangée. Cette cheve
lure est courte. Cependant à sa limite inférieure, autour delà
tête, les femmes chargées de ce soin, forment avec elle
comme un mince cordonnet, par des enroulements de poils
qui imitent le tissage. Au-dessus de ce cordonnet, les che
veux sont séparés en quatre masses distinctes, une de chaque
côté, une sur toute la longueur du front et une sur le derrière
de la tête. Pour être ainsi maintenus, ils sont relevés fort
ement en bandeaux de manière à présenter sur la ligne
médiane de chaque masse une sorte de crête, et à se réunir
vers le sommet en une petite tresse. Ces tresses, au nombre
de quatre, sont à leur tour attachées à l'extrémité l'une de
l'autre, au-dessus de l'occiput. L'ensemble de ce petit édifice
simule une sorte de diadème ou de couronne impériale qui
n'est certes pas dénuée d'élégance artistique. Une épingle
d'argent de 3a forme d'un petit poignard traverse dans sa
longueur, à titre d'ornement, le bandeau du front de l'un des
ministres. Quelques individus ont aux tempes, au-dessus des
oreilles, une bande rasée. Sauf ce soin, leur chevelure crépue
à tous est abandonnée telle quelle, et chez certains, où elle
est plus courte, les cheveux se présentent sous la forme de
petits enroulements séparés par des espaces nus.
Une des jeunes femmes a une tignasse jaunâtre. Il n'y a
pas d'autre trace d'albinos, pas d'autre trace d'une dépigment
ation pathologique, si toutefois ce dont on peut douter, cette
femme est fille d'albinos. Cependant le prince Bertholdo porte
une mèche blanche au-dessus du front. La couleur dominante
de la peau est le noir fuligineux. Il n'y a pas de noir d'ébène
brillant. Mais la nuance noire terne passe au noir chocolat.
Celui-ci devient, en quelques cas, assez clair. Mais c'est à tort
qu'on a parlé de jaunâtre. La couleur café au lait est absente.
Chez les moins foncés, c'est le ton rougeâtre luisant, bronze ou
grain de café à demi-brûlé, qui reste le ton général. On sait
T. iv (4* série). 23 330 SÉANCE DU 18 MAI 1893
que dans cette partie de l'Afrique, la couleur rougeâtre est
distinctive de la race Peul. La taille offre des variations
encore plus grandes. A côté de très solides gaillards, taillés
carrément, rappelant les soudaniens les plus robustes, il y a
quelques hommes de formes élancées, aux membres un peu
grêles. La plupart ont le buste bien musclé et presque beau,
les épaules et les bras volumineux. Les femmes sont plutôt
petites. Il n'apparaît ainsi nullement que les grandes tailles
doivent dominer dans leur pays. Quelques fillettes de 10 ans
environ, au corps élancé, sont assez gracieuses. Mais l'une
d'elles presque trapue, a des formes déjà épaisses. Son visage
paraît plus. large et son nez plus épaté. Elles portent comme
vêtement un ruban de cotonnade qui, passant entre les
cuisses, se fixe devant et derrière à la ceinture faite elle-
même, d'une cordelette, d'une torsade d'étoffe de coton ou
d'un collier de verroteries. Au-dessous du genou quelques-
unes nouent, en guise d'ornement sans doute, de petits cor
donnets, La plupart des hommes portent au-dessous du grand
pagne*, grande pièce de cotonnade de couleur variée fixée
autour des hanches par une ceinture, un petit caleçon blanc,
Je n'ai remarqué qu'un seul individu avec un vrai pagne
d'écorce ou de fibres ligneuses, dont la forme connue

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents