Les pêcheries de la Caspienne et les migrations saisonnières du Khal-Khal - article ; n°2 ; vol.45, pg 139-162
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1970 - Volume 45 - Numéro 2 - Pages 139-162
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

P. Vieille
I. Nabavi
Les pêcheries de la Caspienne et les migrations saisonnières du
Khal-Khal
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 45 n°2, 1970. pp. 139-162.
Citer ce document / Cite this document :
Vieille P., Nabavi I. Les pêcheries de la Caspienne et les migrations saisonnières du Khal-Khal. In: Revue de géographie de
Lyon. Vol. 45 n°2, 1970. pp. 139-162.
doi : 10.3406/geoca.1970.2664
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1970_num_45_2_2664LES PÊCHERIES DE LA CASPIENNE
ET LES MIGRATIONS SAISONNIÈRES
DU KHAL-KHAL
par P. Vieille et I. Nabavi
Les Pêcheries de la Caspienne, les Shilat x, fondées à la fin du
xixe siècle par un industriel russe, sont l'une des plus anciennes grandes
entreprises iraniennes ; l'organisation sociale qui s'y est développée en
relation avec une société segmentaire de type féodal est d'un grand
intérêt. Sans doute bien des institutions que l'on y trouve sont-elles
aussi rencontrées en des entreprises plus récentes ; mais, plus qu'ail
leurs, en raison de l'ancienneté et d'une correspondance immédiate
entre les tendances immanentes de la société et les conditions tech
niques d'exploitation, elles s'y sont imposées et se sont fait reconnaître
comme les institutions même du fonctionnement de l'entreprise. Ce qui
en d'autres établissements est caché sous une volonté d'organisation de
type occidental, et, par là même, « informel », est ici directement en
œuvre et apparent.
L'établissement central et les principales installations des pêcheries
sont situés à Ghazian, faubourg de Bandar-Pahlavi, autrefois Enzeli
et port actif de la Caspienne par lequel l'Iran communiquait, via
Bakou, avec l'ensemble de l'Europe. Société russe ayant obtenu la
concession des droits de pêche, les pêcheries furent d'abord animées
par des Caucasiens, Russes et Persans, arrivés avec l'entrepreneur.
Par la suite les cadres se gonflèrent d'Iraniens de Pahlavi formés à
l'école russe de cette ville et dans les universités russes. Après la
Révolution, la Société devient une Société mixte irano-soviétique tandis
que les employés et cadres russes quittent l'entreprise ; certains
retournent en Union Soviétique, d'autres s'éloignent de la zone fron
tière ; ils sont remplacés par des Iraniens expulsés du Caucase. L'habi
tude de la formation dans les Universités russes se maintient cependant ;
après la seconde guerre mondiale, les quelque dix ingénieurs iraniens
1. Du mot guilaki, Shil : petit barrage de branchages installé au travers d'un
cours d'eau pour faciliter la pêche. P. VIEILLE ET I. NABAVI 140
de la Société sont encore diplômés d'institutions soviétiques. En 1953
les Pêcheries de la Caspienne sont nationalisées ; elles deviennent la
Société Nationale des Pêcheries, passent sous la tutelle du Ministère
des Finances, leur compétence est élargie : le monopole dont elles
jouissent couvre à la fois la mer Caspienne et le golfe Persique. Ces
transformations ont cependant peu d'effet sur le personnel et l'orga
nisation des Shilat ; l'Etat se bornant à surimposer un conseil d'admi
nistration aux institutions antérieures et à nommer l'administrateur-
adjoint des Pêcheries du Nord.
L'existence d'un monopole ne signifie pas que l'ensemble des opéra
tions de pêche sont effectuées par les Pêcheries Nationales, mais
seulement qu'elles le sont sous son contrôle ; la pêche est en fait menée
sous une variété de régimes juridiques. Avant de les décrire signalons
que doivent être nettement distingués deux genres principaux de pêches,
très différents par leurs saisons, écologies, techniques et résultats
économiques : la pêche à l'esturgeon producteur de caviar et la pêche
aux palléacés. La première se pratique en deux saisons, celle d'automne
(début août - fin octobre ) et celle de printemps (début février - fin
mai) à l'Ouest de la Caspienne et durant huit mois consécutifs (début
août à fin mars) à l'Est. La seconde s'ouvre au début décembre et se
termine fin mars sur l'ensemble du littoral. Les dates exactes de commen
cement et de fin de chaque saison sont légèrement variables, elles sont
annuellement fixées par la Société des Pêcheries.
Durant la campagne de 1962 (1340-41), les activités de pêche se
répartissaient de la façon suivante en fonction du statut des pêcheurs :
1° La Société Nationale gère elle-même 46 pêcheries spécialisées
dans la pêche à l'esturgeon ; ces pêcheries sont réparties en quatre
secteurs géographiques découpant l'ensemble de la côte Caspienne,
elles sont installées au débouché, dans la mer, des rivières qui descendent
de la chaîne montagneuse2. Dans trois des secteurs le statut de tous
les pêcheurs est celui d'ouvrier.
2. Ier secteur : Centre : Ghazian, 13 pêcheries :
Astara, Chilevand, Limir, Hevik, Khotbesarah, Lissar, Kargan-Roud, Sia-Tchâl,
Shafa-Roud, Kopour-Tchâl, Golchan et Djafroud.
2e secteur : Centre : Hassan-Kiadeh, 1 1 pêcheries :
Youssef-Abad, Tchounetchenan, Davazdahom-Bahman, Sefid-Roud, Tchamkhaleh,
Palla-Roud, Ghassemabad, Tork-Roud, Tchapar-Roud, Sanguar et Motel-Ghou.
3e secteur : Centre : Babol-Sar, 13 pêcheries :
Sardab-Roud, Tchalus, Kheïroud, Touskahtouk, Hassan-Abad, Isadeh, Nevissi,
Sorkhroud, Fereïdounkenar, Babol-Sar, Mir-Roud, Tchapak-Roud et Lârim.
4' secteur : Centre : Sia-Ab (à 6 km de Bandar-Shah) , 9 pêcheries :
Farahabad, Goharbârân, Amir-Abad, Taseh-Abad, Miankaleh et Ashour Koutchek
sur la presqu'île d'Ashour, Khadjehnafass, Gomichan et Torkman. PÊCHEURS DE LA CASPIENNE 141 LES
2° Dans l'estuaire du Gorgan (secteur oriental ou quatrième secteur),
la pêche des esturgeons est en partie confiée à des propriétaires de
barques (250 environ) qui remettent contre rétribution le produit de
leur pêche à la Société (Sàiad'ha peimani). En fait la différence entre
ces pêcheurs et les pêcheurs salariés n'est pas très grande puisque ces
derniers sont rémunérés au rendement, et que les premiers n'ont pas
d'autre alternative que de travailler pour le monopole. Les pêcheurs
de l'estuaire du Gorgan sont des paysans turkomans sédentaires.
3° La Société Nationale dispose encore sur le littoral de 8 pêcheries
pour le poisson de mer (à Ghazian, Pahlavi, Hassan Kiadeh et Babol-
Sar).
4° Sur deux des émissaires de la lagune de Bandar-Pahlavi (le
Raste Khaleh et le Nahang towgah), les droits d'un millier de pêcheurs
ont été reconnus (Saîad'ha azad) ; un emplacement est fixé pour
chacun d'eux. Ils doivent remettre à la Société Nationale les esturgeons
pris, disposent du reste de la pêche. Il en est de même pour les deux
dernières catégories de pêcheurs.
5° Sur le littoral, des droits de pêche aux palléacés sont consentis
à 42 entrepreneurs (edjarehdar kenar daria) : 23 à Pahlavi, 16 à
Hassan Kiadeh, 3 à Babol Sar. Les droits concernent des emplacements
définis ; les locataires, astreints à construire des abris fixes pour leurs
pêcheurs, reviennent pratiquement chaque année au même endroit.
6° De même les droits de pêche au poisson de rivière sont adjugés
sur un certain nombre de cours d'eau à 33 entrepreneurs (e'djareh
dar Roudkhaneh), habituellement des propriétaires fonciers sur les
rives du fleuve, qui exploitent leurs droits à l'aide de main-d'œuvre
paysanne.
La Société Nationale fixe les conditions de la pêche pour l'ensemble
des pêcheurs quel que soit leur statut : périodes, lieux (emplacement
des pieux pour la fixation des sennes dans les émissaires de la lagune
par exemple), nombre et genre de filets (dimension des mailles, inter
diction des filets de nylon et capron), etc. L'ensemble de ces règles
définies en vue de la protection et du développement des espèces,
suppose une surveillance étroite des estuaires et des côtes qui doivent
être patrouilles de façon constante. Le braconnage est cependant fort
actif surtout à Bandar-Pahlavi où la population s'est accrue plus vite
que les a

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