Amazones et femmes de nomades. A propos de quelques représentations réalistes dans l iconographie antique - article ; n°1 ; vol.32, pg 203-231
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Amazones et femmes de nomades. A propos de quelques représentations réalistes dans l'iconographie antique - article ; n°1 ; vol.32, pg 203-231

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Description

Arts asiatiques - Année 1976 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 203-231
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Thérèse David
Amazones et femmes de nomades. A propos de quelques
représentations réalistes dans l'iconographie antique
In: Arts asiatiques. Tome 32, 1976. pp. 203-231.
Citer ce document / Cite this document :
David Thérèse. Amazones et femmes de nomades. A propos de quelques représentations réalistes dans l'iconographie antique.
In: Arts asiatiques. Tome 32, 1976. pp. 203-231.
doi : 10.3406/arasi.1976.1102
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1976_num_32_1_1102AMAZONES ET FEMMES DE NOMADES
A PROPOS
DE QUELQUES REPRÉSENTATIONS DE L'ICONOGRAPHIE ANTIQUE
par Thérèse DAVID
Un vase attique à figures noires, de la 2e moitié du vie siècle av. J.-C, l'olpé
de Providence (R. I.) 34.859 (1), présente en diptyque deux guerrières figurées de
profil (fig. 1 a et 1 b) (2) : elles attaquent l'une et l'autre vers la gauche mais on ne leur
voit pas d'adversaire (3). Sur le panneau de gauche (fig. 1 a), une archère en vêtement
collant à pantalons longs et à manches longues, orné d'ocellures et de zigzags verticaux
incisés, coiffée d'un bonnet pointu en peau souple, à fanons, bande un arc « scylhe »
que l'on reconnaît à sa double courbure et à ses extrémités recourbées en crochet (4) ;
(1) D. vonBoTHMER, Amazons in Greek Art, Oxford, At the Clarendon Press, 1957, p. 94, n° 47, pi. LXT, 1.
Les clichés photographiques suivants proviennent de Rhode Island School of Design, Providence, R. I. (fig.
1 a et 1 b), Museum of Fine Arts, Boston, Mass. (fig. 2), University Museum, Philadelphie, Pa. (fig. 6 a et 6 b).
Je remercie ces institutions de m'avoir donné la possibilité de les publier.
(2) Sur les vases à figures noires de l'époque archaïque, le sexe féminin est conventionnellement indiqué
par les rehauts blancs sur le visage, les jambes et les bras quoique cette norme ne soit pas toujours respectée,
notamment par les peintres de lécythes à fond blanc depuis le Peintre d'Edinburgh (cf. J. G. Poursat, « Les
représentations de danse armée dans la céramique attique», BCH, XGI1 (1968), p. 612 et n. 1 qui cite Miss
Haspels, Attic black- floured Lecythoi, p. 89). Ici, l'archère a le visage noir et les pieds blancs (le vase n'est pas
restauré) ; par contre, sur l'alabastre à fond blanc de Chicago 07.11 (infra, fig. 7), le Peintre de Diosphos semble
avoir adopté la norme des lécythes et n'utilise pas les rehauts.
(3) D. von Bothmer, op. cit., p. 95, les classe dans la catégorie des « Amazones équipées pour la guerre
(à pied) » et pense qu'elles « ressemblent à des figures extraites de représentations de bataille ».
(4) R. Ghirshman, Perse, Paris, NRF Gallimard (coll. « Univers des Formes »), 1963, p. 319, fig. 390 (D).
Le bas-relief de la tombe de Kizkapan dans les montagnes du Kurdistan irakien, qui se rattache au groupe
des tombes rupestres modes (vne-vie siècle av. J.-C.) montre un arc de ce type [idem, p. 88, fig. 115-116). On
le retrouve entre les mains du prince mède sur le fourreau en or du Trésor de l'Oxus [idem, p. 318, fig. 387).
C'est un arc « scythe » ou « arc de Gupidon », connu des Anciens, comme étant celui des rives de la mer Noire
(Strabon, II, 5, 22 ; Ammien Marcellin. XXII, 8, 37 ; Pline, Hist. Nat., IV, 24). Ses extrémités se recourbent
en crochet, la partie centrale du bois dessinant un mouvement concave. Étant plus petit que l'arc composite
des Lurs (idem, p. 318, flg. 388 et p. 319, fig. 390 (B), il semble avoir servi de préférence aux cavaliers. Dans nos
représentations d'archères, on le trouve indifféremment aux mains des cavalières (infra, l'« Amazone -Arimaspc » :
204 THÉRÈSE DAVID
à sa ceinture, du côté gauche, est suspendu un ample carquois, peut-être un ycoQvtoç :
on en distingue les flèches car le couvercle à godrons, également visible, a été ôté (1).
Sur le panneau de droite (fig. 1 b), une hoplite revêtue d'un ^iroiviaxoç plissé en éventail
et d'une cuirasse, coiffée d'un casque attique à visière relevée, s'avance, tenant
une lance et protégée par un bouclier. Elle porte, en outre, une épée (2).
Il semble donc que nous ayons là, malgré la dénomination commune et stéréo
typée d'« Amazones » (3), deux représentations distinctes de femmes martiales,
caractéristiques de la céramique attique et non attique à figures noires, en Grèce
archaïque, au vie siècle av. J.-G. essentiellement (4) : celle de la guerrière « barbare »,
du skyphos de Boston 99.523 montée sur un lion rugissant et k Penthésiiée à cheval » de l'amphore chulcidienne
de Leningrad St. 54- fig. 2 et 9) et des guerrières à pied [infra, l'« Archère au bonnet pointu » de l'alabastre de
Chicago 07. 11-flg. 7).
(1) Malgré son ampleur, sa forme el le port à la taille, on ne peut affirmer qu'il s'agisse absolument du
ycopuToç, un carquois qui contenait aussi l'arc réflexe court el que portaient les Scythes, comme l'atteste
par exemple le vase d'électron du kourgane de Kul'Oba, près Kertch, en Russie méridionale, au ive siècle
av. J.-C. (cf. E. Minns, Scythians and Greeks, Cambridge University Press, 1913, p. 201, fig. 94) ; mais d'autres
nomades, asiatiques, de parenté linguistique indo-iranienne, les Saces en particulier, l'avaient sans doute
adopté : on peut le voir sur les reliefs achéménides de l'escalier Est de l' Apadana de Persépolis (vie-ve siècle
av. J.-C), où ils sont représentés entre autres délégations parmi les tributaires du Grand Roi (cf. R. Ghirsiiman,
op. cit., p. 157 : « Çakas Tigraxauda » ou « aux bonnets pointus » (illustrations p. 161, fig. 211, p. 185, fig. 232) ;
également G. Walser, Die Vôlkerschaften auf den Beliefs von Persépolis, Berlin, 1966, pp. 84-6 (illustrations :
pi. 18, 56-8 (Del. XI). R. Ghirshman mentionne dans la légende un « chorasmien » et G. Walser, un « sakâ
tigrakhâudà » ou «scythe », ce qui désigne en fait h; même personnage. Selon Hérodotk (VII, 64), les Perses
donnent le nom de « Saces » à tous les « Scythes », dont certains — « Scythes Amyrgiens » — portent « des
bonnets finissant en pointe et se tenant droits et raides », détail que l'on retrouve sur l'archère de l'alabastre
à fond blanc de Chicago 07.1 1 (infra, fig. 7), et le sace Skunkha (infra, fig. 8).
(2) D. von Bothmer, op. cit., p. 95, pense que l'archère semble inspirée par des modèles d'Euphronios
(idem, p. 131, n° 5, pi. LXIX, 3 ; n° 6 ; n° 7). Le type de l'hoplite paraît également caractéristique des Amazones
figurées avec Héraclès (idem, p. 61, n° 238, pi. XLV1II, 4) et sans lui, avant ou après le combat (idem, p. 94,
n° 38, pi. LXT, 2; p. 95, n° 59, pi. LXI, 3; p. 96, n» 61, pi. LXI, 5), c'est-à-dire du milieu du vr^ siècle
av. J.-C. jusqu'à la fin de la figure noire.
(3) D. von Bothmer, op. cit., utilise indifféremment ce terme mais il précise en général la spécialisation
guerrière ; dans le cas de l'archère, il distingue, par exemple, sur l'amphore à col « tyrrhénienne » du Louvre,
E 856 (575-550 av. J.-C), la «première Amazone (qui) porte le costume oriental complet avec des manches et
des pantalons longs » (idem, p. 17) : ceci appelle, à notre avis, quelques précisions qui entrent dans le propos
de cet article.
(4) Pour d'autres représentations, voir D. von Botiimer, op. cit., p. 91, n° 10, pi. LIX, 1 (cratère à
volutes de Munich 1740) ; p. 91, n° 12 (pôliké à col du Eton College Museum) ; p. 114, n° 9, pi. LXV, 3 (amphore
à col pseudo-chalcidienne de Londres 1949.2-17.1) ; p. 115, n° 11, pi. LXV, 4 (lekanis béotienne du Louvre
CA 1948). Sur ces deux derniers vases, les «Amazones » sont à cheval. Cependant, avec l'apparition du style
sévère, dans la céramique à figures rouges — et sur des vases à figures noires contemporains — on note pour les
représentations d'archères le port d'un /(.xcovtcrxoç discret mais visible par-dessus le vêtement collant (cf
D. von Bothmer, op. cit., p. 96, n° 61, pi. LXI, 5 et p. 97 (oenochoé de Wùrzburg 347) ; p. 125, n° 9, pi.
LXVIII, 5 et p. 128 (amphore à col du Louvre G 197, de Myson). Cette tendance au composite par la superpo-.
sition de la tunique et même du corselet au vêtement coll

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