Aspects nouveaux de l économie internationale - article ; n°229 ; vol.41, pg 1-21
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Description

Annales de Géographie - Année 1932 - Volume 41 - Numéro 229 - Pages 1-21
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Albert Demangeon
Aspects nouveaux de l'économie internationale
In: Annales de Géographie. 1932, t. 41, n°229. pp. 1-21.
Citer ce document / Cite this document :
Demangeon Albert. Aspects nouveaux de l'économie internationale. In: Annales de Géographie. 1932, t. 41, n°229. pp. 1-21.
doi : 10.3406/geo.1932.11064
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1932_num_41_229_11064229. — XLIe aimée. 15 Janvier 1932 №
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
Lorsque, ASPECTS au début NOUVEAUX de INTERNATIONALE l'année (Premier 1929, article.) DE nous L'ÉCONOMIE tentions ici même d'anal
yser, puis de condenser en une sorte de bilan général, les aspects
généraux de l'évolution économique, il nous apparaissait que le fait
le plus remarquable de l'économie universelle était l'accroissement
constant de la production du monde. Après avoir craint, pendant les
années de la Guerre et de l'immédiat après-guerre, le manque de den
rées alimentaires, de matières premières et même de certains articles
manufacturés, on considérait avec satisfaction cette abondance de
produits comme une sécurité pour la subsistance de l'humanité. On
ne parlait pas de surproduction. On pensait qu'il était bon qu'il
naquît plus de produits que d'hommes à la surface de la Terre, afin
qu'il y eût moins de misère et moins de pauvres.
Or voici que l'accroissement inconsidéré et général de la product
ion crée pléthore de biens et que précisément de cet excès de richess
es, que naguère on bénissait, on voit surgir la misère et la pauvreté.
Ce paradoxe de l'économie moderne, dont l'Europe paraissait souffrir
seule il y a quatre ans, s'est étendu au monde entier. Et, sans doute
pour la première fois dans l'histoire, tous les pays de la Terre souffrent
ensemble ; jamais encore on n'avait senti d'une manière si violente la
solidarité qui unit les nations et qui tend à faire du monde un seul et
grand marché x.
1. Parmi les nombreux ouvrages et les articles innombrables qui traitent de l'état
actuel de l'économie internationale, nous mentionnerons les suivants : Société des
Nations. Comité économique, La Crise agricole, vol. I, Genève, 1931, in-8°, 332 p.
— Le Cours et les phases de la dépression économique mondiale. Rapport présenté à
l'assemblée de la Société des Nations (par le professeur Ohlin. de l'Université de Stock
holm), Genève, 1931, in-8°, 375 p. — La crise économique actuelle. Supplément à
L'Économie internationale de janvier 1931, in-8°, 30 p. — La crise des États agricoles
ANN. DE GÉOG. XLIe ANNÉE. 1
1 * ANNALES DE GÉOGRAPHIE 2
I. — Les caractères généraux de l'état économiqu e
Existence d'une crise universelle. — De tous les traits qui peuvent
servir à définir le stade actuel de l'économie, il n'en est point de plus
marqué que le caractère universel de cette crise dont elle souffre.
Elle affecte profondément même l'agriculture, qui, par la nature de
son travail, semblerait dépendre beaucoup plus de conditions natio
nales ou continentales que de conditions internationales. On connaît
d'autres crises agricoles 1, mais qui n'ont pas eu la même extension
universelle. La crise de 1820 à 1825 fut proprement européenne ; elle
sévit au retour de la paix qui suivit les guerres napoléoniennes et ren
dit la liberté à la circulation des marchandises ; on avait emblavé
partout dans l'Europe occidentale par crainte de disette ; les récoltes
croissantes de pommes de terre réduisaient la consommation des
grains ; le prix des denrées agricoles baissa de moitié. La grande crise
de 1875-1905, qui eut des origines lointaines, se limita aussi à l'Eu
rope occidentale ; provoquée par la concurrence des céréales des pays
neufs, elle amena la chute des prix du blé et la baisse de la valeur de
la terre ; elle aboutit au grand mouvement qui orienta les pays de
l'Europe industrielle vers les produits de l'élevage. Actuellement, la
crise agricole n'épargne aucun pays ; elle varie, d'ailleurs, ses manifes
tations selon les régions, très dure dans les pays qui exportent des
céréales, plus dure encore peut-être dans les pays tropicaux dont
l'économie jeune n'a pas encore une assiette solide.
Les mêmes symptômes l'accompagnent partout. C'est d'abord la
chute universelle des prix de gros, brutale et catastrophique : en une
seule année, de 1929 à 1930, ils ont baissé de 14 p. 100 aux États-Unis,
de 22 p. 100 en Angleterre, de 14 p. 100 en Allemagne, de 17 p. 100
en France. Sur le marché universel, les prix ont reculé de 24 p. 100
pour la laine et la soie, de 33 p. 100 pour le blé, de 80 p. 100 pour le
cuivre, le zinc et l'étain, de 60 p. 100 le caoutchouc. La diminu
tion du commerce extérieur révèle aussi la langueur des échanges :
de 1929 à 1930, les importations ont baissé de 30,4 p. 100 aux États-
Unis, de 14,5 p. 100 en Grande-Bretagne ; les exportations, de 26,7
p. 100 aux États-Unis, de 21,5 p. 100 en Grande-Bretagne2. Enfin
tout le monde connaît le développement effrayant du chômage dans
européens et V action internationale (janvier 1930-mai 1931). Documents recueillis et
commentés par A. Tibal. Publication de la Conciliation internationale, Dota
tion Carnegie, Bulletins noî 2, 3, 4 et 5, 1931, in-8°, 366 p. — Les conditions de l'agri
culture en 1929-1930 {Institut international d'Agriculture), Commentaire économique à
Г Annuaire international de Statistique agricole, 1929-1930, Rome, Istit. poligr., 1930,
in-8°, 181 p. — - A. Chevalier, La crise de la production en agriculture coloniale ; ses
causes, ses remèdes (Rev. Botanique appliquée, XI, 1931, n° 119, 44 p.).
1. Crise agricole, p. 21-22.
2. Économie internationale, 1931, p. 181. ASPECTS DE L'ÉCONOMIE INTERNATIONALE 3
l'industrie. Vers le milieu de 1931, les évaluations officielles du nombre
des chômeurs étaient de 4 104 000 pour l'Allemagne, de 196 321 pour
l'Autriche, 62 339 pour la Belgique, 36 100 pour le Danemark, 53 673
pour la France, 2 142 821 pour la Grande-Bretagne, 693 273 pour
l'Italie. 65 952 pour les Pays-Bas, 210 908 pour la Tchécoslovaquie
et probablement 5 millions pour les États-Unis. Il importe de recher
cher les causes de cet état économique et d'apprécier le rôle de cha
cune d'elles dans le phénomène général. Il semble bien que l'influence
prépondérante revienne dans tous les domaines à la surproduction ;
on ne doit considérer la faiblesse de la consommation due surtout au
bas niveau de vie de grandes masses d'acheteurs que comme une
cause secondaire.
La surproduction. — Le développement extraordinaire de la pro
duction s'explique par deux causes, dont l'une, occasionnelle, résulte
de la Guerre et dont l'autre, plus profonde, tient aux conditions
mêmes du travail moderne.
A la suite des destructions de la Guerre, un véritable mot d'ordre
de restauration se répandit dans le monde. Sans mesurer exactement
l'étendue des ruines à relever ni des besoins nouveaux à satisfaire, on
se mit à rebâtir et à créer ; dans les continents neufs, on mit en blé
d'énormes étendues de terre ; partout on édifia des usines pour assurer
l'approvisionnement métallurgique et textile qui avait fait défaut
pendant plusieurs années. On conçut tous ces nouveaux moyens de
production à une échelle que permettaient d'atteindre les progrès de
la technique et les principes de la rationalisation. On a ainsi recons
titué une production qui dépasse les besoins de la consommation ;
l'offre a dominé sur les marchés, et la demande n'a pas suivi.
Dans le domaine agricole, c'est aux pays d'outre-mer qu'il faut
attribuer la surproduction. Les États-Unis, le Canada, l'Australie et
l'Argentine, qui cultivaient avant la Guerre 32 millions d'hectares de
blé, en avaient en 1930 de 48 à 49 millions. Pendant ce temps, il est
vrai, l'Europe industrielle, avec son déficit de 130 à 135 millions de
quintaux, restait toujours une grosse importatrice. Mais peu à peu le
continent retrouvait sa capacité productrice. La Russie elle-même
montrait sa volonté de reprendre sa place sur le marché universel des
grains et annonçait le plan dél

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