Différentiels sociaux et familiaux de mortalité aux âges actifs : quelles différences entre les femmes et les hommes ? - article ; n°1 ; vol.398, pg 11-31
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Différentiels sociaux et familiaux de mortalité aux âges actifs : quelles différences entre les femmes et les hommes ? - article ; n°1 ; vol.398, pg 11-31

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Economie et statistique - Année 2006 - Volume 398 - Numéro 1 - Pages 11-31
Las diferencias de mortalidad según la categoría social son menos evidentes entre las mujeres que entre los hombres. Los riesgos de defunción varían también según las situaciones familiares y laborales, ambas relacionadas con la categoría social. Tras considerar ambos elementos, no se observan más diferencias vinculadas a la posición profesional entre las mujeres, pero persisten, aunque atenuadas, entre los hombres. En cambio, el nivel de titulación sigue desempeñando un papel importante, predominante para las mujeres y complementario a la posición social para los hombres. Así, resulta más pertinente analizar los diferenciales sociales de mortalidad a través del nivel de titulación para las mujeres, que únicamente a partir de la categoría social. La menor variabilidad de los riesgos de defunción para las mujeres no se observa exclusivamente según la categoría social. Así, para ambos sexos, el paro y la inactividad no vinculada a la jubilación están asociados a una sobre-mortalidad, aunque de menor amplitud para las mujeres. Los efectos de choque vinculados a un cambio de situación (por ejemplo, viudez tras fallecimiento del cónyuge) son menos evidentes para estas últimas. El muestreo demográfi co permanente (EDP) permite estudiar los riesgos anuales de defunción de hombres y mujeres en tres periodos, que van desde comienzos de los años ochenta hasta la mitad de los noventa, considerando las características socio-demográfi cas de los individuos (edad, sexo, categoría social y nivel de titulación), de su situación en el mercado laboral (activo, paro, jubilación e inactividad al margen de la jubilación) y de su situación familiar (situación de la pareja). Se ha aportado un complemento en el periodo más reciente sobre los riesgos de fallecimiento según la duración del paro y el tiempo de trabajo de los activos ocupados, la vida matrimonial efectiva o legal y el número de hijos, así como sobre la infl uencia de las características del cónyuge para las personas que viven en pareja. Diferenciales sociales y familiares de mortalidad en edad activa: ¿cuales son las diferencias entre mujeres y hombres?
Die Unterschiede im Hinblick auf die Sterblichkeit zwischen den sozialen Kategorien sind bei den Frauen weniger ausgeprägt als bei den Männern. Das Sterblichkeitsrisiko schwankt auch je nach familiärer Lage und Stellung am Arbeitsmarkt, die mit der sozialen Lage korrelieren. Nach Berücksichtigung dieser beiden Elemente sind bei den Frauen keine Unterschiede mehr entsprechend der berufl ichen Stellung festzustellen, wohingegen sie bei den Männern zwar geringer sind, aber fortbestehen. Dagegen spielt das Ausbildungsniveau weiterhin eine wichtige Rolle ein Aspekt, der bei den Frauen dominiert und bei den Männern komplementär zur sozialen Stellung ist. Mithin ist es relevanter, bei den Frauen die sozialen Unterschiede bezüglich der Sterblichkeit anhand des Ausbildungsniveaus, anstatt durch bloße Zugrundelegung ihrer sozialen Kategorie zu analysieren. Die geringere Variabilität der Sterblichkeitsrisiken bei den Frauen ist nicht nur hinsichtlich der sozialen Kategorie festzustellen. Auch die Arbeitslosigkeit und die nicht durch den Ruhestand bedingte Erwerbslosigkeit sind bei beiden Geschlechtern somit für eine erhöhte Sterblichkeit verantwortlich, bei den Frauen allerdings in geringerem Maße. Weniger ausgeprägt sind auch bei Frauen die Effekte von Schocks infolge eines Wechsels der persönlichen Situation (etwa Witwenschaft nach dem Tod des Ehepartners). Anhand der ständigen demographischen Strichprobe lassen sich die jährlichen Sterblichkeitsrisiken von Männern und Frauen in drei Zeiträumen von Anfang der 1980er bis Mitte der 1990er Jahre untersuchen, wobei die soziodemographischen Merkmale der Individuen (Alter, Geschlecht, soziale Kategorie und Qualifi zierung), ihre Situation am Arbeitsmarkt (Beschäftigung, Arbeitslosigkeit, Ruhestand und Erwerbslosigkeit außerhalb des Ruhestands) sowie ihre familiäre Lage (Lage des Paares) berücksichtigt werden. Für die jüngste Zeit erhält man zusätzliche Aufschlüsse über die Sterblichkeitsrisiken je nach Dauer der Arbeitslosigkeit und Dauer der Erwerbstätigkeit der Beschäftigten, Defacto-oder De-jure-Eheleben und Anzahl der Kinder sowie über den Einfl uss der Merkmale der Ehepartner bei den Personen, die als Paar zusammenleben. Soziales und familiäres Gefälle bei der Sterblichkeit im erwerbstätigen Alter: welche Unterschiede bestehen zwischen Frauen und Männern?
Differences in mortality between social categories are less marked for women than for men. An individual’s mortality risk also varies according to their family situation and labour market status, which are correlated to social category. When these two factors are taken into account, differences according to professional position disappear for women, whereas they remain, albeit to a lesser extent, for men. However, level of education remains an important factor, playing a predominant role for women and combining with social status for men. It is therefore more appropriate to analyze the social differentials of mortality for women according to their level of education rather than just their social category. The slightest variability of the mortality risk for women is not only observed between social categories. Unemployment and labour market inactivity not due to retirement are thus associated with excess mortality for both women and men, albeit to a lesser extent for women. Major life change events (for example, the death of a partner and widowhood) also have less of an effect on the mortality of women. The Permanent Demographic Sample Survey (EDP) has allowed the annual mortality risks for men and women over three periods, ranging from the start of the 1980s to the mid-1990s, to be studied, taking into account the socio-demographic characteristics of the individuals (age, gender, social category and level of education), their labour market status (employment, unemployment, retirement and labour market inactivity not linked to retirement) and their family situation (marital status). Additional factors were brought to the study of mortality risks for the most recent period: length of time in unemployment and the working hours for employed individuals, whether the individuals have a commonlaw or legal marriage and the number of children they have. The infl uence of a partner’s characteristics was also taken into consideration for those people living with their partner. Social and Family Differentials of Mortality within the Working-Age Population: what Inequalities Exist between Women and Men?
Les différences de mortalité selon la catégorie sociale sont moins marquées pour les femmes que pour les hommes. Les risques de décès varient aussi selon la situation familiale et la situation sur le marché du travail, qui sont corrélées à la catégorie sociale. Après prise en compte de ces deux éléments, on n’observe plus de différences selon la position professionnelle pour les femmes alors qu’elles demeurent, certes amoindries, pour les hommes. En revanche, le niveau de diplôme continue à jouer un rôle important, prédominant pour les femmes et complémentaire à la position sociale pour les hommes. Il est donc plus pertinent d’analyser les différentiels sociaux de mortalité à travers le diplôme pour les femmes, qu’à l’aide de leur seule catégorie sociale. La moindre variabilité des risques de décès pour les femmes ne s’observe pas uniquement selon la catégorie sociale. Le chômage, l’inactivité non liée à la retraite sont ainsi associés pour les deux sexes à une surmortalité, mais de moindre ampleur pour les femmes. Les effets de chocs liés à un changement de situation (par exemple veuvage suite au décès du conjoint) sont également moins marqués pour ces dernières. L’échantillon démographique permanent (EDP) permet d’étudier les risques annuels de décès des hommes et des femmes sur trois périodes allant du début des années 1980 au milieu des années 1990, en tenant compte des caractéristiques socio-démographiques des individus (âge, sexe, catégorie sociale et diplôme), de leur situation sur le marché du travail (emploi, chômage, retraite et inactivité hors retraite) et de leur situation familiale (situation de couple). Un complément est apporté sur la période la plus récente sur les risques de décès selon la durée de chômage et le temps de travail des actifs occupés, la vie matrimoniale de fait ou légale et le nombre d’enfants, ainsi que sur l’infl uence des caractéristiques des conjoints, pour les personnes vivant en couple. Différentiels sociaux et familiaux de mortalité aux âges actifs: quelles différences entre les femmes et les hommes?

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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 13
Langue Français

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SOCIÉTÉ
Différentiels sociaux et familiaux de mortalité aux âges actifs : quelles différences entre les femmes et les hommes ? Isabelle Robert-Bobée* et Christian Monteil*
Les différences de mortalité selon la catégorie sociale sont moins marquées pour les femmes que pour les hommes. Les risques de décès varient aussi selon la situation fami-liale et la situation sur le marché du travail, qui sont corrélées à la catégorie sociale. Après prise en compte de ces deux éléments, on n’observe plus de différences selon la position professionnelle pour les femmes alors qu’elles demeurent, certes amoindries, pour les hommes. En revanche, le niveau de diplôme continue à jouer un rôle important, prédominant pour les femmes et complémentaire à la position sociale pour les hommes. Il est donc plus pertinent d’analyser les différentiels sociaux de mortalité à travers le diplôme pour les femmes, qu’à l’aide de leur seule catégorie sociale. La moindre variabilité des risques de décès pour les femmes ne s’observe pas unique-ment selon la catégorie sociale. Le chômage, l’inactivité non liée à la retraite sont ainsi associés pour les deux sexes à une surmortalité, mais de moindre ampleur pour les fem-mes. Les effets de chocs liés à un changement de situation (par exemple veuvage suite au décès du conjoint) sont également moins marqués pour ces dernières. L’échantillon démographique permanent ( EDP )permetdétudierlesrisquesannuelsdedécès des hommes et des femmes sur trois périodes allant du début des années 1980 au milieu des années 1990, en tenant compte des caractéristiques socio-démographiques des individus (âge, sexe, catégorie sociale et diplôme), de leur situation sur le marché du travail (emploi, chômage, retraite et inactivité hors retraite) et de leur situation familiale (situation de couple). Un complément est apporté sur la période la plus récente sur les risques de décès selon la durée de chômage et le temps de travail des actifs occupés, la vie matrimoniale de fait ou légale et le nombre d’enfants, ainsi que sur l’infl uence des caractéristiques des conjoints, pour les personnes vivant en couple.
* Isabelle Robert-Bobée et Christian Monteil appartenaient à la division Enquêtes et Études Démographiques de l’Insee au momen t de la rédaction de l’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 398-399, 2006
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L edsescagtréoguopreiesshsoomcioagleèsnenseetcomnsatsiqtuueennttdpeassdifférences en termes de niveau d’éducation, de situation familiale et de situation sur le marché du travail, qui jouent également sur la morta-lité. Ainsi, le chômage qui affecte l’état de santé (Mesrine, 2000), est plus fréquent chez les ouvriers que les cadres (Attal-Toubert et Derosier, 2005). Les agriculteurs sont plus nom-breux à n’avoir jamais vécu en couple (Mazuy, 2002) or, vivre seul s’accompagne d’une plus forte mortalité (Vallin et Nizard, 1977). Le fait d’être parent est aussi associé à une mortalité plus ou moins forte selon le nombre d’enfants (Mejer et Robert-Bobée, 2003). Enfi n, au sein d’une même catégorie professionnelle, les niveaux d’études des personnes peuvent être différents et ceci n’est peut-être pas sans consé-quences sur leur risque de mortalité. Une analyse sur les modifi cations éventuelles des différences de mortalité entre catégories sociales par la prise en compte d’autres carac-téristiques individuelles a été conduite à partir d’une unique source de données, l’ Échantillon Démographique Permanent ( EDP ) de l’Insee (cf. encadré 1). L’étude porte sur les personnes nées en France, pour lesquelles l’information sur l’état vital (décédé ou non et date de décès le cas échéant) est de bonne qualité dans l’EDP. Elle s’intéresse aux risques annuels de décès aux âges dits « actifs », soit aux personnes âgées de 30 à 64 ans lors d’un recensement. Les risques annuels de décès ont été estimés sur trois périodes de même amplitude (10 ans) consécutives à un recensement (1976-1984, 1983-1991, 1991-1999) en fonction des caracté-ristiques des individus et de leur conjoint obser-vées en début de période, c’est-à-dire à la date du recensement (cf. encadré 2). Ils permettent de mesurer des corrélations entre ces caractéris-tiques et la mortalité, mais ne permettent toute-fois pas d’établir des liens de causalité. Une espérance de vie toujours plus longue pour les femmes En 2004, l’espérance de vie à la naissance en France atteignait 83,8 ans pour femmes et 76,7 ans pour les hommes, soit un écart de plus de 7 ans en faveur des femmes (Richet-Mastain, 2005). Cet écart, qui était de plus de 8 ans en 1992, s’est cer-tes réduit (Beaumel et al. , 2006 ; Meslé, 2004 ; Richet-Mastain, 2005 ; Vallin et Meslé, 2001) mais, comparativement aux autres pays euro-péens, la France demeure un pays où la différence
d’espérance de vie entre hommes et femmes est particulièrement forte (Monnier, 2004). La plus longue durée de vie des femmes résulte de nombreux facteurs et c’est d’ailleurs le cumul de ces facteurs plutôt que chacun d’en-tre eux pris isolément qui, in fine,  conduisent aux différences de mortalité observées selon les sexes (Caselli et al. , 2002 ; Leclerc et al. , 2000). L’avantage en termes d’espérance de vie des femmes sur les hommes s’explique en partie par des raisons biologiques, et plus précisément génétiques – effets bénéfi ques du double chro-mosome X – et hormonales – effet protecteur des hormones sexuelles féminines – (Vallin, 2002 ; Soliani et Lucchetti, 2002). À ces raisons s’ajoutent aussi un aspect sociocul-turel qui s’exprime par des différences de com-portements en termes de conduites à risques et de prévention. En effet, en termes de consommation d’alcool notamment, les hommes sont plus sou-vent consommateurs et lorsqu’ils consomment, sont de plus gros buveurs que les femmes (Aliaga, 2002b). En 2001, un tiers des hommes étaient des consommateurs réguliers de tabac contre un cin-quième des femmes (Aliaga, 2002a). Les com-portements féminins et masculins se sont tou-tefois rapprochés sur longue période (réduction du tabagisme chez les hommes et augmentation chez les femmes). En 1980, il y avait ainsi 45 % de fumeurs et 17 % de fumeuses. Dans les géné-rations les plus jeunes, on observe désormais peu de différences à la fois dans les proportions d’usagers du tabac et dans le nombre de cigaret-tes fumées (Aliaga, 2001). La prise de risques au volant est aussi un com-portement plutôt masculin. Selon les statisti-ques de la sécurité routière, en 2004, les fem-mes françaises ont été 9 fois moins souvent condamnées pour délits routiers que les hom-mes (Sécurité routière, 2006). Les pratiques en matière de recours aux soins des hommes et des femmes diffèrent également. La consultation d’un médecin est non seulement plus fréquente chez les femmes, notamment parce qu’une part importante d’entre elles a un suivi gynécologi-que tout au long de sa vie, mais aussi plus pré-coce (Aliaga, 2002b). Enfin, si la participation des femmes au marché du travail s’est fortement accrue, les femmes occupent en général des emplois présentant moins de risques professionnels. Les métiers dits à risques tels qu’ouvrier dans le bâtiment, marin pêcheur ou pompier, sont encore très majoritairement masculins.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 398-399, 2006
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