Economie et statistique - Année 2009 - Volume 427 - Numéro 1 - Pages 3-20Los efectos de la internacionalización sobre el empleo pueden considerarse desde dos puntos de vista. El primero se interesa por los efectos sobre el empleo global. Obliga a considerar que la internacionalización se traduce al mismo tiempo en destrucción y creación de empleo, porque el saldo de estas es lo que resulta pertinente a nivel macroeconómico. La otra aproximación se centra solo en la destrucción, que corresponde a la parte del fenómeno percibido efectivamente por los trabajadores afectados. En el presente artículo hacemos hincapié en este componente. A menudo se cita la evaluación de Aubert y Sillard (2005). Su evaluación se apoyaba en el análisis de datos microeconómicos de empresa y desembocaba en un flujo anual de 15.000 destrucciones aproximadamente. Esta cifra es significativa, pero solo abarca el sector industrial y solo capta una parte de lo que a menudo se entiende por deslocalización. Aquí examinamos una evaluación alternativa basada en los datos de la contabilidad nacional por sector. Esta evaluación se inspira en el método llamado del contenido en empleo de los intercambios internacionales, pero, aplicada a los flujos de empleo más que a los stocks, evita sus principales escollos. En el período 2000-2005, la internacionalización habría sido el origen de una media de 36.000 desapariciones anuales de empleos, con unas fluctuaciones importantes según la fase del ciclo económico. No obstante, la estimación sigue siendo tributaria de un determinado número de convenciones y, por naturaleza, solo afecta a una de las dos facetas de la internacionalización, puesto que no cifra las creaciones de empleo que compensan estas destrucciones. The effects of internationalisation on employment can be examined from two angles. The first approach considers the effects on total employment. It requires us to take account of the fact that internationalisation causes both job destruction and job creation, as the net balance of the two is what matters at macroeconomic level. The other approach concentrates solely on destruction, i. e., the aspect of the phenomenon actually experienced by the employees concerned. This destruction component is the focus of our article. One assessment often cited is that of Aubert and Sillard (2005). Analysing microeconomic business data, they estimated annual job losses in France at about 15,000. While significant, this figure is restricted to the manufacturing industry and captures only a portion of what is often understood by relocation of production capacity. Here, we examine an alternative estimate based on national-accounting data broken down by industry. Although our assessment draws on the “job content” model of international trade flows, we avoid its main drawbacks by applying the model to job flows rather than job stocks. For the period 2000-2005, we find that internationalisation caused an average 36,000 job losses a year, with wide variations reflecting phases of the economic cycle. However, our estimate is dependent on a certain number of conventions and, by nature, it applies to only one of the two facets of internationalisation, since it does not evaluate the job gains that offset the losses. Les effets de l’internationalisation sur l’emploi peuvent s’envisager sous deux angles. Le premier s’intéresse aux effets sur l’emploi global. Il oblige à prendre en compte le fait que l’internationalisation se traduit à la fois par des destructions et des créations d’emploi car c’est leur solde qui est pertinent au niveau macroéconomique. L’autre approche se focalise sur les seules destructions, qui correspondent à la part du phénomène qui est effectivement ressentie par les salariés concernés. C’est sur cette composante que nous mettons l’accent dans cet article. Une évaluation fréquemment citée est celle d’Aubert et Sillard (2005). Leur évaluation s’appuyait sur l’analyse de données microéconomiques d’entreprise et débouchait sur un flux annuel d’environ 15 000 destructions. Ce chiffre est significatif mais il ne couvre que le secteur industriel et ne capte qu’une partie de ce que l’on entend souvent par délocalisation. Nous examinons ici une évaluation alternative fondée sur les données de la comptabilité nationale par branche. Cette évaluation s’inspire de la méthode dite du contenu en emploi des échanges internationaux, mais, appliquée aux flux d’emploi plutôt qu’aux stocks, elle en évite les principaux écueils. Sur la période 2000-2005, l’internationalisation aurait été à l’origine de 36 000 disparitions annuelles d’emplois en moyenne, avec des fluctuations importantes selon la phase du cycle économique. L’estimation reste néanmoins tributaire d’un certain nombre de conventions et, par nature, elle ne porte que sur une seule des deux facettes de l’internationalisation, puisqu’elle ne chiffre pas les créations d’emploi qui compensent ces destructions. Die Auswirkungen der Internationalisierung auf die Beschäftigung können unter zwei Blickwinkeln analysiert werden. Der erste betrifft die Auswirkungen auf die Gesamtbeschäftigung. Bei ihm muss die Tatsache berücksichtigt werden, dass die Internationalisierung sowohl Arbeitsplätze schafft als auch vernichtet, da deren Saldo auf gesamtwirtschaftlicher Ebene relevant ist. Beim anderen Ansatz wird nur die Vernichtung von Arbeitsplätzen berücksichtigt, d. h. das Phänomen, das die betroffenen Arbeitnehmer tatsächlich spüren. Auf dieser Komponente liegt der Schwerpunkt in unserem Artikel. Eine häufig zitierte Bewertung ist diejenige von Aubert und Sillard (2005). Ihre Bewertung stützte sich auf die Analyse mikroökonomischer Daten von Unternehmen und ergab einen Fluss von rund 15 000 Vernichtungen. Diese Zahl ist zwar erheblich, betrifft aber nur den Industriesektor und erfasst nur einen Teil dessen, was oftmals als Betriebsverlagerungen bezeichnet wird. In unserem Artikel prüfen wir anhand der Daten der Volkswirtschaftlichen Gesamtrechnung eine alternative Bewertung. Diese Bewertung basiert auf der so genannten Methode der Beschäftigungswirksamkeit des Welthandels, die aber bei Anwendung auf die Beschäftigungsströme anstatt auf die Lagerbestände die wichtigsten Klippen vermeidet. Im Zeitraum 2000-2005 wären der Internationalisierung im Schnitt jährlich 36 000 Arbeitsplätze zum Opfer gefallen, wobei je nach Phase des Konjunkturzyklus erhebliche Schwankungen zu verzeichnen wären. Die Schätzung hängt jedoch von einer Reihe von Faktoren ab und bezieht sich naturgemäß nur auf einen der beiden Aspekte der Internationalisierung, da hierbei die Schaffung von Arbeitsplätzen, die den Abbau ausgleichen, nicht beziffert werden. 18 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
Globalisation et flux d’emploi : que peut dire une approche comptable ? Muriel Barlet, Didier Blanchet et Laure Crusson*
Leseffetsdelinternationalisationsurlemploipeuventsenvisagersousdeuxangles.Lepremiersintéresseauxeffetssurlemploiglobal . Il oblige à prendre en compte le faitquelinternationalisationsetraduitàlafoispardesdestructionsetdescréationsdemploiscarcestleursoldequiestpertinentauniveaumacroéconomique.Lautreapproche se focalise sur les seules destructions, qui correspondent à la part du phéno-mènequiesteffectivementressentieparlessalariésconcernés.Cestsurcettecompo-sante que nous mettons laccent dans cet article. Une évaluation fréquemment citée est celle dAubert et Sillard (2005). Leur évaluation sappuyait sur lanalyse de données microéconomiques d’entreprise et débouchait sur un flux annuel d’environ 15 000 des -tructions. Ce chiffre est significatif mais il ne couvre que le secteur industriel et ne capte quune partie de ce que lon entend souvent par délocalisation. Nous examinons ici une évaluation alternative fondée sur les données de la comptabilité nationale par branche. Cetteévaluationsinspiredelaméthodediteducontenuenemploideséchangesinter-nationaux, mais, appliquée aux flux d’emploi plutôt qu’aux stocks, elle en évite les prin -cipauxécueils.Surlapériode2000-2005,linternationalisationauraitétéàloriginede36 000 disparitions annuelles d’emplois en moyenne, avec des fluctuations importantes selonlaphaseducycleéconomique.Lestimationestnéanmoinstributaireduncertainnombre de conventions et, par nature, elle ne porte que sur une seule des deux facettes de linternationalisation,puisquellenechiffrepaslescréationsdemploisquicompensentces destructions.
Didier Blanchet appartient au département des Études Économiques dEnsemble (D3E) de lInsee, Muriel Barlet et Laure Crusson, * appartenaient, lors de la rédaction de cet article, à la division Croissance et Politiques Macroéconomiques du même département. Ce travail développe un chiffrage présenté dans Barlet et al. (2007). Il a bénéficié de présentations au séminaire interne du D3E et au sémi -naireEmploietTravailduCentredÉtudesdelEmploietdelaDares.Lesauteursremercientlesparticipantsàcesdifférentesrencontreset tout particulièrement leurs discutants, Guillaume Daudin et Hervé Boulhol. Ils remercient également Hélène Erkel-Rousse, Vladimir Passeron et les deux rapporteurs de la revue pour leurs conseils, ainsi que Françoise Le Gallo pour la construction des séries de valeur unitaire. Ils restent évidemment seuls responsables des limites ou inexactitudes de leur travail.