L habillement : une dépense sur le déclin - article ; n°1 ; vol.192, pg 65-74
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Economie et statistique - Année 1986 - Volume 192 - Numéro 1 - Pages 65-74
Depuis trois ans, les dépenses vestimentaires diminuent à prix constants. Leur croissance, depuis le début des années cinquante, était principalement due aux achats pour les femmes et les enfants. Pour ces deux groupes, la consommation atteint un seuil de saturation comme cela avait été le cas antérieurement pour les hommes adultes.
En trente ans, la garde-robe a beaucoup évolué. On achète moins de « gros vêtements » comme les manteaux, tailleurs ou complets. À l'inverse, les vêtements de sport et les tenues décontractées se répandent. Les femmes ont adopté beaucoup de vêtements masculins sans pour autant renoncer à leurs articles traditionnels. Cette évolution générale ne fait pas disparaître les différences entre catégories sociales. Au contraire, on ne retrouve pas dans l'habillement de tendance à l'uniformisation des pratiques de consommation. Des produits nouveaux ou importés de l'extérieur ne se diffusent pas des milieux aisés aux autres catégories sociales de manière systématique. Ainsi, la désaffection à l'égard des dépenses vestimentaires touche beaucoup plus les catégories sociales défavorisées que les milieux aisés.
Clothes: an expenditure in decline - For three years, clothing expenditures have been decreasing in constant prices. Their increase since the beginning of the 1950s was due principally to purchases for women and children. Where these two groups are concerned, consumption has reached a threshold of saturation, as was the case previously for adult men.
In thirty years, the wardrobe has evolved a great deal. Fewer «big clothes» like coats, women's suits or men's suits are bought. Conversely, sports wear and relaxed attire are becoming more common. Women have adopted a lot of masculine clothes without giving up their traditional articles. This general evolution, however, has not made differences between social categories disappear. On the contrary, a tendency towards an uniformity of consumption practices in relation to clothes cannot be found. New or foreign products do not spread from the comfortable classes to other social categories in a systematic way. Thus, the loss of interest in clothing expenditures affects disadvantaged social categories much more than the comfortable classes.
El vestir : Un gasto en decadencia - Desde hace tres años, los gastos en materia de indumentaria disminuyen a precios constantes. Su desarrollo desde principios de los años del cincuenta, se debia mayormente a compras efectuadas para mujeres y niños. Para ambos grupos, el consumo alcanzaba un tope de saturación como fue el caso con anterioridad para los hombres adultos.
En treinta años, la indumentaria evolucionó mucho. Se compran menos « prendas de abrigo » tales como abrigos, trajes de chaqueta o trajes para hombre. Por el contrario, las prendas deportivas y los conjuntos de decontracción se van extendiendo. Las mujeres han adoptado cantidad de prendas masculinas sin que por ello hayan renunciado a arti- culos tradicionales. Esta evolución general no trae la desaparición de las diferencias entre categorias sociales. Por lo contrario, ya no se suele encontrar en la indumentaria tendencia a uniformización de las prácticas de consumo. Nuevos productos o importados del exterior no se van extendiendo sistematicamente de las categorias acomodadas a las demás categorias sociales. Asi pues, la falta de afición en materia de gastos de indumentaria atane mucho más a las categorias sociales desfavorecidas que a las categorias acomodadas.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Nicolas Herpin
L'habillement : une dépense sur le déclin
In: Economie et statistique, N°192, Octobre 1986. pp. 65-74.
Citer ce document / Cite this document :
Herpin Nicolas. L'habillement : une dépense sur le déclin. In: Economie et statistique, N°192, Octobre 1986. pp. 65-74.
doi : 10.3406/estat.1986.2506
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1986_num_192_1_2506Résumé
Depuis trois ans, les dépenses vestimentaires diminuent à prix constants. Leur croissance, depuis le
début des années cinquante, était principalement due aux achats pour les femmes et les enfants. Pour
ces deux groupes, la consommation atteint un seuil de saturation comme cela avait été le cas
antérieurement pour les hommes adultes.
En trente ans, la garde-robe a beaucoup évolué. On achète moins de « gros vêtements » comme les
manteaux, tailleurs ou complets. À l'inverse, les vêtements de sport et les tenues décontractées se
répandent. Les femmes ont adopté beaucoup de vêtements masculins sans pour autant renoncer à
leurs articles traditionnels. Cette évolution générale ne fait pas disparaître les différences entre
catégories sociales. Au contraire, on ne retrouve pas dans l'habillement de tendance à l'uniformisation
des pratiques de consommation. Des produits nouveaux ou importés de l'extérieur ne se diffusent pas
des milieux aisés aux autres catégories sociales de manière systématique. Ainsi, la désaffection à
l'égard des dépenses vestimentaires touche beaucoup plus les catégories sociales défavorisées que les
milieux aisés.
Abstract
Clothes: an expenditure in decline - For three years, clothing expenditures have been decreasing in
constant prices. Their increase since the beginning of the 1950s was due principally to purchases for
women and children. Where these two groups are concerned, consumption has reached a threshold of
saturation, as was the case previously for adult men.
In thirty years, the wardrobe has evolved a great deal. Fewer «big clothes» like coats, women's suits or
men's suits are bought. Conversely, sports wear and relaxed attire are becoming more common.
Women have adopted a lot of masculine clothes without giving up their traditional articles. This general
evolution, however, has not made differences between social categories disappear. On the contrary, a
tendency towards an uniformity of consumption practices in relation to clothes cannot be found. New or
foreign products do not spread from the comfortable classes to other social categories in a systematic
way. Thus, the loss of interest in clothing expenditures affects disadvantaged social categories much
more than the comfortable classes.
Resumen
El vestir : Un gasto en decadencia - Desde hace tres años, los gastos en materia de indumentaria
disminuyen a precios constantes. Su desarrollo desde principios de los años del cincuenta, se debia
mayormente a compras efectuadas para mujeres y niños. Para ambos grupos, el consumo alcanzaba
un tope de saturación como fue el caso con anterioridad para los hombres adultos.
En treinta años, la indumentaria evolucionó mucho. Se compran menos « prendas de abrigo » tales
como abrigos, trajes de chaqueta o trajes para hombre. Por el contrario, las deportivas y los
conjuntos de decontracción se van extendiendo. Las mujeres han adoptado cantidad de prendas
masculinas sin que por ello hayan renunciado a arti- culos tradicionales. Esta evolución general no trae
la desaparición de las diferencias entre categorias sociales. Por lo contrario, ya no se suele encontrar
en la indumentaria tendencia a uniformización de las prácticas de consumo. Nuevos productos o
importados del exterior no se van extendiendo sistematicamente de las categorias acomodadas a las
demás categorias sociales. Asi pues, la falta de afición en materia de gastos de indumentaria atane
mucho más a las categorias sociales desfavorecidas que a las categorias acomodadas.VIE QUOTIDIENNE
L'habillement :
une dépense sur le déclin
par Nicolas Herpin
Depuis trois ans, les dépenses vestimentaires diminuent à prix constants. Leur croissance, depuis le début des années
cinquante, était principalement due aux achats pour les femmes et les enfants. Pour ces deux groupes, la consommat
ion atteint un seuil de saturation comme cela avait été le cas antérieurement pour les hommes adultes.
En trente ans, la garde-robe a beaucoup évolué. On achète moins de « gros vêtements » comme les manteaux, tailleurs
ou complets. À l'inverse, les vêtements de sport et les tenues décontractées se répandent. Les femmes ont adopté
beaucoup de vêtements masculins sans pour autant renoncer à leurs articles traditionnels. Cette évolution générale ne
fait pas disparaître les différences entre catégories sociales. Au contraire, on ne retrouve pas dans l'habillement une
tendance à l'uniformisation des pratiques de consommation. Des produits nouveaux ou importés de l'extérieur ne se
diffusent pas des milieux aisés aux autres catégories sociales de manière systématique.
En outre, la désaffection à l'égard des dépenses vestimentaires touche beaucoup plus les catégories sociales défa
vorisées que les milieux aisés.
Depuis trois ans, les dépenses d'habillement à prix blent, en volume, entre 1953 et 1972. Ils restent stables
constants diminuent. Pour la première fois depuis qu'on peut entre 1 972 et 1 979, année la plus récente des enquêtes sur
les mesurer, elles sont inférieures, en 1 983, de 2 % à celles le budget des familles. En 1984, le montant dépensé en
de l'année antérieure. En 1984 et en 1985, le déclin se francs constants est inférieur à celui calculé à partir de
confirme. Il s'agit de chiffres extraits des séries de la Compta l'enquête de 1972 (tableau 1).
bilité nationale, les dépenses à prix courants étant défla- Le développement des dépenses vestimentaires des
tées de l'indice des prix (encadré p. 70). femmes et des enfants est largement responsable de la
La consommation d'habillement avait augmenté jusqu'en croissance des dépenses du ménage entre 1953 et 1972.
1982, mais de moins en moins vite (graphique I) : +9%
annuellement, à prix constants, entre 1 959 et 1 963, + 3 %
entre 1 964 et 1 968, + 6 % entre 1 969 et 1 972 et + 2 % 1 973 et 1 982. Les périodes d'expansion ou de relance
économique favorisent ce type de dépenses. À l'inverse, dans
les périodes de crise ou de rigueur, les achats croissent * Nicolas Herpin, mis à la disposition de l'INSEE par le CNRS, fait partie moins vite. de la division Conditions de vie des ménages du département Population-
ménages. Les enquêtes de consommation confirment ces tendances
(encadré p. 72). Les achats d'habillement par personne Les nombres entre crochets renvoient à la bibliographie en fin d'article.
65 I trente ans. En 1 953, l'homme dépensait pour s'habiller 30 % Graphique
de plus que la femme et plus du double de ce qu'un ménage
dépense en moyenne pour habiller une fillette entre 2 et Évolution de la consommation d'habillement
13 ans (tableau 1). Les dépenses pour les fillettes étaient et de la consommation totale
alors nettement inférieures à celles des garçons du même
âge.
En millions de francs 1970 Les achats des femmes progressent plus vite que ceux 1000 des hommes dans les périodes d'expansion, et ceux des fi900 llettes plus que ceux des garçons. Dans les périodes de staConsommation totale 800 gnation ou de récession, les dépenses féminines régressent
700 moins vite que les dépenses masculines. Les enfants profi
tent davantage de l'expansion économique entre 1953 et 600
1 972; leurs dépenses d'habillement triplent alors que celles
500 des adultes doublent. Mais dans la période 1972-1984, ce
450 sont plutôt les dépenses des adultes qui résistent mieux au
tassement général. 400
350
300
Moins de production domestique 250
En gagnant les femmes et les enfants, la confection indust200 rielle rééquilibre, dans le budget du ménage, la part des
femmes et des hommes, celle des adultes et des enfants.
150 En 1 953, les fournitures de tissus et de fil à tricoter occu
paient un dixième de la dépense d'habillement (graphique II).
-Le recours à des services marchands pour nettoyer et réparer
vêtements et chaussures ne représentait alors que 1 % de la 100
dépense. La place des tissus pour confectionner des vête90
ments et du fil pour tricoter a diminué jusqu'en 1 972, pour se

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