La productivité des salariés âgés : une tentative d estimation - article ; n°1 ; vol.368, pg 95-119
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Economie et statistique - Année 2003 - Volume 368 - Numéro 1 - Pages 95-119
La productividad de los asalariados de más edad: un ensayo de estimación
En un promedio, los salarios aumentan con la edad del asalariado. Lo natural es preguntarse si los salarios más altos de los trabajadores de más edad corresponden o no a una productividad más alta. La respuesta no carece de consecuencia sobre la empleabilidad de dichos trabajadores. Si se considera la «contribución» de las diferentes clases de edad a la productividad de las empresas, la productividad de los asalariados aumenta con la edad hasta los 40 años, y luego se estabiliza. El perfil de la productividad sigue de cerca el de las remuneraciones. En especial, no se da ninguna fuerte diferencia entre salario y productividad, a no ser entre las edades más altas (más de 55 años). Estos resultados carecen con todo de precisión, pues resulta difícil extraer unas relaciones causales de la edad de los asalariados sobre la productividad de las empresas partiendo tan sólo de meras correlaciones entre producción y estructura de la mano de obra. En especial, los asalariados de más edad son más numerosos en las empresas antiguas y poco eficaces, y representan además una proporción de la mano de obra que se ajusta con menos rapidez a los choques de productividad. Se da entonces un sesgo en la estimación de la productividad, cuya corrección sólo puede llevarse a cabo al admitir unos resultados menos precisos. Además, los resultados sólo conciernen a los asalariados en empleo, y no al conjunto de los individuos.
La productivité des salariés âgés: une tentative d’estimation
En moyenne, les salaires croissent avec l’âge. Une question naturelle est de savoir si les salaires plus élevés des travailleurs âgés correspondent, ou non, à une productivité plus élevée. La réponse à cette question n’est pas sans conséquence sur l’employabilité de ces travailleurs âgés. Estimée comme la «contribution» des différentes classes d’âge à la productivité des entreprises, la productivité des salariés croît avec l’âge jusqu’à 40 ans, avant de se stabiliser. Le profil de la productivité suit d’assez prêt celui des rémunérations. En particulier, il n’apparaît pas d’écart marquant entre salaire et productivité, si ce n’est aux âges les plus élevés (plus de 55 ans). Ces résultats restent néanmoins assez peu précis, car il est difficile d’extraire des relations causales de l’âge des salariés sur la productivité des entreprises à partir des simples corrélations entre production et structure de la main-d’oeuvre. En particulier, les salariés âgés sont plus nombreux dans les entreprises anciennes et peu efficaces, et représentent une partie de la maind’oeuvre qui s’ajustent moins rapidement aux chocs de productivité. Il en résulte un biais dans l’estimation de la productivité, dont la correction ne peut se faire qu’au prix de résultats moins précis. En outre, les résultats ne concernent que les salariés en emploi, et non l’ensemble des individus.
Produktivität der älteren Arbeitnehmer: Versuch einer Schätzung
Mit dem Alter steigt im Schnitt auch die Entlohnung. Deshalb stellt sich die Frage, ob die höhere Entlohnung der älteren Arbeitnehmer auch einer höheren Produktivität entspricht oder nicht. Die Beantwortung dieser Frage hat zwangsläufig Auswirkungen auf die Beschäftigungsfähigkeit dieser älteren Arbeitnehmer. Die Produktivität der Beschäftigten, die als «Beitrag» der verschiedenen Altersklassen zur Produktivität der Unternehmen geschätzt wird, nimmt bis zum 40. Lebensjahr zu und stabilisiert sich danach. Das Profil der Produktivität folgt demjenigen der Entlohnung recht nahe. Insbesondere gibt es eine nennenswerte Diskrepanz zwischen Entlohnung und Produktivität nur bei den ältesten Arbeitnehmern (über 55 Jahre). Diese Ergebnisse sind jedoch nur wenig präzise, da sich auf der Grundlage einfacher Korrelationen zwischen Produktion und Struktur der Arbeitskräfte nur schwer eine Kausalität zwischen Alter der Beschäftigten und Produktivität der Unternehmen ableiten lässt. Vor allem in den angestammten und wenig effizienten Unternehmen sind die älteren Arbeitnehmer zahlreicher und stellen einen Teil des Personals dar, der sich den Produktivitätsschocks weniger rasch anzupassen vermag. Dies führt zu einer Verzerrung bei der Schätzung der Produktivität, die sich nur um den Preis weniger präziser Ergebnisse korrigieren lässt. Zudem betreffen die Ergebnisse lediglich die erwerbstätigen Arbeitnehmer und nicht alle Individuen.
The Productivity of Older workers: A Preliminary Estimate
On average, wages increase with age. A natural question, then, is whether the higher wages earned by older workers correspond to higher productivity. The answer to this question is not without its effect on the employability of these older workers. Wage-earner productivity, estimated as the •contribution” made by the different age brackets to business productivity, increases with age through to 40 years old and then levels off. The productivity curve follows the wage curve quite closely. In particular, there is no sub- stantial deviation between wages and productivity, except at the oldest ages (over 55). However, these findings are not very accurate since it is hard to extract causal relations between wage-earner age and business productivity from simple correlations between the structure and production of manpower. In particular, higher percentages of older workers are found in old and fairly inefficient firms and older workers are slower to adjust to productivity shocks. This introduces a bias into the productivity estimate, which can only be corrected at the cost of less accurate findings. Moreover, the findings concern solely employed wage earners and not all individuals.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

PRODUCTIVITÉ
La productivité
des salariés âgés :
une tentative d’estimation
Patrick Aubert et Bruno Crépon*
En moyenne, les salaires croissent avec l’âge. Une question naturelle est de savoir si les
salaires plus élevés des travailleurs âgés correspondent, ou non, à une productivité plus
élevée. La réponse à cette question n’est pas sans conséquence sur l’employabilité de ces
travailleurs âgés.
Estimée comme la « contribution » des différentes classes d’âge à la productivité des
entreprises, la productivité des salariés croît avec l’âge jusqu’à 40 ans, avant de se
stabiliser. Le profil de la productivité suit d’assez prêt celui des rémunérations. En
particulier, il n’apparaît pas d’écart marquant entre salaire et productivité, si ce n’est aux
âges les plus élevés (plus de 55 ans).
Ces résultats restent néanmoins assez peu précis, car il est difficile d’extraire des
relations causales de l’âge des salariés sur la productivité des entreprises à partir des
simples corrélations entre production et structure de la main-d’œuvre. En particulier, les
salariés âgés sont plus nombreux dans les entreprises anciennes et peu efficaces, et
représentent une partie de la main-d’œuvre qui s’ajuste moins rapidement aux chocs de
productivité. Il en résulte un biais dans l’estimation de la productivité, dont la correction
ne peut se faire qu’au prix de résultats moins précis. En outre, les résultats ne concernent
que les salariés en emploi, et non l’ensemble des individus.
* Patrick Aubert appartient à la division Marchés et stratégies d’entreprise du département des Études économiques
d’ensemble de l’Insee et Bruno Crépon au Crest.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 368, 2003 95vec l’arrivée à la cinquantaine des généra- l’observation classique de croissance, en
tions du baby-boom, la part des salariés les moyenne, du salaire avec l’âge. Cette croissanceA
plus âgés dans la main-d’œuvre des entreprises peut refléter le rendement de l’expérience, dans
s’est fortement accrue depuis 1995. En 2000, les la mesure où celle-ci se traduit par une plus
salariés de 50 ans et plus représentaient en effet grande productivité, qui est elle-même récom-
18,4 % des effectifs du secteur privé en équiva- pensée par un salaire plus élevé.
lent année-travail (1), contre 16 % en 1995
Il convient néanmoins de se demander si la tota-(cf. graphique I).
lité du « gain » de salaire peut s’expliquer par
des gains de productivité. En particulier, s’ilDans ce contexte général de vieillissement de la
existe des rigidités sur l’ajustement des salairespopulation, la question de l’évolution de la pro-
à la baisse, des pertes de productivité, liées à laductivité et des salaires avec l’âge devient pri-
conjoncture ou au vieillissement des salariés,mordiale. En 2000, si on regarde le « poids » de
pourraient ne pas être répercutées sur les salai-chacune des classes d’âge dans le total des heu-
res. De même, certaines entreprises pratiquentres travaillées et dans la masse salariale totale,
des politiques de salaire à l’ancienneté qui peu-les 50-54 ans et les 55 ans et plus représentent,
vent se traduire, pour les salariés les plusen moyenne et respectivement, 12,1 % et 6,8 %
anciens, par un salaire supérieur à leur producti-du total des heures travaillées, mais 14,7 % et
vité réelle. Ce « décrochage » entre salaire et9 % de la masse salariale totale (cf. graphi-
productivité est un élément important de la com-que II). On retrouve là la conséquence de
préhension de la stratégie d’emploi des entrepri-
ses, puisqu’il déterminera la demande de travail
envers les différentes catégories de salariés. En
Graphique I
particulier, une diminution de la productivité enEffectifs et part des salariés âgés dans la
fin de carrière pourrait être la cause d’un phéno-main-d’œuvre du secteur privé
mène d’éviction de certains salariés âgés. (1)
3,50 19
3,25 La réponse à cette question est déterminante
18
3,00 dans le cadre de la réforme des systèmes de
retraite. Le succès d’une telle réforme passe, en2,75 17
effet, par une augmentation de l’emploi des2,50
16 salariés âgés, traduit formellement par l’engage-
2,25
ment européen, pris à Stockholm en 2001,
152,00
visant à atteindre un taux d’emploi de 50 %1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
pour les travailleurs âgés d’ici à 2010. Or, la réa-
Effectif en millions (échelle de gauche)
Part en % (échelle de droite)
1. C’est-à-dire en pondérant chaque salarié par son nombre deLecture : les salariés « âgés » désignent les 50 ans et plus.
jours travaillés au cours de l’année.Source : DADS 1994 à 2000.
Graphique II
Poids des classes d’âge dans le total des heures travaillées et dans la masse salariale
En %
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
< 25 ans 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 > 55 ans
Part dans les heures travaillées Part dans les coûts salariaux
Source : DADS 2000.
96 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 368, 2003lisation de cet objectif de relèvement des taux activités où il est le plus efficace (Jovanovic,
d’emploi des plus âgés nécessite qu’il y ait une 1979 ; Mac Donald, 1982). (2)
augmentation à la fois de l’offre et de la
demande de travail pour les salariés de plus de L’hypothèse de concurrence parfaite sur le mar-
50 ans. S’il existe un décrochage significatif ché du travail est néanmoins difficile à justifier
entre salaire et productivité, et donc une faible en pratique. Du fait de problèmes d’incitations
demande de salariés âgés, cet objectif pourrait et d’asymétries d’information, ou bien à cause
s’avérer difficilement réalisable. de facteurs institutionnels, la productivité et le
salaire pourraient évoluer de manière différente
selon l’âge du salarié. Certains modèles théori-
ques prévoient ainsi l’existence d’une diffé-
Salaire et productivité rence entre productivité marginale et salaire.
Lazear (1979) propose, par exemple, un modèleévoluent avec l’âge
de contrats implicites à « paiement différé »,
dans lequel les salariés perçoivent un salaire
ne approche courante dans l’analyse éco- inférieur à leur productivité marginale en début
nomique consiste à considérer que la pro-U de carrière et supérieur en fin de carrière (3).
ductivité individuelle « marginale » est égale au
salaire. C’est naturellement le cas sous l’hypo- Par ailleurs, si le marché du travail fonctionne
thèse d’un fonctionnement totalement concur- de manière imparfaite, le salaire et la producti-
rentiel du marché du travail (2). Dans ce cas, les vité marginale d’un travailleur peuvent être dif-
résultats agrégés sur le profil des salaires férents parce que l’équilibre concurrentiel n’est
moyens selon l’âge traduiraient l’existence d’un pas réalisé. Par exemple, certains ajustements
profil de productivité croissant et concave avec
l’âge, notamment dans les postes très qualifiés
2. Sous cette hypothèse, un salarié payé en dessous de sa pro-(cf. graphique III).
ductivité quitterait son entreprise pour une entreprise qui lui offri-
rait un salaire plus élevé, cette dernière y trouvant un intérêt par
le fait que la productivité du salarié est encore supérieure. De
même, un salarié payé au-dessus de sa productivité serait licen-Un lien ambigu dans la théorie économique
cié par son entreprise, puisque celle-ci augmenterait ainsi son
profit. À l’équilibre, les salariés seraient bien tous payés à leur
productivité marginale.Plusieurs mécanismes peuvent expliquer la
3. Ce mécanisme aurait pour but d’inciter les salariés à fournir un
croissance de la productivité avec l’âge. Cette effort élevé : dans la mesure où le ratio de leur salaire sur leur pro-
ductivité est d’autant plus favorable que leur ancienneté estcroissance pourrait résulter de l’accumulation,
grande, ces salariés sont incités à fournir un effort élevé afin deavec l’âge, de savoir-faire et de connaissances
rester pr&

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