Les comptes de patrimoine - article ; n°1 ; vol.114, pg 5-20
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Economie et statistique - Année 1979 - Volume 114 - Numéro 1 - Pages 5-20
Les comptes de patrimoine constituent une innovation tant en France qu'à l'étranger. Les résultats proposés dépendent bien sûr fortement de la définition comptable qui a été retenue : le patrimoine, c'est-à-dire celui de l'ensemble des personnes résidant sur le territoire métropolitain, apparaît comme la somme des actifs physiques et des créances détenues diminuée de celle des engagements financiers. Ils dépendent de plus des conventions de mesure adoptées : valeur d'acquisition, de remplacement, de réalisation. Même si cette première expérience peut présenter des lacunes, elle permet enfin de répondre à des questions simples en apparence : qui détient ce patrimoine, de quoi se compose-t-il, comment a-t-il évolué de 1971 à 1976, et qui finance qui? Au terme de l'évaluation de ses différentes composantes (terrains, logements, autres constructions, matériels, stocks, actifs incorporels, encours financiers, titres), le patrimoine national est estimé au 31 décembre 1976 à 6,900 milliards de F, ce qui représente quatre années de produit national, et les ménages en possèdent les deux tiers.
Wealth accounts - National Balance-sheets are something new both in France and abroad. The results obtained are highly dependent, of course, upon the accounting definition adopted; wealth, limited to the tangible wealth only of those resident in metropolitan France, appears to be equal to the tangible and financial assets less their financial liabilities. Furthermore, the value of these assets varies depending on whether the purchase, replacement, or selling price is considered. Even if this initial attempt presents a certain number of gaps, it finally makes it possible to answer a number of deceptively simple questions : who owns the wealth, of what is it composed, how has it evolved from 1971 to 1976, and who finances whom? After evaluating its different components (land, housing, other real estate, equipment, stocks, intangible assets, outstanding debts, securities) the national wealth is estimated as of December 31, 1976 at 6,900 billion francs, which is the equivalent of four years of national product, and households own two thirds of this.
Las cuentas patrimoniales - Las cuentas patrimoniales constituyen una novedad, tanto en Francia como en el extranjero. Los resultados propuestos dependen, desde luego, de la definición contable seleccionada : el patrimonio, limitándolo únicamente al patrimonio ffsico de los que residen en territorio metropolitano, iguala el valor de los activos físicos y financieros menos los compromisos financieros. Dependen además de la medida que se toma de ellos : valor adquisitivo, valor de substitución, de realización. Si bien esta primera experiencia puede presentar lagunas, permite cuando menos dar una respuesta a preguntas que, a primera vista, parecen sencillas : ¿ quien disfruta este patrimonio ? ¿ de que esta compuesto ? ¿ como evolucionó de 1971 a 1976 ? y ¿ quien finanza a quien ? Una vez llevada a cabo la valorización de sus diversos componentes (tierras y terrenos, viviendas, demis edificaciones, material, stocks, activos no corporales, stock de préstamos financieros, titulos), el patrimonio nacional se estima, con fecha del 31 de diciembre de 1976, a 6,9 billones de francos, lo cual representa cuatro anos de producto nacional, y los hogares son poseedores de los dos tercios.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Alain Benedetti
Monsieur Georges Consolo
Madame Annie Fouquet
Les comptes de patrimoine
In: Economie et statistique, N°114, Septembre 1979. pp. 5-20.
Citer ce document / Cite this document :
Benedetti Alain, Consolo Georges, Fouquet Annie. Les comptes de patrimoine. In: Economie et statistique, N°114, Septembre
1979. pp. 5-20.
doi : 10.3406/estat.1979.2825
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1979_num_114_1_2825Résumé
Les comptes de patrimoine constituent une innovation tant en France qu'à l'étranger. Les résultats
proposés dépendent bien sûr fortement de la définition comptable qui a été retenue : le patrimoine,
c'est-à-dire celui de l'ensemble des personnes résidant sur le territoire métropolitain, apparaît comme la
somme des actifs physiques et des créances détenues diminuée de celle des engagements financiers.
Ils dépendent de plus des conventions de mesure adoptées : valeur d'acquisition, de remplacement, de
réalisation. Même si cette première expérience peut présenter des lacunes, elle permet enfin de
répondre à des questions simples en apparence : qui détient ce patrimoine, de quoi se compose-t-il,
comment a-t-il évolué de 1971 à 1976, et qui finance qui? Au terme de l'évaluation de ses différentes
composantes (terrains, logements, autres constructions, matériels, stocks, actifs incorporels, encours
financiers, titres), le patrimoine national est estimé au 31 décembre 1976 à 6,900 milliards de F, ce qui
représente quatre années de produit national, et les ménages en possèdent les deux tiers.
Abstract
Wealth accounts - National Balance-sheets are something new both in France and abroad. The results
obtained are highly dependent, of course, upon the accounting definition adopted; wealth, limited to the
tangible wealth only of those resident in metropolitan France, appears to be equal to the tangible and
financial assets less their financial liabilities. Furthermore, the value of these assets varies depending
on whether the purchase, replacement, or selling price is considered. Even if this initial attempt presents
a certain number of gaps, it finally makes it possible to answer a number of deceptively simple
questions : who owns the wealth, of what is it composed, how has it evolved from 1971 to 1976, and
who finances whom? After evaluating its different components (land, housing, other real estate,
equipment, stocks, intangible assets, outstanding debts, securities) the national wealth is estimated as
of December 31, 1976 at 6,900 billion francs, which is the equivalent of four years of national product,
and households own two thirds of this.
Resumen
Las cuentas patrimoniales - Las cuentas patrimoniales constituyen una novedad, tanto en Francia como
en el extranjero. Los resultados propuestos dependen, desde luego, de la definición contable
seleccionada : el patrimonio, limitándolo únicamente al patrimonio ffsico de los que residen en territorio
metropolitano, iguala el valor de los activos físicos y financieros menos los compromisos financieros.
Dependen además de la medida que se toma de ellos : valor adquisitivo, valor de substitución, de
realización. Si bien esta primera experiencia puede presentar lagunas, permite cuando menos dar una
respuesta a preguntas que, a primera vista, parecen sencillas : ¿ quien disfruta este patrimonio ? ¿ de
que esta compuesto ? ¿ como evolucionó de 1971 a 1976 ? y ¿ quien finanza a quien ? Una vez
llevada a cabo la valorización de sus diversos componentes (tierras y terrenos, viviendas, demis
edificaciones, material, stocks, activos no corporales, stock de préstamos financieros, titulos), el
patrimonio nacional se estima, con fecha del 31 de diciembre de 1976, a 6,9 billones de francos, lo cual
representa cuatro anos de producto nacional, y los hogares son poseedores de los dos tercios.une extension de la comptabilité nationale :
Les comptes de patrimoine
par Alain Benedetti, Georges Consolo et Annie Fouquet
l'expérience de la macro-économie a souvent montré qu'il
Au résidant plus 31 précisément décembre en France le 1976, métropolitaine, patrimoine le patrimoine de l'ensemble s'élevait de la à Nation, 6 des 900 agents milou fallait dépasser les difficultés conceptuelles de l'agrégation,
une démarche empirique, fondée sur des évaluations théor
liards de F. Ce montant représente environ quatre années iquement discutables, s'avérant souvent fructueuse. L'avenir
de produit national; il est détenu pour les deux tiers dira si cet optimisme est justifié en ce qui concerne la comptab
par les ménages, le tiers restant appartenant aux entre ilité patrimoniale.
prises, aux banques et aux assurances, aux administ Le choix du cadre de la comptabilité nationale permet rations. Ces résultats synthétiques ainsi que d'autres, sans doute de minimiser certains des risques de l'agrégation plus détaillés, constituent le fruit d'une expérience ou plus exactement de les ramener à des proportions plus originale, tant en France qu'à l'étranger, qui consiste à familières, celles que l'on accepte par exemple, lorsqu'on construire une « comptabilité nationale des patrimoines ». calcule un revenu national. Par ailleurs, la nature de l'exerDans cette optique, les Comptes de la Nation ont cice, une opération exploratoire à vocation systématique, servi de cadre privilégié à ces travaux, réalisés sous imposait de disposer d'un cadre comptable articulant logl'égide de l'INSEE **. iquement flux et stocks dans un ensemble complet et cohé
rent, précisant clairement ce que l'on mesure, à la fois
dans la définition des agents détenteurs, dans les éléments
de patrimoine retenus et dans les méthodes d'évaluation.
Les comptes de la nation constituent donc le cadre concept
Évaluer le patrimoine de l'ensemble des agents écono uel qui paraît le mieux tenir compte de cette préoccupation.
On reviendra plus loin sur les avantages et les limites de miques relève d'un domaine jusqu'ici peu exploré. Utiliser
les concepts de la comptabilité nationale pour mener une l'optique prise, lors de l'exposé du bilan critique de l'expé
telle entreprise à son terme est tout à fait novateur. C'est rience.
pourquoi il convient de préciser clairement, et dès l'abord, Si jusqu'ici, la comptabilité nationale ne comprenait guère les objectifs et les limites de la démarche, ainsi que les outils d'évaluations patrimoniales, des études partielles avaient qui ont permis qu'elle débouche sur des résultats chiffrés. cependant été réalisées, concernant notamment le stock de
Le but de l'expérience, évaluer le patrimoine des agents capital fixe 2. Leur utilisation avait confirmé l'intérêt que
résidents, recèle pour l'économiste un premier problème
de fond, ou plutôt une interrogation. Sur quoi fonder la
notion de patrimoine d'un ensemble d'unités? Si la fortune
d'une personne physique est une notion intuitivement * Alain Benedetti, Georges Consolo et Annie Fouquet font
partie de la division « Concepts et définitions statistiques et concrète, on peut se demander s'il en va de même du patr
comptables » du département de la Coordination statistique et imoine des êtres abstraits que sont les groupes d'unités.
comptable de l'INSEE. Le haut degré de complexité de cette question a été clairement
formulé par François Perroux : « le capital en soi n'existe ** Ce travail est le fruit d'une collaboration entre l'INSEE,
la direction de la Comptabilité publique, la direction de la pas. Il naît en même temps que le plan d'un sujet qui
Prévision, la direction générale des Impôts, la du agence des biens pour en tirer un effet économique (...).
Trésor, la direction des Assurances, le ministère de l'Agriculture Ces plans ne sont jamais nécessairement, et en dyna
(SCEES) et la Banque de France (SESOF) notamment. mique ne sont normalement pas, conciliables; ils sont l'e
1. F. Perroux : « La Fortune nationale ». Ministère des xpression de stratégies antagonistes et de paris incompatibles
Finances, 1948. (...). (Tout économiste) hésite sur le point de savoir s'il y a
une quantité quelconque qui traduise une réalité écono 2. /. Mairesse : « Évaluation du capital fixe productif »,
mique qu'on puisse appeler capital d'un groupe 1 ». Toutefois Les collections de l'INSEE, n° 18-19, 1972. pouvait revêtir une connaissance plus large des patrimoines Enfin, lorsque l'on parle du patrimoine des ménages, il
dans l'explication de

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