Les jeunes partent toujours au même âge de chez leurs parents - article ; n°1 ; vol.337, pg 61-80
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Economie et statistique - Année 2000 - Volume 337 - Numéro 1 - Pages 61-80
Los jóvenes siguen yéndose del hogar de sus padres a la misma edad
La multiplicación de las situaciones intermedias entre vivir en casa de los padres e instalarse en una vivienda propia que no esté a cargo de los padres, complica el análisis del acceso a una vivienda independiente. La instalación en un alojamiento independiente es cada vez mas tardía, pero desde principios de los noventa no cambia la edad de partida del hogar familiar, y más jóvenes se van con la ayuda de sus padres. Ha aumentado esta ayuda tanto en los últimos años de estudios de los jóvenes como después. Esta ayuda se suma a a las alocaciones vivienda cuyos beneficiarios son más numerosos que antes. Vivir en casa de los padres y ausentarse más de la mitad del tiempo constituye un modo de transición posible hacia la independencia residencial. Esta doble residencia afecta en determinado periodo a uno de cada diez jóvenes y más a los universitarios que a los activos y desempleados. Una partida de cada cinco resulta provisional y se registra el doble de regresos a casa de los padres después de una partida ayudada que en el caso opuesto. En nueve de cada diez casos los regresos tras una primera independencia residencial se deben a unas dificultades profesionales. En cambio, si bien no se dan con mucha frecuencia, los problemas no profesionales (ruptura sentimental, dificultades familiares y de salud) incitan más jóvenes a volver a casa de sus padres. Las partidas más tardías no se dan a una edad mayor que antes, lo cual contradice la idea de que los hijos se irían de casa de los padres cada vez más tarde. Los percances profesionales juegan un papel determinante en la prolongación de la estancia en el hogar de los padres, y nada indica que a aquellos hijos que mejor se llevan con sus padres, · Ies cueste más irse.
Die Zunahme intermediärer Situationen zwischen Wohnen bei den Eltern und Mieten einer Wohnung, für deren Kosten die Eltern nicht aufzukommen haben, erschwert die Analyse des Übergangs zur Eigenständigkeit. Die Jugendlichen mieten immer später eine eigene Wohnung, während das Alter, zu dem sie das Elternhaus verlassen, seit Anfang der 90er Jahre unverändert ist, da immer mehr Jugendliche sich mit der finanziellen Unterstützung ihrer Eltern eine eigene Wohnung nehmen. Diese Hilfe hat sowohl bei Ausbildungsende als auch später zugenommen. Sie kommt zum Wohngeld hinzu, das immer mehr Jugendliche beziehen.
Bei seinen Eltern wohnen und mehr als die Hälfte der Zeit abwesend sein stellt einen möglichen Übergang zur Eigenständigkeit dar. Einen solchen doppelten Wohnsitz hat jeder zehnte Jugendliche; davon betroffen sind mehr die Studenten als die Erwerbstätigen und Arbeitslosen.
In jedem fünften Fall wird das Elternhaus nur vorübe gehend verlassen; im Falle einer finanziellen Unterstützung durch die Eltern beim Verlassen des Elternhauses kehren doppelt so viele Jugendliche wieder nach Hause zurück als bei Nichtinanspruchnahme einer solchen Hilfe. In neun von zehn Fällen sind berufliche Schwierigkeiten der Grund, weshalb die Jugendlichen nach einer ersten Selbständigkeit wieder zu ihren Eltern zurückkehren. Nicht berufliche Gründe (Scheitern der Lebensgemeinschaft, Familienprobleme, Gesundheitsprobleme) sind zwar seltener, spielen aber bei der Rückkehr ins Elternhaus eine größere Rolle.
Selbst in den Fällen, in denen die Jugendlichen das Elternhaus sehr spät verlassen, hat sich im Hinblick auf das Alter nichts geändert: dies widerlegt einmal mehr die Annahme, daß die Jugendlichen immer später von zu Hause ausziehen. Berufliche Schwierigkeiten sind ein entscheidender Grund, weshalb die Jugendlichen länger bei ihren Eltern wohnen; nichts läßt deshalb darauf schließen, daß die Kinder, die sich am besten mit ihren Eltern verstehen, die größten Schwierigkeiten haben, sie zu verlassen.
The development of midway points between living in the parental home and moving into separate housing not paid for by parents complicates the analysis of attaining residential independence. Young people are moving into independent housing later and later, while the age at which they leave home has been stable since the early 1990s with more young people leaving home with their parents’ help. This assistance has increased both at the end of studies and after. It comes in addition to housing benefits, whose recipients are greater than before. Living at home, but being absent over half the time, is one way of making the transition to residential independence. At any given moment in time, this dual residency concerns one in ten young people and students more than the employed and unemployed. One in five first departures turns out to be temporary and there are twice the number of returns home after an assisted departure than after an unassisted departure. Nine times out of ten, professional problems play a role in returning home after initial residential independence. However, although non-professional problems (relationship break-ups, family problems and health problems) are less often concerned, they are more of a spur for young people to go back to live with their parents. Those who leave home the latest do not do so at a later age than before: yet more evidence against the idea that children are leaving home later and later. Professional problems play a core role in this longer stay in the bosom of the family and there is nothing to suggest that it is the children who get on the best with their parents who find it harder to leave home.
Le développement des situations intermédiaires entre habiter chez ses parents et s’installer dans un logement personnel qui ne soit pas à la charge des parents complique l’analyse de l’accès à l’indépendance résidentielle. L’installation dans un logement indépendant est de plus en plus tardive, alors que l’âge au départ du domicile familial est stable depuis le début des années 90, davantage de jeunes partant avec l’aide de leurs parents. Cette aide s’est intensifiée aussi bien à la fin des études qu’après. Elle s’ajoute aux allocations logement dont les bénéficiaires sont plus nombreux qu’auparavant. Résider chez ses parents tout en s’en absentant plus de la moitié du temps constitue un mode de transition possible vers l’indépendance résidentielle. Cette double résidence concerne, à un moment donné, un jeune sur dix, et davantage les étudiants que les actifs et les chômeurs. Un premier départ sur cinq s’avère provisoire, et l’on enregistre deux fois plus de retours chez les parents après un départ aidé qu’après un départ non aidé. Neuf fois sur dix, des difficultés professionnelles jouent un rôle dans les retours après une première indépendance résidentielle. En revanche, s’ils interviennent moins souvent, les problèmes non professionnels (rupture sentimentale, problèmes familiaux, problèmes de santé) incitent davantage les jeunes à revenir chez leurs parents. Les départs les plus tardifs ne s’effectuent pas à un âge plus élevé qu’auparavant: une preuve de plus à l’encontre de l’idée suivant laquelle les enfants partiraient de plus en plus tard. Les difficultés professionnelles jouent un rôle central dans cette prolongation du séjour dans le giron familial, et rien n’indique que ce soit les enfants qui s’entendent le mieux avec leurs parents qui ont le plus de mal à les quitter.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

FAMILLE
Les jeunes partent toujours au
même âge de chez leurs parents
Catherine Villeneuve-Gokalp*
Le développement des situations intermédiaires entre habiter chez ses parents et s’ins-
taller dans un logement personnel qui ne soit pas à la charge des parents complique
l’analyse de l’accès à l’indépendance résidentielle. L’installation dans un logement indé-
pendant est de plus en plus tardive, alors que l’âge au départ du domicile familial est
stable depuis le début des années 90, davantage de jeunes partant avec l’aide de leurs
parents. Cette aide s’est intensifiée aussi bien à la fin des études qu’après. Elle s’ajoute
aux allocations logement dont les bénéficiaires sont plus nombreux qu’auparavant.
Résider chez ses parents tout en s’en absentant plus de la moitié du temps constitue un
mode de transition possible vers l’indépendance résidentielle. Cette double résidence
concerne, à un moment donné, un jeune sur dix, et davantage les étudiants que les actifs
et les chômeurs.
Un premier départ sur cinq s’avère provisoire, et l’on enregistre deux fois plus de
retours chez les parents après un départ aidé qu’après un départ non aidé. Neuf fois sur
dix, des difficultés professionnelles jouent un rôle dans les retours après une première
indépendance résidentielle. En revanche, s’ils interviennent moins souvent, les
problèmes non professionnels (rupture sentimentale, problèmes familiaux, problèmes
de santé) incitent davantage les jeunes à revenir chez leurs parents.
Les départs les plus tardifs ne s’effectuent pas à un âge plus élevé qu’auparavant : une
preuve de plus à l’encontre de l’idée suivant laquelle les enfants partiraient de plus en
plus tard. Les difficultés professionnelles jouent un rôle central dans cette prolongation
du séjour dans le giron familial, et rien n’indique que ce soit les enfants qui s’entendent
le mieux avec leurs parents qui ont le plus de mal à les quitter.
* Catherine Villeneuve-Gokalp appartient à l’Ined. L’auteur remercie Arnaud Bringé, de l’Ined, pour sa participation au traitement
des données.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
61ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 337-338, 2000 - 7/8La diversité des situations intermédiairese fait que les enfants restent chez leurs
entre habiter chez ses parents et s’installerLparents de plus en plus tard est aujourd’hui
dans un autre logement autorise une certaineune idée largement répandue. L’allongement
gradation des concepts susceptibles de recou-des études, le chômage des jeunes, l’améliora-
vrir la notion de départ. La définition la plustion de leurs relations avec leurs parents ainsi
restrictive s’appuiera ainsi uniquement sur
que les avantages du domicile familial en
l’observation transversale et ignorera les pre-
matière de confort pourraient l’expliquer. Les
miers départs s’ils ont été suivis d’un retour
chiffres confirment-ils ce jugement ou le retard
antérieur à la date d’enquête : l’âge au départ
du départ des jeunes n’est-il qu’une idée est calculé à partir de l’observation à chaque
préconçue ? Il est nécessaire, au préalable, de âge de la proportion d’enfants ne résidant pas
définir ce que l’on entend par départ : la multi- chez leurs parents – exception faite des appelés
plication, au cours de la période récente, de et des internes dans un établissement scolaire,
situations intermédiaires entre l’installation des affectés sauf cas particulier par convention au
jeunes dans un autre logement que celui domicile parental (cf. encadré 1). Une défini-
tion plus large considère le premier départdes parents (la décohabitation), et leur acces-
dans un logement distinct de celui dession à une réelle indépendance résidentielle
parents pour une durée minimum de six mois(les parents n’assurant plus le financement de
consécutifs. Elle sera désignée par la suitece logement), complique l’analyse de leur accès
sous la dénomination de premier départ. Uneà l’autonomie résidentielle (Galland, 1995;
définition plus générale encore adjoindra à
Villeneuve-Gokalp, 1997). L’accès à l’indépen-
ces premiers départs les jeunes qui sont
dance résidentielle a été de plus en plus précoce
absents de chez leurs parents plus de la moitié
jusqu’à la génération 1957, puis s’est fait de plus
du temps, alors qu’ils déclarent pour résidence
en plus tardif pour les générations suivantes (1).
principale celle de leurs parents (on désignera
Ce retard ne s’accompagne pas toujours de celui ce type de lien ténu avec le domicile parental
de la décohabitation, et les jeunes doivent sous le nom de résidence à temps partiel, par
parvenir à concilier leur besoin d’indépendance opposition avec la résidence chez les parents à
avec les contraintes financières. temps plein). Selon la définition, la proportion
de jeunes de 19 à 24 ans partis de chez leurs
parents varie considérablement, les filles seUne définition extensible du départ
révélant plus précoces que les garçons.
Considérer les résidences à temps partielLa résidence à un âge donné, complétée par la
comme une forme déguisée de départ neconnaissance des retours éventuels au domi-
modifie guère l’âge au premier départ. Encile familial, confirme le caractère progressif
revanche, tenir compte des retours après
de l’accès à l’indépendance, ainsi que ses
un premier départ augmente sensiblement le
principales étapes. Elle se révèle cependant
pourcentage de départs par rapport à la
insuffisante pour déterminer l’âge au départ.
définition la plus restrictive (cf. tableau 1).
Entre 19 et 24 ans, 56 % des hommes vivent
chez leurs parents de manière quasi perma- Il est difficile de dater précisément un départ
nente et n’en sont jamais partis. À l’autre quand les jeunes quittent leurs parents pro-
extrémité, 17% résident dans un logement gressivement, en habitant en partie chez eux,
personnel dont ils paient eux-mêmes le loyer. en partie ailleurs. Deux définitions fournissent
Entre ces deux situations extrêmes, qui des repères permettant cependant de décrire
avec une précision suffisante le processusmarquent le début et la fin du processus,
d’accès à l’indépendance. Le premier repères’intercalent des conditions résidentielles
coïncide avec le premier départ (ou départprovisoires : habiter chez ses parents tout en
dans un logement personnel) tel qu’il a étés’absentant de chez eux plus de la moitié du
défini plus haut : installation du jeune plus de
temps, vivre dans un autre logement payé par
six mois d’affilé dans un logement distinct de
leurs soins, être de retour après un départ
celui de ses parents et qui lui permet de vivre
provisoire (cf. tableau 1). Aux mêmes âges, les
femmes connaissent aussi fréquemment une
1. Cf. l’article de Daniel Courgeau dans ce numéro.situation résidentielle transitoire, mais, plus
2. Dans la mesure où, par convention, les appelés vivant dans
précoces que les hommes, elles sont près de une caserne (6 % des hommes âgés de 19 à 24 ans), et les
internes de moins de 21 ans sont considérés comme vivant tou-deux fois plus nombreuses à avoir déjà acquis
jours chez leurs parents s’ils n’en étaient pas déjà partis aupa-
leur indépendance résidentielle (2). ravant, ces données sous-estiment la complexité du processus.
62 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 337-338, 2000 - 7/8Encadré 1
LES RÉSIDENCES COLLECTIVES
Le mode de résidence des internes et des appelés peut être l’occasion d’occuper un logement personnel.
n’a pas été recueilli à l’identique dans l’enquête Jeunes Le mode de logement pendant le service national était
et dans l’enquête Jeunes et carrières. Pour permettre détaillé dans l’enquête de 1997 : caserne, logement
des comparaisons, les conventions adoptées pour ces personnel ou résidence des parents. En revanche, la
catégories en 1992 ont dû être modifiées. Ces modifi- distinction entre caserne et logement personnel n’était
cations expliquent que les âges au premier départ et pas faite dans l’enquête de 1992. Pour cette enquête,
à l’indépendance en 1992 ne sont pas identiques à on a admis que ceux qui avaient effectué un service
ceux figurant dans un pré

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