Les pratiques culturelles et sportives des Français : arbitrage, diversité et cumul - article ; n°1 ; vol.423, pg 3-30
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Description

Economie et statistique - Année 2009 - Volume 423 - Numéro 1 - Pages 3-30
The French 2003 continuous survey of household living conditions includes a “cultural and sports participation” module that covers radio and television consumption, reading, “cultural” outings (such as cinema, theatre, and concerts), amateur activities (drawing, music, singing, writing, and so on), and sports, but also hunting
and fishing. The data show that the social differentiation
of attitudes to recreational activities is primarily determined by an accumulation criterion, which categorises individuals on the basis of the number and frequency of the activities in which they engage. Whatever their purpose and type, most activities do not seem mutually exclusive. People are all the more likely to engage in one if they already engage in another. The only apparent exceptions to this rule are watching television, hunting,
and fishing. An individual’s ranking on the activity-accumulation scale seems more closely correlated with educational attainment than with income level. Differences in attitudes do not, however, appear solely determined by the accumulation criterion. The data
reveal three distinct profiles. They show a contrast between persons who are not significantly engaged in
these activities— with the exception of intensive television-
watching— and two profiles of persons substantially more involved: (1) individuals participating chiefly in
sports activities and (2) individuals participating mainly in cultural activities. The propensity towards each of
the three profiles seems strongly tied to educational
attainment but also to socio-occupational category and living-environment characteristics. There is also a fairly sharp divide between men and women.
Les données du volet «pratiques culturelles et sportives» de l’enquête permanente sur les conditions de vie des ménages de 2003 - qui englobent l’usage de la radio et de la télévision, la lecture, les sorties «culturelles» (cinéma, théâtre, concert, etc.), les pratiques amateurs (dessin, musique, chant, écriture, etc.), les pratiques sportives, mais aussi la chasse ou la pêche - montrent que la différenciation sociale des attitudes en matière de loisirs est d’abord gouvernée par une logique de cumul, qui distingue les individus en fonction du nombre et de la fréquence des activités pratiquées. Quels qu’en soient l’objet et la nature, celles-ci n’apparaissent généralement pas exclusives les unes des autres: on a d’autant plus de chance d’en pratiquer une que l’on pratique déjà l’autre. Seuls l’usage de la télévision, la chasse et la pêche, dont les fréquences sont négativement corrélées aux autres activités, semblent échapper à cette logique. La position occupée sur l’échelle du cumul d’activité apparaît fortement liée au niveau d’éducation, plus qu’au niveau de revenu. La différenciation des attitudes ne se réduit cependant
pas à ce principe de cumul. Trois profils distincts se
dégagent des données. Ils opposent les individus peu investis dans ces activités, à l’exception d’un usage
intensif de la télévision, à deux profils d’individus nettement
plus investis, qui se caractérisent par l’accent mis, pour les uns, sur les activités sportives et, pour les autres, sur les activités culturelles. L’orientation à
l’égard de ces trois profils apparaît à son tour fortement
liée au niveau d’éducation, mais aussi à la catégorie socioprofessionnelle, aux caractéristiques du cadre de vie et elle distingue assez nettement les hommes et les femmes.
Die Daten der Komponente kulturelle und sportliche Tätigkeiten“ der ständigen Erhebung über die Lebensverhältnisse der Haushalte von 2003, die auch die
Nutzung von Rundfunk und Fernsehen, die Lektüre, die
kulturellen“ Besuche (Kino, Theater, Konzert usw.), die Aktivitäten von Amateuren (Zeichnen, Musizieren, Singen, Schreiben usw.), sportliche Tätigkeiten, aber auch Jagen und Fischen umfassen, zeigen, dass die soziale Differenzierung der Verhaltensweisen in der Freizeit zunächst einer Kumulationslogik unterliegt, bei der die
Individuen nach der Anzahl und der Häufigkeit ihrer
Tätigkeiten unterschieden werden. Unabhängig von ihrem Gegenstand und von ihrer Art schließen sich diese gegenseitig aber nicht aus: Die Wahrscheinlichkeit, eine Freizeittätigkeit auszuüben, ist umso größer, wenn bereits einer nachgegangen wird. Lediglich das Fernsehen,
die Jagd und das Fischen, deren Häufigkeit in
einem negativen Verhältnis zu den anderen Tätigkeiten steht, scheinen sich dieser Logik zu entziehen. Welcher Platz auf der Skala der Kumulation von Tätigkeiten eingenommen wird, hängt eher vom Bildungs-als vom Einkommensniveau ab. Die Differenzierung der Verhaltensweisen beschränkt sich aber nicht nur auf diesen Kumulationsgrundsatz.
Drei unterschiedliche Profile ergeben sich aus den
Daten: Zum einen die Individuen, die mit Ausnahme einer intensiven Nutzung des Fernsehens kaum solchen
Tätigkeiten nachgehen, und zum anderen zwei Profile
von deutlich aktiveren Individuen, von denen die einen sportlichen Tätigkeiten und die anderen kulturellen Tätigkeiten
nachgehen. Diese drei Profile hängen jeweils in
hohem Maße vom Bildungsniveau ab, aber auch von der sozioprofessionellen Kategorie und den Lebensverhältnissen. Ein deutlicher Unterschied besteht zwischen Männern und Frauen.
Los datos del apartado «prácticas culturales y deportivas» de la encuesta permanente sobre las condiciones de vida de los hogares en 2003 -que abarcan el uso de la radio y la televisión, la lectura, las salidas «culturales
» (cine, teatro, conciertos, etc.), la práctica de aficiones
(dibujo, música, canto, escritura, etc.) y la práctica deportiva, pero también la caza o la pesca– muestran que la diferenciación social de las actitudes en materia de ocio se rige en primer lugar por una lógica de acumulación, que distingue a los individuos en función del número y la frecuencia de actividades practicadas. Sean cuales sean su objeto y naturaleza, en general estas no parecen excluirse unas a otras: existen más posibilidades de practicar una si ya se practica otra. Solo el uso de la televisión, la caza y la pesca, cuyas frecuencias están correlacionadas negativamente con otras actividades, parecen escapar a esta lógica. La posición ocupada en la escala de la acumulación de actividad aparece fuertemente relacionada con el nivel de educación, más que con el nivel de ingresos. La diferenciación de las actitudes no se reduce, no obstante, a este principio de acumulación. De estos datos
destacan tres perfiles distintos. Oponen a los individuos
que invierten poco en estas actividades - con la excepción
del uso intensivo de la televisión–, a dos perfiles de
individuos que invierten claramente más, caracterizados por hacer hincapié, unos, en las actividades deportivas y, otros, en las actividades culturales. La orientación
respecto a estos tres perfiles está, a su vez, fuertemente
relacionada con el nivel educativo, pero también con la categoría socioprofesional y las características del marco de vida, y distingue bastante netamente a hombres y mujeres.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2009
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

CONDITIONS DE VIE - SOCIÉTÉ
Les patques cultuelles et sptves des Fanças : abtae, dvesté et cumul Plppe Culanen* et Yannck Lemel**
Les données du volet « pratiques culturelles et sportives » de lenquêtepermanente sur les conditions de vie des ménagesde 2003 - qui englobent lusage de la radio et de la télévision, la lecture, les sorties « culturelles » (cinéma, théâtre, concert, etc.), les prati-ques amateurs (dessin, musique, chant, écriture, etc.), les pratiques sportives, mais aussi la chasse ou la pêche - montrent que la différenciation sociale des attitudes en matière de loisirs est dabord gouvernée par une logique de cumul, qui distingue les individus en fonction du nombre et de la fréquence des activités pratiquées. Quels quen soient lobjet et la nature, celles-ci napparaissent généralement pas exclusives les unes des autres : on a dautant plus de chance den pratiquer une que lon pratique déjà lautre. Seuls lusage de la télévision, la chasse et la pêche, dont les fréquences sont négativement corrélées aux autres activités, semblent échapper à cette logique. La position occupée sur léchelle du cumul dactivité apparaît fortement liée au niveau déducation, plus quau niveau de revenu. La différenciation des attitudes ne se réduit cependant pas à ce principe de cumul. Trois profils distincts se dégagent des données. Ils opposent les individus peu investis dans ces activités, à l’exception d’un usage intensif de la télévision, à deux profils d’indivi-dus nettement plus investis, qui se caractérisent par laccent mis, pour les uns, sur les activités sportives et, pour les autres, sur les activités culturelles. Lorientation à légard de ces trois profils apparaît à son tour fortement liée au niveau d’éducation, mais aussi à la catégorie socioprofessionnelle, aux caractéristiques du cadre de vie et elle distingue assez nettement les hommes et les femmes.
* Observatoire Sociologique du changement, Sciences-Po/CNRS, 27 rue saint-Guillaume, 75337 Paris cedex 07 et Laboratoire de  sociologie quantitative du Crest-Insee ** Groupe dÉtude des Méthodes de lAnalyse Sociologique, Université Paris IV, CNRS et Laboratoire de sociologie quantitative du Crest-Insee
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 423, 2009
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L noitubis atittsaanylesla distrique de sociale et de la fréquence des activités de loisir évoque immanquablement, sagissant en particulier des loisirs culturels, les thèses développées par Bourdieu à la fin des années soixante-dix dansLa Distinction (Bourdieu, 1979). Le modèle théorique quil développe établit une correspondance assez systématique, à travers lhypothèse d« homologie structu-rale », entre lespace des pratiques et lespace des positions sociales. Aux différentes positions sont associés des activités et des goûts qui leur sont spécifiques et les caractérisent. Les goûts sont aussi des « dégoûts » et lidentité sociale et culturelle des personnes tient non seulement à ladhésion positive aux préférences et aux habi -tudes de leur milieu mais aussi au rejet de cel-les quils attribuent aux autres groupes sociaux (Bourdieu, 1979, p. 64-65). La familiarité avec lunivers de la culture savante et la mise à dis-tance des loisirs populaires et de la culture de masse, en particulier, opposent, selon Bourdieu, les classes supérieures aux classes populaires. Cette opposition est toutefois nuancée, dans le détail, par la prise en compte de la nature des ressources dont disposent les différentes « frac-tions » de classes : capital économique ou capi-tal culturel. Au sein des classes supérieures, les catégories les plus dotées en ressources culturel-les - i.e. les plus diplômées : enseignants, cadres de la fonction publique, etc. - sont ainsi réputées plus proches de lunivers des pratiques culturel-les « savantes ou légitimes » que celles dont les ressources sont avant tout économiques (patrons de lindustrie et du commerce, cadres dirigeants du secteur privé). Au total, lespace social décrit par ce principe dhomologie se présente comme un espace de « domination symbolique » fondé sur lintériorisation par lensemble de la société dun ordre de légitimité culturelle des préféren -ces, dont lÉcole notamment, assure la repro-duction en dotant « larbitraire culturel » des classes « dominantes » dune légitimité acadé-mique (Bourdieu et Passeron, 1970). Les lectures contemporaines deLa Distinction apportent à ce modèle un certain nombre damendements et de critiques. Le principe d cultureune hiérarchisation par référence à la « savante » a été en particulier contesté, à travers le constat de léclectisme des pratiques et des goûts observé au sein des classes supérieures, selon le modèle de l« omnivore » (Peterson et Simkus, 1992), et de la prévalence, dans lordre des attitudes et des goûts culturels, en particu-lier, de profils « dissonants » (Lahire, 2004), tan-dis que certains sociologues « post-modernes » soulignent la totale indétermination de styles de
vie radicalement individualisés (Harvey, 1989 ; Featherstone, 1991 ; Slater, 1997). Les résultats présentés dans cet article, fondés sur lanalyse secondaire des données du volet « participation culturelle et sportive » de la vague du mois de mai 2003 de lenquêtepermanente sur les conditions de vie des ménagesde l’Insee (EPCV), concernent un domaine de pratiques où la référence àLa Distinction abondam- est ment sollicitée. Les thèses développées dans cet ouvrage, dont la portée dépasse très largement lunivers des goûts et des pratiques culturelles stricto sensu, ont vocation à éclairer les com-portements et les attitudes observés dans des domaines aussi variés que ceux de la consom-mation alimentaire ou vestimentaire, des valeurs morales ou politiques, des choix résidentiels, des comportements familiaux et matrimoniaux, etc. Les données de lenquêteEPCVne donnent pas accès à une caractérisation fine des « styles de vie », qui nécessiterait la prise en compte din -dicateurs beaucoup plus nombreux et beaucoup plus variés. En outre, et pour rester dans le seul domaine des loisirs, lenquête laisse dans lom -bre un certain nombre de pratiques, peu ou pas renseignées (bricolage, jardinage, cuisine, déco-ration, mécanique automobile, couture, etc.) pourtant assez largement répandues. Les don-nées mobilisées permettent ainsi tout au plus de décrire les variations de lorientation à légard des pratiques sportives et culturelles, dont il est toutefois permis de penser quelles occupent de nos jours une place prépondérante dans lagenda du temps libre et des loisirs (1).1 Lenquête EPCV-vanaesd réseint03 si 20e ma d tage aux pratiques quaux contenus et aux goûts. Elle envisage une grande variété de pratiques parmi lesquelles nous retenons un ensemble de 44 activités qui englobe lusage des médias audio-visuels (radio, télévision), la lecture, les sorties « culturelles » (cinéma, théâtre, concert, etc.), les pratiques amateurs (dessin, musique, chant, écriture, etc.), les pratiques sportives (randonnée, footing, vélo, sports de glace, sports collectifs, etc.) mais aussi la chasse ou la pêche (cf. encadré). Le niveau de détail des informa-tions collectées varie assez sensiblement selon les activités. Lécoute musicale ou la lecture de livres font l’objet d’une classification par gen-1. Lensemble des résultats présentés porte sur la population de France métropolitaine âgée de 15 ans et plus et sortie du sys -tème éducatif à la date de lenquête, ce qui exclut donc de lana -lyse les lycéens et étudiants en cours détudes. Cette restriction, qui permet de traiter des effets de léducation sur les pratiques sportives et culturelles présente linconvénient dexclure une population particulièrement consommatrice de loisirs sportifs et culturels, mais qui justifierait davantage une étude spécifique.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 423, 2009
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