Les travailleurs pauvres en France : facteurs individuels et familiaux - article ; n°1 ; vol.335, pg 3-25
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Economie et statistique - Année 2000 - Volume 335 - Numéro 1 - Pages 3-25
Ein armer Erwerbstatiger (working poor) ist eine Erwerbsperson, die länger als sechs Monate erwerbstätig oder erwerbslos war und die einem Haushalt angehört, dessen Lebensstandard unter der Armutsgrenze liegt. In Frankreich gingen fast drei Viertel der Menschen, die sich in einer solchen Situation befinden, mindestens einen Monat lang einer Beschäftigung nach. Rund 1 300 000 Personen gelten als arme Arbeitnehmer. Sie machten 6% der 1996 erwerbstätigen Bevölkerung aus. Die meisten von ihnen gingen das ganze Jahr 1996 über einer Beschäftigung nach, und zwar als Selbständige (350 000), als Vollzeitbeschäftigte mit einem unbefristeten Arbeitsvertrag (270 000) oder als Teilzeitbeschäftigte (106 000) oder auch als Arbeitnehmer in besonderen Beschäftigungsverhältnissen (134 000). Die anderen waren im Laufe dieses Jahres sowohl beschäftigt als auch arbeitslos oder auch eine Zeit lang erwerbslos.
Über die etwaige Arbeitslosigkeit hinaus stellen die befristeten oder unsicheren Arbeitsverhältnisse, die Teilzeitbeschäftigung, die mangelnde Oualifikation, der Eintritt ins Berufsleben allesamt individuelle Faktoren dar, die das Armutsrisiko erhöhen. Zu diesen individuellen Faktoren kommen noch diejenigen hinzu, die sich aus den einzelnen Merkmalen des betreffenden Haushalts, seiner Größe und der Anzahl der Mitglieder, die persönlich zu dessen Einkünften beitragen, ergeben.
Drei von vier armen Arbeitnehmern beziehen aus ihrer Erwerbstätigkeit einen Monatsverdienst von weniger ais 3 500 Franc. Auch wenn ihre Einkünfte darüber liegen, reichen sie dennoch nicht aus, um ihrer Familie einen Lebensstandard oberhalb der Armutsgrenze zu bieten; denn diese Personen sind oftmals die einzigen Verdiener in ihrer Familie.
Der geringe Lohn der armen Arbeitnehmer wird durch Sozialleistungen ausgeglichen, die im Schnitt 37% des verfügbaren Einkommens pro Konsumeinheit ihrer Haushalte darstellen.
Un «actif pauvre» («working poor») est une personne active, occupée ou non pendant plus de six mois, qui appartient à un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France, près des trois quarts des individus dans cette situation ont effectivement tenu un emploi au moins un mois. Ces «travailleurs pauvres» sont environ 1 300 000. Ils représentent 6 % de la population qui est active durant la majeure partie de l’année 1996. La plupart ont occupé un emploi toute l’année 1996 en tant qu’indépendant (350 000), salarié sous contrat à durée indéterminée à temps complet (270 000) ou à temps partiel (106 000) ou comme salarié sous une forme particulière d’emploi (134 000). Les autres ont connu à la fois l’emploi et le chômage au cours de l’année, ou des périodes d’inactivité. En dehors d’éventuels épisodes de chômage, le caractère temporaire ou instable de l’emploi, le temps partiel, l’absence de qualification, le fait de débuter sa vie professionnelle constituent autant de facteurs individuels tendant à augmenter le risque de pauvreté. À ces facteurs individuels s’ajoutent ceux résultant des caractéristiques du ménage d’appartenance, la taille et le nombre de ses membres contribuant à ses ressources par leur apport personnel. Trois travailleurs pauvres sur quatre tirent de leur activité moins de 3 500 francs par mois. Quand leurs revenus sont supérieurs, ils restent néanmoins insuffisants pour procurer à leur famille un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté: ces personnes sont fréquemment les seuls apporteurs de ressources de leur famille. La faiblesse des revenus d’activité des travailleurs pauvres est compensée par des revenus sociaux qui représentent, en moyenne, 37 % du revenu disponible par unité de consommation de leur ménage d’appartenance.
The working poor are workers, both employed and unemployed for over six months, who are members of a household living below the poverty line. In France, almost three-quarters of the individuals in this situation have actually been employed for at least one month. There are approximately 1,300,000 of these poor workers. They account for 6% of the population in the labour force for most of 1996. Most of them held a job throughout 1996: 350,000 of them were self-employed, 270,000 were employees on a long-term full-time contract, 106,000 were on a long-term part-time contract and 134,000 were employees in a particular form of employment. The others experienced both employment and unemployment or periods out of the labour force over the year.
In addition to any periods of unemployment, the individual factors of temporary or unstable
Un «activo pobre» (working poor) es una persona activa, ocupada o no durante más de seis meses, que pertenece a un hogar cuyo nivel de vida es inferior al umbral de pobreza. En Francia, cerca de las tres cuartas partes de los individuos en esta situación han ocupado un empleo durante un mes al menos. Estos
«trabajadores pobres» son 1 300 000. Representan el 6 % de la población que ha sido activa durante la mayor parte del año 1996. La mayor parte ha tenido un empleo durante todo el año 1996 como trabajador independiente (350 000), asalariado con contrato de trabajo a tiempo completo (270 000) o a tiempo parcial (106 000) o como asalariado con una categoría especial de empleo (134 000). Los demás han experimentado a la vez el empleo y el paro en el año o unos periodos de inactividad.
Fuera de posibles episodios de paro, el aspecto temporario o inestable del empleo, el tiempo parcial, la falta de cualificación, el hecho de iniciar en la vida profesional son otros tantos factores individuales que contribuyen a aumentar el riesgo de pobreza. A estos factores individuales se suman los que resultan de las características del hogar del que forman parte los individuos, de su tamaño y del número de miembros que contribuyen por su aportación personal a los recursos del hogar.
Tres de cada cuatro trabajadores pobres reciben por su actividad menos de 3 500 francos mensuales. En casos en que los ingresos son superiores, estos no bastan para que la familia tenga un nivel de vida superior al umbral de pobreza: estas personas son con frecuencia las únicas en suministrar recursos en la familia.
La insuficiencia de la renta de actividad de los trabajadores pobres se compensa por una renta social que representa en un promedio el 37 % de la renta disponible por unidad de consumo del hogar.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2000
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Langue Français

Extrait

REVENUS
Les travailleurs pauvres en France : facteurs individuels et familiaux Christine Lagarenne et Nadine Legendre*
Un « actif pauvre » (« working poor ») est une personne active, occupée ou non pendant plus de six mois, qui appartient à un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France, près des trois quarts des individus dans cette situation ont effectivement tenu un emploi au moins un mois. Ces « travailleurs pauvres » sont environ 1 300 000. Ils représentent 6 % de la population qui est active durant la majeure partie de l’année 1996. La plupart ont occupé un emploi toute l’année 1996 en tant qu’indépendant (350 000), salarié sous contrat à durée indéterminée à temps complet (270 000) ou à temps partiel (106 000) ou comme salarié sous une forme particulière d’emploi (134 000). Les autres ont connu à la fois l’emploi et le chômage au cours de l’année, ou des périodes d’inactivité. En dehors d’éventuels épisodes de chômage, le caractère temporaire ou instable de l’emploi, le temps partiel, l’absence de qualification, le fait de débuter sa vie professionnelle constituent autant de facteurs individuels tendant à augmenter le risque de pauvreté. À ces facteurs individuels s’ajoutent ceux résultant des caractéristiques du ménage d’appartenance, la taille et le nombre de ses membres contribuant à ses ressources par leur apport personnel. Trois travailleurs pauvres sur quatre tirent de leur activité moins de 3 500 francs par mois. Quand leurs revenus sont supérieurs, ils restent néanmoins insuffisants pour procurer à leur famille un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté : ces personnes sont fréquemment les seuls apporteurs de ressources de leur famille. La faiblesse des revenus d’activité des travailleurs pauvres est compensée par des revenus sociaux qui représentent, en moyenne, 37 % du revenu disponible par unité de consommation de leur ménage d’appartenance.
*AumomentdelarédactiondecetarticleChristineLagarenneetNadineLegendreappartenaientàladivisionRevenusetPatrimoinedes ménages. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin darticle.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 335, 2000 - 5
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D reensosémebsreauusxes«ét w u o d r e k s i a n m g é p ri o c o ai r n»e,scseessotnàtidnitrée-o5c0c0u0p0é0a«uccuhnômeemuprlsoipaauuvrceosur»ssdereolntanécnaéret.ésCdese aux individus qui, bien qu’actifs la majeure l’analyse. On se limite aux personnes qui ont partie de l’année, sont pauvres. De telles analyses occupé un emploi au moins un mois entre avril n’avaient pas pu être menées jusqu’à présent en 1996 et mars 1997, que l’on appellera par la suite France, alors que la pauvreté des actifs s’y est « travailleurs pauvres ». accrue au début des années 90 (Insee, 2000). Au-cune source statistique ne fournissait simultané- Les effectifs concernés dépendent évidemment ment un calendrier d’activité et les revenus. d’une part de la notion de revenu retenue et L’enquête Revenus fiscaux de 1996 vient combler d’autre part de la définition du seuil de pau-cette lacune puisqu’elle est couplée avec l’enquête vreté. La pauvreté monétaire relative est Emploi de mars 1997. Dans cet article nous nous définie de façon arbitraire. L’Insee retient intéresserons donc aux actifs pauvres (« working habituellement le seuil de 50 % du niveau de poor »). vie médian. Ce seuil est fixé ici par rapport à la notion de revenu la plus restrictive (cf . enca-Un « actif pauvre » est une personne de 17 ans ou dré 1 ), les revenus déclarés au fisc augmentés plus, active et vivant dans un ménage pauvre. En des prestations sociales et diminués des impôts effet, la pauvreté est définie au niveau du ménage : directs. Avec ces définitions, les travailleurs un ménage est pauvre quand son niveau de vie est pauvres sont 1 305 000 en 1996 (60 % d’hom-inférieur au seuil de pauvreté et, par convention, mes et 40 % de femmes). Ils seraient près de tous les membres du ménage sont considérés 2 400 000 avec un seuil de 60 % du niveau de comme pauvres. Le niveau de vie est apprécié avec vie médian. le revenu disponible de l’année 1996. Une per-sonne est active si elle a été au cours de l’année En fait, bien plus de personnes sont touchées par plus souvent sur le marché du travail qu’en dehors, la pauvreté des travailleurs : il faut en effet leur c’est à dire au moins six mois en emploi ou au chô- adjoindre les adultes qui vivent avec eux. Ce qui mage entre avril 1996 et mars 1997. Un million porte à plus de deux millions de personnes de 17 huit cent mille personnes, soit la moitié des person- ans ou plus le nombre d’individus concernés nes pauvres de 17 ans ou plus, sont dans cette situa-(cf. graphique I) . Cette population incorpore tion (cf. tableau 1). 62 % des chômeurs pauvres. La mouvance immédiate des travailleurs pauvres est à majo-En France, le chômage de longue durée est beau- rité féminine (70 %). Il faut y ajouter environ coup plus répandu qu’aux Etats-Unis. Ainsi, 830 000 enfants qui vivent dans de tels ména-parmi les « actifs pauvres », beaucoup n’ont ges.
Tableau 1 Personnes de 17 ans et plus selon leur activité entre avril 1996 et mars 1997 Niveau de vie Niveau de vie > Taux Activité davril 1996 à mars 1997seuildepauvretéseuildepauvretédepauvretéRaéctpifasr tiptiaounv rdeessdeRs pétrapauavrvtariitelilosenurs N1 en mi l iersN2 en mi l iersN1/(N1+N2)(en %)(en %) Actifs -occupés ou non- au moins six mois 1 820 23 947 7 100 En emploi au moins un mois1 30522 440672100 1. Indépendants toute l’année 350 2 105 14 20 27 2. Salariés toute l’année 510 17 299 3 27 39 3. Emploi (dominante) et chômage 175 1 454 11 10 14 4. Chômage (dominante) et emploi 179 843 18 10 14 5. Avec périodes d’inactivité 91 739 11 5 7 En emploi aucun mois5151 5072528 6. Chômeur toute l’année 449 1 301 26 25 7. Autre cas (chomâge - inactivité) 66 206 24 3 Inactif ou actif moins de 6 mois 1 526 17 190 8 a. De 17 à 30 ans en cours d’étude initiale 446 2 843 14 b. De 17 à 65 ans ayant fini ses études 708 5 717 11 c. Plus de 65 ans 372 8 630 4 Ensemble 3 346 41 137 7.5 - -Lecture:lamodalité«emploi(dominante)etchômage»regroupedesindividusayantététoutelannéeactifs,soitenemploi,soitauchô-mage  mais plus souvent en emploi quau chômage. Champ : individus de 17 ans ou plus. Source : Insee - DGI, enquêteRevenus fiscaux1996.
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