MZE, un modèle macroéconométrique pour la zone euro ; suivi d un commentaire de Jérome Henry - article ; n°1 ; vol.367, pg 3-37
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Economie et statistique - Année 2003 - Volume 367 - Numéro 1 - Pages 3-37
MZE, un modèle macroéconométrique pour la zone euro
À partir des comptes trimestriels pour la zone euro construits par Eurostat, on élabore un modèle macroéconométrique dans le but d’enrichir les outils de prévision et d’analyse de l’économie de la zone. Quelques données manquantes cruciales doivent être reconstruites en s’appuyant sur des données incomplètes fournies par Eurostat (capital, revenu disponible des ménages, commerce intra-zone). La structure du modèle est néoclassique à long terme, néokeynésienne à court terme. Cette version du modèle prend comme référence pour l’offre de biens une fonction de production Cobb-Douglas. L’offre de travail est modélisée soit par une courbe de Phillips soit par une fonction WS et par un taux d’activité dépendant du taux de chômage. Le court terme implique des coûts d’ajustement modélisés de manière ad hoc par des modèles à correction d’erreur. Les effets variantiels à court terme et à long terme sont assez consensuels. Pour le long terme, le potentiel de l’économie apparaît dépendre de la population en âge de travailler, de la productivité globale des facteurs, du coût réel du capital, et éventuellement des termes de l’échange et de la fiscalité sur les salaires. D’ores et déjà, le modèle incorpore la possibilité d’utilisation en anticipations rationnelles pour l’étude des évolutions de changes et de taux à long terme. Un exercice de choix de la fonction de réaction monétaire est mené à titre illustratif des questions pouvant être abordées par le modèle.
MZE, a Macroeconometric Model for the Euro Zone
We build a macroeconometric model from Eurostat’s quarterly euro zone accounts with the aim of enhancing the zone’s economic forecasting and analytic tools. Some crucial missing data have to be reconstructed from incomplete data provided by Eurostat (capital, households’ disposable income and trade within the zone). The model’s structure is neoclassical in the long run and neo-Keynesian in the short run. This version of the model takes a Cobb-Douglas production function as its reference for the goods supply. The labour supply is modelled either by a Phillips curve or by a WS function and a labour force participation rate depending on the unemployment rate. The short run entails adjustment costs modelled ad hoc by error correction models. The short-run and long-run variantial effects are fairly similar. The economy’s long-run prospects seem to depend on the working-age population, total factor productivity, the real cost of capital, and possibly terms of trade and payroll taxation. The model can now be used for rational expectations to study changes in exchange rates and long-term rates. An exercise is conducted to select a monetary reaction function to illustrate the questions that the model can address.
MZE, ein makroökonometrisches Modell für den Euro-Raum
Anhand der von Eurostat für den Euro-Raum erstellten vierteljährlichen Volkswirtschaftlichen Gesamtrechnung wird ein makroökonometrisches Modell erarbeitet, um die Prognose-und Analyseinstrumente für die Wirtschaft in diesem Raum zu bereichern. Einige wesentliche Daten fehlen und müssen deshalb mittels unvollständiger Daten rekonstruiert werden, die Eurostat liefert (Kapital, verfügbares Einkommen der Privathaushalte, Handel innerhalb des Euro-Raums). Die Struktur des Modells ist für den Langfristbereich neoklassisch und für den Kurzfristbereich neokeynsianisch. Bei dieser Modellversion wird als Referenz für das Güterangebot eine Cobb-Douglas-Produktionsfunktion herangezogen. Das Arbeitsangebot wird entweder durch eine Phillips-Kurve oder durch eine WSFunktion und durch eine von der Arbeitslosigkeit abhängige Erwerbsquote modelliert. Für den Kurzfristbereich bedarf es Anpassungskosten, die durch Fehlerkorrekturmodelle ad hoc modelliert werden. Bei den kurz-und langfristig variierenden Effekten herrscht weitgehend Übereinstimmung. Im Langfristbereich hängt das Wirtschaftspotenzial von der im erwerbsfähigen Alter befindlichen Bevölkerung, der globalen Produktivität der Faktoren, den realen Kapitalkosten sowie gegebenenfalls von der Austauschrelation und der Lohn-und Gehaltsbesteuerung ab. Bereits heute bietet das Modell die Möglichkeit, durch rationale Antizipation die Entwicklungen der Wechselkurse und der langfristigen Zinsen für die Untersuchung zu verwenden. Als Beispiel für die Fragen, die mit dem Modell untersucht werden können, wird die Funktion der monetären Reaktion gewählt.
MZE, un modelo macroeconométrico para la zona euro
Partiendo de unas cuentas trimestrales para la zona euro construidas por Eurostat, se elabora un modelo macroeconométrico para llegar a enriquecer las herramientas de previsión y de análisis de la economía de dicha zona. Deben reconstruirse unos cuantos datos faltantes cruciales, y con este fin nos basamos en unos datos incompletos facilitados por Eurostat (capital, renta disponible de los hogares, comercio intrazona). La estructura del modelo es neoclásica a largo plazo y neokeynesiana a corto plazo. Esta version del modelo toma como referente en cuanto a oferta de bienes una función de producción Cobb-Douglas. La oferta laboral se modeliza sea mediante una curva de Phillips sea mediante una función WS y por una tasa de actividad supeditada a la tasa de paro. El corto plazo implica unos costes de ajuste modelizados de manera ad hoc
por unos modelos de corrección de error. Los efectos varianciales a corto plazo y a largo plazo son bastante consensuales. En cuanto al largo plazo, el potencial de la economía parece depender de la población en edad de trabajar, de la productividad global de los factores, del coste real del capital, y eventualmente de la relación de intercambio y de la fiscalidad sobre los salarios. De momento, el modelo incluye la posibilidad de utilización en anticipaciones racionales para el estudio de las evoluciones de cambios y de tipos a largo plazo. Para ilustrar aquellas cuestiones que el modelo es capaz de tratar, se realiza aquí un ejercicio de opción de la función de reacción monetaria.
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 52
Langue Français

Extrait


MODÈLE
MZE, un modèle
macroéconométrique
pour la zone euro
Pierre-Olivier Beffy, Xavier Bonnet,
Brieuc Monfort et Matthieu Darracq-Pariès*
À partir des comptes trimestriels pour la zone euro construits par Eurostat, on élabore un
modèle macroéconométrique dans le but d’enrichir les outils de prévision et d’analyse
de l’économie de la zone. Quelques données manquantes cruciales doivent être
reconstruites en s’appuyant sur des données incomplètes fournies par Eurostat (capital,
revenu disponible des ménages, commerce intra-zone).
La structure du modèle est néoclassique à long terme, néokeynésienne à court terme.
Cette version du modèle prend comme référence pour l’offre de biens une fonction de
production Cobb-Douglas. L’offre de travail est modélisée soit par une courbe de
Phillips soit par une fonction WS et par un taux d’activité dépendant du taux de
chômage. Le court terme implique des coûts d’ajustement modélisés de manière ad hoc
par des modèles à correction d’erreur.
Les effets variantiels à court terme et à long terme sont assez consensuels. Pour le long
terme, le potentiel de l’économie apparaît dépendre de la population en âge de travailler,
de la productivité globale des facteurs, du coût réel du capital, et éventuellement des
termes de l’échange et de la fiscalité sur les salaires.
D’ores et déjà, le modèle incorpore la possibilité d’utilisation en anticipations
rationnelles pour l’étude des évolutions de changes et de taux à long terme. Un exercice
de choix de la fonction de réaction monétaire est mené à titre illustratif des questions
pouvant être abordées par le modèle.
* Pierre-Olivier Beffy et Brieuc Monfort appartiennent à la division Croissance et politique macroéconomique de l’Insee,
Xavier Bonnet à la division Synthèse conjoncturelle de l’Insee (faisait partie de la Direction de la Prévision au moment de
la réalisation de ce modèle), et Matthieu Darracq-Pariès au bureau de la politique économique la Direction de la Prévi-
sion.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 367, 2003 3
a création de l’Union économique et moné- l’emploi, du chômage, etc. Par le passé, beau-
taire et de la Banque centrale européenne coup se sont employés à reconstruire des don-L
(BCE) a fait naître un besoin nouveau de suivi nées à partir des comptes nationaux des pays de
de la conjoncture et d’analyse économique la zone (3). Ceci n’est plus nécessaire car Euros-
directement au niveau de la zone. Ce suivi est tat fournit ces données pour l’équilibre emplois/
aujourd’hui possible grâce au développement ressources, aussi bien en volume qu’en valeur.
de données de référence pour la zone consti- Même si ces données sont encore critiquées,
tuées par Eurostat. elles font aujourd’hui référence. (1) (2) (3)
Évidemment, cette approche ne saurait se substi- Une des lacunes majeures pour l’analyse écono-
tuer à l’analyse par agrégation des analyses pays, mique demeure les échanges de biens et servi-
car des asymétries irréductibles de comporte- ces. Ceux-ci correspondent à la simple agréga-
ment existent au sein des pays de la zone. Toute- tion des échanges extérieurs de chaque pays. Il
fois, ces asymétries s’avérant très difficiles à en résulte que, dans les données des comptes
mesurer (cf. par exemple la panoplie de résultats nationaux Eurostat, les échanges de la zone sont
sur l’impact de la politique monétaire entre pays, la somme des échanges intra-zone et des échan-
sur les comportements de consommation, ges extra-zone. Ceci peut être préjudiciable à
d’investissement, exposés dans les documents l’analyse économique, voire à la mesure du PIB
de travail de la BCE, dans la synthèse faite par de la zone, car les flux intra-zone ne sont pas
Angeloni et al. (2002)), l’approche directe sur statistiquement équilibrés dans les comptes
agrégats peut avoir une certaine pertinence et fournis par Eurostat (4). Pour l’analyse écono-
une certaine robustesse, tout au moins pour étu- mique, il manque, par ailleurs, des données cru-
dier le comportement moyen de la zone. ciales qu’on a reconstruites. Outre le commerce
extra-zone, on a cherché à reconstruire des don-
Dans cet objectif, pour l’analyse conjoncturelle, nées pour le revenu disponible, le capital pro-
des étalonnages directement sur des données et ductif, l’emploi et les finances publiques.
des enquêtes zone euro ont été développés,
comme ceux de l’Insee (Buffeteau et Mora, Le cadre théorique du modèle est assez
2000) ou de la Direction de la Prévision (1). traditionnel : à court terme, l’activité est déter-
minée par la demande, l’ajustement des prix et
À cet éventail d’outils manque cependant un des salaires étant graduel ; à long terme, le
modèle macroéconométrique qui permettrait à la modèle adopte une structure néoclassique. On
fois de faire des prévisions et de les relire au tra- exposera donc les comportements de demande
vers des régularités de comportement du passé, non directement liés à l’offre productive, puis
de faire des scénarios contrefactuels d’analyse ceux directement liés à l’offre productive avant
de chocs non prévus, voire de construire des scé- de présenter les équations de prix et de salaires.
narios variantiels de politique économique. De
tels modèles macroéconométriques pour la zone Les équations comportementales sont estimées
euro ont pourtant été construits récemment, par séparément sur données agrégées. Les données
exemple à la BCE (Fagan et al, 2001) ou par le d’Eurostat au niveau de la zone euro sont disponi-
groupe ENEPRI (2) (Dreger, 2002). bles sauf exception à partir de 1991T1. La majorité
des équations économétriques sont estimées sur la
On présente ici une version de base d’un modèle période 1991-2001. Les résultats économétriques
macroéconométrique pour la zone euro agrégée. sont intégralement présentés en annexe 1 à 4.
Après avoir exposé les choix théoriques retenus
et les résultats des estimations économétriques
1. Se reporter aux notes de conjoncture internationale de laen insistant sur le choix de données utilisées et
Direction de Prévision.la construction des données manquantes, on 2. ENEPRI : The European Network of Economic Policy
présentera les réponses du modèle à une série de Research Institutes.
3. Ainsi, la BCE reconstruit-elle des données en moyennes géo-chocs analytiques.
métriques, pour conserver la propriété que le taux de croissance
de la zone est la somme pondérée des taux de croissance. Le
désavantage de cette méthode est que les comptes résultants ne
sont pas équilibrés. L’OCDE reconstruit des données par agréga-
Le cadre théorique et l’estimation tion des séries nationales, en utilisant des pondérations PIB PPA.
Eurostat agrège simplement les données en les convertissant en
du modèle euro depuis 1999, en ECU avant. Le désavantage sur le passé est
atténué si on considère que le modèle est surtout utilisé pour une
relecture du passé récent et pour les prévisions.
4. En pratique, on constate notamment que les exportations’objectif du modèle est de fournir un outil
d’un pays vers un autre sont généralement supérieures auxLde relecture voire de prévision du PIB de la
importations du second en provenance du premier (Darracq-
zone euro, de ses composantes, des prix, de Pariès, 2002).
4 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 367, 2003
keynésienne (5). L’équation est estimée sousLe revenu et la consommation des ménages
forme d’un modèle à correction d’erreur
(MCE).La modélisation du revenu disponible
des ménages (RDB)
À long terme, la consommation est indexée de
Le revenu disponible des ménages est une varia- manière unitaire sur le revenu. Le taux d’intérêt
ble primordiale dans la détermination de l’équi- réel et l’inflation constituent les autres détermi-
libre de court terme. Il convient alors d’en four- nants de la consommation. En théorie, une
nir une description comptable soignée et de baisse des taux d’intérêt réels a un effet ambigu
correctement modéliser ses déterminants. sur l

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