Un indicateur probabiliste de retournement conjoncturel dans la zone euro - article ; n°1 ; vol.359, pg 101-121
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Economie et statistique - Année 2002 - Volume 359 - Numéro 1 - Pages 101-121
Un indicateur de retournement conjoncturel dans la zone euro
Les indicateurs de conjoncture usuels ne permettent pas toujours de déceler un retournement conjoncturel en temps réel. Cette limite tient à leur caractère quantitatif. Afin d’y remédier, on met en oeuvre un indicateur probabiliste de retournement de la conjoncture: destiné à la zone euro, il utilise les réponses à cinq des questions posées par les enquêtes européennes de conjoncture dans l’industrie manufacturière (tendances passée et future de la production, niveau des carnets de commandes totaux et étrangers, niveau des stocks de produits finis). À partir des variations sur deux mois des soldes d’opinion relatifs à ces questions, on définit une variable cachée, représentant l’état de la conjoncture. Elle est susceptible de prendre trois valeurs selon la phase conjoncturelle en cours (état de la conjoncture bas, moyen ou haut). On estime alors la probabilité, à chaque date, que la conjoncture soit dans une phase basse, moyenne ou haute. Les résultats montrent notamment la plus grande pertinence des signaux conjoncturels fournis par le solde d’opinion relatif aux carnets totaux. Il y a 94 % (respectivement 73 % et 83 %) de chances que ces derniers soient significativement négatifs (respectivement nuls et positifs) dans un état conjoncturel bas (respectivement moyen et haut). La confrontation des signaux qui auraient été effectivement émis chaque mois par l’indicateur si l’on en avait disposé depuis janvier 1992, avec les analyses de la conjoncture européenne publiées depuis cette date par la Direction de la Prévision, a permis de le valider. La qualité, la pertinence et la précocité des appréciations de la conjoncture qu’il aurait alors fournies auraient permis un diagnostic plus rapide de certaines inflexions conjoncturelle décisives.
An Indicator of Economic Turnaround in the Euro Zone
The usual economic indicators cannot always detect an economic turnaround in real time. This limit is due to their quantitative nature. To remedy this, we use a probabilistic indicator of economic turnaround. This indicator is designed for the euro zone and draws on answers to five of the questions put by the European business cycle surveys of the manufacturing industry (past and future production trends, total and foreign order book level, and the finished product stock level). A hidden variable, representing the state of the business cycle, is defined from the two-month variations in the balances of opinion concerning these questions. This variable is likely to take three values depending on the current phase of the business cycle (low, medium or high point in the business cycle). We hence estimate the probability, on each date, of the business cycle being in a low, medium or high phase. The findings show, in particular, that the economic signals provided by the balance of opinion are more pertinent than total orders. There is a 94% (respectively 73% and 83%) chance that these order books will be significantly negative (respectively zero and positive) in a low (respectively medium and high) phase of the business cycle. A comparison of the signals that the indicator would have actually generated each month if it had been available since January 1992 with the European economic analyses published by the Forecasting Directorate since this date bears out our findings. The quality, pertinence and early evaluations of the economy that it would have provided would have enabled a faster diagnosis of certain decisive economic downturns.
Ein Indikator für Konjunkturwenden in der Euro-Zone
Mit den herkömmlichen Konjunkturindikatoren lässt sich eine Konjunkturwende nicht immer sofort feststellen. Zurückzuführen ist dieses Manko auf ihren quantitativen Charakter. Um Abhilfe schaffen zu können, wird auf einen Wahrscheinlichkeitsindikator der Konjunkturwende zurückgegriffen: bei diesem für die Euro-Zone bestimmten Indikator werden die Antworten auf fünf Fragen verwendet, die in den europäischen Konjunkturerhebungen in der verarbeitenden Industrie gestellt werden (zurückliegende und künftige Produktionstrends, gesamter Auftragsbestand und Aufträge aus dem Ausland, Lagerbestand von Fertigerzeugnissen). Auf der Grundlage der zweimonatigen Schwankungen des Meinungsbilds zu diesen Fragen wird eine verborgene Variable definiert, die die Konjunkturlage darstellt. Entsprechend der aktuellen Konjunkturphase (flaue, mittelgute und Hochkonjunktur) kann sie drei Werte annehmen. Für jeden Zeitpunkt wird dann die Wahrscheinlichkeit geschätzt, dass eine flaue, eine mittelgute oder eine Hochkonjunktur vorliegt. Die Ergebnisse machen insbesondere deutlich, dass die Konjunktursignale, die das Meinungsbild über den gesamten Auftragsbestand liefert, eine größere Relevanz aufweisen. Es gibt 94 % (bzw. 73 % und 83 %) Chancen, dass er in einer Konjunkturflaute (bzw. mittelguten Konjunktur und Hochkonjunktur) erheblich negativ (bzw. und positiv) ist. Der Vergleich der Signale, die jeden Monat dem Indikator hätten entnommen werden können, wenn man hierüber seit Januar 1992 verfügt hätte, mit den seit diesem Zeitpunkt von der Abteilung wirtschaftliche Vorausschau veröffentlichen Analysen der europäischen Konjunktur hätte dessen Validierung ermöglicht. Die Qualität, die Relevanz und die Frühzeitigkeit der Konjunkturbewertungen, die er dann geliefert hätte, hätten eine raschere Diagnose bestimmter entscheidender Konjunkturschwankungen ermöglicht.
Un indicador de inversión coyuntural en la zona euro
Los indicadores de coyuntura usuales no permiten siempre revelar una inversión coyuntural en tiempo real. Este limite se debe a su carácter cuantitativo. Para remediarlo, nos valemos de un indicador probabilista de inversión de la coyuntura: destinado a la zona euro, este indicador utiliza las respuestas a cinco preguntas hechas en las encuestas europeas de coyuntura en la industria manufacturera (tendencias pasada y futura de la producción, nivel de las carteras de pedidos totales y extranjeros, nivel de los stocks de productos acabados). A partir de las variaciones sobre dos meses de los saldos de opinión de estas preguntas, se define una variable oculta, que representa el estado de la coyuntura. Ésta puede tener tres valores distintos según la fase coyuntural en curso (estado de la coyuntura bajo, medio o alto). Se mide entonces la probabilidad, para cada fecha, de que la coyuntura esté en fase baja, media o alta. Los resultados muestran entre otras cosas la mayor pertinencia de los signos coyunturales facilitados por el saldo de opinión relativo a las carteras de pedidos totales. Hay un 94 % (un 73 % / un 83 %) de posibilidades de que éstos resulten muy negativos (nulos / positivos) en un estado coyuntural bajo (medio / alto). La confrontación de los signos que habrían sido realmente mandados cada mes por el indicador de haber existido éste desde enero de 1992, con los análisis de la coyuntura europea publicados desde esta fecha por la Dirección de la Previsión, ha permitido validarlo. La calidad, la pertinencia y la precocidad de las apreciaciones de la coyuntura que éste habría facilitado, habrían permitido un diagnóstico más rápido de algunas inflexiones coyunturales decisivas.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2002
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Langue Français

Extrait

CONJONCTURE
Un indicateur de retournement conjoncturel dans la zone euro
Hélène Baron et Guillaume Baron*
Les indicateurs de conjoncture usuels ne permettent pas toujours de déceler un retournement conjoncturel en temps réel. Cette limite tient à leur caractère quantitatif. Afin dy remédier, on met en uvre un indicateur probabiliste de retournement de la conjoncture : destiné à la zone euro, il utilise les réponses à cinq des questions posées par les enquêtes européennes de conjoncture dans lindustrie manufacturière (tendances passée et future de la production, niveau des carnets de commandes totaux et étrangers, niveau des stocks de produits finis).
À partir des variations sur deux mois des soldes dopinion relatifs à ces questions, on définit une variable cachée, représentant létat de la conjoncture. Elle est susceptible de prendre trois valeurs selon la phase conjoncturelle en cours (état de la conjoncture bas, moyen ou haut). On estime alors la probabilité, à chaque date, que la conjoncture soit dans une phase basse, moyenne ou haute.
Les résultats montrent notamment la plus grande pertinence des signaux conjoncturels fournis par le solde dopinion relatif aux carnets totaux. Il y a 94 % (respectivement 73 % et 83 %) de chances que ces derniers soient significativement négatifs (respectivement nuls et positifs) dans un état conjoncturel bas (respectivement moyen et haut).
La confrontation des signaux qui auraient été effectivement émis chaque mois par lindicateur si lon en avait disposé depuis janvier 1992, avec les analyses de la conjoncture européenne publiées depuis cette date par la Direction de la Prévision, a permis de le valider. La qualité, la pertinence et la précocité des appréciations de la conjoncture quil aurait alors fournies auraient permis un diagnostic plus rapide de certaines inflexions conjoncturelle décisives.
* Hélène Baron appartient à la Direction de la prévision, et Guillaume Baron à Jacques Chahine Finance et à la Société Générale. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin darticle.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 359360, 2002
101
102
es conjoncturistes ont à leur disposition une L large gamme doutils pour évaluer lorien tation de la situation économique présente et future ; des prévisions sont établies, obtenues pour la plupart à partir de données denquêtes conjoncturelles, par la mise en uvre de diffé rents outils économétriques (étalonnages, modèles VAR, etc.).Toutefois, les étalonnages ne se révèlent pas toujours pertinents pour déce ler en temps réel un retournement de conjoncture ; cette limite, qui a souvent conduit à des erreurs de diagnostic sur la situation pré sente lors des périodes de forte inflexion de lactivité, tient précisément à leur caractère quantitatif. Construits sous la forme de modèles dont lobjet est de donner une mesure de la variation dun agrégat significatif tel que le PIB, ils ne peuvent fournir un signal de nature quali tative exprimant une rupture dans lévolution du cycle. Ils méritent donc dêtre complétés par un indicateur capable de qualifier la phase conjonc turelle en cours.
À cette fin, un indicateur probabiliste de retour nement de la conjoncture dans la zone euro a été mis en oeuvre. Fournissant un signal qualitatif clair (probabilité pour que la conjoncture soit bonne, moyenne ou mauvaise supérieure à 50 %), il a pour objet de constituer un outil com plémentaire facilitant le diagnostic du conjonc turiste. Cet outil repose sur les enquêtes euro péennes de conjoncture dans lindustrie manufacturière. Rapidement disponibles (quel ques jours après le mois sous revue), et synthé tisant lopinion des industriels sur la situation conjoncturelle au sein de la zone euro (tendan ces passée et future de la production, niveau des carnets de commandes totaux et étrangers, niveau des stocks de produits finis) ces enquêtes connaissent peu de révisions et sont fortement corrélées à la croissance de la production indus trielle. Il est donc naturel de construire un indi cateur de retournement à partir de leurs données : cellesci ont permis jusquici détablir chaque mois un diagnostic conjoncturel fiable et précoce (cf. encadré). Lindicateur ainsi obtenu peut être calculé à partir des seules informations disponibles à chaque date denquête. Une telle simulation dynamique, depuis janvier 1992, peut être confrontée aux commentaires avancés par les conjoncturistes au cours de la période récente. Ainsi estil possible de valider ou non le nouvel outil présenté dans cet article.
Largement inspirée de celle développée à lInsee (Gregoir et Lenglart, 1998), la méthode utilisée sen distingue cependant à plusieurs égards : tout dabord, afin dobtenir un signal
qualitatif plus fiable, trois phases du cycle éco nomique (défavorable, moyenne, favorable) ont été traitées séparément. Par ailleurs, un souci de cohérence avec la pratique conjoncturelle et un argument de nature théorique ont conduit à appliquer le modèle aux variations sur deux mois des soldes dopinion, et non aux « surprises » dans lévolution de ceuxci (les « innovations »).
Lindicateur ainsi obtenu peut être calculé à par tir des seules informations disponibles à chaque date denquête. Une telle simulation dynami que, depuis janvier 1992, est susceptible dêtre confrontée aux commentaires avancés par les conjoncturistes au cours de la période récente. Ainsi estil possible de valider ou non le nouvel outil présenté dans cet article.
Les enquêtes européennes de conjoncture
et article se fonde sur les données des C enquêtes mensuelles européennes de con joncture dans lindustrie manufacturière, qui constituent une source dinformation particuliè rement appropriée (cf. encadré).
Pour des raisons de disponibilité des informa tions et de lourdeur du traitement, seuls les six pays de la zone euro les plus importants écono miquement (Allemagne, France, Italie, Espa gne, PaysBas, Belgique) (1) ont été retenus. Les enquêtes européennes de conjoncture étant réa lisées dans dautres secteurs de léconomie tels que la construction et le commerce de détail, un travail limité à la partie manufacturière de lactivité  qui ne représente quenviron 30 % de lensemble des biens et services produits  peut paraître restrictif. Cependant, dun point de vue empirique, cest la composante industrielle de la production qui donne la tonalité de lévo lution du PIB. Les soldes dopinion provenant des enquêtes de conjoncture dans lindustrie
1. Selon Eurostat, les PIB enregistrés en 1998 en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, aux Paysbas et en Belgique repré sentent respectivement 33 % %, 22 % %, 17 % %, 9 % %, 6 % % et 4 % % du PIB de la zone euro, soit environ 91 % % du total. Les données sont issues de sources nationales pour l'Allemagne (Ifo), la France (Insee) et lItalie (Isae) mais aussi de la Commission Européenne pour lEspagne, les PaysBas et la Bel gique. Les soldes dopinion retenus sont disponibles depuis jan vier 1980 pour les six principaux pays de la zone euro, à lexception du solde d'opinion relatif aux carnets étrangers des industriels allemands, publié uniquement à partir de janvier 1983, et de lensemble des soldes d'opinion des industriels espagnols publiés seulement à partir davril 1987.
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