Fraternité Matin n°16601 - Samedi 18 au Dimanche 19 Avril 2020
24 pages
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Fraternité Matin n°16601 - Samedi 18 au Dimanche 19 Avril 2020 , magazine presse

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Publié par
Date de parution 18 avril 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Expérience et Référence depuis 1964
Chers lecteurs, face aux covid-19, adoptons les gestes responsables Protégeons Nous, protégeons les Autres
Samedi 18 - Dimanche 19 avril 2020 / N° 16 601 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orange Ci)Prix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
Produits animaliers / Moussa Dosso : “ Il n’y aura pas de pénurie ” P. 2 à 11 Recherches sur le Covid-19 ToikeusseMabri: Un traitement préventif en préparation Le port du masque connaît diverses fortunes Lutte contre le coronavirusla Chine apporte son appuiÉquipement sanitaire : Identiïcationsit pr P. 12 Pourquoi l’opération doit se poursuivre
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Nation
Samedi 18-Dimanche 19 avril 2020
Port obligatoire du masque Les populations apprécient diversement cette mesure
Ce sont près de 200 millions de masques qui seront bientôt livrés à la Côte d’Ivoire. En attendant, la mesure de port obligatoire de masques instaurée par le gouvernement est très peu suivie des populations.
Pour accompagner la mesure rendant son port obligatoire, l’État ivoirien s’apprête à acquérir près de 200 millions de masques.
endredi 10 avril. 9h. Quai d’embarque-ment d’une entreprise privée de transport daVns le quartier d’Abo-lagunaire à Abidjan, bo-Doumé. Le processus d’embarquement d’une ïle de passagers, candidats à la traversée, est subitement interrompu. Une altercation à la pointe du rang semble être la cause de cet arrêt. On peut entendre de vifs échanges entre certains pas-sagers et les agents chargés du contrôle à la montée du bateau. Une affaire de per-sonnes ne disposant pas de cache-nez, apprend-on. L’embarquement s’effectue malgré tout. Mais, contre toute attente, le bateau se refuse à quitter le quai. Des agents de la compagnie se présentent à bord, dévi-sagent la cinquantaine de passagers, et exigent que ceux qui ne disposent pas de cache-nez quittent l’em-barcation. «C’est quoi ces nouvelles règles», interroge un homme d’âge mûr. Qui, bien que coiffé d’un masque, semble visiblement agacé par cette situation. Mais les agents se montrent intran-sigeants. «Ce sont les nou-velles dispositions, ça vient de la hiérarchie. Pas plus de 50 passagers à bord, et depuis ce matin (10 avril), pas d’accès au bateau sans masque», explique l’agent. Le bateau quittera ïnale-ment le quai, et personne ne sera débarqué. Les agents
de la compagnie s’étant ïna-lement résolus à la exibilité pour ce premier jour d’appli-cation de la mesure. Cepen-dant, la scène a suscité di-vers commentaires et nourri les conversations durant une bonne partie de la traversée de la lagune Ébrié. Certains estimaient qu’il est du devoir de la compagnie de mettre à disposition des masques pour les clients. Une partie s’accordait sur le fait que la mise en application de cette recommandation relevait de la responsabilité de chacun. Pour un troisième groupe, dans ce contexte de crise sa-nitaire, c’est bien à l’État qu’il revient de distribuer, à titre gratuit, ces accessoires de protection. Quoi qu’il en soit, comme un signe prémoni-toire, la décision de rendre le masque obligatoire en Côte d’Ivoire, rendue publique la veille (9 avril), se heurtait déjà à des oppositions.
La mesure foulée aux pieds Une dizaine de jours après son entrée en vigueur, force est de constater que cette mesure est foulée aux pieds par une grande partie des Abidjanais. Comme s’ils déïaient le coronavirus, on peut les apercevoir déam-buler dans les différentes communes du district sans cache-nez. D’Adjamé à Yopougon en passant par Abobo, l’urgence de cette mesure semble complète-ment échapper aux uns et
aux autres. Dans les quar-tiers, des regroupements de personnes ont lieu pour meubler le temps en cette période de conïnement. Les élèves, privés de cours de-puis de longues semaines, et gagnés par l’ennui, n’hé-sitent pas à se rassembler pour jouer au football. Quand d’autres, constitués en « grin », s’adonnent à des jeux tels que le «ludo», ainsi qu’à des causeries amicales. Cela, sans masque et dans le plus grand mépris de la consigne de distanciation sociale. Dans ces quartiers, tout se passe comme si la menace du Covid-19 ne valait qu’en ville.
Quartiers populaires et zones défavorisées Si la violation du port du cache-nez est un phéno-mène généralisé à Abidjan, elle prend cependant des proportions inquiétantes dans les quartiers popu-laires, et auprès des popu-lations défavorisées. Où les personnes rencontrées expliquent avoir du mal à joindre les deux bouts. « J’ai acheté dix cache-nez dès l’apparition des premiers cas conïrmés du coronavirus en Côte d’Ivoire», explique Is-maël Diaby. Le sexagénaire, sans emploi et chef de fa-mille rencontré dans la com-mune d’Abobo, soutient avoir fait cet effort pour protéger ses épouses ainsi que ses enfants, conformément aux recommandations sanitaires.
En attendant, de nombreux Ivoiriens n’ont pas changé grand chose à leur mode de vie en société.(PHOTOS : JOSÉPHINE KOUADIO).
Cependant, le vieil homme déchantera bien vite quand il apprendra qu’il faut réguliè-rement remplacer ces acces-soires. «On nous a dit qu’il faut les remplacer toutes les deux ou trois heures, je n’ai pas les moyens de le faire», laisse-t-il entendre. Avant de conclure: «J’arrive à peine à nourrir tout ce monde qui dépend de moi. Il faut que l’État procède à la distri-bution de ces masques». Même son de cloche pour Zacharia Koné, chauffeur de taxi communal à Abobo, que nous avons rencontré dans le quartier ’’Derrière rail’’. «Ça ne marche pas dans le secteur du transport. Avec la réduction du nombre de pas-sagers, c’est très difïcile de faire le plein de carburant, à plus forte raison avoir la re-cette quotidienne. Vous com-prenez que dans de telles conditions, les masques ne sauraient constituer une priorité», explique-t-il. Olga Koné, apprentie couturière, dénonce pour sa part la gêne que procure le port du masque. «Ça étouffe. C’est difïcile de le porter pendant longtemps. C’est pour cela que nous ne le portons pas, sinon nous en disposons», assure-t-elle. Sa patronne qui assiste aux échanges dans le petit container qui sert d’atelier, et dans lequel s’empilent une dizaine de personnes sans protection aucune, renchérit. Elle sou-tient qu’il est du rôle de l’État de procéder à un partage des
masques à tout le monde en mettant l’accent sur les zones populaires et les populations défavorisées. «A Abobo, par exemple, nous sommes nombreux et vivons pour la plupart dans des cours com-munes. Il est impossible de respecter les consignes de distanciation sociale dans de telles conditions de vie. C’est ici que nous avons besoin des masques de l’État et non dans les zones huppées», soutient-elle.
Une commande globale de près de 200 millions de masques, à terme Le communiqué insti-tuant obligation du port de masques diffusé le 9 avril comportait la mention sui-vante : « En veillant à leur disponibilité et leur gratuité, à commencer par le personnel de santé et les Forces de Dé-fense et de Sécurité ». Cette expression démontre, si be-soin était, l’engagement du gouvernement à rendre ces accessoire gratuits et dispo-nibles partout et pour tous. La Côte d’Ivoire devant com-poser, à l’instar de nombreux pays, avec la pénurie mon-diale actuelle qui frappe les matériels de protection sa-nitaires. Le Premier ministre, chef du gouvernement, Ama-dou Gon Coulibaly, a réité-ré cette volonté lors d’une tournée qu’il a effectuée le 15 avril dans des structures intervenant dans le plan de riposte sanitaire contre le coronavirus. Il a indiqué
que 30 millions de masques seront livrés à l’État ivoirien d’ici quelques jours. Il s’agit, selon lui, de la première vague de livraison d’une commande de 138 millions de masques commandés. Mais mieux, a-t-il poursuivi, la commande globale envi-sagée par le gouvernement tourne autour de 200 millions de masques. «Sur la base des estimations des besoins des Forces de Défenses et de Sécurité (Fds), de ceux du personnel de santé et en prenant en compte la po-pulation, cette commande globale permettra à la Côte d’Ivoire de tenir jusqu’à 4 mois», a-t-il assuré. Par ail-leurs, le gouvernement en-courage les initiatives visant la fabrication de cache-nez au plan local. Dans ce cadre, des initiatives sont prises en direction des industries du textile et de l’emballage pour promouvoir une pro-duction locale de masques à moindre coût. Souleymane Diarrassouba, le ministre en charge de l’Industrie estimait, dans une interview dans nos colonnes, la capacité locale de production de masques en Côte d’Ivoire à plus de 8 millions d’unités par mois. En attendant, la contribution de la population auprès du gou-vernement pourrait être tout simplement le respect strict des gestes barrières ainsi que le port du masque. Il y va de notre santé à tous.
DRAMOUS YÉTI
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