Fraternité Matin n°1670 - Du mercredi 15 juillet 2020
32 pages
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Fraternité Matin n°1670 - Du mercredi 15 juillet 2020 , magazine presse

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Date de parution 15 juillet 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

La NationES Mercredi 15 juillet 2020 / N° 16 670 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRAL pleureGrande émotion hier au Palais présidentiel le Lion PP. 2 à 9
La poignante oraison funèbre d’Henriette Dagri Diabaté
Le bouleversant témoignage de Patrick Achi
L’émouvant discours de Kandia Camara ObsL’èhqouemsmdaugPeredumiRerhdmpi,niasutrjoeuArmd’ahduoiu Gon Coulibaly
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Adieu !
Obsèques du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly
P olitique
Mercredi 15 juillet 2020
Obsèques du Premier ministre L’hommage ému de la nation au travailleur loyal et infatigable Unique Premier ministre de l’histoire du pays mort à la tâche, Amadou Gon Coulibaly a reçu l’hommage de la nation, lors d’une cérémonie enveloppée d’émotions jusqu’aux larmes.
La nation tout entière a rendu un hommage mérité au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly décédé le 8 juillet 2020.(PHOTO: PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE)
ur l’esplanade du Pa-lais présidentiel, un cercueil recouvert des couleurs nationales, duSministre, chef du Premier renfermant la dépouille gouvernement, ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, Amadou Gon Coulibaly. Voilà l’image, la dernière. L’adieu ! L’homme propose Dieu dispose. Ce n’est pas le ambeau du pouvoir d’État que le Pré-sident de la République Alassane Ouattara a passé à son collaborateur de 30 ans comme il en rêvait, mais une décoration à titre posthume qui l’élève dans l’Ordre de Grand-Croix. L’adieu a été pénible, hier. Sonnerie aux morts, passage du drapeau national, hymne national, défilé des troupes, remise de décoration, remise
de la dépouille à la famille… La séparation a été ponctuée de plusieurs épisodes. La famille biologique était là, la veuve, les cinq enfants du défunt, les frères, les oncles et les cousins. Elle était là aussi, la génitrice, Hadja Fa-toumata Gon Coulibaly. Avec sa mère, Amadou Gon Cou-libaly (AGC) avait, selon ses proches, une relation em-preinte de dévotion. On distinguait la présence du Président sénégalais Macky Sall. Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a été envoyé spécialement par le Président Emmanuel Macron. Ce jour du 14 juillet, date de la célé-bration de la libération de la France, Jean-Yves Le Drian a tenu à saluer un grand ami de son pays. Les présidents des Institu-
tions ivoiriennes, les acteurs politiques, les membres du gouvernement, les chefs traditionnels et les chefs reli-gieux sont venus honorer la mémoire de l’illustre Commis de l’État. Au premier rang des dignitaires, figurait la grande chancelière Henriette DagriDiabaté qui a contribué avec Agc à donner ses lettres de noblesse au parti au pouvoir.Quand il arrive à 10 heures 30 minutes, le Chef de l’État Alassane Ouattara et son épouse sont les premiers à s’incliner sur la dépouille de leur collaborateur de 30 ans qui était devenu leur « fils ». Ils sont suivis par Macky Sall, Le Drian et des représentants de Chefs d’État. Agc est parti. Et c’est à Hen-riette Dagri Diabaté, celle qu’il appelait affectueusement « la Tantie » que revient le cruel
devoir de son oraison fu-nèbre. « Amadou Gon, tu es là », soupire la Grande Chan-celière. Elle qui se refuse à pleurer ce « modèle achevé de loyauté, de fidélité et de compétence ». Dans une société marquée par la course à la satisfaction d’intérêts particuliers, l’hom-mage de ce commis de l’État mort à la tâche, est l’occasion d’une célébration des valeurs républicaines. Dans leurs témoignages, la ministre de l’Éducation na-tionale Kandia Camara et le secrétaire général de la Pré-sidence Patrick Achi rendent témoignage de la force de travail et de compétence de l’homme, autant qu’à ses ver-tus attachantes d’humanité. Kandia Camara est tenue à son corps défendant de parler
au passé de celui qui était à la fois son camarade du parti, son père et son patron. Assu-rance et confiance sont les traits dominants qu’elle garde de ce soldat loyal qui avait la majesté du lion, pour sa ful-gurance, sa brillance et sa témérité. Entre confidences et anecdotes, la ministre san-glote par moments et doit tirer des forces en elle-même pour continuer son témoignage sur ce « travailleur compétent » et « grand négociateur ». Merci au Chef de l’État Alas-sane Ouattara qui a révélé le destin de ce « héros des temps modernes ». Merci aussi à maman Hadja Fatoumata Gon Coulibaly pour avoir donné à la nation cet homme resté « stoïque jusque dans la maladie ». Et qui a rendu l’âme le jour même où l’un de ses fils ob-
tenait son bac scientifique. L’exercice est difficile aussi pour Patrick Achi, lui qui a succédé à l’illustre disparu, au poste de secrétaire géné-ral de la Présidence. « Ce mercredi 8 juillet 2020, SEM Amadou Gon Coulibaly est parti comme il a vécu. Avec le courage et l’humilité sans bornes de ceux qui servent et n’aspirent à rien, de ceux qui n’ont d’autre but que d’accom-plir sans faillir le rôle que la pa-trie et le destin ont déterminé pour eux », commente-t-il. Et s’il fallait une épitaphe, ce serait, à son avis, la phrase d’Albert Camus : « Le héros est celui qui fait non toujours ce qu’il veut, mais jusqu’au bout ce qu’il peut ». Le lion a fait ce qu’il a pu jusqu’au bout ! Hélas !
BENOIT HILI
Adieu !
Mercredi 15 juillet 2020
Obsèques du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly
P olitique
3
Henriette Dagri Diabaté : « Sa voix résonne encore à mes oreilles... » AGC n’était plus seulement l’homme politique avisé et le collaborateur efficace, mais « un homme plein, généreux, courageux et affectueux ». Et elle rêve de voir la dispa-rition tragique du Premier mi-nistre se transformer en une occasion magique de sursaut politique national. « A quelques mois d’une échéance importante, l’unani-mité que nous observons au-tour d’Amadou n’est-elle pas un signe pour rappeler à nos compatriotes et à nos leaders politiques de tous horizons, que la paix dans laquelle nous vivons doit être consi-dérée comme un bien com-mun, à préserver ? Je saisis cette triste occasion pour dire : chers Ivoiriens, chers frères et sœurs, que vous soyez jeunes ou vieux, hommes ou femmes, du nord ou du sud, puisse la sagesse qui a per-mis aux ancêtres d’Amadou Gon Coulibaly, à l’époque de l’Almamy Samory Touré, de faire l’économie d’un affron-tement, nous inspirer tous », plaide-t-elle. Aux jeunes, La Tantie comme on l’appelle, leur propose de s’inspirer des valeurs lais-PHsOéeTsOSe:nPRhÉéSrIitDaEgNeCEpDaErLcAeRcÉPhUefBLIQUE du gouvernement mort à la La Grande Chancelière, Henriette Dagri Diabaté, a relaté avec émotion des épisodes du riche parcours de trois décennies avec le disparu. tâche. « Souvenez-vous, générale, en l’occurrence ma algré le poids deconseille-t-elle, c’est par les modeste personne. Comme l’âge, 85 ans, bar- voies du travail et de la com-je m’apprêtais à me rendre, dée du lourd chape-pétence qu’Amadou Gon Amadou s’est interposé et coMter Madame Henriette Dagrimpagnonnage, la Grande let de souvenirs de Coulibaly est monté pas à a déclaré qu’avant d’arrê-trois décennies de pas jusqu’au sommet. Sou-venez-vous qu’il est mort à Diabaté, la Secrétaire géné-Chancelière Henriette Dagri la tâche pour que notre pays rale, il faudra d’abord l’arrê-Diabaté a sacrifié au cruel continue sa marche vers le ter lui, le Secrétaire général rituel de lire l’oraison funèbre progrès et la prospérité, dans adjoint », rappelle Henriette à son illustre cadet Amadou la paix et la stabilité ». Dagri Diabaté pour qui cet gon Coulibaly (AGC). Au nom du couple présiden-épisode de sa vie a été un « Sa voix résonne encore à tiel, des présidents des ins-révélateur du « courage », mes oreilles... Quelques jours titutions, du gouvernement, de la « générosité » et du « avant de partir à Paris, il est Henriette Dagri Diabaté a leadership » d’Amadou Gon venu me voir. C’était sa der-adressé les condoléances Coulibaly. nière visite (…). Il est là, je de la Nation à toute la fa-L’autre anecdote date de le sens ici même, dans mon mille Gon, aux populations 2000. « Je suis convoquée, cœur et dans celui de chacunde Korhogo et à toute la Côte toujours comme Secrétaire de vous », soupirera-t-elle, d’Ivoire en deuil. Le Lion, générale du Rdr, à la Dst pour incapable de se résoudre à comme on l’appelle, recevra un interrogatoire. Encore une parler de l’homme au passé. les hommages de son parti fois, celui qui m’accompagne « Non, je ne veux plus pleu-aujourd’hui. rer. Je veux dire ma fierté est Amadou. Arrivés dans la BENOIT HILI d’avoir connu un tel homme cour de la police, nous avons », résistera la Grande Chan-vu mon fils, gisant au sol, en-celière rappelant les « quali-sanglanté, méconnaissable, tés professionnelles » et les presque inanimé. Amadou, « qualités humaines » de ce choqué autant que moi, aL’intégralité du « travailleur infatigable » « alors manifesté une émotion d’une loyauté sans faille ». qu’on lui connaissait peu : discours dans De ses anecdotes avec le dé-une larme a coulé sur sa joue funt, elle en partage deux. », se souvient-elle. Ici, c’est La première remonte en l’humanisme de l’illustre dis-notre spécial à 1999. « Des forces de l’ordre paru qui est mis en lumière. ont fait irruption au siège du Pour la Grande Chancelière paraître demain Rdr pour arrêter la Secrétaire Henriette Dagri Diabaté,Le Chef de l’État, Alassane Ouattara, remettant la décoration honoriïque à la famille éplorée.
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