Fraternité Matin n°16725 - du mercredi 23 septembre 2020
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Fraternité Matin n°16725 - du mercredi 23 septembre 2020 , magazine presse

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Date de parution 23 septembre 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Extrait

L’éditorial deVenance Konan
Jusqu’à la dernière goutte du sang... des autres n février 1993, dans l’objectif de faire tomber le pouvoir du Président GnassingbéÉyadema, l’op-position togolaise lança un mot d’ordre de grève daEns la biographie que j’ai consacrée àÉdem Kodjo, lui illimitée. Voici ce que m’en a dit Joseph Kokou Kofgoh, Premier ministre du Togo à cette époque, aussi ancien Premier ministre du Togo, qui nous a quit-tés il y a quelques mois («Édem Kodjo, un homme un destin », éditions NEI, FratmatÉditions, Présence afri-Mercredi 23 septembre 2020 / N° 16725 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € caine). PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Suite page 5 Transformation du cacao
Ouattara lance la construction de deux unités industrielles P. 14 De hautes personnalités ont assisté à la pose de la première pierre des usines. Visite d’État Présidentielle 2020 La Marahoué prête pour un rendez-vous Hamed Bakayoko historique avec le Président de la République Épiphane Zoro sonneconIe la candidature la mobilisation de Ouattara Les attentes des populationsaux enseignantsP. 7 PP. 2 à 6
2
Option
I sinh Président Ouattara
e Chef de l’État entame aujourd’hui sa visite d’État dans la Marahoué qui comprend Bouaé, chef-lieu de région ; Sinfra et Zuénoula. C’est la première d’un Chef d’État en exercice. La Marahoué, depuis Félix suLccédé sans que son rêve devienne réalité. Pour le peuple Houphouët-Boigny, attendait. Des pouvoirs se sont gouro, c’est une marque de considération qu’il ne compte pas oublier. Il dira ce matin avec gaieté et du fond du cœur : ‘’I sinh (bonne arrivée) Président Ouattara’’. Cette visite pour le Chef de l’État est la dernière d’une tour-née entreprise depuis 2012. En foulant le sol de cette ré-gion, il tiendra deux promesses. La première, c’est d’avoir pu visiter les 31 régions de la Côte d’Ivoire. La seconde, pouvoir communier avec ses frères Gouro. Le Président Ouattara arrive dans la Marahoué avec le développement. Ceux qui disent qu’il s’agit d’une campagne pour la prési-dentielle d’octobre sont libres de le penser. Mais le Pré-sident Ouattara qui fait partie de la nouvelle race d’hommes politiques que nous appelons ‘’les politiciens du dévelop-pement’’ sait faire la part des choses. Lors de sa récente visite d’État dans le Moronou, à aucun moment il n’a glissé dans la propagande électorale, malgré la ferveur du mo-ment. Lorsque certains ont, subtilement ou pas, cherché à l’y entraîner, il a su donner la réponse adéquate. Ce sera pareil dans la Marahoué. Le Président Ouattara, l’agent du développement, arrive donc dans la Marahoué avec des solutions pour amélio-rer davantage les conditions de vie de ses frères et sœurs Gouro. Des pas ont été posés. Ces dix dernières années, comme l’a fait remarquer le secrétaire d’État au Renforce-ment des capacités, Épiphane Zoro Ballo, des efforts sont consentis par le gouvernement du Président Ouattara pour sortir la région de son asthénie. Il y a eu un bond en ma-tière d’électriïcation. En 2010, la couverture était de 40%. Nous sommes aujourd’hui à à peu près 70%. Concernant
ÉTIENNE ABOUA
les routes, on attend le vrombissement des Caterpillars et autres engins qui ont commencé le bitumage des voies. La Marahoué commence à rêver de meilleurs jours. Cette zone fortement agricole, on connaît tous le marché gou-ro à Adjamé, veut pouvoir acheminer ses produits vers les autres régions de la Côte d’Ivoire. Le peuple gouro attend donc le maximum de bitumage et le maximum de reproï-lage lourd des pistes villageoises. Il sait que la route pré-cède le développement. Il ne se privera pas de demander de nombreuses routes à celui qu’on appelle affectueuse-ment ‘’Maadou goudron’’. Alassane Ouattara communiera avec le peuple Gouro qui attend beaucoup de cette visite. Outre les routes, il demandera au Chef de l’État des salles de classe, le relèvement du plateau technique des hôpi-taux de la région pour éviter d’effectuer le déplacement à chaque fois à Yamoussoukro. Les centres de santé dans la Marahoué sont dépassés. Il faut leur redonner la santé pour qu’ils puissent la redistribuer aux populations. Le peuple gouro demandera au Président Ouattara, l’homme des solutions, de résoudre l’équation de l’emploi jeunes dans la Marahoué. Cela ne veut pas dire que tout est en friche dans la région. Non ! Comme nous l’avons mentionné plus haut, des choses ont été faites. Des choses sont prévues. Cette visite d’État sera l’occasion d’amorcer un nouveau virage qui aboutira à un visage plus reluisant de la région. Et c’est l’essentiel des visites d’État du Président Ouattara. Comme son inspirateur, ‘’son père’’ Félix Houphouët-Boi-gny qui avait fait des fêtes d’indépendance tournantes de grands moments de développement avec la réalisation de nombreuses infrastructures dans la région qui accueillait la célébration, Alassane Ouattara a fait des visites d’État des rendez-vous de la reconstruction du pays, dont les fonde-ments ont été entamés par l’incurie de ceux qui sont pas-sés après Félix Houphouët-Boigny. Aujourd’hui, on peut le voir, les régions qui ont accueilli le Président Ouattara ont meilleure mine et continuent à avancer sur la voie du dé-veloppement. Il y a plus d’eau potable à Daoukro. On peut aller à Gagnoa en sifotant au volant de son véhicule. Idem pour Bongouanou. Bientôt, plus de 10 000 jeunes auront du travail à Zouan-Hounien. La Côte d’Ivoire, avec à sa tête le Président Ouattara, est au travail pour tous les Ivoiriens et pour tous ceux qui vivent sur ce territoire
P olitique
Mercredi 23 septembre 2020
Visite d’État La Marahoué prête pour le rendez-vous historique
e Le Chef de l’exécutif débute aujourd’hui sa 31 visite d’État dans cette circonscription
administrative composée des départements de Bouaé, Sinfra et Zuénoula.
Le Président de la République, Alassane Ouattara, foule ce matin le sol de la Marahoué.(PHOTO : HONORÉ BOSSON)
a Marahoué a l’hon-neur d’accueillir la der-nière étape des visites blLique, Alassane Ouattara, d’État entamées par le Président de la Répu-depuis 2011, date de son avènement à la magistrature suprême. La Côte d’Ivoire compte 31 régions. Le chef de l’État en a visité 30. Il n’est restait qu’une. Cette circonscription admi-nistrative composée des départements de Bouaé, chef-lieu de région, Sinfra et Zuénoula a donc le privilège de vivre ces moments histo-riques avec le Chef de l’exé-cutif, du 23 au 26 septembre. Le Président de la Répu-blique se déplace avec l’en-semble du gouvernement vers ses concitoyens pour s’imprégner de leurs réalités quotidiennes et connaître leurs préoccupations. Et pour l’occasion, la Ma-rahoué a promis de marquer le coup en réservant un ac-cueil chaleureux au premier des Ivoiriens sur sa terre, à travers une mobilisation ex-ceptionnelle. « C’est une visite qui était longtemps attendue des po-pulations de la Marahoué. La population a vécu pendant près de 60 ans une certaine frustration de ne pas recevoir un Chef d’État en exercice dans le cadre d’une visite d’État. Vous comprenez donc
aisément la joie, le bonheur, toute la liesse populaire qui a accompagné la nouvelle de cet important rendez-vous qui est un évènement inédit dans la vie de la population de la Marahoué. C’est l’effer-vescence. Cette mobilisation sera gravée dans l’histoire de la Côte d’Ivoire », avait déclaré, lors d’une inter-view, Épiphane Zoro Ballo, l’un des ïls de cette région, membre du gouvernement. Comme il est de tradition, à chaque visite d’État, le Président Ouattara pourrait présider un Conseil des mi-nistres ce 23 septembre, à Bouaé. Le 24 septembre sera consa-cré à Sinfra. Le Chef de l’État y animera un meeting où il annoncera de bonnes nou-velles aux populations. Après cette manifestation de masse, le Président à la tête de sa délégation se rendra le lendemain 25 septembre à Zuénoula où il s’adressera également à ses concitoyens vivant dans cette localité.
Le 26 septembre, dernier
jour de la visite d’État
Alassane Ouattara animera un grand meeting à Bouaé le 26 septembre, dernier jour de la visite d’État. Il tiendra ensuite une conférence de presse bilan de sa visite de
48h dans la Marahoué. Pour recevoir l’hôte de marque, la région s’est faite coquette. Ainsi, à Bouaé où notre équipe de repor-tage est passé, des artères principales de la ville ont été bitumées, des axes secon-daires et des voies qui inter-connectent les quartiers de la communes re-proïlées.Ces mêmes travaux de ré-novation ont été exécutés à Sinfra. Les infrastructures routières y ont été renforcées en vue d’essayer de ressus-citer cette cité qui manquait de tout. A la grande joie du maire de la ville, Gooré Bi Vouébou. « Dans la ville de Sinfra, nous n’avions pas un km de goudron avant l’annonce de l’arrivée du Chef de l’État », avait-il déclaré lors d’un en-tretien lors du passage dans ses locaux. Zuénoula est aussi heureuse d’afïcher une mine joyeuse avec la réalisation de certainschantiers relativement à la venue du Président Ouattara dans la localité. Des engins étaient déployés à travers la ville pour lui donner un nouvel éclat. Ainsi, les voies des quartiers Sokoura 1 et 2, Zuénoula village, Château, Résidentiel, Aviation ont été tous reproïlés. La voie passant devant la mairie et qui relie le centre a aussi été revêtue. D’autres,
autrefois difïcile d’accès, ont été réhabilitées. Et les auto-mobilistes en sont les plus heureux. Bonon, Gohitafa, Konona et d’autres localités de la Marahoué ont égale-ment bénéïcié de quelques petites infrastructures rou-tières. En un mot, cette visite d’État aura l’avantage de rat-traper légèrement le grand retard accusé par la région et sortir la circonscription de sa léthargie. L’on comprend donc aisément la joie qui anime les populations de la Marahoué qui attendent le développement avec l’arrivée du Chef de l’État. Le Chef de l’État, pendant son séjour dans la région, se déplacera avec la Ré-publique, rencontrera les personnalités d’État, les hommes politiques, les lea-ders d’opinion, les chefs de communautés. Toutes les personnes que nous avons rencontrées expriment leur joie de vivre cet évènement. Cadres, élus, planteurs, com-mis, ménagères, tous ont pro-mis réserver un accueil digne à la délégation présidentielle. La Marahoué, dans sa diver-sité culturelle, son entièreté, s’est engagée à se mobiliser comme un seul homme pour faire de cette visite d’État un rendez-vous inédit
KANATÉ MAMADOU
Mercredi 23 septembre 2020
P olitique
3
Visite d’État dans la Marahoué Entourée d’eau, BouaLé a soif... Le déplacement ofIciel du Président Ouattara qui commence aujourd’hui apparaît comme une occasion rêvée pour la population de la Marahoué qui attend d’être soulagée à bien des égards. tre entouré de courssuscitent des querelles interune forte pression sur les -d’eau et faire la cour à infrastructures. Notamment minables entre acquéreurs l’eau ! Telle est la situa-les établissements scolaires. et familles de propriétaires. silÊoù les élèves sont obligés ure. Sur toutes les lèvres, thétique d’un père de famille tion que vit Bouaé, la Aujourd’hui, c’est un peu la Une autorité administrative bien nommée ville du galère dans certaines classes raconte cette anecdote pa-l’on exprime ce besoin d’eau. de se mettre à trois sur un qui a vendu ses 15 hectares A la soif des populations de même table-banc. Les autori-de terres à l’insu de ses en-voir le Président de la Répu-tés comptent sur la politique fants. L’un de ces pauvres blique fouler leur sol, s’ajoute de construction de collèges enfants, par la suite, a né-donc l’espoir de voir leur soif de proximité pour desserrer gocié en vain avec le nouvel d’eau être étanchée pour de l’étau. acquéreur, pour lui racheter bon. Notamment avec la mise La région paye aussi, pour ne serait-ce qu’un hectare. en service d’un second châ-ainsi dire, la rançon de la ri-Comme solution, le préfet teau d’eau dans la ville. La chesse même de son sol. de Bouaé, Beudjé Droman pression démographique trop Couverte à la fois de savane Mathias, préfet de région,forte fait que l’eau du robinet et de forêt, la terre de la Ma-recommande la location plu-arrive au compte-gouttes. rahoué est propice à toutes tôt que la vente des terres. Surtout, dans la journée. sortes de cultures : culture D’autant que les recettes de En pleine ville, des mères de rente, culture du vivrier la vente des terres sont ra-recourent encore au mari-ou culture maraîchère. Qui rement investies dans des got. Dans les concessions, ne connait le célèbre marché projets durables ou rentables. comme dans les hôtels, voir Gouro à Abidjan ? Eh, bien, Les sommes d’argent reçues des barriques ou des jerri-les femmes qui l’ont enfanté de la vente des forêts servent Avant l’arrivée du Chef de l’État, la ville fait sa toilette.(PHOTOS : SÉBASTIEN KOUASSI) cans est chose ordinaire. Tout sont bien des femmes Gou-couramment à organiser des comme la présence de puits. rou de la région de Bouaé. funérailles ou à couvrir les un puits. Pourtant, Bouaé à la couleur rouge. L’eau Un puits en pleine cours, ça Epargnée par les crises suc-frais de mariage coutumier.Comme ailleurs et peut-être est sensiblement arrosée. Le de l’autre bras est blanche. cessives depuis 2000, Boua-plus qu’ailleurs, la terre de Une pratique qui, hélas, a donne de l’eau, mais ça fait département partage avec le De là vient que la popula-courir aussi un réel danger. é a vu venir et s’installer la région attire les popula-encore la peau dure, alors district de Yamoussoukro les tion de Bouaé a adopté le Médecin de son état, le maire sur son sol hospitalier des tions d’ailleurs. Ce qui en-même que l’étendue des fo-rives du lac de Kossou. La ré-Blanc-violet comme couleur de Bouaé, Dr Lucien Léhié vagues entières de popula-gendre des litiges fonciers à rêts se réduit comme peau de gion est également traversée locale. C’est la couleur des Bi, en sait quelque chose, lui tions diverses. La démogra-répétition. Des heurts entre chagrin par les deux bras du euve taxis. Véritable emblème, le qui a été souvent sollicité pour phie a rapidement grimpé. éleveurs et agriculteurs com-BENOIT HILI, Bandama. L’un des bras a la blanc-violent colore les ma-constater médicalement le Elle se situe aujourd’hui à mencent à se signaler. LaENVOYÉ SPÉCIAL DANS couleur violette, assimilable quis et plusieurs édiïces. décès d’enfants tombés dans 100 000 âmes. Il s’en suit rareté progressive des terresLA MARAHOUÉ
• Une visite sur fond de double rattrapage l’instar de toutes les lo-visited’État. Il ne restait plusla suite de la crise de 2002-jourd’hui, comme des enfants de Gendarmerie. Nous avons calités de la Marahoué,que la Marahoué. Pour nous,gâtés. Le dernier-né. Les 2010, il y a eu un déplace-aussi un commissariat. Mais d’État. Pour les populationsraison que nous sommes trèsSelon le maire, Bouaé afaut à notre région pour se 000 habitants est passée à Bouaé, le chef-lieu dec’est donc un ouf de sou-autres régions doivent main-ment massif des populationsvu l’insécurité qui règne ici, il A région, se réjouit énor-lagement. C’est la visite detenant nous jalouser. Parce vers la Marahoué. Du coup,nous faut un deuxième com-mément de cette visiterattrapage. C’est pour cettela population qui était de 60que nous aurons tout ce qu’il missariat », plaide-t-il. de ce département, cette vi-heureux. L’État rend justice àdévelopper », espère-t-il. aussi besoin de quelques kiprès de 100 000 habitants. -site n’est pas de trop. Bienla Marahoué, à travers cetteA en croire le maire, la com-Ce qui fait que les infrastruc-lomètres de voies bitumées au contraire, elle vient réta-visite ».pour les nouveaux quartierstures scolaires ne sufïsent mune a essayé, pendant cette blir l’équilibre, en termes de En fait, la frustration de la Ma-de la ville.longue période d’attente, de pas. Les élèves se retrouvent développement, entre les 31 rahoué ne date pas de main-à 4 ou 5 sur une seule table. faire du mieux qu’elle peut. « « Nous avons également un régions du pays. C’est pour-Malgré nos maigres moyens, «Nous avons commencé à sérieux problème d’eau ici.tenant. Elle dure depuis des quoi, le maire de la commune, décennies. Depuis l’époque Bouaé a été déclarée, deu-construire des écoles dans A Bouaé, les femmes conti-Dr. Lucien Lehié Bi, parle de du père fondateur, Félix Hou-nuent de se rendre au maricertains quartiers et villages xième ville, plus propre de la -rattrapage. « La région de la phouët-Boigny. A l’époque, Côte d’Ivoire, en 2018. Mais de la commune. Notamment got, pour y puiser de l’eau. Marahoué n’a jamais reçu de l’État choisissait, chaque an-nous sommes à bout de à N’gattakro, Kpètoukro. Mais C’est ce qu’elles utilisent visite d’État. C’est la première née, une région du pays pour soufe. Nous n’arrivons plus cela ne sufït pas. Il en faut pour la lessive, la vaisselle, et du genre. Certes, le Président y célébrer la fête de l’Indépen-davantage », précise-t-il. à maîtriser les immondices. même pour la consommation. Dr. Lucien Lehié Bi, maire de de la République Alassane dance. Et cela permettait de Parce que nos véhicules deSur le plan sécuritaire, leD’autres personnes préfèrent la commune de Bouaé. Ouattara est venu ici, en sep-ramassage d’ordures sontbooster le développement de manque d’éclairage publiccreuser des puits dans leurs tembre 2012, pour la pose de cette région. A travers le bitu-avons ressenti cela comme tous devenus très vétustes.dans la plupart des quartierscours. Ce qui n’est pas sécu-la première pierre du pont de mage des voies, la construc-Des promesses ont été faitesune grande frustration. Mais de la commune et l’état dé-risant », note-t-il. Bouaé et le 15 janvier 2015 tion d’usines, de stades, de aussi comme un affront qui dans ce sens, depuis 2014,fectueux des voies favorisentC’est pour toutes ces raisons pour son inauguration. C’est centres de santé, de lycées et devrait être lavé tôt ou tard. mais nous attendons toujoursl’insécurité. « Quand la nuitqu’il se réjouit de cette visite vrai qu’il est revenu une troi-», poursuit-il.Aujourd’hui, c’est chose faite. collèges, d’écoles primaires, tombe, tout Bouaé est plon-d’État. « Je demande aux sième fois, à l’occasion des etc. On appelait cela les fêtes Personne ne peut imaginer L’autre difïculté, selon legé dans le noir. Le manque depopulations de se mobiliser obsèques de l’ex-président tournantes. Quelques régions notre joie et notre bonheur. maire, c’est le manque d’in-lumière favorise l’insécurité,pour que cette visite soit cou-du Conseil économique, en ont bénéïcié. Mais la ma-C’est comme si la Marahoué frastructures sanitaires. Ensurtout avec l’orpaillage clan-ronnée de succès. Nous de-social, environnemental et chine s’est grippée au tour de entrait maintenant dans la effet, afïrme-t-il, l’hôpital estdestin. Les forces de l’ordrevons sortir massivement pour culturel, Charles Kofï Diby. Bouaé. Le maire rappelle les cour des grands ». devenu un établissement deessaient de faire ce qu’ellesréserver un accueil des plus Mais ce sont des visites faits : « Au moment où l’on Pour lui, ce retard de 40 ans premier contact, parce qu’ilpeuvent. Mais ce n’est pas duchaleureux au Président de ponctuelles. La région de la devait célébrer cette fête ici devra être rattrapé au cours n’y a pas de structures sani-tout facile. Les voies qui relientla République. Celui-là même Marahoué n’a jamais reçu de à Bouaé, en 1980, il y a eu de cette visite d’État. « Si le taires en périphérie.les différents quartiers ne sontqui a trouvé le médicament visite d’État depuis sa créa-la chute des prix des matières Chef de l’État a choisi de ve-L’école non plus n’est paspas toujours reproïlées. Nousqu’il fallait pour notre région », tion. Si ce n’est aujourd’hui », premières. Conséquence : nir ici, en dernier lieu, cela mieux lotie dans la capitaleessayons de faire ce que nouslance-t-il. souligne-t-il. Avant d’ajouter on n’a pas pu la célébrer. Et signiïe pour nous que le bon de la Marahoué. Les éta-pouvons. Mais ce n’est pas : « Les 31 autres régions du nous sommes restés tout morceau nous est réservé. blissements primaires et se-facile. Bouaé dispose d’uneCASIMIR DJEZOU pays ont déjà bénéïcié d’une tristes, dans notre coin. Nous Nous nous considérons, au-condaires ne sufïsent plus. ABrigade et d’une compagnie ENVOYÉ SPÉCIAL
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P olitique
Mercredi 23 septembre 2020
• Beugré Djoman Mathias, préfet de région de la Marahoué :
Pouvez-vous présenter la région de la Marahoué ? La région de la Marahoué est constituée de trois dé-partements : Bouaé, Sin-fra et Zuénoula. C’est une grande région qui s’étend sur une superïcie de 9074 km2. Avec une population composite, hétéroclite, es-timée à 862 144 habitants. La population est composée de Gouro, Yowlê, Ayaou, à qui se sont joints plus tard des Moré de la haute Côte d’Ivoire à l’époque, dans les années 1930. Les Moré ont quatre gros villages ici. Kou-dougou, Garango, Tenko-dogo et koupela. A ceux-là s’ajoutent d’autres ressor-tissants de la Cedeao. C’est une région dont l’économie est essentiellement basée sur l’agriculture. Grâce à des terres propices à la pra-tique de cette activité et une hydrographie abondante, qui permet de mener un cer-tain nombre d’activités. No-tamment la pêche et l’éle-vage. C’est une région qui a un sous-sol assez riche, singulièrement en matière d’or. Les explorations ont permis d’identiïer un poten-tiel en or assez important qui a conduit à l’implantation d’une usine du côté d’Ango-via et qui rentrera en exploi-tation en janvier 2021.
Le Président de la Ré-publique sera dans la Marahoué pour une visite d’État. Qu’attendez-vous concrètement de cette visite ? Nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes dans la Marahoué. Les plus cruciaux sont l’éducation et la santé. Les infrastruc-tures sont insufïsantes. Mon souhait, c’est qu’à tra-vers cette visite, un regard particulier soit porté sur la question des infrastructures éducatives. Dans certains villages, les enfants s’as-seyent à trois ou quatre sur les tables-bancs. Ici à Bouaé même, les lycées 1 et 2 sont saturés. Leurs ef-fectifs dépassent les 10 000 élèves. Ce qui est difïcile à gérer. Notre souhait, c’est que cette visite nous donne l’occasion d’obtenir des col-lèges de proximité. Pour réduire la concentration des élèves sur un même site. Mais aussi pour éviter les grossesses scolaires qui résultent de l’éloignement des jeunes ïlles de leurs parents. Il n’y a jamais eu de visite d’État ici. C’est
« C’est le jour de notre jour »
vrai que le chef de l’État est déjà venu ici, pour la pose de première pierre et l’inau-guration du pont de Bouaé ; et récemment aussi pour les obsèques du Président Charles Diby Kofï. Mais ce sont des visites ponctuelles. Et c’est pour cela que les populations sont vraiment en attente vraiment, de cette visite d’État, pour pou-voir exprimer leurs préoccu-pations.
Comment l’avez-vous préparée ? Nous avons d’abord travail-lé sur les préoccupations des populations. Avec les cadres et les chefs. Nous avons fait l’effort de réper-torier toutes les préoccupa-tions des populations. C’est la première démarche. Nous avons aussi mis en place des commissions pour or-ganiser cette visite dans les moindres détails. Et tous les aspects ont été passés au peigne ïn. Nous avons mis en mission les sous-préfets, les présidents de jeunesse, les responsables d’associa-tion des femmes, des élus et les cadres eux-mêmes, pour la mobilisation des po-pulations. Cette visite est un soulagement même pour
les populations. Nous avons aussi mis la ville en chantier pour que les populations puissent ressentir les effets de cette visite.
Vous avez dit tantôt que la Marahoué est com-posée d’une population cosmopolite. Quelle est l’ambiance au sein de cette population ? La population vit en parfaite harmonie. Même si ces der-nières années, l’augmen-tation de la population en-traîne quelques problèmes fonciers, par endroits, sur-tout au niveau des jeunes. Mais de façon générale, on ne connait pas de grandes tensions dans cette région.
La richesse de la région n’est-elle pas aussi source de conit ? Si. Le sous-sol de Boua-é étant riche, beaucoup d’orpailleurs clandestins s’installent ici. Notamment dans les villages. Et cela, malheureusement, avec la caution des populations. Ce qui rend difïcile la lutte d’ailleurs. Beaucoup de per-sonnes de d’origine étran-gère se sont investies dans cette activité ici. Et cela est source d’insécurité. Et en-
traîne également la dépra-vation des mœurs ainsi que la pollution de l’environne-ment. Par ailleurs, certaines per-sonnes cèdent les terres familiales sans l’avis des autres membres de la famille. Et c’est très sou-vent que des familles se retrouvent devant les juri-dictions.
Et c’est aussi source de conits fonciers, certai-nement… L’orpaillage clandestin crée de l’euphorie. Quand les uns trouvent un peu d’or, d’autres nourrissent le pro-jet de le leur arracher. Et ça crée l’insécurité. A plu-sieurs reprises, des per-sonnes ont été attaquées sur les sites d’orpaillage. Il y a aussi des éboulements qui surviennent de temps en temps. Et c’est bien souvent qu’on nous alerte qu’il y a eu mort d’homme sur les sites d’orpaillage. L’orpaillage clandestin entraîne aussi la déscolarisation parce qu’il y a des enfants qui aban-donnent l’école pour aller chercher l’or. Cela crée aussi des difïcultés entre les populations autoch-tones et les étrangers qui
arrivent, parce qu’ils n’ont pas les mêmes habitudes. Il y a aussi un délaissement de l’agriculture au proït de l’orpaillage. Des terres sont mises en location pour l’or-paillage. Et c’est une activi-té qui détruit la terre. Donc l’agriculture elle-même est menacée. Et les popula-tions de ces villages-là n’ont plus cette capacité de pro-duction qu’elles avaient par le passé. D’autant plus que les jeunes se détournent de l’agriculture. Ce qui crée une baisse de la main d’œuvre. Si bien que les populations de ces villages sont obli-gées aujourd’hui d’aller acheter de la nourriture en ville. Le coût de la vie monte dans ces villages-là.
Quelle est la situation au plan culturel dans la Marahoué ?
Au plan culturel, nous avons la danse du Zaouli qui a été classée au patrimoine mon-dial de l’Unesco. C’est une richesse que nous enten-dons promouvoir à travers le monde entier pour que Bouaé soit visité par des touristes. Il y a également les pierres de Gohitaa qui ont une réputation mon-diale. Il y a aussi le parc na-tional de la Marahoué, qui a une dimension importante. Malheureusement, il a été inïltré et fait à ce jour l’objet d’une opération de déguer-pissement. D’ailleurs, nous notons avec satisfaction le retour progressif des ani-maux qui avaient déserté le parc à la faveur de la péné-tration humaine.
Etes-vous confrontés à des conits entre agricul-teurs et éleveurs ? Bien sûr. Ce phénomène commence à s’installer ici. Depuis un moment, on assiste à des abattages d’animaux en représailles à la destruction de culture par ces animaux. Et ce phénomène va en s’ampli-ïant. Nous avons tenu des réunions avec les parties. Nous avons demandé qu’on recense tous les proprié-taires des parcs pour qu’ils puissent se conformer à la réglementation. A sa-voir, identiïer les espaces avant d’installer les pâtu-rages, les espaces pour que les animaux puissent s’abreuver, les couloirs de transhumance. En somme, tout le dispositif nécessaire pour éviter que les animaux
détruisent les cultures. C’est parce qu’il n’y a pas d’études préalables qui sont menées, avant l’installation des parcs, qu’il y a conits.
Où en êtes-vous avec les opérations de déguerpis-sement dans le parc ? Le parc est en voie d’apure-ment. A ce jour, il est à 60% de taux d’apurement. Et ce processus sera corsé d’ici la ïn de l’année de sorte à apurer complètement les 101 000 ha de ce parc.
Qu’en est-il des in-frastructures écono-miques dans la région ? A Bouaé, il y a une unité de Solibra, qui est une brasse-rie qui produit diverses bois-sons et qui est vraiment une des unités qui emploient beaucoup de jeunes. Il y a aussi l’unité sucrière de Zué-noula qui offre beaucoup d’emplois également. A cela va s’ajouter la mine d’or d’Angovia qui va créer 1000 emplois directs, et 3000 indirects, selon les respon-sables. Avec une production d’environ 7 tonnes d’or par an. Cela va avoir un impact considérable sur la région.
Quel appel pouvez-vous lancer à la population ? Les populations de la Ma-rahoué avaient commencé à s’interroger sur les raisons pour lesquelles la Marahoué ne recevait jamais de visite d’État. Cette visite était ini-tialement attendue pour ïn 2019, début 2020. Mais le pays a connu deux évène-ments malheureux qui ont amené le gouvernement à repousser cette date. A sa-voir, le décès du Président Charles Diby Kofï et par la suite il y a eu le Covid-19 qui est venue ruiner tous nos espoirs. C’est pour nousun véritable soulagement aujourd’hui. Je voudrais donc dire aux populations que le jour de notre jour est arrivé. J’ap-pelle donc les uns et les autres à se départir momen-tanément de leurs tâches quotidiennes, pour que nous puissions communier avec le chef de l’État. Que ce soit un moment festif. Un moment de donner et de re-cevoir. De sorte que Bouaé puisse marquer les esprits après cette visite
INTERVIEW RÉALISÉE PAR BENOIT HILI ET CASIMIR DJEZOUENVOYÉS SPÉCIAUX DANS LA MARAHOUÉ
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